BD, Tome LIV, Inventaire des monnaies du Crêt-Châtelard (Saint-Marcel-de-Félines), pages 545 à 577, 1994-1995.

 

INVENTAIRE DES MONNAIES DU CRET-CHATELARD (Saint-Marcel-de-Félines) ET D’ESSALOIS (Chambles) DEPOSEES AU MUSEE DE LA DIANA

Communication de M. Daniel Frascone

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A – MONNAIES DU CRET-CHATELARD

Les 11 monnaies provenant du site du Crêt-Châtelard exposés au Musée de la Diana à Montbrison présentent à la fois des éléments gaulois et d’autres liés à l’implantation romaine sur le territoire ségusiave.

Bien que n’étant pas issues d’un contexte stratigraphique précis, ces diverses pièces n’en demeurent pas moins intéressantes par le simple fait que leur lieu d’origine ne nous est pas inconnu.

Dans l’inventaire que nous proposons ci-après, nous ferons une analyse détaillée de chaque pièce en mentionnant son poids, son diamètre et son épaisseur tout en précisant, pour les potins “à la grosse tête”, le degré de rotation observable entre l’avers et le revers.

Par la suite, nous effectuerons une étude plus poussée des monnaies gauloises dont l’attribution à certains peuples gaulois n’est pas toujours convaincante.

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I – Inventaire

1 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,8 cm

A/ Tête à gauche avec ruban à triple bande.

R/ 3h Taureau chargeant à gauche, l’avant des pattes antérieures suivant une ligne parallèle à l’avant des pattes postérieures.

Référence : La Tour / Fischer n° 5401.

2 – Même type, R/ à 3h

Ø1,8 cm

3 – Potin Sequane ou Eduen.

Ø1,7 cm

L’avers est trop illisisble pour qu’il s’y puisse distinguer les détails et notamment le nombre de bandes dans la chevelure.

R / Différent des deux précédents, ce revers semble plus proche des types inventoriés par Colbert de Beaulieu et notamment du n° 31 du catalogue des collections archéologiques de Montbéliard.

Réf. : CB / Montbéliard n°31,Z.787-780.

4 – Potin Séquane très usé.

Ø 1,8 cm

A/ Tête à gauche avec ruban à deux bandes. L’oeil est matérialisé par un creux plus important que pour les monnaies 1 et 2. Il s’agit d’un type différent.

R / 3h. Même revers que sur les monnaies 1 et 2. Cependant des concrétions et un piquetage du métal interdisent une analyse approfondie des détails de ce revers.

Référence : variante de la n° 5368 de La Tour / Fischer.

5 – Imitation d’un Semis de Tibère (14-37 ap. J.C.) (?) à l’autel des Trois Gaules dont le type provient des ateliers de Lyon.

Ø 1,9 cm

La pièce de métal est fine et ne permet en aucun cas le rapprochement avec un potin. Seuls quelques éléments au revers permettent de subodorer, sous les concrétions des éléments pouvant ressembler aux deux victoires, très stylisés ici, se trouvant au sommet de chaque colonne de l’autel.

6 – Potin Séquane ou Eduen, “à petite tête”, cassé en deux.

Ø 1,85 cm

A l’avers, la tête est assez usée. Cependant on y distingue un seul bandeau dans la chevelure et la stylisation rappelle plus la monnaie n° 4 que les monnaies 1 et 2. Un creux d’assez grande dimension matérialise l’oeil.

R / 3h. Le revers, par la finesse et la position similaire de l’animal, est beaucoup plus proche typologiquement de ceux des monnaies 1 et 2 du présent inventaire.

7 – Il s’agit d’un denier attribué aux Séquanes. Il est de très petite dimension.

Ø 1,1 cm

A / Tête à gauche dont on ne perçoit que la chevelure faite de boucles circulaires au centre desquelles un point est visible pour la plupart.

R / Un sanglier se dirigeant vers la gauche est visible dont l’allure n’est pas ans rappeler celle de la monnaie n° 5351 du La Tour / Fischer ce qui est également valable pour l’avers. Il se peut que cette monnaie soit dérivée de la monaie ciée en référence. Cette monnaie étant très rognée, aucune des lettres qui apparaissent d’habitude au-dessus du sanglier (SEQVANOIO TVOS) n’est visible ici.

Réf. : Z.771-773, CB / Besabçon 24, LT / F 5351, Sch / D 127.

8 – As de Lyon d’Auguste. Il est assez usé et les titulatures ne sont guère lisibles.

Ø 2,4 cm

A : Sa tête laurée (?) à droite.

(CAESAR AVGVSTVS DIVI PATER) PATRIAE

R / ROM ET AVG sous un autel orné d’une couronne entre deux colonnes surmontées chacune d’une Victoire (Autel des Trois Gaules de Lugdunum).

Réf. : C.237.

9 ) Demi As illisible pouvant être un as de Lyon ou plutôt – de par la qualité du métal et la coutume de couper les as en deux – de Nîmes, la moitié ici présente pouvant alors correspondre à l’un des visages présents sur l’as de Nîmes : celui d’Auguste ou celui d’Agrippa.

Ø 2,2 cm.

10 ) As de Néron (54-68)

Ø2,7 cm

a / Sa tête nue à gauche

(NERO CLAVD) CAES (AR AUG GERMANICVS) (?)

R / Personnage (Génie ?) debout à gauche près d’un autel (?), tenant une patère et une corne d’abondance.

(GENIO AVGVSTI) (?) SC

Réf. : C.102 (?)

