BD, Tome IV, Notes sur la famille Parrocel, par M. C. Maillon, pages 241 à 245, Montbrison, 1887.

 

III.

Notes sur la famille Parrocel.

 

par M. C. Maillon.

Le tableau généalogique qui fuit suite à cette note présente le résumé des renseignements qu’il m’a été donné de réunir sur la famille Parrocel. Je les ai disposés sous cette forme, parce qu’elle met mieux en évidence les rapports de parenté des artistes qui ont porté ce nom, et n’aurais rien à y ajouter, s’il ne me paraissait nécessaire de consigner ici avec plus de détails le peu que nous savons sur Georges Parrocel, le chef et l’auteur de cette glorieuse lignée.

Nous avons des raisons de croire que Georges Parrocel est né à Montbrison (2) et qu’il y est mort probablement en 1614 ; nous savons qu’il a épousé Loyse de Ladut (1), qu’il a eu entre autres enfants un fils prénommé Barthélemy et deux filles, Gabrielle et Sybille ; mais de ses oeuvres nous ne savons rien. Nous ignorons même la date précise soit de sa naissance, soit de son décès, à cause des lacunes qui existent dans les registres de la paroisse Saint-André de 1588 À 1607.

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(2) Les Parrocel sont assurément originaires de Montbrison. En Voici quelques-uns nommés dans des textes du XVe et du XVI e siècle :
Vers 1456. – BENOIST PERROSSEL, de Saint-André de Montbrison (cité par Gras : Extraits de terriers). Cf. Bulletin de la Diana, t. III, p. 58, article de H. Gonnard.
1497. – Terrier de l’Hôtel-Dieu de Montbrison, signé Bouchard et Pagani. Version française ancienne aux archives de la Diana, folio 236. Réponse de Mathieu Chanal : « Donné l’an, jour et lieu que dessus (5 août 1497), present à ce discrette personne Mre Robert Teyssonnier, prestre, curé de Baulne, et MATHIEU PARROCEL, clerc, notaire, habitant dud. Montbrison, tesmoins à ce presents, appelés et requis. »
1529. – Archives de Goutelas. – Terrier Tronchet de la rente de Cremeaux, folio 2. « PHILIPPUS PERROSSEL textor ville Montisbrisonis. (23 novembre 1529).
(1) Terrier de l’Hôtel-Dieu de Montbrison, précédemment cité, folio 241.Réponse de Guillaume Deladue, fils de Pierre Deladue, vignoblant dud. Montbrison.

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D’autres viendront, qui, plus heureux que nous, découvriront soit dans les églises du Forez, soit dans les maisons bourgeoises, soit dans les châteaux, quelques-uns des tableaux qu’a signés Georges Parrocel. Il leur sera sans doute donné aussi, j’en ai la conviction, de retrouver les oeuvres des Pussin, des Michon, contemporains de Georges Parrocel, et plus tard des Dossonville, des Duval et des Smith (2) qui, au XVIIe et au XVIIIe siècle, formaient une école de peinture et de sculpture que l’on pourrait peut-être appeler l’école de Montbrison.

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(2) OEuvres de J.-B. Smits vivant en 1687, v. Bulletin de la Diana, t, III, page 60.

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Afin de satisfaire aujourd’hui, dans la limite du possible, la légitime curiosité du lecteur, je produirai ici quelques extraits du registre des baptêmes de la paroisse Saint-André, dans le périmètre de laquelle habitait Georges Parrocel. Ces extraits sont au nombre de vingt-deux ; ils démontrent que notre peintre était un homme estimé et recherché de ses concitoyens et qu’il comptait des amis dans toutes les classes de la société.

