BD, Tome LIX, En Forez faut-il relire la table de Peutinger ?, pages 53 à 88, La Diana, 2000.

 

EN FOREZ FAUT-IL RELIRE LA TABLE DE PEUTINGER ?

communication de M. N. GARDON

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LA LECTURE ACTUELLE

La table de Peutinger

On appelle « Table de Peutinger » une suite de 11 parchemins, peints, représentant des itinéraires, avec sur ces itinéraires l’indication de villes et de stations, ainsi que certaines des distances qui les séparent. Ces itinéraires vont des Indes à l’océan Atlantique. Ils datent de l’époque impériale romaine.

Découverte en 1508, cette table est conservée à Vienne, en Autriche, elle doit son nom à celui qui la possédait au moment de sa découverte.

Les parchemins dateraient du XIIIe siècle et seraient l’oeuvre d’un moine qui aurait copié une copie pouvant datée du IVe siècle de notre ère (1). L’original aurait été peint sur le mur d’un portique, à Rome, à l’époque d’Auguste. On (2) a émit cette hypothèse pour expliquer la forme allongée de l’ensemble. Les 11 éléments réunis donnent en effet une carte de 34 cm de haut pour près de 7 m de long (6.82 m). Remarquons que ce format se prête aisément à son transport et à son utilisation sous forme de rouleau, mais, rappelons-le, ce n’est pas une carte géographique. Au premier abord son aspect déroute, il n’y a pas d’échelle. Cependant, une fois admise la convention de sa représentation, sa lecture n’offre pas de difficultés majeures. D’ailleurs les représentations des itinéraires des transports en commun, dans la région parisienne, sont conçu d’une façon assez semblable à celle de cette table.

La table a été publiée plusieurs fois (3). La première reproduction connue date de 1598. La plus habituelle est celle publiée par Von Scheyb en 1753 car elle a eu plusieurs éditions dérivées, dont une en France (4). Des reproductions photographiques ont également été publiées dès 1888 (5). Enfin une dernière édition, accompagné d’un court texte explicatif a été faite en 1965, par M. Yan Loth (6).

Cette table de Peutinger a servi, concurremment avec d’autres textes anciens, comme l’Itinéraire d’Antonin, et les périples graces, a plusieurs études d’itinéraires en Gaule et ailleurs (7). Aujourd’hui où les randonnées à pied ou à VTT sont à l’honneur plusieurs ouvrages l’utilisent comme élément de base (8).

Cependant les indications fournies par cette table n’ont pas la rigueur que nous souhaitons de nos jours. Cela tient à l’incertitude de la date, ou des dates auxquelles elle se rapporte, et aux erreurs qui sont certainement intervenues au cours des transcriptions successives. Malgré ses imperfections cette table est toujours consultée et citée en référence, mais toutes les études réalisées uniquement avec l’aide de ce document restent aléatoires, elles doivent être confirmées sur le terrain, ou par l’étude d’autres sources d’informations.

Le chanoine de La Mure et la table (9)

De Lyon, ville implantée dans le pays des Ségusiaves, partait, à l’époque romaine, un réseau routier s’étendant sur toutes les Gaules (10). Le Forez occupant la partie occidentale du pays des Ségusiaves, est évidemment concerné par ce réseau (11).

D’après la table deux fragments d’itinéraires intéressent le Forez (voir carte ci-jointe). Le premier est : Lugdunum, Forum Segosiavorum, Mediolanum (12), Roidumna, puis il se poursuit par Ariolica, Voroglio, Aquis Calidis, et Augustonemetum pour aller ensuite au Mediolanum Santonem. Le second est : Lugdunum, Forum Sagusiavorum, Aquae-Segetae, Icidmago, puis Ruessio, Condate, Anderitum, Ad Silanum et Segodunum pour se poursuivre ensuite jusqu’à Burdigalia.

Lugdunum est Lyon, Aquis Calidis est Vichy, Augustonemetum est Clermont-Ferrand, Le Mediolanum Santonem est Saintes. Revessio serait Saint-Paulien, Segodunum Rodez, Burdigalia Bordeaux, pour ne citer que les villes pour lesquelles il n’y a pas eu de contestation véritable quant à leur identification.

Pour le chanoine de la Mure, au XVIIe siècle, Forum Segusiavorum était Feurs, Roidumma Roanne, Mediolanum Moind, Aquae-Segetae Saint-Galmier (13). Mais il ne parle pas d’Icidmago, sans doute parce que, comme d’autres, il ne plaçait pas cette station en Forez, mais à Yssingeaux (14).

Il est a noter que le chanoine de la Mure parle d’une borne milliaire trouvée à Usson, sans faire de rapprochement avec un quelconque itinéraire. Il fait l’exégèse de l’inscription telle qu’il la lu sur cette borne, et explique qu’elle se trouvait, comme elle l’indique à 1014 (MXIIII) pas du temple de la déesse Vasso qui serait à l’origine de la ville., à moins que ce chiffre n’indique ce qu’aurait coûter la réparation de ce temple, ajoute-t-il (15).

Il est intéressant de retenir également une autre appréciation qu’il donne quant aux chiffres figurant sur la table. Il dit en effet en une autre occasion : Quant aux divers nombres qui sont mis sur les villes, tant des Segusiens, que des autres peuples de la Gaule en cette carte militaire, il y a toute apparence qu’ils marquent les nombres des troupes et des compagnies des Légions Impériales qui étaient logées et départies en chacune de ces villes selon la portée de chacune (16).

Au XVIIe siècle, et même plus tard jusqu’au XIXe siècle, les itinéraires indiqués sur la table ont été pris pour des itinéraires militaires (17). Cela est possible, cependant l’importance donnée aux vignettes représentant les villes d’eau, et aux Fossis Marianis semble bien indiquer plutôt une carte de routes commerciales. Le fait que sur cette table, parvenue jusqu’à nous par l’intermédiaire de moins copistes, les vignettes de Rome, Constantinople, Antioche, soient christianisées permet de penser, mais ce n’est qu’une hypothèse secondaire ici, que ces itinéraires furent également utilisés par les évangélisateurs chrétiens se déplaçant de villes en villes. Ceux-ci avaient en effet tout intérêt à s’arrêter dans des villes d’eau où ils savaient trouver desc uristes aisés, sans doute instruits, oisifs et donc disponibles. Ils y avaient là également des serviteurs qui re présentaient ces classes pauvres dans lesquelles la religion nouvelle recrutait un grand nombre d’adeptes.

L’effervescence du XIXe siècle

Le XVIIIe siècle, s’occupe peu de ce document, ce n’est qu’au début du XIXe siècle que son étude va reprendre.

Pour le Forez c’est Auguste Bernard (18) qui va s’y intéresser en premier. Il établira qu’Icidmago est Usson (19) et si, dans un premier temps, il conserve les identifications traditionnelles pour les autres villes foréziennes, il évoluera, et changera plusieurs fois d’avis au cours de ses études (20).

Ces hésitations s’expliquent parce que les distances indiquées sur la table ne correspondent pas avec celles constatées sur le terrain. Après lui d’autres viendront apporter leur pierre à l’édifice depuis l’abbé Roux dans son étude sur Feurs (21), jusqu’à Révérend-du-Mesnil (22), en passant par L.-P. Gras (23), le baron de Rostaing (24), le docteur Noëlas (25), et bien sûr Vincent Durand (26).

C’est surtout la position de Mediolanum qui perturbait l’agencement admis les siècles précédents. Il fallait admettre des erreus sur la table. Il fallut d’abord se mettre d’accord sur la longueur de base des distances indiquées, Lieue gauloise 2222 m ou 2415 m, ou bien mile romain de 1481 m (27). Puis on admis des erreurs dans les chiffres des distances. En effet ces indications sont données en chiffres qui semblent romains, on a pensé que des X pouvaient être des V, dont on aurait prolongé les traits, ou inversement, puis le V pouvait être des I serrés par le bas etc. (28).

Puis on se résolu à admettre que Moingt n’était peut-être pas le Mediolanum de la table, parce que pour aller de Feurs à Roanne il n’y avait pas lieu de passer par cette ville (29). Du même coup les ruines de Moingt devaient être celles d’une autre ville, et comme il n’y en avait pas d’autres d’indiquées sur la table sauf Aquae-Segetae, Moingt fut déchue de son titre de Capitale du Pays, pour devenir une ville d’eau.

La position de Mediolanum restait toujours indécise. Vincent Durand émis alors l’hypothèse que « si pour aller de Feurs à Roanne on n’avait pas besoin de passer par Moingt, pour aller de Lyon à Roanne on n’avait pas besoin de passer par Feurs » (30). Moyennant cette rectification du tracé de la carte, Vincent Durand chercha une solution en suivant, d’après les terriers du haut moyen-äge, la « Voie française » reliant Lyon à la France en passant par Roanne. Il trouva un lieu-dit Miolans, près de Pontcharra dans le Rhône, qui était à la bonne distance de Lyon, et dont étymologiquement le nom pouvait dériver de Mediolanum. Il n’en fallait pas plus pour attribuer à ce lieu le rang de capitale des Ségusiaves, d’autant que quelques fouilles firent découvrir des traces de murs anciens et de chemins (31).

Bien sûr la distance entre Miolans et Roanne en suivant la Voie française, est inférieure à celle indiquée sur la table entre ces deux villes, mais moyennant soit une interprétation sur la longueur de la lieue, pour la région montagneuse traversée, soit plus simplement, en utilisant un des compendiums de la voie on pouvait toujours allonger le parcours des 3 à 4 km nécessaires pour arriver à une concordance entre le terrain et le chiffre de la table (32).