11 ) Antoninien de Valérien (253-260)

Ø 1,95 cm

A / Tête radiée à droite

(IMP C LIC V)ALERIANVS(AVG)

R / Apollon (?) à demi nu debout à droite, le manteau flottant tirant à l’arc.

La frappe du revers est assez molle et ne permet pas de détailler réellement l’iconographie et encore moins de pouvoir déchiffrer la légende. Toutefois, vu l’espacement des lettres repérables, on peut estimer leur nombre à douze. L’iconographie proposée est apparemment la plus proche de celle que l’on devine sur la monnaie. On peut en déduire la légende suivante : APOLINI PROPVG (13 lettres au lieu de 12 supposées) et la référence C.25.

II – Commentaire sur les Potins

Sur les cinq potins de cet inventaire, trois types différents peuvent être observés. Ce sont des différences dans les représentations de l’avers et des nuances sur la position de l’animal au revers qui mettent en évidence les trois catégories suivantes :

Type A :

L’avers est très caractéristique. Il est en fort relief et le métal est très peu corrodé. D’un point de vue stylistique, de nombreux détails lui sont propres : trois bandeaux sont présents dans l’axe de l’artefact de liaison des moules. Les bandeaux ont même tendance à s’inscrire également sur cette excroissance. L’oeil n’est pas représenté en creux, contrairement à ce que l’on trouve fréquemment sur le type des potins “à la grosse tête”, mais en léger relief de plus petit diamètre que l’oeil en creux. Le nez ne dessine pas une vague courbe mais suit un dessin très précis, un léger relief marquant le bout de celui-ci et le renflement des narines. Une sorte de mèche de cheveux semble faire une boucle au dessus du front et la bouche est formée par un relief dessinant la lèvre supérieure et un globule soulignant la lèvre inférieure. On constate donc que la facture de cet avers est très belle et rigoureusement identiquue pour les deux monnaies représentant ce type.

En ce qui concerne le revers, le détail est, là encore, de qualité. Le corps de l’animal est caractérisé par une grande finesse, notamment au niveau de la queue dont l’épaisseur n’excède pas 0,7 mm. Les articulations des membres sont très anguleuses. Les deux parties extrèmes de chaque patte sont parallèles et le menton du taureau est très proche du genou avant (1 mm environ les sépare). La queue décrit un S très souple. Ces monnaies sont toutes deux en excellent état de conservation et leur diamètre est identique (1,8 cm). Le décalage entre la reprsentation de l’avers et celle du revers est de 3h.

Type B :

Il est représenté par deux monnaies également dont chacune a subi une usure assez importante. Elles sont peu corrodées mais le métal a, dans les deux cas, subi des agressions formant des trous de quelques millimètres de diamètre. La tête est également tournée vers la gauche. Cependant, de nombreuses nuances sont visibles par rapport aux exemples du type A. Seuls un ou deux bandeaux sont visibles (un bandeau pour la monnaie n° 6, deux pour la n°4), se terminant derrière le cou du personnage et non plus sur lui. L’oeil est matérialisé par un creux de deux millimètres de diamètres environ et n’est donc pas en relief. Le nez décrit une courbe suivant quasiment l’axe du front. La bouche est constituée d’un globule. Le menton est saillant alors qu’il suivait un arc de cercle continuant la forme circulaire de la tête sur le type A. Enfin, aucune mèche n’est visible sur le front.

Si le revers d’une de ces deux monnaies est assez détérioré, l’autre permet cependant d’observer de légères différences avec la représentation du type A.

Si l’on aligne les parties basses des membres postérieurs des deux types, on constate alors que le type B a une position beaucoup plus tassée. Bien que l’ensemble de l’animal soit très finement reproduit, la queue apparaît d’abord légèrement plus épaisse, plus courbée et un peu plus longue. La tête du taurau plonge un peu plus vers le sol ce qui se répercute sur la courbure de l’échine. De fait, l’articulation de la patte antérieure se trouve située plus bas et la partie avant de ce membre remonte donc vers l’arrière du corps au lieu de se retrouver parallèle voire légèrement inclinée vers la bas comme cela est visible pour le type A. Ainsi derière une apparente similitude des deux revers, quelques détails permettent de les différencier.

Type C :

Il est représenté par la monnaie n°3 de cet inventaire. Une patine vert clair a recouvert le métal et, ajouté à des concrétions sur l’avers, cela rend la pièce difficilement lisible sur cette face. Le revers, quant à lui ressort en assez fort relief. Ainsi peut on constater que l’animal ne se trouve plus du tout dans la même attitude que sur les deux types précédemment décrits. Sa posture laisse même supposer qu’il s’agisse ici non pas d’un taureau mais, au regard de la cambrure du dos, plutôt d’un cheval. Celui-ci semble galoper vers la gauche. Le membre antérieur paraît relativement court et l’articulation qui se trouve très voisine du départ du membre sous le cou est quasiment en contact avec le bout du museau en forme de goutte d’eau. Le cou est très long et s’élargit vers le bas. Le dos est presqu’inexistant ne décrivant en fait qu’un très court espace courbe en U entre le cou et l’arrière-train qui remonte très brutalement. La queue suit une trajectoire sinueuse en diagonale partant du fessier pour se terminer en crochet au dessus et légèrement en arrière de la tête.

B – MONNAIES D’ESSALOIS.

Ces monnaies ne sont pas issues d’un contexte stratigraphique précis et ne pourront de ce fait être l’objet d’une tentative typo-chronologique comme cela avait pu être proposé par J.-P. Preynat (1).

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1 – Preynat J.-P. : Anciennes et récentes découvertes numismatiques à l’oppidum d’Essalois (1866-197), Revue Archéologique du centre de la France, 22, 1983, p. 221-238.

