BD, Tome III, Fouilles exécutées dans la commune de Jensagnières, cmmunication de M Bertrand, vice-président de la Société d’Emulation de l’Allier, pages 299 à 308, Montbrison, 1886.

 

Fouilles exécutées dans la commune de Jensagnières, cmmunication de M Bertrand, vice-président de la Société d’Emulation de l’Allier.

 

M. Vincent Durand donne lecture du mémoire suivant, adressé par M. Bertrand au président de la Diana.

Monsieur le Président.
J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien accueillir ce Mémoire, bien que je ne fasse point partie de votre compagnie ; ce sera pour moi une marque de la sympathie que tous ses membres m’ont montrée lors de leur visite en Bourbonnais où nous avons scellé un lien de grande confraternité.
J’ai donc l’honneur de vous informer que j’arrive de Sail-sous-Couzan, où je m’étais rendu tout exprès, avec l’intention de faire, près de là, des fouilles archéologiques; et comme j’ai chassé sur vos terres permettez-moi de vous rendre compte de mes opérations, afin que vous soyez disposé à gracier le braconnier qui vous offre en même temps les quelques matériaux qu’il a pu recueillir.
J’étais depuis quelques temps intrigué par le nom d’un hameau du canton de Saint-Georges-Couzan, qualifié du nom de village des Galles, commune de Jean-Sagnière, (c’est l’orthographe que lui donne le Dictionnaire des communes de M. A. Peigné et c’est ainsi, mais en un seul mot, sans trait d’union, qu’il est désigné officiellement).
Je ne sais si je vous apprends que ce village de Jeansagnières et celui de la Chaise ou des Chaises, se touchent, et que ni l’un ni l’autre n’avaient il d’église. Lorsqu’il y a un peu plus de trente ans, il s’est agi d’en édifier une, l’administration supérieure et les paroissiens furent divisés pour savoir sur quel territoire elle serait bâtie ; bref, pour accorder un peu tout le monde, elle le fut sur Les Chaises et la commune fut désignée sous le nom de .Jeansagnières ; il n’est donc plus question du nom de l’autre village, à moins que la tradition ne le fasse vivre encore longtemps, comme elle s’est chargée de nous le transmettre, ainsi que je vais essayer de vous le démontrer.
Vers la fin de mars dernier, comme j’allais quitter Sail. je vis entrer à l’hôtel deux personnes, dont je l’une pour être M. Gouttefangeas, maire de Jeansagnières ; je me mis en rapport avec lui et lui fis, au sujet des Galles, quelques questions pour savoir si l’on ne trouvait pas, dans ses environs, quelques silex taillés au polis, ou des monnaies assez épaisses, car il me dit que l’on en avait découvert de très minces à la Chamba (c’étaient des pièces du XIIe siècle, des Primats des Gaules, découverte dont j’avais été informé) ; à une demande que je lui fis s’il n’existait pas quelques fondations d’habitations détruites de longue date, soit par suite d’incendie ou toute autre cause, il me répondit qu’il connaissait plusieurs endroits ou l’on remarquait des fondations. Son beau-frère, M. Guillot, qui était là, me dit qu’il en connaissait également et que tous les deux étaient disposés a me les montrer et à me faciliter le moyen d’y pratiquer des fouilles.