Pour justifier l’identification d’Aquae-Segetae avec Moingt, Vincent Durand entrepris une étude de la voie Bolène qui relie théoriquement Feurs à Saint-Paulien 33). Le tracé de cette voie, en partant de Saint-Paulien, passant à Pontempeyrat puis à Usson, est relativement connu. L.-P. Gras l’avait déjà décrit (34). La voie arrive à Chézieux, que Vincent Durand semble assimiler à Moingt, du moins à l’embranchement normal pour y aller, on n’est, dit-il, quà environ 1800m de la ville. C’est à cette occasion qu’il parle d’un « Aquae-Sagetae gare », à coté de « l’Aquae-Sagetae ville », formule souvent employée depuis (35).

Puis, partant de Feurs, et en suivant la Bolène, lieues après lieues, il indique que la neuvième lieue, qui correspond à la distance entre Forum et Aquae Segetae sur la table (VIIII lieues), se trouve au Poulailler, commune de Précieux. Nous sommes à plus de 4 km. de Moingt (36).

L’hypothèse habituelle aujourd’hui

Evidemment l’hypothèse de Vincent Durand n’entraîna pas une adhésion de tous les protagonistes de la controverse. Une dernière escarmouche aut lieu lors du Congrès des Sociétés Savantes tenu à Montbrison en 1885. Le docteur Noëlas, de Roanne, y présenta un hypothèse originale plaçant Mediolanum au Crêt Châtelard, Forum Segosiavorum aux Places, commune de Saint-Clément, Aquae-Sagetae à Saint-Galmier et Icidmago au hameau de Cusson commune de Saint-Hilaire-Cusson-La-Valmitte (37). La baron de Rostaing, s’appuyant sur l’étude des voies antiques de Guigues (38), plaçait Forum Segusiavorum à Saint-Symphrio-le-Château, Médiolanum à Moingt, Aquae Segetae entre Saint-Galmier et Veauche, vers la gare de Saint-Galmier et Icidmago à Usson. Il ajoutait que ces identifications permettaient de ne rien changer aux chiffres de la table de Peutinger (39). Vincent Durand du défendre son point de vue et les dernières cartouches furent tirées dans la revue l’Ancien Forez en 1887 (40). Puis la contreverse cessa. Noëlas, malade lors du Congrès mourait quelques mois plus tard (1888). Le baron de Rostaing âgé de près de 80 ans lors de la parution de la réponse de Vincent-Durand n’écrivit plus et suivit le docteur Noëlas dans la tombe quelques mois après (1889). Enfin la revue de l’Ancien Forez dirigée par Révérend du Mesnil et créée contre Vincent Durand, qui verrouillait le Bulletin de la Diana (41), perdait plusieurs de ses collaborateurs et mécènes et finalement disparaissait à son tour à la mort de son fondateur en 1899.

Vincent Durand restait seul et son hypothèse devint petit à petit incontournable jusqu’à devenir quasiment intangible. On parla alors avec assurance de Moingt : Aquae-Segetae, le Vichy des Ségusiaves (42).

L’étymologie

Vincent Durand (43), appuie également son hypothèse sur l’étymologie de Moind. Il dit en substance : « Au moyen-âge Moind s’appelait Modonium (44) dont c’est un dérivé normal, or Mediolanum n’a pas pu donner Modonium ». D’autres font de Modonum un nom celtes (45) au même titre que Mediolanum, et par conséquent, sous entendent-ils, ces deux noms ne peuvent désigner la même ville, tandis qu’Aquae Segetae peut-être le nom romain de Modonium.

INSUFFISANCES DE CETTE HYPOTHESE

Ce n’est pas parce qu’on ne lui oppose pas de contradiction que l’hypothèse, généralement admise dans la région (46), ne reste pas un hypothèse, d’autant qu’elle ouvre la voie à un certain nombre de difficultés.

Difficultés par rapport à la table elle-même

Cette hypothèse entraîne des modifications assez sensibles des données de la table. En effet, sur les tracés des deux portions d’itinéraires concernés l’un d’eux est considéré comme faux et doit être modifié. Le tracé arrivant à Roanne ne partirait pas de Forum, comme indiqué sur la table, mais directement de Lugdunum (47).

Par ailleurs la table indique cinq distances. Dans l’hypothèse envisagée une distance est exacte (Lugdunum – Mediolanum) (48), deux autres doivent être interprétées, l’une étant trop longue (Mediolanum – Roidumna) (49), l’autre trop courte (Forum – Aquae-Segetae) (50) ; enfin les deux autres distances indiquées sont irrémédiablement fausses (Lugdunum Forum-Segusiavorum (51) et Aquae Segetae Icidmago)(52).

Quand on aura observé que le tracé de Lyon à Roanne devrait être sur la rive droite de la Loire alors que la table l’établit sur la rive gauche, et si l’on ajoute que la Loire est appelée Garonne, il semble que l’hypothèse défendue nécessite un peu trop de rectifications pour une si petite portion de tracé.

Difficultés par rapport à la topographie

La configuration du terrain est connue et, il ne semble pas que les tracés proposés, par l’hypothèse étudiée ici, soient les plus rationnels.

En effet le tracé Lyon à Roanne nécessite la traversée de la Loire vers Roanne ; celui Feurs à Moingt la traversée du même fleuve, vers Feurs. Or ni à Roanne, ni à Feurs on a relevé de trace de ponts antiques. Soit qu’il n’y en ait jamais eu, soit qu’ils aient été emportés par des crues, soit que la Loire ait changé de cours (53) et les ponts devenus inutiles auraient été démolis. Certes on peut traverser à gué ou par bac. Mais les gués de la Loire ne sont pratiquables que trois à quatre mois par an (54), ils changent chaque année (55), et un bac, à Roanne, nécessite quatre hommes pour assurer la traversée (56). De plus lors de certaines crues, avant que les digues ne soient construites, la Loire pouvait atteindre 2 km de large vers Feurs (57).

Il est bien évident que ces difficultés de parcours se prêtent mal à des liaisons rapides et sûres comme le souhaitaient certainement les militaires ou les marchands.

De plus la ville de Roanne doit une partie de son importance au fait qu’elle se trouve au point le plus en amont où la Loire est navigable (58). La Loire est le chemin fluviale qui relie Lyon, la vallée du Rhône ou l’Italie, à la Bretagne et aux régions du Nord-ouest de la France. Il n’est pas naturel de penser que pour embarquer sur le fleuve on commence par le faire traverser aux hommes ou au marchandises avec les aléa, et le coût, d’un tel passage. De même il n’est pas rationnel de débarquer les marchandises sur la rive droite. Si Roanne est sur la rive gauche du fleuve on doit admettre, semble-t-il, que la route terrestre principale arrivait à Roanne également par la rive gauche (59).

Enfin on répète que le Haut moyen-âge ne construisit pas de routes et se contenta de marcher sur les anciennes voies romaines. C’est sur ce principe que Vincent Durand se base pour chercher le tracé de l’itinéraire de Lyon à Roanne par Pontcharra (60), mais il y a des traces tout aussi probantes d’anciens itinéraires, ce sont les restes d’anciens ponts. Nous en connaissons plusieurs. Certes les vestiges connus ne sont peut-être pas romains ils indiquent cependant des passages anciens. Ce sont le Pont de Saint-Rambert (61) ; le pont de Rivas (62) qui se trouvait entre Veauche et Rivas au lieu dit le pont des Arches rive droite et Malespine pour les mariniers et pour la rive gauche ; le pont de Pinay, (63) et le pont de Saint-Maurice (64). Or ni l’un ni l’autre de ces itinéraires principaux n’emprunterait ces passages, cela est étonnant.

Il faut maintenant bien regarder sur la table l’itinéraire Forum-segusiavorum, Mediolanum, Roidumna, Ariolica, Voroglio, Aquis-Calidis. Il semble que Roidumna soit situé à un embranchement de route transversale qui rejoindrait l’itinéraire de Ludgunum à Agustodunum (65). En fait les décrochements, de la ligne représentant l’itinéraire, indiquent les stations de celui-ci. Par suite d’un manque d’espace sur le parchemin, les noms ont été décalés en partant d’Aquis-Calidis. L’embranchement figuré ne se trouve pas à Roidumna. On peut supposer que cet itinéraire transversal pouvait utiliser le pont de Pinay, dont autrement on ne voit pas la nécessité (66), mais cela semblerait indiquer que Mediolanum se trouvait aussi sur la rive gauche de la Loire.

Difficultés par rapport aux inscriptions

Il n’est pas question de nier l’existence de sources d’eaux minérales à Moingt (67), et leurs utilisations à l’époque gallo-romaine (68), faut-il en conclure que Moingt était alors une ville d’eau (69) ? Ce n’est pas obligatoire. Cependant on cite deux inscriptions pour justifier Aquae Segetae à Moind. La première est la borne itinéraire trouvée à Moind en 1858 (70). L’indication de distance portée sur cette borne : L VIIII, veut dire neuvième lieue à partir du point de départ que l’on fixe à Feurs. Et comme la table de Peutinger indique également une distance de neuf lieues gauloises entre Feurs et Aquae-Segetae on en conclu à l’identification de la station de la table avec la ville de Moingt (71).

Cependant alors que, sur cette borne, l’ensemble du texte est illisible pour le plus grand nombre d’observateurs (72), l’indication du nombre de lieues est particulièrement net. On peut légitimement se poser la question de savoir si cette indication n’a pas été « rafraîchie », et si, au cours de ce reffraichissement, on a pas réécrit ce que l’on croyait lire, mais qui n’était peut-être pas ce qui était réellement écrit – ce n’est là qu’une remarque. Ce n’est pas là la véritable difficulté d’identification car ce n’est pas la borne qui crée la distance, mais la distance qui crée l’indication de la borne.