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Toutefois une étude typologique permettant de soumettre ces monnaies à une comparaison avec les autres trouvailles connues de la proche région peut légitimement être tentée, notamment en ce qui concerne les fameux potins “à la grosse tête” pour lesquels une attribution aux Séquanes ets souvent proposée.

Sur les 46 monnaies ou fragments étudiés ici, plus d’une trentaine sont attribuables à ce type.

Certes, l’état d’usure important ou la corrosion tenace de certaines monnaies n’ont pas toujours permis une visualisation parfaite de ces potins et notamment des avers pour lesquels certaines distinctions avaient pu être faites dans d’autres études. Cependant, il est intéressant de constater que les revers, eux aussi, présentent de légères variations, ce qui n’a que rarement été étudié avec précision. Il me semble donc utile de tenter ici une étude précise de ces faces afin de définir les différences et, le cas échéant, d’observer s’ils répondent à des variations parallèles des représentations à l’avers.

Dans une première partie, nous rédigerons l’inventaire avec une description la plus fine possible de chaque monnaie de ce lot. Les dessins desm onnaies les moins usées seront également proposées en dessous de leur description (24 monnaies sur les 46 du lot dont 23 sur 34 pour les potins “à la grosse tête” font l’objet du dessin d’une face au moins).

Nous tenterons ensuite d’établir le regroupement des monnaies par variantes du nombre de bandeaux, de la représentation de l’oeil, du nez, de la bouche, du diamètre des monnaies, et enfin des revers avec les positions des pattes du taureau, de sa queue, de sa tête et l’orientation général du revers par rapports à l’avers.

I Inventaire

1 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,9 cm

A / Grosse tête à gauche, oeil creux assez gros, bouche en globule, une incision pour un bandeau.

R / 3h environ. Taureau cornupète à gauche. La queue est épaisse et la patte antérieure très rapprochée de la postérieure. Par ces caractéristiques, cette monnaie rappelle fortement la n° 55 du catalogue des collections archéologiques de Besançon établi par Colbert de Beaulieu

réf : CB / Besançon n° 55, BVB 352, Z.790-792.

2) Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,8 cm

A / Tête à gauche très usée. Seul l’oeil matérialisé par un creux assez important est nettement discernable. Aucun bandeau n’est visible dans la chevelure. La bouche semble être matérialisée par un globule.

R / 3h. Taureau cornupète à gauche. La partie arrière de l’animal, à droite est très concrétionnée. Cependant l’ensemble, bien que très usé, paraît assez fin.

3) Potin Séquane ou Eduen

Ø 2,05 cm

A / Très usé et concrétionné, on y devine toutefois l’emplacement d’un oeil fait d’un creux assez gros. La tête ne semble pas particulièrement grosse. Le nombre de bandeaux est impossible à définir avec certitude.

R / 3h. Assez usé également, il paraît toutefois assez fin dans l’ensemble. Une petite nuance semble pouvoir le caractériser par raport aux autres revers observés mais, étant donné l’usure de la pièce, il convient de ne pas être trop catégorique : la queue de l’animal paraît se terminer par un globule et non plus en pointe. Cela est souvent visible sur les monnaies des catalogues de Colbert de Beaulieu mais la position de l’animal est différente dans ce cas.

4) Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,9 cm

A / Avers très usé. Seul l’oeil est discernable matérialisé par un creux de 2mm de diamètre environ.

R / 3h environ. Il est également usé et concrétionné. Malgré cela, l’animal paraît assez fin.

5) Potin Séquane ou Eduen

Ø 2 cm

A / Avers concrétionné et usé

R / 3h. L’animal est assez visible malgé l’usure et quelques concrétions. Il est dans l’ensemble assez similaire à tous les autres exemplaires en particulier par sa position. Toutefois, il semble que la patte postérieure soit assez épaisse et de plus très longue.

6) Potin Séquane ou Eduen très concrétionné.

Ø 1,9 cm

A / Malgré l’état de la monnaie, deux bandeaux sont observables dans la chevelure, en bas à droite de la tête. Pour le rte, il est dificile de distinguer plus de détails typologiques.

R / 3h. L’animal est visible derrière les concrétions et se trouve dans la même position que sur les autres monnaies.

7 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 2,1 cm

A / L’oeil en creux est visible ainsi que le globule formant la bouche. Deux bandeaux sont également visibles dans la chevelure.

R / 9h. Les concrétions sont assez importantes. Toutefois l’animal se distingue sauf dans sa partie droite.

8 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,8 cm

A / Cet avers ressemble beaucoup au précédent mais apparaît plus nettement.

R / 9h. Comme l’avers, le revers est, ici, semblable à celui de la monnaie précédente.

9 – Potin Séquane ou Eduen de plus petite dimension.

Ø 1,6 cm

A / Deux incisions apparaissent, la présence d’un bandeau au moins étant ainsi justifiée. Le reste du visage est difficilement observable à cause de l’usure et du piquetage corrosif du métal.

R / 3h. L’animal apparaît peut-être moins allongé que sur dautres monnaies mais plutôt en hauteur ce qui est probablement dû à la dimension du potin.

10) Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2,05 cm

Cette monnaie apparaît en tout point similaire à la n° 5 du présent inventaire jusque dans la qualité du métal et l’emplacement des corrosionns. Revers à 3h.

11 – Potin Séquane ou Eduen de plus peite dimension.

Ø 1,7 cm

A / très usé, on peut toutefois y deviner la trace de deux bandeaux.

