BD, Tome LIV, La cloche de Boisset-les-Montrond, pages 417 à 421, 1994-1995.

 

LA CLOCHE DE BOISSET-LES-MONTROND

Communication de M. Déal

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Pendant un siècle et demi les Revues Foréziennes puis les Bulletins de la Diana nous ont donné un grand nombre de communications sur les cloches du Forez. Dans le tome 25 des Bulletins, Noël Thiollier auteur d’une étude sur la cloche de La Tour-en-Jarez nous dit en préambule : “Il est certain qu’il reste encore beaucoup de cloches inédites dans les arrondissements de Montbrison et de Saint-Etienne et il serait très souhaitable que de jeunes confrères voulussent bien s’attacher à ces recherches qui deviennent passionnantes lorsqu’elles ont été entreprises.”

Parmi celles-ci la cloche de Boisset-les-Montrond. les archives de la Diana conservent un relevé très détaillé sur cette cloche fait par M. T. Rochigneux, mais aucune communication dans les bulletins.

Actuellement avec la technique du moulage au silicone, on obtient un relevé parfait des décorations avec tous les détails, ce qui permet une étude plus facile.

La paroisse de Boisset possédait trois cloches, deux ont disparu pendant la Révolution (La Diana possède dans le fonds Boissier le reçu de leur livraison à Feurs le 17 Floréal an 2). Il reste la plus importante que le premier registre municipal appelle “La grosse cloche.”

Elle mesure 0,99 mètre de diamètre, au bas de la robe, et 0,85 mètre de hauteur. Elle pèse environ 550 kilogrammes. Elle est donc bien moyenne.

Au sommet une inscription en grandes capitales avec les mots séparés par deux points losangés superposés:

X P S : R E X : V E N I T : I N : P A C E : D E U S : H O M O : F A C T U S : E S T : ( Le Christ Roi vient pour la Paix et Dieu s’est fait homme).

Sur une deuxième ligne sept cartouches :

1 – Sur un fond étoilé la Vierge dite de la lune d’après M. Déchelette, elle est assise, reposant sur un croissant et allaitant son Divin Enfant. De chaque coté une colonne torse surmontées d’une arcade (Dimension : 7 x 9,5 cm.).

2 – Saint Jean l’Evangéliste : portant une palme dans la main gauche et un calice dans la main droite (dimension : 3,5 x 7,5 cm.).

3 – Sainte Catherine : vêtue d’une robe, d’un surcot et d’un manteau. Elle porte une couronne entourée d’une auréole. Dans la main droite une épée appuyée sur son épaule, dans la main gauche un livre surmonté d’une palme. A gauche sous le pli du manteau, on distingue une roue à pointes. En 1617 Mgr. de Marquemont signale que dans l’église une chapelle est dédiée à cette sainte (dimension : 4 x 8 cm.).

4 – Saint Antoine : il tient dans la main droite un livre et dans celle de gauche une sonnette, au dessus le Tau, en arrière le cochon (dimension : 8,5 x 4,5 cm.).

5 – Saint Sébastien : debout, les mains liées derrière le dos les pieds attachés, il est percé de huit flèches. Parmi toutes les cloches qui ont fait l’objet d’une communication dans les bulletins aucune ne signale ce saint. En 1614 dans l’église de Boisset une deuxième chapelle était dédiée à ce saint (dimension : 6,5 x 10,5 cm.).

6 – Saint Jean-Baptiste : il tient dans la main gauche un agneau dans un nimbe circulaire (dimension : 8 x 4 cm.).

7 – Sainte Barbe : elle tient dans la main gauche une palme, dans la main droite la tour emblématique. Elle porte un diadème entouré d’une auréole. Ses vêtements sont semblables à ceux de sainte Catherine (dimension 8,5 x 4 cm.).

En troisième ligne une ceinture faite d’une succession de fleurs de lys penchées, d’un rinceau de trois roses différentes, du lion de saint Marc et d’un rinceau de feuillage.

En quatrième ligne de chaque coté de la cloche deux grandes croix. Elles sont formées de quatre cartouches à angles droits représentants une croix grecque posée sur trois degrés et au dessus une fleur de lys.

Au même niveau à gauche l’écusson des rois de France avec les trois fleurs de lys surmonté d’une couronne.

A l’opposé un cartouche ayant le monogramme du Christ, le J H S est gracieusement entrelacé.

En avant, au dessous de la croix la date de 1572 en chiffres arabes.

Certaines de ces décorations se retrouvent sur les cloches de Périgneux, d’Essertine, de Saint-Sauveur-en-Rue, de Bard et de Saint-Martin-la-Sauveté. Elles sont toutes l’oeuvre de la famille Mosnier de Viverols. On peut donc en conclure que la cloche de Boisset-les-Montrond est également sortie de leurs mains.

Nota : On trouvera des études sur les cloches du Forez dans le Bulletin de la Diana t. 1, p. 125 (Périgneux); t. 1, p. 116 (St-Bonnet-le-Château); t. 1, p. 378,387 (St-Romain-le-Puy); t. 1, p. 450 et t. 3 p. 376 (Sury-le-Comtal); t. 2, p. 6 (Chalmazel); t. 2, p. 45 (St-Marcel et St-Romain-La-Vêtre); t. 9, p. 3 (Essertines-en-Donzy); t. 25, p. 142 et t. 40, p. 217 (La Tour-en-Jarez et Chagnon).

On trouve également des indications sur les cloches « Sauveterre » de Champoly et de Saint-Martin-la-Sauveté dans la Revue Forézienne de 1867, p. 281 à 292.

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