Il est évident que la distance entre Feurs et Moingt est supérieure aux neuf lieues gauloises préconisées. C’est pour cette raison que l’on déclare la borne avoir été trouvée au Poulailler (73), sur la commune de Précieux, ou à Chézieux (74). Or cette borne a été découverte en 1858 à Moingt, dans la cour de la maison de M. Genebrier, alors maire de la commune, elle soutenait l’auvent d’un escalier extérieur (75).

Deux des prmières personnes à l’avoir remaquée sont M. Arthur David, directeur de l’école normale de Montbrison, et Louis-Pierre Gras qui sera plus tard secrétaire de la Diana. Les premières personnes a en parler furent André Barban (76) et Auguste Bernard (77).

Aucune de ces personnes ne parlent du Poulailler ou de Chézieux. David écrit que M. Genebrier l’avait déterrée 50 ans auparavant dans une propriété qu’il possédait en bordure de la route départementale actuelle (78). Barban dit : « elle fut trouvée par le père de M. Genebrier dans une terre jouxtant la route départementale actuelle, donc en bordure de l’ancienne voie Bolène » (79). Enfin Gras écrit en 1867 (80) : En 1858 MM. David, directeur de l’école normale de Montbrison, et L.-P. Gras découvrirent dans la cour d’une maison, sur le bord même de la route, une colonne itinéraire qui supportait l’auvent d’un escalier extérieur… M. Bernard estime que c’est la neuvième borne à partir de Feurs, et la place sur la voie Bolène.  » Très probablement, dit-il, elle avait été trouvée près de là, car les pierres ne manquent pas à Moind, qui possède plusieurs carrières, et s’il avait fallu faire des frais pour son transport on eut renoncé à l’employer. » Pourtant, ajoute Gras, la voie Bolène ne passait pas à Moind, comme nous le démontrerons plus tard, et si l’on venait à démontrer qu’elle ne passait point à Feurs, (81) toutes les idées admises jusqu’ici seraient bouleversées. Sans s’y arrêter outre mesure on peut cependant noter le mot de L.-P. Gras : M. Bernard « estime » … Or Gras a été un des premiers à voir la borne, si le chiffre VIIII qui y figure aujourd’hui avait été aussi lisible que maintenant aurait-il mentionné l’appréciation de Bernard de la même façon ?

On peut épiloguer sur l’emplacement exact ou a été découvert cette fameuse borne, mais lors de sa découverte on ne mettait pas en doute que ce fut à Moind même ou dans l’immédiate proximité (81 bis). Or ou cette borne a été trouvée à la place où elle était tombé sur « La grande estra » dont parle Gras (82), ou elle n’a pas été trouvée à sa place normale en bordure du chemin qu’elle bornait. Dans le premier cas elle n’était pas sur la voie Boène (83), dans le second cas on a pu l’amener de n’importe où, il y en avait bien quatre ensemble à Feurs (84), dans l’un et l’autre cas elle ne prouve rien pour la distance entre Feurs et Moingt. Nous devons donc rejeter complètement cette inscription comme preuve d’Aquae-Segetae à Moingt.

La deuxième inscription, invoquée comme preuve de l’identification d’Aquae-Segetae avec Moingt, est un fragment de plaque de marbre sur lequel est écrit AQUI (85) qui est (serait) le début du mot aquis et dui devait être suivi du nom de la divinité invoquée auprès de la source. Lors de sa découverte le reste de l’inscription fut soigneusement cherché (86), mais en vain. La déesse, ou le dieu invoqué était-il Segeta ou un autre ? Le mystère reste entier. Certes vers 1900 cette inscription fut intégrée dans un corpus d’inscriptions latines (87), et complétée par le nom de Segeta. Mais ce corpus a été fait en Allemagne, et, à l’époque, depuis près de 50 ans on répétait Aquae-Segetae égal Moingt, l’épigraphiste n’a fait que répéter le « on-dit » sans autres preuves. Si on lui avait dit que non loin de là il y avait un terroir qui s’appelait Diana (88, si on lui avait parlé de la déesse Briso (89), si au lieu de parler d’Aquae Segetae on avait parlé de Aquae Dunisiae (90) il est bien évident que sa « restitution » eut été différente. Pas plus aujourd’hui qu’il y a 90 ou 150 ans cette inscription incomplète ne prouve d’une façon irréfutable quoi que ce soit quant au nom de la source auprès de laquelle elle avit été placée (91).

Cela prouve si peu la chose qu’en 1956 l’abbé Villebonnet (92) a cru qu’il y avait une troisième inscription plus explicite, mais il n’en est rien. Il y a bien une autre inscription mais elle est toute différente. Il s’agit de celle consacrée au flamine augustal Julius Prisco (93).

Cette inscription montre qu’il y eut à Moind un prêtre d’Auguste. or ce poste n’était occupé que par un représentant d’une des premières familles du pays (94). Une inscription trouvées à Feurs (95) indique qu’un membre de cette même famille avait été Prince de Ségusiaves. Or cette famille, du moins une partie, habitait Moind, la vaisselle trouvée dans le clos Vissaguet (Saint-Julien) le prouve (96). Ne peut-on voir là une indication de l’élévation de Moind au rang de Capitale des Ségusiaves, puisque résidence de la première de ses familles. « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis » disait Sertorius (97), et possédant selon toute vraisemblance un temple dédié à Auguste, culte qui ne se rendait guère que dans les capitales (98).

Difficultés par rapport à l’archéologie et l’histoire

Enfin l’étude très complexe de la table de Peutinger, où les noms des peuples ne coïncident pas toujours avec leurs villes principales (99). La présence des Fossis Marianis (100), l’importance des vignettes d’Antioche et de Constantinople etc… font supposer que cette carte, pour les indications des distances des villes entres elles, daterai d’une dernière modification au IVe siècle, voire du règne des fils de Constantin (101). Or l’archéologie et l’histoire nous apprennent que Feurs, Roanne, et Moind furent ruinés vers le milieu du IIIe siècle, et ne se relevèrent, surtout Feurs et Moind, que très lentement (102).

On peut se demander ce que sont ces itinéraires qui conduisent à des villes fantômes.

Remarquons ici que ces destructions ne sont sans doutes pas dues uniquement à des invasions barbares. Certes les trésors enfouis et découverts de nos jours (103) montrent, à l’évidence, une crainte justifiée sans doute par des bandes pillardes, mais les traces d’incendie, si elles ne sont pas des bandes pillardes, mais les traces d’incendie, si elles ne sont pas contestables (104), ne sont pas générales (105), et ne semblent pas indiquer des pillages systématiques ni par ces bandes, ni par les survivants. Il est vraisemblable qu’une large épidémie a grandement contribué à la dépopulation et à la désorganisation complète de l’état existant. La peste, dite de quinze ans, qui fit, dit-on, jusqu’à cinq mille morts en une journée à Rome (106) a-t-elle épargné nos contrées ?

Faiblesse de la Glose étymologique

La filiation de Mediolanum à Modonium n’est pas contestée par une impossibilité philologique, il suffit en effet que par suite d’un avatar local, Mediolanum se trouve accentué sur l’antépénultième syllabe pour que cela soit possible. L’abbé Vilbonnet y voyait aussi une influence arabe.

De plus on peut également admettre que Modonium était bien, à l’époque romaine le nom de Moind, V. Durand admet que Modonium peut-être latin (107), mais on paut envisager qu’un des copistes successifs connaissant la signification de Mediolanum et ignorant les noms locaux a trascrit Mediolanum là où il y avait Modionum, il suffit de rajouter « la », deux lettres ! Vu le nombre d’erreurs relevées dans les noms propres de la carte comme Icidmago, qui devrait-être Iciomago, Forum Segustavorum, pour Forum Segusiavorum, Roidumna pour Rodumna, incitent à ne considérer cette question de lecture sur la carte que comme très secondaire.

On peut s’étonner, bien que cela soit néanmoins possible (108), que si Modonium était le nom de Moingt, avant la conquête romaine, après deux ou trois siècles d’accroisements somptueux qui lui font perdre son identité, son nom primitif réapparaisse sans modification.

Icidmago est-il Usson ?

Dans son étude sur la voie Bolène (109) M. Verrier identifie cette voie avec l’itinéraire de la table de Peutinger : Forum segosiavorum (Feurs), Aquae segetae (Moind, au Poulailler), Icidmago (Usson ?) Revessio (Saint-Paulien).

Ainsi que nous l’avons vu, il constate également que les XVII lieues gauloises, à partir de Poulailler, en suivant la voie Bolène, conduisent plus loin qu’Usson qui n’est guère qu’à XIII lieues de là. Par ailleurs il note que le chiffre de XVII, figurant sur la reproduction de la table par von Scheyb, exprimé en miles romains, ne conduit pas de Saint-Paulien à Usson mais à une zone aux alentours de Pontempeyrat. Comme il y a environ 4 lieues gauloises d’Usson à Pontempeyrat il propose fortement de na pas admettre Usson pour Icidmago de la table mais de chercher cette station aux bords, ou à proximité, de l’Ance (110).

Si cette hypothèse était justifiée elle apporterait un élément à l’identification de Moind avec Aquae Segetae en faisant tomber un des problèmes liés aux indications de distances.

Mais la démonstration de M. Verrier repose sur deux points. Le premier est la lecture du chiffre XVII entre Ruessium (Saint-Paulien) et Icidmago, la seconde est que ce chiffre indique une distance exprimée en miles romains.

Le premier point est contestable. En effet ce chiffre XVII n’est pas celui qui figure sur l’édition de la carte publiée par E. Desjardins (111) où est indiquée XIIII. Ce chiffre de XIIII est également celui qui a été lu sur la borne par de La Mure, mais cette lecture est contestée. M. Verrier utilise la carte publiée par l’édition de Gaule qui reprend celle de von Scheyb de 1759, mais l’éditeur indique bien que cette carte n’est pas sans erreur (112). Notons que E. Desjardins, hésite également sur la véritable leçon inscrite sur la table originale, et propose de lire XXIII (113).