R / 3h. L’animal semble proportionnel à la pièce c’est-à-dire légèrement plus petit que sur les autres monnaies. Cependant son allure générale est la même.

12 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,8 cm.

A / Guère plus grand que le précédent, ce potin présente un avers tès usé ne permettant aucune analyse stylistique.

R / 3 h? L’animal présente les mêmes caractéristiques que celui de la pièce précédente dont le gabarit et apparemment la qualité du métal qui présente de nombreuses traces de piquetage sont également identiques.

13 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,85 cm

A / Tête à gauche avec ruban à triple bande.

R / 3h. Taureau chargeant à gauche, l’avant des pattes antérieures suivant une ligne parallèle à l’avant de pattes postérieures. Il s’agit d’une monnaie identique aux n°1 et 2 du Crêt-Chatealrd (cf. Daniel Frascone) Référence : La Tour / Fischer n° 5401.

14 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,85 cm

Il s’agit du même type que les n° 7 et 8 de cet inventaire. Le métal constituant cette pièce est d’ailleurs très semblable à celui de la 7, des points de rouilles étant présent ce qui n’est pas fréquent sur les autres potins de ce site.

Le revers suit un décalage de 9h. par rapport à l’avers.

15 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2 cm

A / Il est très usé. Cependant, l’oeil en creux, et deux incisions pour les bandeaux sont visibles. Un trou traverse de part en part la monnaie et se trouve, sur l’avers, au dessus de la tête.

R / 3h. Assez concrétionné. L’animal est tout de même visible, peu différent des autres exemplaires.

Cette monnaie par différents aspects rappelle la monnaie n° 4 de cet inventaire (métal, corrosion, revers, usure).

16 – Potin Séquane ou Eduen (?)

Ø 1,8 cm

Cette monnaie est extrèmement concrétionnée et semble-t-il en profondeur.

Il est impossible de lui attribuer avec certitude un type précis. Cependant, de par son module asez petit et la relative vulnérabilité du métal aux attaques corrosives, il est possible de lui attribuer les mêmes caractéristiques qu’aux monnaies n° 9, 11 et 12 du présent inventaire.

17 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,85 cm

A / Bien que relativement usé, cet averrs possède cependant des marques précises. L’oeil apparaît en creux et trois incisions sont visibles et permettent de laisser supposer qu’un double bandeau était placé sur la chevelure.

R / 3h. L’animal est recouvert d’une corrosion noirâtre qui, associée à l’usure, ne permet pas d’analyser dans le détail la position des membres. Toutefois, il semble que les parties parallèles des membres antérieur et postérieur soient très peu distantes l’une de l’autre.

18 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,95 cm

Cette monnaie est trsè usée. L’avers est lisse et l’on peut à peine discerner les limites d’un visage. Au revers, il est possible de distinguer l’animal à gauche. Il pourrait s’agir d’un potin de la même série que le n° 4 du présent inventaire. Revers à 3h. par rapport à l’avers.

19 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,8 cm.

Il s’agit d’une monnaie très concrétionnée et usée dont l’iconographie est difficilement observable. Certains éléments du revers permettent toutefois de lui attribuer une représentation du taureau cornupète. Le format et la qualité du métal de cette pièce permettent un raprochement avec les n° 9, 11, 12 et 16 de cet inventaire.

20 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,85 cm.

Cette monnaie est très concrétionnée et piquée par la corrosion. Néanmoins, il est possible qu’il s’agisse là encore d’un potin au taureau cornupète.

21 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,65 cm

Concrétions et usure ne permettent pas une attribution de cet élément. Cependant le module et quelques éléments du revers favorisent un rapprochement avec les n° 9, 11, 12, 16 et 19 du présent inventaire.

22 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,95 cm.

A / Il est très concrétionné. L’emplacement de l’oeil semble pouvoir se deviner par un creux. Une incision apparaît juste à droite de cet oeil. Il ne semble pas y en avoir d’autres.

R / 3h. Il est également très concrétionné. Cependant l’allure générale de l’animal ainsi que la nature du métal ne sont pas sans rappeler la monnaie n° 15 du présent inventaire.

23 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2,15 cm

A / Derrière les concrétions, la tête à gauche est visible. L’oeil en creux est assez net et l’arrière du casque, sur la droite apparaît assez nettement sur un métal aux reflets argentés.

R / 3h. Le taureau est visible ici dans sa quasi totalité même si certaines parties sont recouvertes de concrétions. Dans l’ensemble, cette silhouette est assez semblable à celle du n° 13 de l’inventaire avec toutefois une emprise moins marquée en hauteur. L’animal est en effet plus allongé.

Cette monnaie rappelle en fait beaucoup plus la n° 22 par son aspect général.

24 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension

Ø 1,7 cm.

Comme la plupart des potins de petite dimension inventoriés ci-dessus, cette dernière monnaie est également fort endommagée par les concrétions et l’usure. L’avers est illisible et le revers n’est discernable que par bribes. Malgré tout ce potin est semblable aux n° 9, 11, 12, 16, 19 et 21.

25 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 2 cm.

Ce potin présente des concrétions assez inhabituelles pour une pièce de cette taille. En effet, il apparaît au travers de cette étude que les concrétions les plus profondes sont surtout fréquentes sur les petits potins. Or, cette monnaie est très fortement corrodée et rend sa lecture impossible à l’avers. Au revers, en revanche, il est possible de distinguer l’animal mais une étude détaillée est fort hasardeuse.

26 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension ?

Ø 1,6 cm.

