BD, Tome III, Communication de M. E. Jeannez sur les travaux de restauration et de consolidation exécutés à la Bénisson-Dieu, pages 93 à 95, Montbrison, 1885.

 

Communication de M. E. Jeannez sur les travaux de restauration et de consolidation exécutés à la Bénisson-Dieu.

 

M.Jeannez dit à l’assemblée que sur les vingt et un mille francs de ressources affectées à la restauration de l’abbaye de la Bénisson-Dieu et provenant soit du ministère des cultes, soit de souscriptions locales, quinze mille étaient dépensés au 25 février dernier.

Les réparations exécutées jusqu’à la date précitée ont porté sur quatre points.

1° Déchaussement des murs du collatéral droit qui depuis les Nérestang (première moitié du XV1Ie s.), étaient enterrés à la hauteur d’un mètre cinquante. Cet exhaussement du sol avait été occasionné par l’établissement du cimetière abbatial devenu plus tard communal. Le déplacement de ce cimetière a permis le déblaiement. Creusement d’un canal menant les eaux loin des fondations de l’église. Reprise de tous les murs extérieurs. Ces murs étaient ruinés par l’humidité non seulement à leur base, mais jusqu’aux combles.

2° Destruction du passage-corridor établi sous le comble du collatéral droit par les Nérestang. Pendant ce travail, il a été enlevé de dessus les voûtes plus de 350 mètres cubes de débris. Malgré ce poids énorme, les voûtes étaient restées intactes. Rétablissement de la toiture de ce collatéral à sa hauteur primitive, en dessous des fenêtres hautes de la grande nef. Ces grandes baies étaient depuis deux siècles et demi obstruées sur moitié de leur élévation par cette toiture surhaussée si mal à propos. La charpente a dû être refaite à neuf On a retrouvé les anciennes corniches à peu près complètes.

3° Démolition de toutes les constructions inutiles et sans valeur qui, au XVII. s., avaient été appuyées contre le pied de la haute tour du XVe siècle et contre la chapelle des Nérestang.

4° Réparation totale des murs du collatéral gauche. Pendant cette opération, découverte d’une tombe placée dans l’ancienne porte murée faisant communiquer le cloître et l’église. Cette tombe se compose d’un fragment d’auge en pierre renfermant quelques ossements et rien autre (tout :a été passé au crible). Cette auge fut brisée dans sa longueur pour pouvoir être encastrée dans la susdite porte. La sépulture a donc été violée vers le XVIIe. s., au moment de tous les remaniements opérés par la trop fameuse abbesse de Nérestang.

Il restait, au 25 février, à réparer la grande toiture dont la charpente, par sa conservation et ses dimensions, a provoqué l’admiration de l’architecte et de l’entrepreneur. A l’heure présente, cette réparation doit toucher à sa fin. Elle doit consister; non pas à recouvrir à taille ouverte, mais à rétablir les tuiles qui manquent et surtout celles des faîtages et arètiers.

Mais il ne faudrait pas s’arrêter là. D’autres travaux de restauration sont nécessaires. D’abord pour la tour-clocher du XVe siècle, puis et surtout pour le curieux mobilier de cette belle église cistercienne : verrières, dont on a trouvé un débris encore subsistant dans une des baies de la grande nef (curieuse mise en plomb du XII e siècle); autels des XII’ et XIII’ siècles; chapelle fameuse du XVII » siècle; grande chaire abbatiale à cinq compartiments, (remarquable morceau de menuiserie du XV » siècle); etc., etc.

Ces nouveaux travaux coûteraient quinze mille francs environ. Il est nécessaire de trouver cette somme et la visite du Congrès pourra y contribuer efficacement.

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