BD, Tome V, Un calice du XVIe siècle découvert à Montbrison. – Communication de M. E. Brassart., pages 216 à 218, La Diana, 1890.

 

Un calice du XVIe siècle découvert à Montbrison. – Communication de M. E. Brassart.

 

M. Eleuthère Brassart met sous les yeux de l’Assemblée un calice en argent trouvé à Montbrison et fournit à ce sujet les explications suivantes :

Au mois d’octobre dernier, (1) des travaux de terrassement exécutés près de l’ancienne église de Saint-André, à l’angle de la rue du même nom et de la rue Simon Boyer, dans un jardin appartenant à M. Reymond, sénateur de la Loire, amenèrent la découverte d’une fosse murée d’environ 2 mètres de côté. Du milieu d’ossements humains orientés, le pic des terrassiers ramena au jour un calice en argent. Mais malheureusement cet objet fut brisé par le coup en plus de trente morceaux recueillis, d’ailleurs, immédiatement avec assez de soin.

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(1) V. Dans les numéros des 13 et 20 octobre 1889, du Journal de Montbrison, une note de M. T. Rochigneux.

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Le lieu précis de la trouvaille est situé à 3m 30 de la rue Saint-André et à 3m 23 de la rue Simon Boyer ; un arbre vert a été planté dans le jardin à ce point même.

M. le sénateur Reymond a bien voulu nous confier les débris fort oxydés de ce vase sacré, et, avec un peu de patience, nous sommes parvenu à les adapter les uns aux autres, de manière à pouvoir le rétablir dans sa forme primitive.

La phototypie ci-jointe nous dispense d’une longue description ; nous nous bornerons donc à signaler quelques particularités intéressantes.

Le calice, oeuvre de la fin du XVe ou des premières années du XVIe siècle, est en argent très-pur, très cassant ; il est doré par parties; sa hauteur totale est de 0m 20. La lèvre et l’intérieur de la coupe, le cercle de feuillage sur lequel elle repose, le noeud de la tige et le bandeau orné de perles qui sert de base au pied sont dorés. Le noeud est meublé de godrons entre lesquels font saillie six cabochons à quatre pans : sur les plaques qui les terminent sont ciselées des rosaces recouvertes d’émail translucide devenu aujourd’hni complétement terreux et incolore.

La base du pied est divisée en six lobes. Sur l’un d’eux une croix à branches de longueurs égales, plantée dans un terrain où la maintiennent des coins de bois, est gravée au burin et dorée : le travail de la gravure imite les veines du bois. Sur le lobe faisant pendant à celui-ci est appliqué un écusson en étain ; il n’y est pas soudé, mais fixé comme un bouton par une queue formée d’une double lame d’étain passant à travers le pied et rabattue en dessous. Cet écusson a du être ajouté vers la fin du XVIe ou au commencement du XVIIe siècle ; les armes qui y sont figurées sont de…. à la fasce de…. chargée de 3 roses de…. : très-probablement le blason primitif des Girard (1). En effet plusieurs membres de cette famille furent inhumés dans le cimetière et l’église de Saint-André, comme le prouvent divers actes des registres paroissiaux conservés aujourd’hui dans les archives municipales de Montbrison.

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(1) V. Gras, Armorial général du Forez. – Le champ de l’écusson porte des hachures verticales analogues à celles qui servent à exprimer le gueules ; mais nous croyons que ces hachures, obtenues au ciselet et non au burin, sont un simple travail de fond qui n’a pas de signification héraldique.
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