Tant à l’avers qu’au revers, cette pièce présente une usure telle que tout relief a disparu. Dans ce cas, il est fort difficile de donner une quelconque attribution iconographique même si , étant donné l’uniformité du matériel inventorié, un revers au taureau cornupète semblerait approprié. L’aspect bombé de la pièce permet toutefois de confirmer qu’il s’agit bien là d’un potin et c’est la seule certitude.

27 – Potin Séquane ou Eduen de très petite dimension.

Ø 1,5 cm

A / Ce potin présente un avers méconnaissable. Seul un creux, pouvant laisser suposer l’emplacement de l’oeil, est visible.

R / Le taureau à gauche est très net et d’une facture assez fine en ce qui conserne le relief. Toutefois, une remarque s’impose en ce qui concerne la taille. En effet, la taille du potin est plus petite que celle des autres petits potins (n° 9, 11, 12, 16, 19, 21, 24) et le taureau est également de plus faible amplitude mais en assez fort relief cependant.

28 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,7 cm

A / Malgré les nombreuses traces de piqûres du métal, deux bandeaux apparaissent.

R / 3 ou 9h. La monnaie n’est pas mieux conservée sur cette face où l’on distingue malgré tout le corps et la queue de l’animal. Une analyse plus minutieuse est impossible. Cette monnaie par son aspect général est assez proche de la n° 21 de cet inventaire.

29) Denier d’argent Séquane (?).

Ø 1,3 cm.

A / Il est impossible de distinguer un quelconque élément sur cet avers lisse.

R / Bien que le relief soit très faible on peut observer sur cette face une suite de petits globules formant une légère courbe. Ce revers rappelle celui de la monnaie n° 7 du Crêt Châtelard au sanglier dont la référence la plus proche est le n° 5351 de Latour / Fischer.

30 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2 cm

Cette monnaie est cassée il n’en est conservé que les 2/3.

A / Bien que concrétionné on peut y voir 2 ou 3 bandeaux (3 incisions certaines) à droite de la fracture qui devait représenter l’avant du visage.

R / 3h. On ne distingue que la partie basse de l’animal, assez peu nette.

31 – Denier d’argent Séquane (?).

Ø 1,25 cm

De même dimension que le n° 29, il pourrait s’agir du même type. Cependant, étant lisse des deux côtés, il n’est pas possible de donner une étude de cette monnaie.

32 – Denier d’argent Séquane (?).

Ø 1,25 cm

Deux globules apparaissent sur ce qui semble être l’avers. Il pourrait s’agir du même type au sanglier que le n° 29 ou que le n° 7 du Crêt-Châtelard (cf. Daniel Frascone) mais rien n’en permet la confirmation.

33 – Potin Séquane ou Eduen.

Il s’agit en fait d’un demi potin. Longueur maximale du fragment : 1,7 cm.

A / Une incision apparaît pour l’oeil et non un creux circulaire comme c’est généralement le cas. Le nez est mis en valeur par l’ajout à cette incision de deux autres formant ensemble un triangle. La bouche est matérialisée par une incision semi-circulaire ouvert vers l’avant du visage.

R / 3h. On ne perçoit de l’animal que la partie haute de l’échine et la queue assez épaisse et rectiligne.

34 – Potin Séquane ou Eduen.

Ce fragment constitue les 2/3 environ d’un potin. Longueur maximale du fagment : 1,55 cm.

A / Une double incision à l’avant du cou, à gauche peut être comparée à celle que l’on trouve par exemple sur le n° 13 du présent inventaire. La légère marque semi-circulaire visible au-dessus peut être assimilée à la bouche.

R / 3h. On voit nettement le membre antérieur, le début de la tête, l’arrière du corps et la queue de l’animal chargeant à gauche. La relative finesse de ce relief peut confirmer la comparaison au n° 13 de l’inventaire.

35 – Potin Séquane ou Eduen.

Longueurr maximale du fragment : 1,85 cm

Ce n’est qu’une petite moitié d’un potin. Très concrétionné et illisible, il peut toutefois correspondre au type du taureau cornupète.

36 – Quart de monnaie de bronze très épaisse, ne présentant pas, sur la tranche, l’écrasement caractéristique des potins. La tranche demeure en effet épaisse de plus de 3mm.

Aucune représentation n’est décelable tant à l’avers qu’au revers ce qui rend l’attribution de ce fragment impossible. Longueur maximale du fragment : 1,7 cm.

37 – Potin Séquane ou Eduen.

Il s’agit d’un petit quart de potin, longueur maximale du fragment : 1,15 cm

A / Des incisions apparaissent mais il est impossible de les replacer dans une position précise. Si l’on se fie au revers et en supposant que le décalage entre l’avers et le revers soit de 3h. environ – ce qui est fréquemment le cas ici – il est possible d’interpréter l’une des incisions comme étant celle d’un bandeau et l’autre comme celle de la limite arrière du casque.

R / Le membre antérieur est très visible avec, en dessous, l’avant du membre postérieur. La facture est excellente, les concrétions peu nombreuses.

38 – Il s’agit d’un fragment d’une plaque de bronze très fine et non d’une monnaie.

39 – Potin Séquane ou Eduen

Il s’agit d’un quart de potin. Longueur maximale du fragment : 1,7 cm.

A / A cause des concrétions qui recouvrent en partie ce côté, il est dificile de repérer de manière catégorique une partie du visage.

R / La tête, l’avant du corps et une partie de la queue de l’animal sont nettement discernables. L’écart entre la tête et le membre antérieur semble assez important.

40 – Monnaie de bronze. Longueur maximale du fragment : 1,5 cm.

