BD, Tome 58, Assemblée trimestrielle du 6 mars 1999, pages 64 à 78, Montbrison, 1999.

 

Assemblée trimestrielle du 6 mars 1999

 

Nomination d’un nouveau secrétaire

Le Samedi 6 mars 1999, à 14.30 h, M. de Meaux, président, assisté de M. Francisque Ferret, vice-président, ouvre la séance de printemps de la Société. Il fait part de la nomination par le conseil d’administration de M. Philippe Pouzols-Napoléon comme Secrétaire de la Diana. Celui-ci remplace M. Gardon, démissionnaire, auquel M. de Meaux adresse ses remerciements pour son dévouement et son efficacité à ce poste délicat, pendant 5 ans. M. Gardon reste administrateur de la Société. Le nouveau secrétaire annonce les noms des personnes qui demandent leur admission. Après les avoir indiqué M. Ph. Pouzols-Napoléon donne également la liste des personnes qui se sont excusées de ne pouvoir participer à cette assemblée trimestrielle.

C’est ensuite Madame Beaudinat qui indique les nouveaux ouvrages entrés dans la bibliothèque, essentiellement à la suite de dons.

Nouveaux membres du conseil d’administration

M. de Meaux rend compte à l’assemblée des travaux du conseil d’administration tenu le matin même. Il indique que deux nouveaux conseillers ont été cooptés et que leur nomination sera soumise à l’accord de l’assemblée générale de juin prochain. Ce sont M. Hervé Béal, expert-comptable, dont le cabinet est bien connu dans la région. Le second est M. Vincent Guichard, archéologue, polytechnicien, directeur du site du mont Beuvray. Il indique également qu’une grande partie de ce conseil a été consacrée à l’étude des comptes de 1998, et surtout aux prévisions budgétaires pour 1999, à la suite notamment de la diminution sensible de la subvention accordée à la Société par le Conseil général de la Loire.

Les comptes de la Diana

A la suite de la demande d’un des assistants concernant cette subvention, M.de Meaux est amené à préciser que, lors de la séance du Conseil général où était discuté des subventions accordées aux associations, M. le docteur Veyne, maire de Montbrison, a demandé que la subvention accordée à la Diana soit maintenue à son niveau antérieur. Cette proposition a été repoussée par le président du Conseil général de la Loire, au motif, d’après le compte rendu paru dans la presse, qu’il n’avait pas les comptes de notre société.

Le président de la Diana fait remarquer que cette information publique porte préjudice à la notoriété de notre société, peut faire planer un doute sur la transparence de sa comptabilité, et que cette réponse est extrèmement surprenante. En effet, non seulement les comptes de la Diana sont publics, puisque publiés chaque année dans notre bulletin, mais encore les services de la préfecture et ceux du Conseil général en sont informés de façon régulière, ces comptes étant joints, en justificatifs, à toutes les demandes de subvention de la Société. Il ajoute que, depuis, les services administratifs du Conseil général après avoir demandé que les comptes de la Diana soient certifiés par un commissaire aux comptes, (ce qui, dans la législation actuelle n’est demandé qu’aux associations recevant des subventions pour plus d’un million de francs et ne concerne pas la Diana ), ont reconnus que les document fournis par la Société étaient conformes aux règles en vigueur.

M. Hervé Béal intervient alors pour signaler, qu’en effet, par rapport à la législation actuelle la Diana est tout à fait en règle, mais compte tenu des orientations administratives qui semblent se dessiner vis à vis des associations, ainsi que des besoins de la Diana, il lui paraissait souhaitable que celle-ci se prépare à répondre à des contraintes administratives de plus en plus grandes et qu’elle envisage notamment de prévoir l’établissement non seulement des comptes de résultats, mais aussi d’un bilan annuel, le tout pouvant éventuellement être certifié par un commissaire. La Diana serait ainsi prête à répondre aux exigences du futur.

Un dianiste à l’honneur :

Avant que le président ne donne la parole aux auteurs de communications, M. Latta demande à intervenir pour signaler la soutenance de thèse de Pascal Chambon, devant l’université de Saint-Etienne. Il s’exprime en ces termes :

[Notre ami Pascal Chambon, professeur d’Histoire au collège Victor-de-Laprade de Montbrison, membre de la Diana, a soutenu sa thèse le 22 janvier dernier devant l’Université Jean-Monnet de Saint-Etienne : Du Consulat à la seconde Restauration: l’exemple d’une société provinciale entre guerre et paix, le département de la Loire. Il a obtenu le titre de Docteur en histoire avec la mention «Très honorable» et les félicitations du jury.

