BD, Tome III, Fouilles exécutées à Jeansagnières, communication de M. Bertrand, pages 347 à 356, Montbrison, 1886.

 

Fouilles exécutées à Jeansagnières, communication de M. Bertrand.

 

M.Brassart donne lecture d’un mémoire de M. Bertrand, vice-président de la Société d’Emulation de l’Allier, sur de nouvelles fouilles exécutées dans la montagne de Jeansagnières.

Monsieur le Président,

L’accueil bienveillant que vous avez fait à mon premier mémoire me fait espérer que vous accueillerez celui-ci avec la même faveur.

J’ai l’honneur de vous informer que je viens d’opérer de nouvelles fouilles dans vos montagnes, aux environs de Jeansagnières. Toutes n’ont pas été couronnées de succès, mais néanmoins je n’ai pas oublié votre musée, auquel j’ai adressé toutes les épaves du passé que j’ai pu y recueillir.

J’ai, dès mon arrivée, voulu me rendre compte des retraites souterraines (Caves de fayettes), et voir si elles avaient une affinité avec celles que j’ai observées en Bourbonnais. Je les ai trouvées identiques, et le docteur Plicque, de Lezoux, l’ardent fouilleur de la métropole des officines de potiers des Arvernes, que j’ai vu à mon retour, m’a assuré en connaître prés d’une centaine dans sa région. En Bourbonnais, je n’en n ai vu qu’une douzaine.

J’ai commencé par rechercher, près du cimetière actuel de Jeansagnières, celle que le maire de la commune m’avait dit avoir vue dans sa jeunesse ; mais malgré plusieurs fouilles faites sur cet emplacement je n’ai pu réussir à la trouver.

De là, je suis allé au domaine de Provenchère, près du Gal Là, il a été facile de retrouver une perforation de la galerie qui avait été reconnue, il y a quelques années, et que son propriétaire n’avait rebouchée qu’avec quelques pierres. Aussitôt que le déblai en eut été fait, je descendis dans cette galerie (qui était perpendiculaire au chemin de la Chaize et c’était là qu’était son entrée primitive) ; dans cette direction, elle avait environ 6m 50, puis se retournait d’équerre, à droite, jusqu’en un point que je n’ai pu vérifier, d’abord parce qu’elle était comblée par des éboulements, puis parce qu’elle se dirigeait sous les fondations d’une ancienne grange en ruines dont j’aurais pu achever la destruction, en lui sapant la base. A gauche, les éboulements étaient moins considérables et laissaient un passage libre d’environ 3 mètres de long, sur une hauteur de 0m 80, de manière à permettre de marcher courbé, en s’aidant des mains qui pénétraient dans la partie inférieure, où s’était amoncelée une terre fine, limoneuse, fendillée à sa surface. Cette couche avait environ 0m 60 à 0m 70 de puissance. A l’extrémité des 3m ci-dessus, les éboulements obstruaient encore presque entièrement la section et montraient là une autre galerie d’équerre à gauche sur celle-ci et parallèle à celle de l’entrée. Aboutissait-elle aussi au chemin? Je ne l’ai pas vérifié, je m’en suis tenu à faire déblayer la galerie principale d’au moins l0 à 12 mètres cubes de ce limon et des éboulements, le tout en le remaniant à plusieurs jets de pelle, pour l’approcher du puisard, où ces terres, par ces différentes manoeuvres et au contact des suintements d’eau du fond, étaient transformées en un mortier à moitié liquide, qu’il était très laborieux et pénible de lancer au dehors. L’avancement a été fait sur environ 5m après lesquels je me suis arrêté, en faisant enfin un sondage un peu plus loin, en un endroit où la galerie a dû être coupée précédemment, en déblayant une rampe perreyée qui dessert un pré et les terres supérieures.

Nous n’avons rien rencontré des outils ou instruments des peuplades primitives qui s’abritaient dans ces grottes, lesquelles aboutissaient à une chambre peu spacieuse. Celle-ci est taillée dans le tuf ou gor gras, mélangé de moëllons granitiques, sans maçonnerie ; sa forme est ovoïde, ayant 0″‘ 80 au radier, 1m 40 au flanc et 1m 50 de hauteur ; l’arête de la voûte est à 0m 70 du terrain naturel.