Je les remerciai et remis à la fin d’avril pour vérifier lier’ leurs dires, je m’y rendis donc à la fin du mois dernier, accompagné de MM. M. Bayon et C. Baron, propriétaire des sources de Sail, mais ne trouvai pas mes guides, qui étaient à la foire de Boen. Toutefois ne voulant pas perdre notre temps et nous en fiant à notre bonne étoile, par une pluie battante, nous explorâmes les communaux de Jeansagnières et reconnûmes 1es traces indéniables de plusieurs habitations antiques, quoique les périmètres en eussent été bien modifiés par l’enlèvement des moellons et rochers dont le village est bâti, car c’est là la carrière banale de tous les habitants ; mais le terrain en cuvette formant l’enceinte de toutes ces anciennes loges était, à lui seul, assez concluant.
Le lendemain, nous étant procuré des ouvriers, je fis commencer des fouilles, en coupant transversalement un tertre soutenu par des murs à pierres sèches qui semblait être un rempart, mais elles ne donnèrent aucun résultat. Un peu plus loin, en inspectant attentivement les cônes ou taupinées, je remarquai un fragment de poterie grossière, à grains de silex et de quartz : je fis fouiller auprès et l’on en retirera d’autres. Je fis ensuite attaquer le centre de l’une des habitations, en faisant deux tranchées, dont l’une perpendiculaire à l’autre, mais avec beaucoup de difficultés, car la pierre de la construction avait été rejetée dans le fond et aussi le plus grand nombre des pierres de l’assise inférieure, composée d’énormes blocs bruts, avaient été laissées en place. Je ne trouvai aucun sol bien distinct , ni pavage et encore moins de carrelage ou d’aire en terre battue, mais toujours quelques rares fragments de poteries, pIus ou moins épaisses, noires pour la plupart, avec quelques portions rougeâtres sur le même fragment.
Dans cette fouille et les suivantes, je dois noter que nous n’avons pas rencontré un seul fragment de poterie rouge, romaine, fine, ou de tuiles à rebords : ces habitations étaient donc évidemment couvertes de bois et de fascines ; elles ne sont point toutes de mêmes dimensions (celles-ci varient entre 4 et 6 mètres) et sont peu éloignées les unes des autres. J’en ai compté quatorze, dans ce premier cIan ; c’étaient pour les Gaulois des cases (casa), petite maison, d’où sans aucun doute, le nom du village des Chaises et peut-être aussi l’origine des noms des de Case, de nos illustres de Chabannes, des de Las-Cases, et des nombreuses familles des Chaise, de La Chaise, de Neuchaise, Chaix, etc.
Quant à l’étymologie de Jean-Sagnière, il doit son nom de toute évidence à la gentiane qui est très abondante sur son sol et à son altitude, d’environ 1400 mètres au-dessus de la mer, et que l’on nomme en patois, dans ce pays Gensane ; ce devrait donc être Gentianaire du latin Gentiana.
Ces cases sont, comme toutes celles que j’ai visitées ou fouillées sur un rayon d’environ trois kilomètres, placées au midi, cette partie du département de la Loire ayant des hivers très longs et très rigoureux ; celles de Jeansanières sont abritées des vent du Nord, par un soulèvement géologique de granit, qui surmonte un petit sommet, dont l’une des pentes, celle du Midi, s’incline dans la vallée ou prend naissance l’une des trois sources du Lignon (1), l’autre, celle du Nord s’infléchit dans la direction du village de la Valla ; et avant que le chemin vicinal actuel, reliant Jeansagnières à Sail-sous-Couzan, ait été jugé possible, le chemin, l’ancien chemin Gaulois traversait le communal en question, au-devant des cases, et s’infléchissant à l’est, passait par la Valla et Palogneux pour gagner Sail et Boën.