Pascal Chambon a consacré sa thèse à l’étude du département de la Loire sous le Premier Empire et, en particulier, aux problèmes de la guerre, de la conscription et de la résistance à cette conscription. Le travail évoque aussi les événements de 1814 et 1815, marqués par l’invasion et l’attitude courageuse du maire de Roanne, François Populle. Il y eut aussi, dans cette période du Premier Empire, l’emprisonnement à Montbrison de plusieurs centaines de prisonniers espagnols raflés lors de la guerre d’Espagne, en particulier, lors du siège de Saragosse. Bref, il s’agissait de savoir comment la guerre impériale avait été présente en Forez. Le département de la Loire fut, globalement, une zone de refus de la conscription. Pascal Chambon écrit : “ sans conteste, les Foréziens qui sont souvent de très compétents armuriers ne tiennent aucunement à porter les armes qu’ils ont amoureusement forgées ”.

Le jury, a loué l’ampleur des recherches et le caractère complet des sources consultées, la qualité du style, la nouveauté du travail ainsi que la constitution, en annexe, d’un véritable atlas de 70 cartes du département de la Loire.

Le Premier Empire est aujourd’hui relativement peu étudié. Il l’avait beaucoup été dans l’optique de la gloire militaire et de l’exaltation du mythe napoléonien qui trouvait son thuriféraire en chef à chaque génération. Nous le voyons ici d’en bas dans une étude qui évoque les fils de paysans foréziens jetés dans la guerre ou la refusant, les représailles qui frappaient les familles des insoumis, les prisonniers espagnols arrivant à Montbrison et emprisonnés dans la caserne de Vaux ou dans l’ancien prieuré de Savigneux, les angoisses et le patriotisme des populations lors de l’invasion de 1814, l’action des préfets parmi lesquels on peut citer Du Colombier et le comte de Rambuteau. Nous disposons donc désormais d’un travail universitaire sur une période finalement mal connue et peu étudiée par l’histoire régionale et qui sera, il faut l’espérer, édité par l’Université.

Le jury était présidé par Yves-Marie Bercé qui a beaucoup étudié les révoltes populaires (1), et qui était donc intéressé par l’étude de la résistance à la conscription. Il comprenait Jean-Paul Bertaud, historien du Premier Empire et spécialiste des questions militaires (2), notre confrère dianiste Serge Dontenwill, spécialiste de l’Histoire économique sous l’Ancien Régime, qui s’est présenté modestement comme le “régional de l’étape” et qui vient de nous donner une remarquable étude sur la région de Roanne (3), Jacqueline Bayon, professeur à l’Université de Saint-Etienne, doyen de la Faculté des Lettres et directeur de la thèse.

Pascal Chambon fait ainsi honneur à la Diana. Il avait publié, en 1993, le résultat de l’un de ses premiers travaux de recherche dans notre Bulletin, article consacré justement aux prisonniers espagnols à Montbrison entre 1809 et 1814 (4).

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1 – Yves-Marie Bercé: Histoire des Croquants, Genève, Droz, 1974, 2 vol. et Croquants et nu-pieds. Les soulèvements paysans en France du XVIe au XLXe siècle, Paris, Gallimard-Julliard, coll. Archives, 1974.
2 – Jean-Paul Bertaud: Histoire du Consulat et de l’Empire, Paris, Perrin, 1992 et Guerres et société en France de Louis XIV à Napoléon ler, Paris, Armand Colin, 1998.
3 – Serge Dontenwill : Du terroir au pays et à la région. Les espaces sociaux en Roannais à l ‘époque préindustrielle (milieu du XVIIe siècle – fn du XVIIIe siècle). Essai d’Histoire géographique, Saint-Etienne, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 1997, 433 p.
4 – Pascal Chambon: Les prisonniers de guerre espagnols à Montbrison de Pascal Chambon fait aussi honneur à l’enseignement de l’Histoiredans notre ville. Pour les professeurs d’histoire, il s’agit en effet non seulement d’étudier l’histoire mais aussi de la faire aimer. Pour avoir eu, dans mes classes du lycée de Beauregard, nombre d’anciens élèves de Pascal Chambon, je peux témoigner que, lorsqu’ils arrivaient, leur intérêt pour l’Histoire était déjà assuré.

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Chercher et enseigner : voilà un beau programme pour les historiens.] C.L.

Un élément du patrimoine forézien qui s’en va.

Monsieur Hervé Béal demande également à prendre la parole pour signaler des ventes d’éléments du patrimoine forézien. et s’exprime ainsi :

L’année 1874 restera une année noire pour la Bâtie d’Urfé: rachetée en 1872 par M. VERDOLIN, avocat et banquier à Montbrison, ce dernier entreprit un certain nombre de travaux malheureux sur le bâtiment. En mauvaise posture financière il prit contact avec un antiquaire lyonnais du nom de DERRIAZ pour négocier toute la décoration intérieure du château. 1874 sera l’année du démantèlement notamment pour la chapelle installée maintenant au Metropolitan Museum de New York.

