BD, Tome III, Excursion à Saint-Maurice-sur-Loire et Villerest le 24 septembre 1884, pages 65 à 69, Montbrison, 1885.

 

Excursion à Saint-Maurice-sur-Loire et Villerest le 24 septembre.

Commissaires, MM.. Alphonse Coste, Chassain de la Plasse, du Sauzey, Louis Monery, docteur Octave de Viry.

QUESTIONNAIRE.

SAINT-MAURICE-SUR-LOIRE

Epoque gauloise et romaine : Joeuvre, hameau situé sur la rive droite de la Loire. – Quelle est l’étymologie probable de ce nom – Enumérer et décrire les antiquités qui y ont été découvertes ? – Reconnaît-on les traces d’un oppidum, ou celles d’un camp romain ? – Indiquer le tracé des voies antiques aboutissant à ou près de cette localité et dans les autres parties de la commune de Saint-Maurice, d’après l’inspection des lieux et les documents, principalement les terriers.
Moyen âge : Chateau de Saint-Maurice. – A quelle époque paraît remonter sa construction ? – Sa vue dans l’Armorial de G. Revel. – Etat actuel de ses ruines (tour de Saint-Maurice). – Historique sommaire de ses seigneurs. – Châtellenie, son étendue, ses limites, ses officiers, sa réunion au bailliage ducal de Roanne.
Pont sur la Loire. – Peut-on déterminer, à l’aide de documents, l’époque de sa construction ? – Quelle était sa destination ? – Quand a-t-il été supprimé ?
Prieuré de Saint-Jean-sur-Saint-Maurice. – Epoque de sa fondation. – Ses possessions, ses prieurs.
Epoque moderne : Eglise. – A quelle époque remonte-t-elle ? – Jubé, aujourd’hui détruit. – Inscriptions tumulaires de la famille de la Mure, également disparues.
Edifices civils. – Ancienne habitation des La Mure-Chantois; curieuses sculptures, enlevées depuis quelques aunées. – Origine de cette famille, ses principales illustrations. Evénements militaires ayant en pour théâtre cette localité, soit au temps de la guerre des Anglais (passages de routiers, etc.), soit à l’époque des guerres civiles et religieuses du XVIe siècle.
VILLEREST
Epoque préhistorique : Stations de l’âge de pierre au Perron et au Dos d’âne. Dépôt d’ossements de chevaux analogues à ceux de Solutré. – Silex taillés.
Epoque gauloise et romaine : Chateau-brulé, curieuse muraille vitrifiée située sur le plateau de Lourdon. – Peut-on fixer approximativement l’âge de cette construction et indiquer le procédé dont on s’est servi pour lier entre eux les matériaux ? – A-t-on trouvé au pied de cette muraille ou dans le voisinage des antiquités, silex taillés, etc. ?
Pilon, la Goutte-claire, le Pont-des-chèvres : existe-t-il des vestiges de voies antiques sur ces divers points ? – A-t-il été découvert des antiquités sur d’autres parties de la commune ?
Moyen âge et temps modernes : Les titres mentionnent-ils l’existence d’un pont sur la Loire entre Villerest et Vernay, en un point où les mariniers prétendent voir les culées lorsque les eaux sont basses ? – Ce pont pouvait-il être d’origine antique, et à quelle voie donnait-il passage ?
Charte des franchises de Villerest : A quelle époque a-t-elle été octroyée? Quelles sont ses principales dispositions et avec quels autres documents de ce genre offre-t-elle le plus de ressemblance ?
Eglises et paroisses : Celle de Villerest, sous le vocable de saint Jean-Baptiste et de saint Prix ; – celle de Saint-Sulpice-lès-Villerest. – Limites respectives, suppression de la paroisse et commune de Saint-Sulpice et sa réunion à celle de Villerest.
Seigneurs hauts-justiciers. – Peut-on indiquer l’origine des droits des Dames prieures de Marcigny sur la moitié de cette seigneurie? Indiquer les limites.
Fortifications de Villerest : A quelle époque ont-elles été élevées ?
– Leur vue dans l’Armorial de G. Revel.
Maisons des XVe et XVIe siécles. – Ecussons sculptés sur bois peut-on les attribuer à des familles du pays ?
Evénements militaires : Guerres de religion et guerres de la Ligue. – Mort d’Antoine d’Urfé, évêque nommé de Saint-Flour.
Fiefs : Commières, Chanlon ; quelles sont les familles qui les ont possédés ?
Pêcheries sur la Loire. – Coutumes bizarres relatives au droit du pontonage Légendes qui s’y rapportent.

III.

Vue de Saint-Maurice-sur-Loire et note sur 1’Héliographie par M. Roustan.