Si ce premier point peut ne pas être considéré comme infirmant la proposition de M. Verrier il semble plus difficile d’admettre le second. Certes il est admis que dans la Narbonnaise, dans laquelle on inclue le Velay, les distances étaient sur les routes comptées en miles romains, la lieue gauloise n’étant utilisée que dans la Lyonnaise. Cependant il ne semble pas que ce soit toujours la cas pour les distances indiquées sur la table de Peutinger (114).

Quoi qu’il en soit de Lyon jusqu’à Icidmago les distances sont indiquées en lieues gauloises.

Pat ailleurs, il est certain que les distances indiquées sur la portion d’itinéraire entre Ruessium (Saint-Paulien) et Segodunum (Rodez) sont aussi exprimées en lieues gauloises et non en miles romains (115). En effet, la table indique de Revessium à Condate 12 unités, de Condate à Anteritum 22 unités, d’Anderitum à Ad Silanum 18 unités et d’Ad Silanum à Segodunum 24 unités. Ce qui donne de Ruessium à Segodunum : 12+22+18+24 = 76 unités. Or, à vol d’oiseaux, de Saint-Paulien à Rodez il y a 132 km. Ce qui donne pour chaque unité de la table un minimum de 132/76 = 1,737 km. Ce qui est évidemment incompatible avec les 1,481 km du miles romain. Les 2,222 km de la lieue gauloise sont beaucoup plus raisonnables puisqu’entre Saint-Paulien et Rodez, il faut traverser les gorges de l’Allier, la Margeride et l’Aubrac.

Notons en passant que la voie dite Bolène se poursuit en Velay au delà de Saint-Paulien et conduit vers Chapeauroux, au bord de l’Allier (116). Alors que l’itinéraire de la table de Peutinger ne donnant que 12 lieues entre Ruessium et Condate, ne permet pas d’atteindre ce passage, à plus forte raison si l’on compte en miles. Les 12 lieues (26 km environ) conduisent à Saint-Arcons-d’Allier, ou à Monistrol-sur-Allier (117), qui ne sont pas sur la voie Bolène vellave, ce qui tendrait à montrer qu’il ne faut pas identifier cette voie avec l’itinéraire de la table, même si les deux ont une portion d’itinéraire en commun.

Si depuis Lugdunum jusqu’à Icidmago les distances sont indiquées en lieues gauloises, et si après Ruessium jusqu’à Segodunum les distances sont également indiquées en lieues gauloises on doit admettre qu’entre Icdimago et Ruessium les distances sont aussi indiquées en lieues. Mais alors 17 lieues, ou 37 km depuis Saint-Paulien conduisent au delà d’Usson, et la lecture du chiffre XVII ne peut être retenue, on doit, vraisemblablement, conserver le chiffre XIIII, et Usson doit rester l’Icidmago de la table de Peutinger.

AUTRE HYPOTHESE, MAIS CONTESTEE

On voit les difficultés rencontrées pour accorder les indications de la table de Peutinger avec l’idée que l’on se fait du Forez à l’époque de l’occupation romaine. On devrait se contenter de regarder ce document comme une curiosité intéressante mais trop imprécise pour être valablement utilisée. Toutefois cette sagesse est trop frustrante pour que l’on essaye pas de trouver une solution.

L’hypothèse du baron de Rostaing

Comme nous l’avons dit ci dessus, la dernière escarmouche sur ce sujet eut lieu lors du congrès des sociétés savantes tenu à Montbrison en 1885. Le baron de Rostaing y défendit une thèse qui, d’après lui, respectait tous les chiffres de la table de Peutinger, à condition d’admettre que le Forum Segusiavorum de la table de Peutinger ne soit pas Feurs. Suivant Guigues (118), et son étude sur les voies anciennes il plaçait Forum-Ségusiavorum à Saint-Symporien-le-château, Mediolanum à Moingt, et Aquae-Segetae vers la gare de Saint-Galmier. Il fut vertement repris pas Vincent Durand (119).

Il n’est cependant pas inintéressant de reprendre cette hypothèse, avec la réfutation de Vincent Durand. Il est jsute de remarquer auparavant que, lors de la même réunion, le docteur Noëlas avit émis également une hypothèse qui n’est pas elle aussi sans intérêt, il ne plaçait pas non plus le Forum Segusiavorum de la table à Feurs, mais Vincent Durand ne répondit pas à cette hypothèse, peut-être parce que Noëlas malade allait bientôt mourir, peut-être parce qu’elle était trop différente des autres pour être reçue par les « savants », tandis que celle de de Rostaing s’appuyait sur une étude solide de M.-C. Guigues.

La réponse de Vincent Durand

Vincent Durand oppose à la thèse du baron de Rostaing trois objections. La première est la distance entre Moingt et Roanne, V. Durand eut beau jeu de montrer que les XXII lieues (48,884 km) de Mediolanum à Rodumna était insuffisantes pour couvrir la distance de ces deux villes, puisque de l’avis même du baron re Rostaing, il y avait plus de 49 km à vol d’oiseau de Moingt à Roanne (120). Mais il ne s’attarde pas sur cette objection. La deuxième est une question d’étymologie qui, d’après lui, empêche le nom de Moingt de venir de Mediolanum. Nous l’aons évoquée plus haut, signalons ici qu’elle n’arrêtait pas M.-C. Guigues (121). La troisième est l’emplacement assigné à l’Aquae Segetae de la table par de Rostaing. En effet celui-ci désigne Saint-Galmier comme étant le véritable Aquae-Segetae, mais alors que la route passe bien dans ce site, la distance indiquée sur la table le conduit un peu plus loin, vers la gare de Saint-Galmier, ce qui évidemment semble anormal.

Cette dernière raison disparaît, si l’on admet que les distances de la table ont été établies après les destructions du 3e siècle. Le nom de la station s’est déplacé de quelques centaines de mètres pour s’appliquer à un édifice encore debout, ou reconstruit et servant d’Etape.

La question de distance est la question essentielle, puisque c’est à son propos que les problèmes sont apparus. Vincent Durand réfute l’hypothèse de de Rostaing en indiquant que la distance de Moingt à Roanne n’est pas de XXII lieues mais de XXV lieues (122).

Nous avons donc face à face deux hypothèses. Pour l’une le Forum Segusiavorum de la table est Feurs mais la distance de XVI lieues indiquée entre lugdunum et Forum Segusiavorum doit alors être corrigée en changeant le V en deux II et en ajoutant un X pour arriver aux XXIII lieues nécessaires. L’autre place le Forum Segusiavorum à Saint-Symporien-le-Château ce qui nécessite la transformation d’un XXII, distance entre Mediolanum et Rodumna, en XXV, c’est à dire en transformant deux I en un V, ce qui paraît plus simple.

ESSAI DE SYNTHESE

La Table de Peutinger est un document unique, mais il contient des erreurs. Il ne faut pas faire des distances indiquées une religion intangible, mais il ne faut pas que la solution adoptée nécessite trop d’interprétations. Ceci étant posé que peut-on en tirer aujourd’hui ?

Feurs est-il le Forum Segusiavorum de la table ?

Forum Segusiavorum, la capitale des Ségusiaves sous l’occupation romaine est incontestablement Feurs (123) jusqu’à sa destruction vers 260-270 de notre ère.

Est-ce à dire que le Forum Segusiavorum de la table de Peutinger est Feurs, cela n’est rien moins qu’évident. Deux raisons s’y oppose. D’abord la date de la dernière mise à jour de la table qui correspondrait à une période où Feurs n’existait plus. La deuxième est la distance indiquée entre Lugdunum et Forum Ségusiavorum qui n’est que les deux tiers environ de la distance entre Lyon et Feurs.

On peut admettre que la réforme administrative de Dioclétien en 297, qui fit de Lyon la capitale de la Celtique, et supprima la capitale des Ségusiaves, ne supprima pas son marché. Celui-ci abandonna Feurs ruiné, et se déplaça à environ 35 km de Lyon, distance qui convient à une journée de marche, et à la possibilité d’un aller et retour dans la journée pour un cavalier. Le Forum Segusiavorum de la table doit donc être cherché dans la région qui s’étend de Saint-Symphorien-sur-Coise à Saint-Clément-les-Places. Les noms comme Pomeys, Grézieu-le-Marché, Les Halles, les Palces, et même Saint-Symphorien (124) confirment l’existence d’un lieu d’échanges commerciaux dans cette région.

Roidumna est Roanne. Certes Roanne a aussi été détruite en grande partie en 260-270, mais Roanne, avec les réserves faites plus haut, est un port sur la Loire. Le port le plus en amont sur le fleuve. Malgré la destruction de la ville, et la dépopulation constatée à cette époque, le trafic sur la Loire ne disparu pas entièrement. Il est donc normal que Roanne figure encore sur la table de Peutinger.

Icidmago est un petit marché frontière entre les Vellaves et les Ségusiaves. C’est une petite station qui comme son nom le suggère (125), ne devrait-être composée que d’une maison, ou se situait dans la zone que nous appellerions « Free-land », entre l’Anse (126), frontière naturelle entre les deux peuples, et l’Andrable frontière politique, à une certaine époque (127). Icidmago devait docn se trouver vers Usson, au milieu de cet espace. Doit on penser au lieu dit : les Chazaux ?