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(1) Pendant que mes ouvriers étaient aIlés passer le dimanche dans leur famille, j’ai voulu visiter Chalmazelle et les environs ; et le lendemain du jour où je quittai Sail, j’étais attendu dans la commune de Molles (Allier), pour voir d’autres fouilles et aussi un terrier du petit fief de Montperroux qui a appartenu au marquis de Talaru, seigneur dudit lieu et de Chalmazelle, fief dont j ai visité les ruines assises sur une poussée basaltique, au dessus de I’ardoisière.

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C’était le seul chemin, bien difficile, que devaient suivre les bois de pins ou sapins que l’on exploitait, en très petite quantité,. alors, bien que ces montagnes en fussent couvertes, sans possibilité de les transporter, en ce temps là, – on se rattrape peut-être trop grandement, en ce moment, en en exploitant beaucoup plus qu’il n’en croit ; – aussi, il ne doit pas y avoir plus de cinquante ans, dans certains endroits, les réduisait-on en poix-résine. C’est ainsi que, passant près de la scierie à vapeur de Piron, un paysan auquel je demandais ni dans le minage qu’il faisait, il ne trouvait pas quelque débris antiques. me montra dans son champ un endroit où il y avait, disait-il, de la pierre noire, comme du charbon. Il en avait extrait plus de deux tombereaux et s’en était chauffé, il croyait avoir là un affleurement houiller. Je le détrompai en lui montrant, par la cassure de l’un des fragrnents et à l’odeur de résine que ce n’étaient que des résidus de distillation du pin et du sapin. Je lui ramassai même un débris du creuset dans lequel la poix était recueillie, après le flambage du bois, car je ne pense pas que l’on se donnât la peine de saigner les arbres.
Les cases de Jeansagnières ont à leur extrémité est, (du moins, je n’en ai pas reconnu d’autres, au-delà). une superbe source qui a été aménagée par les premiers habitants dans une enceinte semi-circulaire de 8m 50 de base, sur 4m 50 de rayon, formée par des blocs de granit, bien assis, laissant au pourtour, une banquette de plus d’un mètre de large et presque autant de haut. Cette disposition en pièce d’eau peut faire penser que peut-être on s’en servait comme de piscine d’été, et l’eau potable pouvait être puisée, un peu plus bas, à une autre belle source, aménagée de la même manière. Ces bains pouvaient être obtenus aussi bien à l’une qu’à l’autre des sources : quoiqu’il en soit, comme la première était presque complètement encombrée de terre et de pierres, je l’ai fait fouiller, en ouvrant un large passage à l’eau, espérant y rencontrer quelques fragments de divinités ou autres. Je n’y ai recueilli qu’une monnaie romaine, grand bronze, très fruste et qui. je crois, est passée par le feu, avant immersion.
La seconde de ces sources, à 200m de là, est entourée d’un mur cyclopéen, ou plutôt d’une enceinte d’énormes blocs de rochers;.qui la circonscrit et qui forme un quadrilatère de près d’un demi hectare; peut-être était-ce le parc aux chevaux de ces habitants ? Plusieurs enceintes du même genre se relient toutes, à l’exception des vides qu’y ont fait les habitants modernes et le tailleur de pierres de l’endroit, non sans laisser çà et là quelques menus moëllons qui indiquent bien évidemment la situation primitive (1) et l’intention, bien arrêtée, de divisions qui n’ont pu être faites que par les premiers possesseurs de ce lieu:: une dernière preuve en serait tirée de ce que cette grande surface, d’environ 15 à 20 hectares, qui a été partagée entre les deux communes de Saint-Just-en-Bas et de Jeansagnières, dont la limite la traverse du nord au sud, n’a jamais été possédée par aucun propriétaire qui aurait pu faire face à de semblables frais de main-d’oeuvre pour clore de maigres pacages et que, à la confection du cadastre, ce sol étant très pauvre, surtout à cause de l’amoncellement de ces matériaux, leur ancien propriétaire, s’il en existait un, aura préféré l’abandonner plutôt que de s’en déclarer tel, afin d’échapper à l’impôt dont elle aurait été frappée.

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(1) Voir le croquis coté.

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( Manque 1 croquis à l’échelle 1/2500e, hors format, non scanné, consultable en bibliothèque seulement)