Georges Parrocel assiste, le 7 mars 1607, au baptême, dans l’église de Saint-André, de Jean de la Plasse, fils de Jean et de Claudine Chazère, dont le parrain est Jean Chazère, boulanger, et la marraine Catherine Chavassieu, femme de Pierre de la Plasse, marchand ;
Le 8 septembre 1608, à celui de Claudine France, fille de Barthélemy, blanchisseur, et de Madeleine Guillot ; parrain Pierre Guillot, tailleur d’habits, marraine Claudine Guillot, femme de Pasque Guillot, aussi tailleur d’habits ;
Le 12 octobre 1608, à celui de Pierre Vallanson, fils d’honnête Louis, marchand de Montbrison, et d’Antoinette Chaulx; parrain Pierre Chaulx, marraine Toussainte Chapuis, femme de Jean Vallanson ;
Le 15 janvier 1609, à celui de Pierre Pilon, fils de N…, potier de terre, et de Catherine Grand ; parrain Pierre Duchez, marchand boulanger, marraine Catherine Magnieu ;
Le 26 juillet 1609, à celui de Pierre de la Plasse, fils de Jean et de Claudine Chazère ; parrain Pierre de la Plasse, marchand tanneur, marraine Claudie Blanchoste, femme de Jean Chazère ;
Le 20 août 1609, à celui d’Anne Roy, fille d’Antoine, marchand boulanger, et d’Antoinette Pourat ; parrain Jean Boutarieux, l’un des archers de M. le Prévôt, marraine Anna Boyterier, femme de Jean Bréchard, sergent royal au bailliage ;
Le 30 août 1609, à celui de Jean Neyret, fils d’Antoine, marchand, et d’Antoinette Jourdan ; parrain Jean Raynard, aussi marchand, marraine Claudie Neyret, fille d’Antoine ;
Le 2 octobre 1609, à celui de Sibile Baraillon, fille de Jean et d’Anne Coste ; parrain Antoine Journal, pâtissier, marraine Sybille Fogière, femme de noble Jacques Chirat, conseiller du Roi, élu au pays de Forez ;
Le 16 novembre 1609, à celui de Reyne Bellet ; parrain Jean Boys, sergent royal au bailliage de Forez, marraine Reyne Chenillon, femme de Pierre Goron, marchand de la ville ;
Le 13 décembre 1609, à celui de Loyse Corant, fille de Jean, cordonnier, et d’Antoinette de Ladut ; parrain Mathieu Frujon, tanneur, marraine Loyse de Ladut, femme de Monsieur Georges Parrocel ;
Le 25 avril 1610, à celui d’Aymare Seguin, fille de Georges, sergent royal, et d’Anne Tarchier ; parrain Monsieur Michel Punctis, procureur au bailliage, marraine Aymare Colombet, femme de Monsieur Philibert Dufour,. l’un des greffiers au bailliage.
Le 12 août 1610, à celui de Loyse Donis, fille d’Etienne, marchand de Montbrison, et de Claudine de la Roue ; parrain Guillaume Beurien, pharmacien de Montbrison, marraine Loyse Donis, femme de Monsieur Antoine Bernard, marchand.
Le 19 décembre 1610, à celui d’Etienne Fournel, fils de Jean, boulanger, et de Claudine N…; parrain Etienne Léonard, menuisier, marraine Catherine Clairet, femme de Antoine Margiron, sergent royal au bailliage de Forez ;
Le 6 mars 1611, à celui de Madelaine Monatte, fille de Pierre, notaire tabellion royal, et d’Isabeau Pizol ; parrain Claude Plagnieu, aussi notaire royal dudit lieu, marraine dame Madelaine Peaucheville, femme de honnête Jean Jourdan, marchand de cette ville ;
Le 24 août 1611, « veille de saint Louis », à celui de Loys Boys, fils de honnête Thomas, tanneur de Montbrison, et d’Antoinette Charbonnier ; parrain honnête Loys Boys, marchand bourgeois de Montbrison, l’un des recteurs de l’Hôtel-Dieu de ladite ville, marraine Loyse de Ladut, femme de monsieur Georges Parrocel, peintre de Montbrison… « Dieu veuille qu’il soit homme d’honneur ! » ;
Le 28 août 1611, à celui de Grégoire Perrain, fils de Claude et de Fleury Simand ; parrain Grégoire Bosse, chirurgien de Montbrison, marraine Jeanne de la Font ;
Le 30 novembre 1611, à celui de Léonard Granjon, fils de Michel, marchand de Saint-Bonnet-le-Chastel, et de Marguerite Boulard ; parrain N…, marraine Francoise Picotet, femme de Gaspard Boulard de Montbrison ;
Le 11 février 1612, à celui d’Annet Aleyron, fils de Jean et de Catherine N… ; parrain Annet Barrieu, marraine Claudie Brugière ;
Le 28 juin 1612, à celui de Dauphine Prost, fille de Certal et de Bonne Lyonnet, fille d’Antoine Lyonnet, notaire royal ; parrain Claude Prost, père dudit Certal, marraine Dauphine Prabet ;
Le 11 mars 1613, à celui de Jacques Boys, fils de Thomas, tanneur à Montbrison ; parrain Jacques Boys, prêtre prébendier de l’église collégiale de Notre-Dame de Montbrison, marraine Anne Charbonnier, femme de Jean Boys, sergent royal dudit Montbrison ;
Le 28 juillet 1613, à celui de Françoise Chavanon, fille de Mathieu et de Claudine Chavassieu ; parrain Mathieu Rey, boulanger pâtissier, marraine Solange N…

Brignoles qui a vu naître Joseph Parrocel a donné son nom à une de ses rues. Avignon, berceau de Pierre Parrocel, qui a laissé dans les édifices publics de cette ville plus de quatre-vingts toiles importantes, a sa rue Pierre Parrocel. A Marseille, le nom de Parrocel brille à une place d’honneur dans le musée du Château d’Eau. Il est également inscrit au nombre des plus célèbres maîtres fiançais, sur la façade nord du grand pavillon central du palais du Trocadéro, à Paris.

La ville de Montbrison ne pouvait laisser dans l’ombre le souvenir d’une famille qui est une de ses gloires artistiques. Par délibération du 8 avril 1887, le conseil municipal a décidé qu’une rue de la ville portera le nom des Parrocel, et qu’à deux autres rues seront donnés les noms de Florimond Robertet et de Legouvé, qui sont de non moins illustres enfants de la vieille capitale du Forez.

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