Aquae Segetae

Aquae Segetae reste indéterminée. Saint-Galmier et Moingt sont candidates à sa succession. Saint-Galmier a pour elle des sources d’eaux minérales, l’existence certaine de bains antique (128). Contre elle la modicité de ces mêmes bains et une distance insuffisante par rapport à Lyon (129). On peut supposer que si Aquae Segetae était située à Saint-Galmier elle a également été en partie détruite vers 260-270 et que le nom a été transféré vers un autre lieu devenu gîte d’étape. La Font de la Chana, à Veauche, le territoire des Channées à Bouthéon, indiquent sans doute des travaux hydrauliques qui peuvent être des indices. Mais le trajet suivi par les reliques de Saint-Bonnet au VIIIe siècle, conduisant à Saint-Bonnet-les-Oules, devrait aussi attirer l’attention dans cette direction. Notons cependant que le matériel recueilli lors des fouilles dans des bains à Saint-Galmier, laissent supposer une occupation du IIe siècle jusqu’au Ve siècle apr. J.C., ce qui permettrait de justifier le maintien du nom sur la table, même au IVe s. (130).

Moingt a pour elle des sources d’eaux minérales, et l’existence de bainsantiques relativement importants. Elle a contre elle la disparation de ses bains au milieu des 55 proposés par la table, et sa candidature au Mediolanum de la table de Peutinger.

Moingt peut-il être le Mediolanum de la table ?

Mediolanum est revendiquée par Moingt et plusieurs autres lieux dits de la région : Miolan, vers Pontcharra, Mollian, vers Ste Agathe la Bouteresse (131), Amions (132), etc. Miolan, vers Pontcharra semble devoir être éliminé, son adoption comme le Mediolanum de la table entraîne de telles adaptations des indications données par cel-ci que cela paraît rédhibitoire. Amions et Mollian sont plus plausibles bien que les distances indiquées par la table doivent subir plusieurs modifications importantes et complexe. Il reste Moingt.

Moingt a contre elle la distance indiquée entre Mediolanum et Rodumna, trop courte sur la table de trois lieues gauloises environ, mais qui peut être rectifiée par une transformation simple d’une seule indication sur la table.

Moingt a pour elle, nous l’avons dis plus haut, une certaine possibilité de filiation étymologique entre Mediolanum et Modonium, nom de la ville dans les chartes du XIe et XIIe siècle.

La présence à Moingt, à l’époque romaine, de représentants d’une des principales familles ségusiaves (133). D’autant que cette famille semble être restée très influente pendant plusieurs siècles (134).

L’existence à Moingt d’un théatre disproportionné avec la population sédentaire et les équipements hôteliers reconnus à ce jour. Ce théatre pouvait contenir 8000 personnes (135), celui de Lyon, reconstruit, sans doute parce que trop petit, n’avait que 10000 places (6000 seulement pour le premier). La présence au XIIIe siècle de quatre églises à Moingt : Saint-Jullien (136), Saint-Maurice, Saint-Jean et Sainte-Eugénie (137). Ces églises ne sont pas nouvelles à l’époque, elles ne semblent pas être justifiées par l’importance de la population, elles sont peut-être un indice de la suite religieuse du théatre romain. L’une et l’autre de ces anomalies pouvant s’expliquer par des réunions périodiques. Après la dépopulation du milieu du troisième siècle, et la disparition d’une grane partie des bâtiments romains, rien n’empêchait les Ségusiaves de se réunir, pour le mallus, et plus tard le conventus, à Moingt, dans leurs chariots et sous leurs tentes comme autrefois (138); Ces réunions pourraient expliquer la grande quantité d’ossements de sangliers et d’animaux domestiques, trouvés vers Chézieu (139); Le nom de Mediolanum pourrait ainsi se justifier sur la table.

On constate encore que Moingt est très tôt aux mains des comtes de Forez (140), ils choisissent le proche immédiat pour fonder leur capitale. C’est du porche de l’église Saint-Julien que le comtes, en 1223, fonde la collégiale de Montbrison (141).

Notons enfin que R. Chevalier (142) écrit :  » le souvenir des miliaires a suscité des toponymes spécifiques renvoyant soit à la présence de bornes, soit à leur comput « . Remarquons que Champdieu, autrefois Candiacus, peut tirer son nom d’un substentif « can », devenu « chan », désignant une grosse pierre, une borne (143), le qualitatif « di », peut-être dérivé de deux, Candiacus, serait l’emplacement de la deuxième borne. Comme Chandieu est à quelques 4,5 km de Montbrison, on peut envisager que le calcul des distances sur cette voie, appelée la grande Estrade, commençait à Montbrison, ou Moingt. De même, du coté du midi, entre Sury-le-Comtal et Boisset-Saint-Priest, il y a non loin de la voie reliant Moingt au pont de Vérines, à Saint6marcellin (144), un lieu dit « Aquintons ». Ce nom dérive, peut-être, de Ad quintum, qui voudrait dire « à la cinquième borne », or ce lieu-dit se trouve à environ 12 km de Montbrison-Moingt, ce qui correspond à une distance de 5 lieues !

Une hypothèse de cabinet

Mais si l’on ne veut pas admettre de modification quant aux distances indiquées sur la table, on peut reporter le Mediolanum de la carte à Saint-Etienne-le-Molard. Outre que le nom de Molard peut rattacher à Mediolanum ; qui peut avoir régulièrement donné Molain, devenu Molard par substitution d’un suffixe augmentatif. Saint-Etienne-le Molard c’est Jullieux. Jullieux est la maison de Jullius. Nous retrouvons donc ici cette famille princière (inscription de Feurs) et sacerdotale (inscription de Moingt), que nous avons vu habiter Moingt (Graffiti du Clos Saint-Julien) et que nous avons considéré comme une des premières des Ségusiaves. Cette famille conserva, malgré la ruine de Moingt et de Feurs, suffisamment de prestige pour rester, ou devenir, la première du pays. On peut envisager que sa demeure devint un temps la capitale, le Mediolanum, du pays. Rome n’est plus à Rome, Rome est là où est César, disions nous plus haut.

Faut-il rappeler également qu’au Corehat, près de Saint-Etienne-le-Molard on a découvert des substructions antiques importantes (145).

CONCLUSION

Les noms d’Aquae Segetae, Mediolanum, Icidmago, ne sont connus que par la Table de Peutinger. L’utilisation de cette table se heurte à deux difficultés. La première est la connaissance exacte de la longueur de l’unité de mesure des distances indiquées entre les stations. Cette difficulté peut être résolue par l’observation sur le terrain de portions d’itinéraire reconnues comme certaines. Une longueur de 2,222 km semble pouvoir être admise.

La seconde est la détermination de la date où on été indiquées ces distances. Cette difficulté n’est pas résolue.

Malgré cette incertitude, et sauf à modifier très sensiblement les données fournies par la table dans notre région, il ne paraît pas certain que les Aquae Segetae mentionnées correpondent à l’actuelle ville de Moingt. Cela reste néanmoins possible, rien ne prouvant le contraire. Mais il semble qu’un plus grand nombre d’indices font de Moingt plutôt Mediolanum qu’Aquae Segetae.

Depuis le siècle dernier aucune découverte n’a modifié les incertitudes à ce sujet. Nous devons toujours nous en tenir à la prudente formule de V. Durand, rappelée par M. de Boissieu en 1912, souhaitons « qu’une inscription topique vienne mettre tout le monde d’accord » (146).

NOTES

1 – Cette date est celle retenue par E. Desjardins, Géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris, 1869. Après avoir rappelé, Introduction p. XXI-XXII, la date de l’an 230 de notre ère, assignée par Mannert pour l’établissement de ces cartes, Desjardins étudie très attentivement les données de la table, pour dire, p. XLIX :  » Il est certain … qu’elle (La table de Peutinger) renferme des indications dont l’origine est incontestablement fort ancienne, antérieure même à Auguste ; d’autres parties du travail semblent accuser l’époque de l’établissement des divisions provinciales par cet empereur ; d’autres enfin, comme le réseau des routes, sont beaucoup plus moderne « . Avant de conclure sa longue étude par, p. LXXXIX :  » Il ne restera que bien peu d’éléments imputables au IVe siècle. Seul le réseau des routes, dont une petite partie seulement remonte avec certitude au temps d’Agrippa … « . D’après R. Chevalier, les voies romaines, Paris, 1998, p. 53, la filiation avec la carte d’Agrippa, ne semble plus acceptée aujourd’hui. Le même auteur indique, op, cit. p. 56. qu’il y aurait deux phrases dans l’établissement de cet itinéraire, une au début du IIIe siècle, en occident, l’autre à la fin du IVe en Orient. Remarquons cependant que si les vignettes représentant les villes de Rome, Constantinople et Antioche, peuvent, comme il le dit,  » faire penser à des miniatures du moyen-âge « , elles marquent de façon particulière ces trois villes qui ne furent capitales simultanément que de septembre 337 à juillet 338. Voir à ce sujet M. d’Avezac, « Mémoire sur Ethicus et sur les ouvrages cosmographiques intitulés de ce nom », Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Mémoires présentés par divers savants, Paris, 1852, 1ère série, T. II p. 430.

2 – Hypothèse présentée par Mannert, Tabula Itineria Peutingeriana, Leipzig, 1824, p. 9. reprise et amplifiée par E. Desjardins, géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris 1869, Introduction, p. XXII à XXVIII. Hypothèse adoptée également par M. d’Avezac, « Mémoire sur Ethicus et sur les ouvrages cosmographiques intitulés de ce nom », Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Mémoires présentés par divers savants, Paris, 1852, 1ère série, T. II, p. 428.

3 – Une liste est donnée dans Gaule, 2ème série, N°7, 1965 p. 120-122. Un historique détaillé de ces publications, jusqu’en 1852, est donné par M. d’Alvezac, op. cit. p. 418 à 425.

4 – E. Desjardins, géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris 1869.

5 – En particulier C. Jullian, « La Gaule dans la table de Peutinger », Revue des Etudes anciennes, Paris 1912.