Je n’ai pu songer à visiter la galerie qui est au bas des dernières maisons de Jeansagnières, non loin de la vallée du Lignon, près le moulin Piron, car elle s’étend sous le jardin de cette habitation.

Je me suis rabattu sur celle de Ladret, qui était facile a voir, car elle avait été rencontrée dans une cave de la maison Filloux, dont le propriétaire, pour la reconnaître plus tard , l’avait aussi rebouchée par une voûte en pierres sèches. Sa voûte, comme à Provenchère, avait été perforée à environ 5m du chemin de Jensagnières à la Croix de l’Abret, où se trouvait son entrée, dans le déblai du chemin et perpendiculairement à ce chemin, mais en suivant une courbe de dix à douze mètres de rayon que l’on observe et qui se continue sur les 4 à 5m, assez nets, que l’on peut parcourir sous l’habitation ci-dessus. Mais là encore, nouvel obstacle de compromission de la maison, et en supposant que j aie épargné cette suite, qui était éboulée entièrement, elle se dirigeait à l’est, dans une cour servant de passage commun à d’autres habitations et il fallait en respecter la viabilité.

Les dimensions de cette galerie, entièrement dans un gor très sablonneux, offrent peu de variantes avec la première, 1m au radier, voûte ovoïde de 1m 20, au centre, et 1m 45 de hauteur, a 0m 80 en contre-bas du terrain naturel.

Sans m’arrêter plus longtemps devant ces difficultés, je me rendis immédiatement à la croix de Soleuille, sur la limite des communes de La Chamba, et de Saint-Jean-la-Vétre. Une vieille coutume, dont l’origine remonte sans aucun doute à l’époque du paganisme dans ces contrées, s’y est perpétuée par la tradition jusqu’à présent. Le jour de la Saint-Roch, tous les bestiaux de la région sont réunis à Soleuille et bénis par le curé de La Chamba.

J’ai interrogé minutieusement ces vastes communaux, couverts d’une herbe courte et de fine bruyère, toujours coupée court par les bestiaux qui sont là à l’abri des loups qui hantent les bois voisins (l’un des grangers auquel je me suis adressé gardait ses bestiaux, le fusil au bras, en guise de houlette).Tous ces grands espaces ne me disaient rien d’archéologique, et pourtant, j’étais au sommet séparatif de partage des eaux se rendant, les unes dans la Loire, les autres dans l’Allier, par la Dore, en vue de la Limagne, des monts Dôme et des monts Dore ; un point stratégique ancien où des feux ou signaux de nuit ont dû signaler télégraphiquement, dès les temps les plus reculés, bien des ordres ou des victoires. Mais impossible d’en reconnaître l’emplacement sous ce manteau de verdure vierge du contact de tout outil agricole. Enfin, après plusieurs quêtes dans tous les sens, je me décidai à fouiller un petit cône renversé, circulaire, de 4m de diamètre, qui a de l’analogie avec les mardelles, mais est un diminutif de ces habitations antiques excavées, car j’en connais deux dans le Bourbonnais qui ont de 28 à 30m de diamètre. J’ai donc attaqué petit, puisque je ne pouvais attaquer plus grand. La dépression laissée par la végétation était d’à peine 0m 70 et le vide était bien intentionnel ; j’en eus la preuve, car je le fouillai jusqu’à trois mètres de profondeur, en y rencontrant des pierres qui y avaient été mises de main d’homme, mélangées à des débris do charbon, le tout associé à de la terre végétale et de l’humus, sur toute la hauteur. Une carrière voisine, pour l’empierrement des routes, m’a démontré la nature du sous-sol, qui n’était pas celui que j’ai rencontré ; peut-être était-ce la vigie du guetteur gaulois qui devait transmettre les signaux ci-dessus ?

