BD, Tome III, Dolmens présumés près la Croix de l’Homme-Mort et à Luriec, pages 62à 63, Montbrison, 1885.

 

Dolmens présumés près la Croix de l’Homme-Mort et à Luriec.

M. Gonnard dit que, depuis la dernière séance, il a vu, avec MM. Joulin, de Meaux et Morel, le dolmen présumé dont ce dernier a présenté un dessin à la Société. Cette première visite ne leur a pas permis de se faire une opinion bien nette sur le caractère de cet assemblage de pierres. On observe dons le voisinage beaucoup d’autres blocs de grande dimension groupés ou épars, et Il y a lieu de se demander si l’on est en présence d’un ouvrage de la main de l’homme, ou d’un arrangement accidentel reconnaissant une cause purement géologique.

Une fouille méthodique sera nécessaire pour s’en rendre compte. La durée et la rigueur exceptionnelles de l’hiver de cette année n’ont pas permis jusqu’à présent de l’entreprendre.

Le groupe mégalithique dont il s’agit s’appelle la roche des Fades ou des fées : nom remarquable, qui prouve, sinon l’authenticité du dolmen présumé, du moins l’attention que les gens du pays prêtent à l’arrangement singulier des pierres dont il se compose.

M. Vincent Durand présente à son tour deux dessins d’un autre groupe mégalithique qu’il a vu, il y a peu de temps, dans la commune de Luriec, sur la rive méridionale et tout près du chemin de fer, à 700 mètres environ à l’est du clocher. Il est formé d’une énorme dalle de granit, longue de 2m70, large d’environ 2m40, épaisse de 0m30 en moyenne, qui repose horizontalement sur trois autres dalles posée de champ, une au nord et deux au sud, de manière à constituer une allée ouverte à ses deux extrémités, haute et large de 1m 50 dans oeuvre.

Cette construction qui, elle aussi, ressemble fort à un dolmen, est sûrement artificielle; toutefois certaines particularités, et notamment plusieurs trous peu profonds que l’on remarque dans la paroi intérieure de l’une des dalles verticales, et que l’on pourrait croire pratiqués avec la barre à mine, ont laissé sur son âge quelques doutes dans l’esprit de M. Durand. Depuis, il a rencontré dans des terriers prenant sur ce territoire et remontant au XVe siècle, la mention d’une Roche Cubertella, c’est-à-dire Pierre Couverte, qui devait exister fort près du groupe mégalithique en question, Si même, elle ne lui est pas identique. Cela tendrait à faire croire que son existence est déjà ancienne, et la même conclusion semble résulter de renseignements pris sur les lieux par l’intermédiaire de M. l’abbé Langlois.

La séance est levée.

Le Président,
Cte L. DE PONCINS.

Le Secrétaire,
Vincent DURAND.

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