6 – Y. Loth, « La table de Peutinger », Gaule, Bulletin de la société d’histoire d’archéologie et de tradition gauloises, 2ème série, n° 7, Juillet 1965., p. 105 à 123, avec 12 planches H.T.

7 – Chaque société d’histoire locale a, plus ou moins, utilisé la table de Peutinger pour l’étude des voies romaines qui traversent son territoire, mais la première étude d’ensemble des itinéraires, qui est toujours citée, malgré ses erreurs, est : de Fortia d’Urban, recueil des Itinéraires anciens comprenant l’itinéraire d’Antonin, la table de Peutinger et un choix des périples grecs avec 10 cartes dressées par le colonel Lapie, Paris, Imprimerie royale, 1845. Voir aussi : A. Bertrand, Les voies romaines en Gaule ; voies des itinéraires ; résumé du travail de la commission de la topographie des Gaules, Paris 1864.

8 – En dehors des prospectus touristiques régionaux il faut citer : G. Thiollier-Alexandrowicz, Itinéraires en Gaule, Guides Archéologia 8 H, Paris, 1996.

9 – Jean-Marie de la Mure, Chanoine de la collégiale Notre-Dame d’Esperance, de Montbrison, Historiographe du roi, un des premiers historiens du Forez. Né à Roanne, probablement en 1616, mort en 1675, probablement à Montbrison. Pour sa biographie voir : Jean-Marie de La Mure, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Montbrison et Paris, 1860, Introduction p. XXV-XLIV. Ainsi que A. Bernard, Notice biographique sur Jean-Marie de La Mure, Paris, 1856. Pour sa bibliographie voir : O. Reure, « Bibliothèque des Ecrivains foréziens jusqu’en 1835 », Recueil de mémoires et documents sur le Forez, t. 14, Montbrison, 1915, p. 18 à 25.

10 – Strabon, IV, 6, 11 ; C. Jullian, Histoire de la Gaule, Paris, 1920, t. 5, P. 85-95.

11 – Des portions de voies romains sont fréquemment évoquées dans le Bulletin de la Diana, il suffit de consulter le tome 7 pour s’en rendre compte. Mais deux études d’ensemble sur les voies romaines dans le Forez ont été faites, une par le colonel marquis de Bissy, Les voies romaines en Forez, restée manuscrite, se trouve à la Diana (Soubassement 6), l’autre est : R. Faure, « Les voies romaines dans le département de la Loire », Bulletin de la Diana, t. LIV, 1994, p. 22-78.

12 – Mediolanum serait un nom gaulois composé de deux mots : medio qui voudrait dire milieu, centre, et lanum qui signifierait territoire. Mediolanum aurait donc la signification de centre du pays, en quelque sorte, chef-lieu ou capitale. Mediolanum étant un nom commun a besoin, pour être défini, d’être suivi du nom du peuple dont il est chef-lieu. C’est ainsi, par exemple, que le mediolanum des santons, Mediolanum Santonem, a donné Saintes, Mediolanum Aulercorum Eburovices a donné Evreux. Comme il y avait plusieurs peuples en Gaule, il y avait plusieurs Mediolanum. Leur étude a donné lieu à un certain nombre de publications parmi lesquelles on peut citer : L. Berthoud, Mediolanum, Pro Alesia, n.s : IX-X (1923-1924), 234-247. Abbé Jolibois, Dissertation sur le Mediolanum et les Fines des itinéraires de la table de Peutinger, Mémoire de l’Académie de Dijon, L, 1850, p. 115-126. Dissertation sur le Mediolanum des Ségusiens, dans la Revue du Lyonnais, 1ère série, t. 26, p. 119. A. Longnon, Les noms de lieu celtique en France, I, Mediolanum, Revue celtique VIII (1887), p. 374-378. J. Loth, L’omphalos chez les Celtes – Mediolanum, revue des Etudes anciennes, XVII, 1915, p. 193-206. A. Gasser, Malain et le Mediolanum celtique, Mémoire de l’Académie de Dijon, XCIII (1922), p. 44-52. G. Jeanton, Les origines celtiques de Mâcon et le Mediolanum d’Hurigny, Annales de Bourgogne IX (1937) p. 209-210. Chr. J.- Guyonvarc’h, Mediolanum Biturigum. Deux éléments de vocabulaire religieux et de géographie sacrée, I : Le nom des Bituriges, II le toponyme Mediolanum. Celticum I : Actes du premier Colloque international d’Etudes gauloises, celtiques et protoceltiques, Rennes, 1961, 137-158. J.-M. Desbordes, Un problème de géographie historique : le Mediolanum chez les Celtes, Revue archéologique du centre X (1971), 187-201. Y. Vadé, le problème des Mediolanum. Caesarodunum XI (1976) = Actes du Colloque « le vicus gallo-romain », p. 50-58. Y. Vadé le problème des Mediolanum en Gaule. Archéocivilisation n.s. 11-13 (1972-1974) p. 87-109.

13 – J.-M. de La Mure, Histoire universelle civile de Ecclésiastique du pays de Forez, Lyon, 1674. Pour Montbrison-Moingt, voir p. 53-57 ; pour Feurs, voir p; 69 ; pour Roanne, voir p. 126 à 128 ; pour Saint-Galmier, voir p. 153-154.

14 – Walchenaer, Géographie ancienne et comparée des Gaules, Paris 1839, t. III, p. 100 ; de Fortias d’Urban et Lapie, recueil des itinéraires anciens, Paris, 1845, p. 224.

15 – J.-M. de La Mure, Histoire universelle civile et Ecclésiastique du pays de Forez, Lyon, 1674, p. 129 à 132.

16 – J.-M. de La Mure, Histoire universelle civile et Ecclésiastique du pays de Forez, Lyon, 1674, p. 56.

17 – J.-M. de La Mure, Histoire universelle civile et Ecclésiastique du pays de Forez, Lyon, 1674, p. 55 ; Abbé Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum, et sur les origines Gallo-romaine de la ville de Feurs, Lyon, 1851, p. 28 ; Révérend du Mesnil « L’invasion en Forez de Krock, roi des Vandales, en 265 », L’ancien Forez, t. 8, 1890, p. 268, note 2.

18 – A. Bernard, Montbrison 1811, Paris 1868. Sa biographie et sa bibliographie ont été publiées par : J.-B. Galley, Catalogue de la Bibliothèque de la ville de Saint-Etienne, Saint-Etienne, 1885, p. 215-226.

19 – A. Bernard, Mémoire des Antiquaires de France, t. XVIII, p. 428.

20 – Pour les variations d’opinion d’A. Bernard à ce sujet voir : de Rostaing, Mediolano et Aquis Segete de la table dite de Peutinger, Montbrison, 1885.

21 – Abbé Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum et l’origine gallo-romaine de la ville de Feurs, Lyon, 1851, p. 71-100.

22 – Clément-Edmond Révérend, vicomte du Mesnil, 1832, Roanne 1895. Voir sa notice nécrologique et son importante bibliographie dans le Roannais illustré, 7ème série, 1895, p. 106-108. Pour ce qui concerne la table de Peutinger il faut voir : E. Révérend du Mesnil, « Rapport sur l’excursion archéologique faite par la Société de la Diana, à Moingt, Champdieu, Chalain d’Uzore et Montbrison, les 7 et 8 juillet 1873 », Bulletin de la Diana, t. 1, 1872, p. 173-206. Ainsi que « L’invasion en Forez de Krock, roi des Vandales, en 265 », L’Ancien Forez, t. 8, 1890, p. 264-270. Egalement La vraie longueur de la lieue gauloise d’après les munuments antiques de Lyon et de Vienne, Montbrison, 1882, et enfin « La lieue gauloise de la Table de Peutinger, Bulletin de la Diana, 1882, t. 2, p. 51-57.

23 – Louis-Pierre Gras, Saint-Etienne 1833, Montbrison 1873, fut secrétaire-archiviste de la Diana pendant 10 ans. Pour sa biographie voir : Arthur David, L.-P. Gras, secrétaire archiviste de la Diana, Paris 1888, ainsi que sa notice nécrologique, par A. Vachez, Mémoires et documents sur le Forez, publiés par la Diana, Saint-Etienne, 1875, t. 2, p. 136-151, qui est suivie d’une bibliographie critique, mais non exhaustive, p. 151-165. Sur les voies antiques voir : J.-P. Gras, « Chemins antiques dans l’arrondissement de Montbrison », Revue forézienne, t. I, 1867, p. 26-39, 74-84, 227-233.

24 – Edmond de Rostaing, Le Mans 1809, Montbrison 1889, Capitaine de Vaisseau, retiré à Montbrison, il fut quelques temps bibliothécaire de la Diana. Pour sa notice nécrologique voir l’Ancien Forez, décembre 1889, p 157-160. Pour ses études sur la table de Peutinger il faut voir : « Véritable chiffre inscit sur la Table de Peutinger en regard de l’étape de Foro Segustavarum à Mediolano », communication commune avec V. Durand, Bulletin de la Diana, Montbrison 1887, t. 4, p. 211-231 et : de Rostaing, Voies romaines des Ségusiaves, Montbrison 1877. Ainsi que : Mediolano et Aquis Segete de la table de Peutinger, Montbrison, 1885. Et Congrès archéologique de France, LIIème session, Paris et Caen, 1886, p. 156-165, et enfin : »Mediolano et Aquis Segete, réponse à des critiques sur les voies romaines des Segusiaves », Ancien Forez, (octobre) 1885, p. 230-235.