Dans la direction est, et à peu près sur le même plan, je remarquai un petit cône en saillie de 0m 80 sur le sol environnant et de 5m de diamètre. Je le fis fouiller jusqu’au dessous de l’ancien terrain qu’il recouvrait, car lui aussi avait été fait de main d’homme et avec des terres et de la pierraille amenées d’ailleurs. Mais là encore, je n’ai trouvé aucun vestige antique. Faut-il en déduire que ce pouvait être un petit poste d’observation, surmonté d’une tourelle? Je n’ose l’affirmer. Les nombreux postes que j’ai notés en Bourbonnais sont aussi de dimensions plus développées, ils sont garantis par des fossés qui manquent ici, et je me croyais plutôt on présence d’une tombelle. Je désire que de plus heureux que moi élucident ces deux points.

J’étais trop près de La Chamba, pour ne pas aller visiter la cave de fayettes qui avait été coupée par la construction du chemin vicinal, et je m’y rendis le même jour. Je constatai que la galerie principale devait avoir, en son entier. environ de 40 à 50m de longueur, sans compter ses branchements.

La portion traversée par la route a été comblée et se poursuivait sous la maison à l’extrémité de laquelle était l’entrée, à la base du coteau. A droite de la route, on pénètre dans cette galerie par une porte voûtée en maçonnerie, et l’ancienne voûte a été étayée pour la garantir des éboulements qui pourraient se produire par les infiltrations d’eau qui y sont continuelles et qui viennent se joindre en appoint avec celles du fossé de la route, que l’on n’a pas pris le soin de détourner et qui la remplissent parfois, en y accumulant des détritus qui finiront par en gêner l’accès.

Cette première section est courbe, à gauche, sur un rayon de 3 à 4 mètres et a environ 6 mètres de développement ; puis elle se retourne brusquement presque sur elle-même et laisse voir un branchement à droite, qui est éboulé après deux mètres de parcours ; mais la galerie principale, à gauche, va dans sa direction première, sur environ 8 mètres de longueur et sur une hauteur suffisante pour se bien tenir debout. Là, un nouveau branchement d’équerre, à droite, est libre sur environ 5m et à cette distance est éboulé par sa base, de manière à ne laisser qu’une ouverture semblable à la gueule d’un four. Enfin, dans la même direction que nous avons laissée vers ce branchement, il y a encore une longueur d’environ 4m de libre, sans rencontrer d’éboulement. Les dimensions sont au flanc, de 1m 40 à 1m 50 de largeur et 1m 70 à 1m 90 de hauteur à l’axe et 1m à 1m 20 à la base ; la voûte est un peu ogivale en certains points.

Après être sorti de cette galerie, je me suis renseigné auprès du curé, qui m’a appris que son sacristain avait, il y a quelques années, trouvé fortuitement dans son jardin l’appartement terminus de cette galerie. Il avait environ dix mètres de surface et, d’après lui, ne contenait aucun débris qui l’eût frappé. Les récoltes ne permettant guère à cette époque de retrouver cette partie, la plus intéressante de cette retraite, je me fais un devoir de signaler le fait, afin que d’autres puissent en profiter ultérieurement.

M. le curé de La Chamba me confirma un renseignement que j’avais eu déjà d’une autre personne : c’est qu’une galerie analogue traverse l’église de St-Jean-la-Vêtre. La même personne m’avait appris aussi qu’auprès du village de La Chambonie il en existait plusieurs autres.

J’allai de là, reconnaître les habitations gauloises du Creux de la Vesse et du Jas de Chez. Les premières sont éparses dans un grand bois de sapins et comme les dernières qui sont sur des pacages, elles sont en tout semblables, au premier aspect, à celles du communal de Jeansagnières. J’ai fait commencer une fouille dans l’une de celles du Jas de Chez et j’y ai reconnu un mur d’extrémité qui avait une forme arquée; et avant que la nuit vînt, je poussai jusqu’au Fossat ou Fosso, dont je n’étais pas éloigné, afin de me faire une idée de ce que l’on m’avait dit être des retranchements. Mais je dois à la vérité de ne pas me prononcer pour ce dernier terme. J’ai vu là, traversant d’une vallée à l’autre des sources du Lignon, sur le territoire de Chalmazelle, et sur une étendue d’environ 500 mètres, un très considérable fossé ayant, en moyenne, environ 9 à 10 mètres en gueule, 3 à 4m au fond et environ 4 à 5 mètres de profondeur; les terres qui proviennent des déblais ont été rejetées, par parts égales, en revers, aussi bien sur la droite que sur la gauche et en font ainsi un fossé mitoyen. Or, il n’est pas dans les usages de la tactique militaire que les chances de combat s’égalisent comme dans nos duels et que les retranchements ne soient pas que l’oeuvre d’un seul des belligérants.