Dans l’angle sud de l’une de ces cases et dans l’angle nord d’une autre qui lui était voisine, nous avons rencontré deux puits funéraires dont je prévoyais bien l’existence, et je recommandai aux ouvriers, pour les découvrir, d’approfondir les endroits où ils trouveraient le terrain plus meuble qu’ailleurs ; sur le bord du premier, nous avons trouvé un éperon de fer, dont les branches sont arquées et la tige, de 0m 02, terminée par une pointe à tête de diamant ; j’en ai découvert deux presque semblables dernièrement, à Voussac (Allier), l’ancien Vosagus des Gaulois.
Aussitôt que le diamètre de ce puits eut été reconnu, car il n’était pas maçonné mais taillé seulement dans la terre jaune tuffeuse, faisant suite, comme couleur, à la terre voisine, (ce diamètre était de 1m), nous avons recueilli de suite deux fragments du bord supérieur d’une urne en verre verdâtre et un tout petit débris d’autre verre, sans doute de la panse de celui-ci, ayant en travers une double zone de filigrane plus blanche que la pâte du tout et séparée par une petite ligue jaunâtre. Ce puits avait 2m 55 de profondeur et 1m 10 au fond, terminé en cul de chaudron, ou en arc, afin de fournir une résistance à la poussée des terres ; nous y avons recueilli une pierre à aiguiser de 0m 15 de longueur de forme triangulaire, faite d’un grès noir micacé (j’en ai trouvé une à Voussac de même nature, mais en pain de savon usé) et un grand nombre de fragments d’urnes en poterie grossière et noire pour la plupart. Le mot fragment n’a jamais été mieux approprié que là, car nous avons rencontré des débris ayant appartenu à peut-être quinze à vingt vases et seulement deux tessons de fonds de ces mêmes vases. Voici comment j’explique que nous n’en ayons point trouvé d’entiers, mais que quelques débris de chaque et aussi pas la moindre particule de cendres ou d’ossements incinérés qu’ils devaient contenir.
Les habitants de ces cases ont dû quitter volontairement ce pays,.peut-être à cause de la rigueur du climat plutôt que pour fuir un ennemi. Dans le premier cas, ils ont tant emporté, et leurs dieux et leurs morts, et ont transporté leurs pénates dans un pays plus clément, peut-être dans le val de la Loire, à Forum Ségusiavorum (Feurs), ou à Augustonemetum (Clermont) ; ils ont extrait de ces puits, qui ne contenaient pas une goutte d’eau, mais qui n’étaient pas exempts de la buée et de l’humidité, les urnes les unes après les autres ; quelques-unes, dans cette exhumation, ont dû se briser entre leurs mains, et négligeant les débris,.il ont dû verser dans d’autres la portion agglomérée des cendres et des os,.qui faisaient corps avec les fonds de ces urnes : de là, le manque presqu’absolu de ces fonds et l’absence complète de cendres et d’ossements.
Le second puits avait 1m 80 de profondeur et sa base terminée en arc, comme l’autre, 0m 90 de diamètre au sommet et 1m au bas.. Outre les quelques fragments de poteries que nous y avons trouvés, il a été sorti un petit palet de terre cuite de 0m 06 de diamètre, qui avait été taillé dans un flanc. de vase de grand diamètre, car il est presque plat, son épaisseur seulement n’est pas égale partout.
J’ai trouvé deux palets semblables dernièrement, en fouillant dans une villa antique à Vallières, près de Moulins.
Voici l’énumération des quelques débris qui ont un peu d’intérêt :
Un fragment de bord d’urne en terre noire, qui a, à la base de son col, l’impression profonde de deux doigts ; Cet ornement rudimentaire était probablement profilé tout au pourtour de ce vase (à Avermes, près Moulins, je viens de trouver de semblables décors). Un autre petit fragment est orné en partie d’une petite bandelette de 0m 005. sur 0m 002 de saillie, dégagée au couteau tous les 0m 003 pour ne laisser que des lignes verticales en arêtes; cet ornement était amorti par deux incisions triangulaires, dont les bases se rencontraient pour ne former que la largeur même de la bandelette ; cet ornement devait sans doute se répéter du côté opposé.
Un fragment aussi grossier que les précédents et ayant dû faire partie d’une très grande urne a une bandelette en saillie,.adoucie légèrement au doigt. avec une certaine inclinaison pour figurer une cordelière.
Deux autres débris d’une même urne d’un grand diamètre et d’un centimètre d’épaisseur sont ornés de bandelettes plates de peu de saillie, de 0m 01 de largeur, posées verticalement. séparées par des intervalles réguliers de 0m.02 et raccordées sur une autre bandelette horizontale un peu plus large, qui se trouve près d’une partie du vase inclinée vers le rebord, probablement. Ces bandelettes ajoutées après coup, portent l’empreinte du tissu d’une étoffe dont les fils parallèles ont laissé les traces,.pour effacer celles des doigts qui y auraient montré leurs stries.