25 – Dr. Frédéric Noëlas, Arfeuilles 1830, Roanne 1888. Voir sa notice nécrologique dans : L’Ancien Forez, décembre 1889, p 157-160. Pour la table de Peutinger il faut consulter : « de l’emplacement des villes romaines Mediolanum, Forum Segusiavorum, Aquae Segetae, Idicmgo, Ariolica, Voroglum, et subsidiairement Sitilla et Pocrinum, Congrès Archéologique de France, LIIème session, p. 180-219. On peut consulter également : F. Noëlas, « Dictionnaire géographique ancien et moderne du canton de Saint-Haon-le-Chatel » Annales de la Société d’Agriculture arts et Belles lettres de Saint-Etienne, 1866, t. 10, p. 211-265, et en particulier les pages 234 à 239 consacrées aux voies anciennes du canton.

26 – Vincent Durand 1831, 1902, est une figure majeures de l’histoire et de l’archéologie en Forez. Il fut secrétaire de la Diana pendant près de 30 ans. Son éloge a été prononcé par le Vicomte C. de Meaux et imprimé dans le Bulletin de la Diana, Montbrison, 1902, t. 13 p. 3-12. Ses Souvenirs ont été publiés : M.-J. Astre et R. Garnier, Montbrison, 1967. Sa bibliographie exhaustive n’a pas été publiée. Pour la Table de Peutinger il faut consulter essentiellement : « Recherches sur la station Gallo-romaine de Mediolanum, dans la cité des Lyonnais, Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1873, p. 38 à 104. Ainsi que « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 103-135. Enfin « Mediolanum et Aquae Segetae, réponse au mémoire de M. la baron de Rostaing », Congrès archéologique de France, LIIe session, Paris et Caen, 1886, p. 166-179.

27 – Révérend du Mesnil La vraie longueur de la lieue gauloise d’après les monuments antiques de Lyon et de Vienne, Montbrison, 1882, et « La lieue gauloise e la Table de Peutinger », Bulletin de la Diana, 1882, t.2, p. 51-57. Voir aussi V. Durand, « Mediolanum et Aquae Segetae », Congrès archéologique de France LIIème session, Paris et Caen 1886, p. 168, et A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves (supplément), lettre à M. Guillien, 1ère lettre, Lyon 1859, p. 9-11. R. Chevalier, Les voies romaines, Paris, 1997, p. 64. Egalement J. Dassié, « La grande lieue gauloise », Archéologia n°343, mars 1998.

28 – V. Durand, « Recherches sur la station Gallo-romaine de Mediolanum, dans la cité des Lyonnais », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1873, p. 94 ; V. Durand, « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 133-134 ; A. Bertrand, Les voies romaines an Gaule ; voies des itinéraires ; résumé du travail de la commission de la topographie des Gaules, Paris 1864, p. 15. Mais cette interprétation est controversée dans l’article : « Véritable chiffre inscrit sur la Table de Peutinger en regard de l’étape de Foro Segustavarum à Mediolanum », Bulletin de la Diana, Montbrison, 1887, t. 4, p. 211-231.

29 – Abbé Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum et l’origine gallo-romaine de la ville de Feurs, Lyon, 1851, p. 74.

30 – V. Durand, « Recherches sur la station Gallo-romaine de Mediolanum, dans la cité des Lyonnais », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1873, p. 54.

31 – Ibid. p. 87-92.

32 – Ibid. p. 80-81.

33 – V. Durand, « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 103-135.

34 – L.-P. Gras, « Chemins antiques dans l’arrondissement de Montbrison », Revue forézienne, t. I, 1867, p. 26-39, 74-84, 227-233 ; et « Note sur le parcours de la voie antique nommée Bolène, au sujet de substructions gallo-romaines découvertes sur la commune de Saint-Romain-le-Puy » Journal de Montbrison, 24 juillet 1864.

35 – V. Durand, « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 120. -J. Renaud, Moingt Aquae Segetae « le Vichy des Segusiaves », Centre d’Etudes Foréziennes, le passé des Villes du Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 132.

36 – V. Durand, « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur la Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 132.

37 – Dr. Noëlas, « de l’emplacement des villes romaines Mediolanum, Forum Segusiavorum, Aquae Segetae, Icidmagus, Ariolica, Voroglum, et Subsidiairement Sitilla et Pcrinium, Congrès Archéologique de France, LIIème session, p. 180-219.

38 – M.-C. Guigue, Les voies antiques du Lyonnais, déterminées par les hôpitaux du Moyen-âge, Lyon, s.d. (1877).

39 – Baron de Rostaing, Mediolano et Aquis Segete de la table de Peutinger, Montbrison, 1885. p. 5.

40 – L’Ancien Forez, 1887, p. 35-56.

41 – L’Ancien Forez, mars 1887, p. 33-35.

42 – Le « mot » semble avoir été lancé par A. Bernard, Notice sur le théatre de Moind, p. 17 repris depuis par l’Abbé Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum et l’origine gallo-romaine de la ville de Feurs, Lyon, 1851, p. 84 ; J. Renaud, Moingt Aquae Segetae « le Vichy des Segusiaves », Centre d’Etudes Foreziennes, le passé des Villes du Forez, Saint-Etienne, 1970, p. 59 à 82, (avec une bibliographie sur Moingt, et par conséquent sur l’identification de cette ville avec l’une ou l’autre des stations de la Table de Peutinger). Steyert, Nouvelle histoire de Lyon, 1895, p. 161. etc.

43 – V. Durand, « Mediolanum et Aquae Segetae, réponse au mémoire de M. le baron de Rostaing », Congrès archéologique de France, LIIe session, Paris et Caen, 1886, p. 166-179 et V. Durand’ « Lettre à propos de Mediolano et Aquis Segete de la Table de Peutinger, Ancien Forez, (décembre) 1885, p. 302-306.

44 – V. Durand, « Mediolanum et Aquae Segetae, réponse au mémoire de M. le baron de Rostaing », Congrès archéologique de France, LIIe session, PAris et Caen, 1886, p. 176.

45 – A. Steyert, Nouvelle histoire de Lyon, 1895, p. 20 et 160 ; E. Révérend du Mesnil, « Rapport sur l’excursion archéologique faite par la Société de la Diana, à Moingt, Champdieu, Chalain d’Uzore et Montbrison, les 7 et 8 juillet 1873 », Bulletin de la Diana, t. 1, 1872, p. 173-174.

46 – En dehors du Forez cette opinion n’est pas aussi généralement admise. V. Guichard et P. Valette dans Feurs antique, Montbrison 1990, font suive l’identification de Mediolano à Miolan près de Pontcharra-sur-Turdine, d’un point d’interrogation, p. 7, fig. 2 ; Yan Loth, Tracés d’itinéraires en Gaule romaine, Dammarie-les Lys, 1986, place Aquae Segetae à Montrond-les Bains, p. 47 ; G. Thiollier-Alexandrowicz, Initéraires Romains en France, Quétigny, 1996, p. 115, préfère Amions à Poncharra pour Mediolanum ; F. Drutel, Le prieuré de Champdieu et son église, Maîtrise d’Histoire de l’Art, Paris I, Panthéon-Sorbonne, Année 1997-1998, place Aquis Calidis (sic), à Saint-Galmier.

47 – V. Durand, « Recherches sur la station Gallo-romaine de Mediolanum, dans la cité des Lyonnais », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1873, p. 54. On pourra noter sur la carte ci-jointe, qui est la copie de celle donnée par V. Durand dans son article, que le changement de direction du trait indiquant cet itinéraire sur la Table de Peutinger, est bien loin de justifier, avec évidence une telle erreur de tracé.

48 – Forum Segustavorum (pour Ludgunum ?) – Mediolano 14 lieues qui à 2,222 km chacune représentent 31,1 km pour 31,5 selon V. Durand lui-même.

49 – Mediolano -Rodumna, 22 lieues, soit 48,9 km alors que la distance est à peu près de 43,3 km sur la carte, toujours d’après V. Durand « Recherches sur la station Gallo-romaine de Mediolanum, dans la cité des Lyonnais », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1873, p. 80.

50 – Forum Segusiavorum à Aquae Segetae, 9 lieues, soir 20 km, alors que la distance actuelle par la route est de 22 km jusqu’à Montbrison auxquels il faut ajouter les 2 km pour atteindre Moingt, soit 24 km d’où la nécessité de supposer un Aquae Segete gare à 4 km de là.

51 – Lugdunum à Forum-Segusiavorum 16 lieues, soit 35,6 km, or il y en a au moins 60.

52 – Aquae Segetae à Icidmago 17 lieues, V. Durand reconnaît lui-même qu’il n’en faut pas plus de 12 ou 13, V. Durand, « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 133.

53 – A. Bernard – Description du pays des Segusiaves, Paris, Lyon 1858, p. 66.

54 – Note manuscrite sans date, écriture du XVIIe siècle, provenant d’une famille Michon, de Roanne, archives particulières.

55 – Abbé Roux, Recherches sur le Forum Segusiavorum et l’origine gallo-romaine de la ville de Feurs, Lyon, 1851, p. 74. M. Gonon, « La Loire lien ou obstacle en Forez au Moyen Âge », Bulletin de la Diana, 1966, t. 39, p. 298.

56 – La difficulté de la traversée de la Loire à Roanne a été signalée par A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, PAris, Lyon, 1858, p. 150. Et note citée plus haut n°54.

57 – V. Durand, « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 127.

58 – E. Fournial, Roanne au Moyen-âge, Roanne 1964, p. 49, doute que la navigation sur la Loire fut effective aux XIIIe et XIVe siècle. De même J. Poncet, « Rodumna, Roanne dans l’Antiquité », Le passé des villes du Forez, Centre d’Etudes Foréziennes, Saint-Etienne, 1970, t. 3, p. 98, avec une réserve en raison du nombre d’amphores trouvées, objets lourds qui devaient sans doute être acheminés par voix d’eau.