Il faut donc se résigner à ne voir dans ce grand travail des hommes qu’une simple limite qui vient se terminer, sur 4 ou 500m en plus de la première longueur, dans un ravin naturel qui en fait la suite du côté nord, en face de la Jasserie de Sagne-Bourru.

Le plateau immense qui entoure cette division et où à cette altitude, la végétation arborescente n’est plus possible sans doute, n’est en effet recouvert que d’un assez riche pacage de bruyère et d’herbes, où s’ébattent de nombreux bestiaux pendant la belle saison. Deux écuries pour ces animaux ont été élevées sur l’extrémité nord de ce fossé, qui a été modifié, de même qu’il l’a été, au sud, par un propriétaire qui l’a nivelé, pour le joindre aux abords d’une prairie. Ailleurs, le même propriétaire a pratiqué un barrage pour diriger en irrigation les eaux qui y coulent ; mais on en suit bien le parcours entier, malgré quelques changements.

A quelle époque de notre histoire a été fait ce grand travail? Peut-être y en a-t-il des traces dans les terriers de la terre du marquis de Talaru, Si c’était une limite de particuliers, ou dans les archives des départements du Puy-de-Dôme ou de la Loire, si c’était une limite de province, car le Brugeron, village d’Auvergne, a son territoire tout voisin, et l’un des noms de jasserie et de chemin qui le touchent et que je relève sur la carte de l’Etat-Major, donneraient quelque poids à cette dernière hypothèse : Chemin de la Lite à Pérouse. Jasserie de la Lite.Chemin du Brugeron à la Lite. Vous voyez d’ici le mot latin lis, litis (contestation) qui a donné naissance à notre mot français litige. Je crois donc, par toutes ces raisons, approcher de la vérité sur ce fossé, très contestable comme retranchement, et incontestable comme limite.

Jusqu’alors, si j’avais recueilli quelques enseignements, ma récolte pour votre musée était nulle, et pourtant je désirais bien vous pourvoir d’autres choses. Aussi, en revenant de La Chamba et Soleuille, et suivant l’ancienne voie, par la croix de la Chaux, qui devait être le chemin gaulois, je m’arrêtai à La Combe, où, sur le revers sud d’un grand bois de sapins, je reconnus des habitations comme celles du communal de Jeansagnières, de l’Amoux, de la Roche ou la Rochette, du Creux de la Vesse et du Jas de Chez. Je fis commencer une fouille dans l’une de ces cases, et le lendemain j’allai rendre visite aux deux abbés Lortet et à leur beau-frère, propriétaires de ces bois, pour les engager, ainsi qu’un autre de leurs frères, à voir les travaux auxquels ils s’intéressaient et pour lesquels ils m’avaient donné une autorisation si bienveillante.

Pour faire plaisir à l’un d’eux, curé à Sury-le-Comtal, je fis pratiquer une tranchée dans un cône en saillie, de 4m de haut et de 10m de circonférence, qui se trouve à une vingtaine de mètres au sud des premières habitations ; car il supposait que ce pouvait être un tumulus. Nous l’avons traversé et fouillé au-dessous du terrain naturel, sans y rien trouver, et nous avons reconnu que ce mamelon était tout artificiel et provenait des déblais exécutés par suite des installations des habitations et des terrains en banquettes aux abords, et qu’il devait être un poste garantissant ce clan.