Enfin. deux fragments de terre grossière, un peu rougeâtre, du col d’une urne et le départ de la panse qui nous fait voir, un peu au-dessous de ce col, une suite de hachures verticales de 0m 005, ayant une très faible saillie et qui ont été obtenues par une molette que l’on y a fait courir, la pâte étant crue ; ce vase a été porté à une haute température à la cuisson, car on remarque sur le plus grand débris que les grains de silex, étant entrés en fusion, ont laissé à la surface de petites protubérances rugueuses.
Toutes ces poteries ont beaucoup d’analogie avec colles que notre savant ami, M. J.-G. Bulliot, a découvertes au Bouvray (l’ancienne Bibracte des Gaulois) et peuvent être attribuées sûrement à la Gaule libre, mais bien voisine de la conquête.
Notre fouille n’a pas été fructueuse comme métal : nous n’avons rencontré en effet, qu’un seul clou de fer à cheval, à pointe peu longue et tête carrée, méplate.
Dans le déblai du plus grand des deux puits, nous avons rencontré du bois de sapin, qui de naturel qu’il était lors de son dépôt dans la terre, s’est en grande partie transformé en charbon. Presque toujours,.les chercheurs s’y trompent et croient avoir affaire à du bois qui a été brûlé et réduit en charbon. A cette profondeur, le bois trouvé associé à des poteries indiscutables comme âge, ne les identifie pas davantage que le charbon, mais je dois en passant. montrer la différence de l’un à l’autre : ainsi dans les débris que nous avons trouvés, tout ce qui avoisine le coeur de la branche est carbonisé et, nu contraire, la partie voisine de l’écorce ou aubier a encore sa teinte rougeâtre et aussi sa texture ligneuse.. Certaines portioncules d’un autre morceau, accusent un commencement de transformation houillère, plutôt que ligniteuse.
Nous n’avons fouillé, et encore en partie seulement, que dans six des quatorze cases bien distinctes de Jeansagnières. Nous en avons fouillé deux sur dix, au lieu dit La Roche ou la Rochette, près de la jasserie de la Guelle, nom qui pourrait être une corruption ou un diminutif de Galles. A peu de distance de la Guelle, au lieu dit La Moux, nous avons également fait des recherches dans quelques unes des treize cases de ce clan. Il en existe un autre à l’Ouest, sur la lisière du bois, près la route de La Chamba.
Il m’a été signalé aussi aux creux de la Vesse, en aval, des cases que je n’ai pas visitées. Au Goulé, à la Combe, au Plat du Ché, sont également d’anciens lieux habités et enfin, sur la montagne au Midi, on m’a indiqué un retranchement assez considérable appelé, dans le pays. le fosso (le fossé), qui se rattache probablement à toutes ces antiques habitations:; mais le temps m’a manqué pour visiter ces derniers lieux.
J’ai été bien peiné aussi de quitter ce champ de mes études favorites, sans voir ce que l’on désigne ici par cares des fayettes. (grottes de fées), qui m’ont été signalées, l’une au hameau des Adrets, l’autre au bas de Jeansagnières, près du fond de la vallée, et la dernière traversée par la route de la Chamba. Ces grottes sont-elles des habitations préhistoriques, de simples refuges du moyen-âge ou des retraites de faux-sauniers? Dans tous les cas, je me fais un devoir de vous les signaler, afin que quelques-uns des membres de votre Société puissent, tout en continuant la travail, ébauché seulement, dans ces ruines de nos ancêtres, y être plus heureux que nous ne l’avons été, ce que je désire ardemment, et élargir ainsi le champ d’observations, en demandant à ces .retraites souterraines leur secret si bien gardé depuis un grand nombre de siècles.
Comme j’ai eu l’honneur de vous le dire en commençant, je me fais un plaisir d’offrir, pour le musée de la Diana, la totalité de ce que nous avons recueilli dans ces fouilles, si vous voulez bien lui donner asile et l’accepter comme pièce à l’appui de ce Mémoire trop long pour si peu de résultats acquis, et je vous prie d’en excuser les nombreuses digressions.
Daignez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments affectueux et confraternels,
BERTRAND,
Vice-Président de la Société d’Emulation de l’Allier.

L’Assemblée charge son Président d’exprimer ses vifs remerciements à M. Bertrand.

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