A / Tête très proche des types de la République romaine à droite. Un oeil, matérialisé par un point en relief, apparaît, surmonté d’une arcade sourcillière assez saillante. Le nez consiste en un trait en relief, et des boucles semblent pouvoir être observées dans la chevelure ainsi, peut-être, qu’une couronne laurée ? L’usure du flan ne permet pas, toutefois de préciser davantage la description de cette face.

R / On peut imaginer un taureau chargeant à gauche, le membre antérieur replié parallèlement au sol qui peut être matérialisé, comme pour les potins constituant la majorité des monnaies de ce lot, par l’avant du memebre postérieur. Une inscription pourrait être représentée par de légers reliefs au dessus de l’animal.

Il peut s’agir d’une imitation des mopnnaies de marseille au revers au taureau (?).

Ressemble à Brenot, RN, 1988, p.94,11, mais le taureau se trouve dans le sens inverse.

41 – Petit fragment d’un potin très fruste (?).

Longueur maximale du fragment : 1,15 cm.

42 – Petit fragment d’un potin (?) fruste où pourraient être devinés, au revers, deux globules superposés (jonction de la queue et des pattes d’un taureau cornupète ?).

Ø du fragment : 0,85cm.

43 – Potin Séquane ou Eduen.

Quart de potin à l’avers très fruste. Longueur maximale du fragment : 1,6 cm.

Un creusement au revers semble délimiter l’échine du taureau et le bas de la queue.

44 – Petit bronze illisible sur les deux faces.

Ø 1,15 cm.

45 – Quart de potin (?) illisible et lisse sur les deux faces.

Longueur maximale du fragment : 1,35 cm.

46 – Pièce de métal formant un fragment de monnaie apparemment trop fine pour être un potin et trop fruste pour être décryptée.

Ø du fragment 0,95 cm.

47 – Demi potin Séquane ou Eduen.

Longueur maximale du fragment : 1,8 cm.

L’avers est lisse et légèrement concrétionné.

R / On peut observer la partie arrière de l’animal à gauche (queue et début de la patte postérieure).

II Tentative de regroupement des potins à la grosse tête par types distincts :

A) Potins de grand gabarit :

– Type n°1 :

Une seule monnaie répond à ce type ; il s’agit de la n°1 du présent inventaire. Elle est caractérisée par un bandeau marqué par une forte incision à l’avers. Le reste de la tête qui suit une forme circulaire n’est guère inédit dans la mesure où l’oeil en creux, la bouche en globule et le nez incisé et arrondi sont visibles sur d’autres monaies au revers différent.

Le revers, quant à lui, présente des variantes ponctuelles et un faciès général assez reconnaissable. Les membres et la queue sont matérialisés par une épaisseur peu commune, le départ de la queue se fait dans le prolongement de celui du membre postérieur et elle se termine par un globule au lieu de s’affiner pour s’achever en pointe. D’autre part, un léger décalage est visible entre les parties inférieures des deux membres et l’articulation du membre postérieur forme un angle ouvert alors que sur de nombreuses monnaies au taureau cornupète cet angle est plutôt aigu. Le revers suit une orientation décalée de 3h. par rapport à l’avers.

– Type n° 2 :

Cette catégorie concerne les monnaies 2 à 6, 10,15, 18 ?, 22, 23, 25, 30 ? et 47 de ce lot.

Ce type est à rapprocher du type B observé sur les monnaies du site du Crêt-Châtelard. Bien que ces monnaies soient souvent très fortement concrétionnées – cela est sans doute dû à la qualité du métal coulé – l’ensemble des observations dont elles ont pu faire l’objet permet en effet de constater les mêmes caractéristiques, surtout en ce qui concerne le revers. L’avers, pour sa part, est souvent fort usé mais certaines constantes peuvent ici être exposées. Un seul bandeau semble décorer la chevelure dans la plupart des cas mais rien n’exclut l’éventualité de deux bandeaux comme cela est le cas pour le type B du Crêt-Châtelard. Ce bandeau prend fin derrière le cou et non dans son prolongement. Le reste du visage est identique, caractérisé par un oeil rond et creux de deux millimètres environ de diamètre, un nez délimité par une ligne légèrement courbe et une bouche constituée d’un globule.

Le revers représente toujours le taureau cornupète en posture de charge, la tête très baissée allant jusqu’à toucher l’articulation du membre antérieur, les deux parties ne laissant entre elles qu’un minuscule espace vide ayant l’allure d’une goutte d’eau inversée. Contrairement au type 1, la queue est beaucoup plus fine et ne prend pas son départ dans le prolongement des pattes postérieures mais un peu plus en arrière. Elle débute par un arc de cercle pour ensuite décrire un S asez écrasé. Elle se termine en pointe.

Les membres repliés avant et arrièrre sont sensiblement parallèles et très proches l’un de l’autre. L’articulation du membre postérieur décrit un angle aigu.

Enfin, sur la majorité des monnaies de ce type, la courbure correspondant aux cornes est assez visible.

– Type n° 3 :

Il s’agit d’un type typologiquement très proche du précédent notamment en ce qui concerne le revers. Il regroupe les monnaies 7, 8 et 14 de l’inventaire ci-dessus. Au delà des caractéristiques typologiques, il faut remarquer que ces trois monnaies se ressemblent par la corrosion dont elles sont pourvues, le métal dont elles sont constituées semblant favoriser plus qu’il n’est habituel la formation, très partielle toutefois d’une espèce de rouille que l’on n’a pas retrouvé sur les autres monnaies de cette étude.

L’avers, dans les trois cas, présente une tête à gauche avec un double bandeau. Celui-ci ne passe pas derrière mais au contraire sur le cou. L’oeil est creux et d’un diamètre identique à ce que l’on a pu voir pour les deux catégories précédentes. De même, la bouche est constituée d’un globule et le nez est également arrondi.