C’est la rencontre il y a dix jours d’une cheminée médiévale arrachée à une demeure inconnue de la région montbrisonnaise qui me fait rappeler cet épisode bien connu des membres de la Diana. Cette cheminée monumentale fait cinq mètres de large et deux mètres cinquante de haut. Les jambages sont en granit et les pierres du linteau en grès. Cette juxtaposition de pierres différentes est assez normale car souvent les linteaux n’étaient pas en granit pour des problèmes de résistance au feu. La partiecentrale du linteau comporte un médaillon que les spécialistes pourront peut-être analyser. Il est un peu érodé (c’est le problème du grès) mais ne semble pas avoir été martelé. Cette cheminée a encore fière allure bien qu’elle soit sortie de son cadre d’origine.

La Bâtie hier, le démantèlement continue, et toujours pour des problèmes d’argent. Le département de la Loire n’a pas connu comme certains départements français le dépeçage complet de châteaux souvent achetés par des sociétés étrangères. Un château vaut beaucoup moins que la somme des éléments qui le composent, ce qui attirent de nombreuses convoitises. D’ailleurs dans le même temps les travaux de restructuration coûtent chers. Il est donc plus rentable de le vendre élément par élément. Boiseries, cheminées, pierres, escaliers sont des éléments de choix pour le négoce de matériaux.

Ce dernier se développe de façon importante dans toute la France, pays qui constitue un réservoir important pour alimenter le marché mondial. Le site de Houdan dans les Yvelines constitue une référence internationale avec une vente annuelle de prestige. N’ y a-t-on pas vu la façade complète d’un château à vendre ?

Sauf classement du bâtiment comme monument historique ou inscription à l’inventaire supplémentaire, la gestion physique d’une demeure privée relève du choix de chacun. Il est alors tentant pour certains propriétaires de vendre des éléments architecturaux, immeubles par destination. Le négoce de cheminées est prospère mais il concerne également tout ce qui peut être réinstalable. Par exemple, la maison de l’ancien notaire DUSSER à Montbrison a été complètement démantelée: planchers, cheminées …. avant sa réhabilitation, mais ne lui a-t-on pas enlevé une partie de son âme ?

J’ai personnellement acheté dans la région d’Ambert un bénitier roman qui était initialement incorporé au mur d’une maison de Montbrison. Il avait été vendu par les nouveaux propriétaires pour terminer les travaux de remise en état de leur maison. J’espère pouvoir le ré-installer dans la chapelle du château de Lapierre si j’arrive à la remonter. Le château de Lapierre racheté par mes soins à Mlle Baudot ne sera pas démantelé.

Ce marché existe depuis des siècles, nous ne pouvons que le constater et le déplorer. Ces matériaux seront réinstallés ailleurs, essentiellement dans le midi de la France et aux Etats Unis. Le portail dont la photographie est jointe ici ornait une maison bourgeoise de Chazelles sur Lyon. Il va poursuivre sa route à Los Angeles (USA).

Je tenais personnellement à rappeler cette situation. S’il n’est pas possible la plupart du temps de faire quelque chose car ces démantèlements relèvent du droit privé, il convient que la Diana et ses membres soient vigilants. Ces derniers peuvent signaler ces situations afin de pouvoir éventuellement intervenir dans le rachat (si les moyens le permettent) d’éléments significatifs. Ne serait-il pas possible d’augmenter légèrement la cotisation de la Diana pour créer un fonds d’intervention afin de racheter des éléments immobiliers ? La Diana peut également recevoir des dons et des legs qui peuvent participer à ces opérations.

Que deviendra notre cheminée médiévale ? A vendre dans une fourchette de prix entre 100 000 F et 150 000 F, elle hésite entre une destination française ou américaine, mais ne restera pas forézienne.] H.B.( )

La Diana invite les membres de la Société à participer au colloque organisé par la LIGER sur le thème : Sécurité du Parimoine, voir page 156, de ce bulletin.

Les Communications

Quatre interventions sont prévues pour cette réunion. M. Briand, à l’aide de diapositives, montre les caractéristiques du retable de l’église de Veauche, et indique que sa restauration tout à fait nécesaire devrait être effectuée prochainement.

C’est ensuite M. de Mérindol, qui s’appuyant sur la position des entrées anciennes de la grande salle de la Diana, explique la composition de la voûte et de la frise par la nécessité de l’affirmation du pouvoir politique du comte de Forez.

Puis M. Latta, étudie un document des archives de la Diana, remarqué par Madame Grange, qui concerne la Confrérie des pénitents de Montbrison en 1732.