A ce numéro du Bulletin est jointe une vue de la porte fortifiée qui donne accès dans l’enceinte extérieure du château de Saint-Maurice-sur-Loire. Elle est destinée à accompagner le rapport qui sera ultérieurement publié sur l’excursion faite par la Diana, le 24 septembre 1884.

M. P. Roustan, photographe amateur et membre de la Société, à laquelle il veut bien offrir 300 exemplaires de cette vue, joint à son envoi une note sur les procédés héliographiques dont il fait usage. La photographie est devenue un des auxiliaires les plus précieux de la science archéologique, et cet art, aussi agréable qu’utile, compte d’habiles adeptes dans les rangs de la Société. La note de M. Roustan sur les moyens d’obtenir économiquement, par un tirage aux encres grasses, des épreuves absolument inaltérables d’un cliché, ne saurait manquer d’être lue avec intérêt.

 » En 1855, j’avais quitté mon emploi d’ingénieur des anciennes salines nationales de l’Est pour me livrer au perfectionnement et à l’exploitation d’un procédé de photolithographie, ce que je fis pendant près de deux années à Paris; j’y suis parvenu, et mes succès me valurent le prix fondé par M. le duc Albert de Luynes et une récompense très honorifique, la croix de la Légion d’Honneur. Ce mode d’opérer n’a guère été modifié depuis ; certains opérateurs cependant, pensant obtenir plus de finesse, préfèrent opérer sur des couches de gélatine bichromatée appliquées sur des glaces épaisses. J’ose pourtant espérer que l’on reviendra un jour à la pierre lithographique, qui offre plus de sécurité dans la pratique journalière des ateliers « .
Les quelques lignes ci dessus sont tirées du Traité des impressions photographiques par Poitevin, suivi d’appendices par Léon Vidal.
La découverte de la photolithographie ou héliographie remonte donc à Poitevin. Aujourd’hui on a substitué à la pierre lithographique une glace recouverte de gélatine bichromatée, et le procédé a pris le nom de phototypie.
Pourquoi cette substitution, et comment se fait-il que la phototypie ait détroné la photolithographie ? C’est ce que nous ne pouvons pas nous expliquer.
Pour nous, qui opérons d’après les principes de Poitevin, avec quelques légères modifications, nous préférons la pierre lithographique comme support, par beaucoup de raisons qui seraient trop longues à énumérer ; nous ne citerons que les principales :
1° Notre épreuve étant obtenue sur une feuille de papier gélatiné, puis encrée et reportée sur pierre, nous pouvons en suivre l’impression dans le châssis comme pour une épreuve photographique ordinaire. En phototypie au contraire, on ne sait jamais au juste quand l’exposition à la lumière a été suffisante; il faut avoir recours à un photomètre, qui souvent donne de fausses indications.
2° La phototypie exige des clichés retournés, sous peine d’avoir des images à l’envers; en héliographie, nous nous servons des clichés ordinaires tels que les font habituellement les photographes.
3° Notre report photographique une fois obtenu sur la pierre lithographique, nous pouvons ajouter sur cette même pierre, au moyen de nouveaux reports typographiques, toutes les légendes, inscriptions, filets ou encadrements que nous désirons, et par un seul tirage nous avons une épreuve entièrement finie; tandis que dans le procédé phototypique, une fois l’image imprimée, s’il faut une légende, on ne peut l’obtenir que par une seconde impression typographique ; de là, double tirage et augmentation de prix.
4° En héliographie, les insuccès sont peu nombreux, par suite de la simplicité du matériel qui se trouve réduit à une presse à bras ordinaire, une pierre, un rouleau et de l’encre.
Point d’étuve à température constante, comme pour la phototypie, qui ne peut livrer une planche prête au tirage qu’au bout de deux jours! Par le procédé que nous suivons, nous pouvons au contraire avoir une planche en moins de trois heures.
5° Une planche phototypique peut difficilement fournir de bonnes épreuves après un tirage de 500 exemplaires, par suite des déchirements de la couche de gélatine ; notre planche lithographique nous donne de très bonnes épreuves après un tirage de 10.000 exemplaires !
Enfin nous obtenons les mêmes finesses que par la phototypie (la vue publiée dans ce Bulletin peut servir de preuve à l’appui), et nous avons un outre une économie de plus de 25 0/0, ce qui n’est pas à dédaigner.
Aujourd’hui, l’avenir est aux reproductions inaltérables, qui sont le complément de la photographie. Les épreuves ordinaires au sel d’argent, si fines, si fraîches pendant les premiers temps, laissaient à désirer sous le rapport de la durée ; en moins d’un an elles jaunissent, s’affaiblissent, et au bout de quelques années elles n’offrent plus qu’une silhouette. Grâce à la belle découverte du regretté Poitevin, nous pourrons désormais compter sur le temps, et nos épreuves, tirées avec l’encre même dont on se sert en imprimerie, seront aussi stables que les impressions typographiques.
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