Le revers est caractéristique en premier lieu parce qu’il se trouve décalé de 270° (9h.) par rapport à l’avers. Il paraît dans l’ensemble assez proche de celui de la catégorie prédédemment décrite. Cependant, il semblerait – mais étant donné la corrosion, cela n’est pas certain – que la queue soit plus épaisse et ait tendance à s’éloigner du corps en allant vers la tête alors que généralement elle reste dans la ligne parallèle à l’échine.

L’espace entre la tête et l’articulation de la patte antérieure est réduit et ressemble, comme pour le type 2, à une goutte d’eau à l’envers. La disposition des pattes entre elles semble, elle aussi, répondre aux mêmes remarques.

– Type 4 :

Quatre monnaies, dont une seule est entière, représentent cette catégorie. Il s’agit du même type que celui observé sur les monnaies du Crêt-Châtelard exposées à la Diana et qui répondent au type A.

Elles sont de très belle facture, au décor fin et en relief. Le métal semble d’excellente qualité.

L’avers représente une tête à gauche ceinte d’un triple bandeau. Celui-ci passe juste derrière l’oeil et se termine sur le cou. L’oeil est en relief et non en creux, marqué par un globule de petit diamètre (environ 1mm). Le nez est très réaliste, bien que proportionnellement un peu grand, présentant un léger renflement pour le bout et le relief des narines et ne suivant pas une simple ligne courbe convexe mais une ligne un peu moins régulière et plutôt concave. La bouche est également formée d’un globule beaucoup moins grossier, toutefois, que celui caractérisant les types précédents. Une boucle est enfin visible sur le front.

Au revers, l’animal est légèrement relevé par rapport aux types 2 et 3. Son corps est très fin, la queue et les pattes se reduisant a une ligne en relief de 1 mm à peine d’épaisseur. Les pattes avant et arrière sont repliées de telle sorte qu’elles forment deux lignes parallèles. L’espace entre la tête, légèrement relevée, et l’articulation de la patte avant est plus important que pour les deux catégories précédentes, formant plutôt un U à l’envers.

La queue décrit un S légèrement écrasé et se termine en une fine pointe.

– Type n° 5 :

C’est la monnaie n° 17 de cet inventaire qui correspond à cette catégorie.

Une tête à gauche portant un double bandeau est présente à l’avers. Celui-ci semble s’achever derrière le cou. L’oeil consiste en un globule de deux millimètres environ de diamètre. Le nez et la bouche sont difficilement définissables à cause de l’usure qui rend la lecture de la pièce assez difficile. Un nez courbe dans la continuité du cercle qui délimite la tête et une bouche en globule sont toutefois probables.

Le revers suit un décalage de 90° (3h.) par rapport à l’avers. Il semble posséder les mêmes caractéristiques que les types 2 et 3. L’animal semble en effet se présenter en position de charge avec la tête penchée très bas vers le sol. L’écart avec l’articulation avant se trouvant ainsi très réduit. La différence la plus nette avec les types 2 et 3 réside dans l’orientation de la queue qui, au lieu de suivre une ligne sinueuse mais parallèle au dos à tendance ici à suivre une direction oblique s’éloignant du corps en allant vers la gauche. Elle semble matérialisée par un trait assez épais également.

– Type n° 6 :

Le fragment de potin représenté par la monnaie n°33 présente des caractéristiques telles qu’il est impossible de l’attribuer à l’un des types précédemment décrits. Seuls l’avant du visage à l’avers et le haut du dos et la queue au revers sont visibles rendant une observation général du type impossible.

La caractéristique principale de l’avers se situe au niveau du nez. Il est en effet délimité par trois traits formant un triangle et non plus par deux, l’un pour l’arête, l’autre pour la base. Ici, le contact du nez avec le visage est matérialisé par un trait profond qui pourrait remplacer l’oeil en creux que l’on trouve habituellement à cet endroit. Le globule de la bouche semble également bien moins marqué, une légère “incision” semi-circulaire ouverte vers l’extérieur du visage constituant sa marque.

Au revers, les éléments sont peu nombreux. Toutefois, on peut remarquer que la queue consiste en un trait épais (près de 2mm) presque rectiligne. Il semble également qu’elle soit légèrement éloignée du dos.

B – Potins plus petits :

– Type n° 7 :

Il s’agit de potins mesurant environ 16mm. Par cette simple caractéristque, ils sont déjà différents de tous les précédents types étudiés. Nous avons regroupé dans cette catégorie les monnaies n° 9, 21, 24 (?) et 26 (?). Seule la n° 9 peut toutefois répondre à une étude précise en ce qui concerne au moins le revers.

Deux bandeaux sont observables à l’avers sur une tête regardant vers la gauche. Un trou à l’emplacement supposé de l’oeil peut correspondre à l’oeil mais, le métal de cette monnaie étant piqué par endroit, rien ne permet d’affirmer qu’il n’en soit pas de même ici. Le reste de la tête est difficilement discernable.

Au revers, l’animal est assez visible. Il est passablement relevé par rapport à ce qui peut être observé sur les autres types. La patte arrière forme un angle obtus à l’articulation. Les deux parties avant des membres ne sont pas parrallèles et la patte avant se rapproche de la patte postérieure en allant vers l’arrière. La tête est également légèrement relevée mais, la patte antérieure ne descendant pas à la verticale du sol mais avançant dans sa partie supérieure, l’espace entre la tête et l’articulation est tout de même réduit. La queue remonte également par rapport à l’horizontal et décrit un S passablement étiré. On peut donc constater à travers cette description qu’au delà de la simple différence de taille de la pièce avec les types précédents, des variantes purement formelles sont également visibles. Le revers suit un décalage de 90° avec l’avers.