Enfin M. Gardon fait part des anomalies, qui lui paraissent importantes, dans l’interprétation actuelle, des indications concernant notre région, fournies par la table de Peutinger.

Ces diverses communications seront publiées dans les Bulletins de la Société.

Départ de Madame Grosgeorge

On sait que Madame Grosgeorge, à la suite de la nomination de son mari à la recette des finances de la ville, est devenue montbrisonnaise d’adoption. Depuis plusieurs années, elle a beaucoup aidé la Diana dans l’établissement des comptes et budgets de la Société. La recette des finances de Montbrison étant fermée depuis le 31 décembre de l’année dernière, et M. Grosgeorge devant être incessament nommé dans une autre ville, son départ entraînera pour la Diana la perte d’une collaboratrice appréciée. Nous avons tenu à remercier Madame Grosgeorge, pour les services qu’elle nous a rendus, en lui offrant un modeste cadeau, et en conviant les participants à un vin d’honneur offert en son honneur, à la fin de cette réunion, dans la grande salle héraldique.

Noms des membres participants à cette réunion.

Ont participé à cette réunion : M. Philippe d’Assier, M. Gérard Aventurier, M. et Mme Antoine Barrieux, M. Maurice Bayle, M. Hervé Béal, Mme Claude Beaudinat, Dr Michel Bertholon, M. et Mme Luc Billard, M. Yves Boiron, Docteur Michel Bon, M. Roger Briand, M. et Mme Robert Bros, Mme Jean Bruel , Mlle M. de Bruignac, Mme Colette Canty-Berthéas, Mme Elizabeth Cateland, M. Noël Cestier, Mme Joëlle Chalancon, M. Eric Clavier, M. Alain Collet, M. Pierre Combat, M. Edouard Crozier, M. Lucien Dechandon, M. J. Doppler; Mme Louis Dubanchet, M. Claude Duboeuf, M. et Mme J. et R. Dupuis, Mme Thérèse Eyraud, M. Roger Faure, Mme Danielle Fayard, M. Francisque Ferret, M. et Mme Jean Flachat, Père Marius Frery, M. Noël Gardon, M. Charles-Henri Girin, Docteur François Giroux, Mme Marie Grange, Mme Joëlle Granger, Général Philipe Granotier Chastel, M. et Mme Bernard Grosgeorge, M. et Mme Guiend, M. Jean Guillot, Mme Claudette Guillot, M. Jean Joannard, M. Noël Jusselme, M. Claude Latta, M. Claude Leconnétable, M. Jacques Louison, Mme Josette Martin, M.Jean-François Mayère, M. Maurice de Meaux, M. Emile Meunier, Mme Suzanne Meyer, M. G. Mirande, M. Fernand Morel, M. Emile Moulin, Mlle Marie-Noëlle-Paillard, Mme Danièle Pangaud, Mlle Madeleine Pegon, M et Mme Péricard, M. Robert Périchon, M. et Mme C et J. Pionnier, M. D. Pouilly, M. Philippe Pouzols-Napoléon, M. Stéphane Prajalas, M. Noël de St-Pulgent, M. Georges Reverchon, M. et Mme, H et J. de Rivas, M. et Mme Yves de Robert de Hautequère, M. Michel Rousse, Mme Martine Sabatier, Mme Sagnard-Lefebvre, M. Pierre-Michel Therrrat, M. Marcel Thévenin, M; Dominique Tricon, M. Pierre Troton, Mme Suzanne Viallard.

Personnes excusées

Se sont excusés de ne pouvoir participer à cette réunion :

M. Dominique Adami, M. Joseph Barou, M. et Mme Mathieu Blanc, Mme Bodin, Mme Corinne Bonnier, Mme Josiane Briand, M. Patrick Briand, M. Yves Bruyas, M. et Mme Pierre cerisier, M. Pascal Chambon, Mme Marie Chartre, M. Pierre Chevallard, M. Daniel Collardelle, Dr Roger Colomb, M. André Corsin, M. Michel Daumas, Mme Jeanine Duboeuf, M. et Mme J.-Maurice Dumas, M. et Mme Dominique Eloy, M. Maurice Fonthieure, Dr Henry Fulchiron, M. Paul Gay-Peiller, M. Henri Gerest, M. Stéphane Gerey, M. Stéphane Girtammer M. André Guillot, Mlle Marie Claire Hugueny, Mme Louis-Paul Lebuy, M. et Mme Roger Liénard, M. Jérôme Marcou, M. Christophe Mathevot, M. Gérard Montcel, M. Michel Montmain, M. Plantain, M. Alain Robin, M. Jérôme Sagnard, M. Roger Sagnar, M. Alain Sary, M. Denis Simonin.

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