Il en était séparé par une plate-forme sur terrain naturel, de 7m, puis un talus de 4m de large, sur 2m de haut, une deuxième plate-forme de 7m de large, et un talus de 3m donnant une autre banquette de 2m de large pour arriver aux cases. Ces banquettes ont environ 70m de longueur et se raccordent avec le terre-plein habité, dans lequel j’ai reconnu treize habitations, l’une d’elles en formant quatre qui sont contigües ; toutes avaient un tertre relevé d’environ 1m 50, du côté ouest et nord, et les entrées, autant que j’ai pu les vérifier, étaient à l’est, et ouvertes aussi au midi. Les murs, dont je n’ai trouvé que très peu en place et qui avaient de 0m 60 à 0m 70 d’épaisseur, étaient pour la plupart éboulés dans le fond, dont le sol était plus nettement accusé que dans le clan de Jeansagnières. Comme dans celui-ci, j’ai recueilli un grand nombre de fragments de vases de cuisine, en grossière poterie, autour des foyers, qui étaient au nombre de trois dans cette case, la plus grande (9m x 5m,) se raccordant avec une autre de 7m x 5m. C’était peut-être la demeure des chefs du clan Je ne décrirai pas ces fragments de vases, afin de ne pas répéter ce que j’ai dit à propos des premiers, dont ils sont 1’image fidèle.

J’ai recueilli une tarière en fer ne différant guère de celles encore en usage aujourd’hui ;

Un débris de fer de cheval ;

Un très petit fragment d’urne de verre blanc ;

Un fragment de faux ou volant, à faucher ou moissonner ;

Un petit morceau de fer, à tige et ouverture carrée, que je crois être une gâche de serrure, dont la tige, plus longue et se retournant pour être rivée, devait se fixer dans un montant de bois ;

Deux pointes de flèche en fer, semblables à plus de trente qui ont été trouvées, il y a peu de temps, dans une fouille d’un castrum de la commune de Molles (Allier) ;

Une fusaiole ou peson de fuseau en terre cuite, dont on armait ce petit instrument pour lui donner du poids et aider à la torsion du fil ou de la laine ; ce peson a été fait sur place, avec un fragment d’imbrex ou tuile creuse et usé à la meule, puis perforé ; il a 0m 04 de diamètre nous avons trouvé deux autres fragments de même terre cuite, avec lesquels ou devait en façonner d’autres.

Une petite meule à bras, de 0m 32 de diamètre,.en arkose d’Auvergne, ce qui pourrait indiquer d’où ces peuplades étaient venues. Cette meule est à surface plane et est percée au centre ; elle est polie et a subi un long usage ;

Enfin, une agrafe de ceinturon, de bronze émaillé de bleu et de vert, avec traces de dorure, dont la plaque carrée, de 0m 04 de côté, représente un oiseau, le bec ouvert et la tête abaissée. L’encadrement d’émail bleu est rehaussé de petits points rouges, entourés d’émail blanc ; l’émail vert n’a pu résister au soulèvement produit par la formation de la patine et, bien que cloisonné clans le bronze, il se désagrège facilement ; on remarque aussi, en outre de la dorure du champ, de minces filets dorés qui entouraient le sujet représenté.

Le renflement de la boucle de ce ceinturon est savamment gravé de volutes aussi émaillées de bleu, sur fond jadis doré, et d’une fine exécution.

 

Notre savant confrère et ami J.-G. Bulliot a découvert au Beuvray (Bibracte), un atelier d’émailleur gaulois où il a rencontré des objets terminés, d’autres seulement en cours de fabrication, et il a élucidé ainsi un point obscur de notre industrie nationale. Il n’est pas douteux que l’agrafe de la Combe, trouvée associée à tous ces fragments gaulois, ne soit un des produits de nos ancêtres et, pour ma part, je suis heureux d’avoir pu, par sa découverte, vous offrir une des pièces d’art de cotte époque reculée.

Daignez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments dévoués et confraternels,

BERTRAND,

Vice-Président de la Société d’Emulation de l’Allier.

Après la lecture du mémoire de M.. Bertrand, divers objets provenant des fouilles de Jeansagnières et notamment la boucle de ceinture en métal émaillé sont mis sous les yeux de la Société.

Les membres présents prient M. le Président d’être leur interprète auprès de M.Bertrand, pour le remercier de son intéressante communication et du don nouveau qu’il veut bien faire à la Société.

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