– Type n° 8 :

Il s’agit des monnaies 11, 12, 16, 19 et 28. Les dimensions paraissent plus importantes que les précédentes (entre 17 et 18 mm) mais cela s’explique par le fait que ces mesures ont été prises sur le diamètre le plus long, celui qui se trouve dans le prolongement ds traces de coulures formant les liens entre les différents moules. Ces traces étaient inéxistantes pour le type précédent ce qui explique cette légère diffférence. En fait, les représentations semblent plus petites ici.

L’avers représente une tête à gauche pourvue parfois de deux bandeaux (n°19). Les autres détails de ce côté de la monnaie sont impossibles à définir.

Le revers représente un taureau cornupète sensiblement plus petit que celui des potins de grand gabarit. Cependant, il est d’une facture assez fine bien que le métal soit apparemment très vulnérable. Le taureau est dans une attitude d’attaque assez marquée, la tête basse, la patte antérieure repliée en angle droit, le jarret parallèle à celui de la patte postérieure. Les épaules marquent un certain renflement du dos. La queue, très fine, débute vers l’arrière puis décrit un arc de cercle pour se rapprocher, par un S souple, de la ligne supérieure du corps. Elle se termine en pointe.

Le décalage entre les deux faces de ces monnaies est encore de 90°.

– Type 9 :

Ce type n’est représenté que par une seule monnaie, le numéro 27 de l’inventaire. C’est la plus petite du lot puisqu’elle ne mesure que 15 mm de diamètre.

Elle reprend de manière minuscule et très schématique les représentations du potin à la grosse tête. A l’avers, un vague profil en forme de tête de mort apparaît. Un creux de grande dimension au centre de la partie supérieure pourrait faire penser à un oeil, un autre en dessous et décalé vers la gauche pourrait représenter la bouche. Voilà les quelques détails qui, apparaissent sur cette face.

Au revers, l’animal est tout entier visible et également très schématisé. Son dos consiste en une ligne droite en fort relief, la tête est très rapprochée de la patte antérieure qui, étant donnée sa taille semble épaisse. La patte postérieure forme un angle obtus et donne l’impression que l’animal est légèrement relevé. La queue est fine et décrit un S bien marqué. Cependant elle ne prend pas son départ à l’arrière du membre postérieur mais plutôt sur le dos, entre les départs des deux membres.

Ainsi cette monaie imitele type des potins à la grosse tête mais, étant donné sa taillle, elle est assez grossière dans la représentation.

Conclusion.

L’étude de ce lot monétaire a permis d’observer une large majorité des potins au taureau cornupète dits “ à la grosse tête”. Ces potins traditionnellement attribués aux séquanes sont fort nombreux ici. Une étude pus précise des types comme celle que nous avons tenté d’effectuer précédemment permet de constater que les types recontrés à Essalois sont fréquents sur les sites à l’ouest de la Saône. Ainsi, Roanne (2), l’oppidum du Crêt- Châtelard, quelques sites du Tournugeois ont fourni en quantité assez importante des monnaies assez proches typologiquement de celles d’Essalois. Au contraire, dans les inventaires de Colbert de Beaulieu pour la région Séquane (Montbéliard (3), Besançon (4), Jura (5) , les types présents sont différents tout comme cela est le cas pour les sites helvétiques et notamment Bâle (6). Cela me semble prouver que les deux régions éduenne ou ségusiave et séquane ont été inspirées d’un même type monétaire mais que chacune s’est attachée à le reproduire à sa façon. S’il fallait résumer de façon très succincte les différences essentielles des deux types, il suffirait de rapprocher le type n° 5368 du catalogue Latour/Fischer des traditions séquanes et le n° 5401 du même catalogue de celles du peuple éduen ou ségusiave. Des échanges ont certainement été établis entre les deux régons, attestés par la présence des deux types ou de leurs variantes dans chacune des deux zones. Cependant, force est de constater une prépondérance du premier type sur les sites de l’est de la Saône et du second sur ceux de l’ouest. Il serait intéresant d’étudier précisément, en se fiant aux nombreuses variantes de ces monnaies, les diffusions de chacune dans la partie de la Gaule concernée par ces trouvailles et de vérifier si l’hypothèse émise pour les sites notés en bibliographie est vérifiable de manière plus catégorique. Cela pourrait faire l’objet d’une carte des fréquences de ces types par secteurs géographiques calqués sur les territoires des différents peuples gaulois.

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2 – GENTRIC G., PONCET J., « Monnaies gauloises de Roanne », Cahiers Archéologiques de la Loire, 4-5, 1984-1985, p. 11-34.
3 – COLBERT DE BEAULIEU J. -B., « Catalogue des collections archéologiques de Montbéliard – Les monnaies gauloises », Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 34, 47 p., 5pl., 1960.
4 – COLBERT DE BEAULIEU J. -B., Catalogue des collections archéologiques de Basançon, IV. Les monnaies gauloises », Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 25, 71, p., 8 pl., 1959.
5 – COLBERT DE BEAULIEU J.-B. et DAYET M., « Catalogue des monnaies gauloises du Jura », Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 44, 55 p., 2pl., 1962.
6 – BERGER L., FURGER-GUNTI A., « Les sites de « l’usine à gaz » et de la « colline de la Cathédrale » à Bâle », J.S.G.F. n°58, 1974-1975, p. 172 à 186.
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