59 – J.-M. de La Mure, Histoire universelle civile et Ecclésiastique du pays de Forez, Lyon, 1674, p. 127, dit que Gérard Mercator en celle (carte) qu’il a dressée sur Ptolémée place Roanne sur la rive droite.

60 – « Le moyen âge, a dit un archéologue éminent, M. l’abbé Cochet, a construit peu de routes ; il a vécu tout entier et cheminé pendant des siècles sur les debris de la voirie romaine  » citation de V. Durand dans « Aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 43-44. C’est l’opinion émise par l’abbé Rouchier, Histoire religieuse, civile et politique du Vivarais, Paris, 1861, t. 1, p. 116. Par M. Aymard, « Ancienne route ou estrade du Puy au Forez, Etude historique », Annales de la société académique du Puy, année 1868, t. 29, p. 589, etc. Ce point de vue a évolué depuis, mais reste valable pour l’essentiel : Colloque « Les voies anciennes an Gaule et dans les provinces du Nord-Ouest », Paris 1982 (Tours, 1923, Caesarodunum XVIII).

61 – La première mention écrite du Pont de Saint-Rambert est de 1258. Il s’agit d’une donation testamentaire, Chartes du Forez, n° 958. Mais l’existence d’un pont à l’époque gallo-romaine n’est pas mise en doute par E. Fournial, les villes et l’économie d’échange en Forez aux XIIème et XIVème siècles, Paris 1967, p. 23.

62 – Sur ce pont voir : M. Valla, « Le Pont de Rivas », Actes du 98ème congrès national des Sociétés savantes, Saint-Etienne, 1973 – Archéologie minière Forez et Massif Central, Archéologie et Histoire de l’Art, Paris 1975, p. 329-347.

63 – L’origine romaine du pont de Pinay est généralement admise : J. Dufour, Dictionnaire topographique du Forez, Mâcon 1946, col. 742 ; A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, Paris et Lyon, 1858, p. 167.

64 – L’origine romaine de ce pont n’est pas contestée. M. Gonon, « La Loire lien ou obstacle en Forez au Moyen Âge », Bulletin de la Diana, 1966, t. 39, p. 298.

65 – J. Poncet, Rodumna, Roanne dans l’Antiquité, Le passé des villes du Forez, Centre d’Etudes Foréziennes, Saint-Etienne, 1970, t. 3, p. 84.

66 – A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, Paris et Lyon, 1858, p. 167.

67 – A. Bernard, Description topographique du Forez, Mâcon, 1946, col. 352, indique la Fontfort à Moingt. L.-J. Gras, Histoire des eaux minérales du Forez, Saint-Etienne, 1923, indique d’après Grüner, Laprade la grande fontaine des Romains, etc.

68 – A peu près toutes les villes romaines avaient leurs Thermes. Il y en avait à Roanne, à Feurs.

69 – T. Rochigneux, « Les fouilles de Moind », Congrès Archéologique de France, Paris et Caen, 1886, p. 120-121. J.-B. Dulac, « Les ruines de Sainte Eugénie à Moind », Annales de la société d’Agriculture de la Loire, Saint-Etienne, 1876, p. 194-215.

70 – J. Renaud, « Moingt Aquae Segetae « le Vichy des Segusiaves » », Centre d’Etudes Foréziennes, le passé des Villes du Forez, Saint-Etienne, 1970, p. 63. Abbé Villebonnet : Recherches sur Moingt, ms ronéoté, à La Diana, p. 8.

71 – A. Barban, Notice sur les colonnes itinéraires romaines de Moind et de Feurs, Saint-Etienne, 1859, p. 21.

72 – A. Barban, Notice sur les colonnes itinéraires romaines de Moind et Feurs, Saint-Etienne, 1859, d’une part et A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, Supplément, lettre à M. Guillien, 1859, p. 7, d’autre part, donnent des restitutions différentes : Imperatore Caesare Caio Julio Vero Maximino Pio Felici Augusto, Germanico maximo, pontifice maximo, tribunitia potestate II consule, proconsule, optimo maximoque principe nostro, et Caio Julio Vero Maximo, Germanico maximo, nobilissimo Caesari Augusti nostri filio – Leuga VIIII, pour le premier et Imperatori Caesari Caio Julio Vero Maximino Pio Felici Augusto, Germanico Maximo, Germanico maximo, nobilissimo Caesari, Augusti nostri filio – Leuga VIIII pour le second. Il y a une différence sur le nombre de « puissances tribunitaires », ce qui modifie la date de l’inscription, mais sans importance ici, la différence étant au plus d’un an, et il y a une différence de temps, l’une étant à l’ablatif et l’autre au datif. Ces différences montrent la difficulté de lecture du texte pour les profanes.

73 – J. Verrier, La Bolène, Groupe de recherches Archéologiques de la Loire, Saint-Etienne, 1998, p. 110.

74 – Abbé Villebonnet, Recherches sur Moingt, ms. ronéoté, Diana, p. 13.

75 – Arthur David, L.-P. Gras, secrétaire archiviste de la Diana, Paris, 1888, p. 196 ; A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, Supplément, lettre à M. Guillien, 1859, p. 6 ; etc.

76 – A. Barban, note dans le Mémorial de la Loire, du 11 décembre 1858.

77 – A. Bernard, note dans le Journal de Montbrison, du 1er décembre 1859.

78 – Arthur David, L.-P. Gras, secrétaire archiviste de la Diana, Paris, 1888, p. 196.

79 – A. Barban, Notice sur les colonnes itinéraires romaines de Moind et de Feurs, Saint-Etienne, 1859, p. 4, n. 1.

80 – L.-P. Gras « Chemins antiques dans l’arrondissement de Montbrison », Revue forézienne, t. I, 1867, p. 33-35. Notons que l’auteur de l’article sur Moingt, dans La carte archéologique de la France, Loire, p. 142, indique également que cette borne a certainement été trouvée en place.

81 – D’après V. Durand, Gras hésitait sur la direction véritable de la Bolène au delà de Vizelles, commune de Magneux-Hauterive. Mais il n’hésite pas lui même à la prolonger jusqu’à Feurs. Toutefois il reconnaît que les textes, sur lesquels il s’appuit, indiquent que la Bolène allait à Cleppé. V. Durand, « aquae Segetae et la voie Bolène en Forez », Mémoires et documents sur le Forez, Saint-Etienne, 1875, t. 2 p. 128.

81 bis – Une note sur fiche, classée actuellement dans le fonds des fichiers anciens, des Archives de la Diana, indique d’après le terrier Dupuy du chapitre de N.-D. de Montbrison, établi de 1683 à 1693, « un chemin tendant des fossés du château de Moingt, ou à la pierre de Moingt, ou au Bruchet ». Le terrier cité n’étant ni aux A.-D. de la Loire, ni à la Diana, on n’a pas pu vérifier cette note. Si, comme il est probable, cette « Pierre de Moingt » est la borne qui nous intéresse ici, elle était connu au XVIIe siècle, mais non identifié comme milliaire, puisque de La Mure n’en parle pas. Elle se trouvait à l’est de Moingt, et sans doutepas très loin de ce bourg. En effet, si elle avait été au Bruchet, au Poulaillier, ou à Chézieu elle n’aurait pas été appelé « pierre de Moingt », mais aurait pris le nom du hameau concerné. Par ailleurs la Carte Archéologique de la Gaule – Loire, Paris 1997, à Précieux, p. 158, d’après un dossier scientifique manuscrit anonyme du Service régional d’Archéologie Rhône-Alpes, de Lyon, non daté mais postérieur à 1993, puisqu’il fait mention d’une découverte de cette année là, dans la même commune, indique que « au Poulaillier, une borne milliaire, trouvée près de la voie romaine de Feurs à Rodez (voie Bolène), se trouve dans le mur d’une maison ». Si cette indication est vraie, et ne résulte pas d’une confusion avec la milliaire de Moingt, celle-ci perdrait beaucoup quant à la crédibilité de son origine au même endroit.

82 – L.-P. Gras « Chemins antiques dans l’arrondissement de Montbrison », Revue forézienne, t. I, 1867, p. 32.

83 – J. Verrier, La Bolène, Groupe de recherches Archéologiques de la Loire, Saint-Etienne, 1998, p. 47 et p. 61 donne un tracé schématique de la voie Bolène de Treve-Paillet à Chezieux, et de Cheyzieux (sic) à Marguerie-Chantagret, sur lesquels Moingt ne figure pas, car la voie passe trop loin.

84 – Découvertes en 1600. La Mure a donné une transcription de leurs inscriptions qui a été rectifiée au XIXe siècle. L’abbé Roux, recherches etc., p. 91 dit qu’elles n’ont jamais été misent en place. H. Ramet et G. et G. Guichard, Feurs, Saint-Etienne, s.d., p. 80, n. 1, sont du même avis, de même que A. Broutin, Histoire de la ville de Feurs, Saint-Etienne 1867, p. 47. Le fait que ces colonnes n’aient pas été mises en place interdit de penser que la différence de gravure constatée sur la borne de Moind, résulte du travail d’un graveur sur place, alors que tout le reste de l’inscription aurait été gravé préalablement par des ouvriers qui auraient moins accentué leur travil.

85 – J. Renaud, « Moingt Aquae Segetae « le Vichy des Segusiaves » », Centre d’Etudes Foréziennes, le passé des Villes du Forez, Saint-Etienne, 1970, p. 63. Abbé Villebonnet : op. cit. p. 13.

86 – Cette découverte a été faite en 1883 dans le clos Barnaud, lors de fouilles dirigées par M. T. Rochigneux, Bulletin de la Diana, t. 2, 1883, p. 64. Egalement T. Rochigneux, « Fouilles de Moind », Congrès Archéologique de France, Paris et Caen, 1886, p. 123.

87 – A. Holder, Alicelstischer Sprachshatz, Leipzig, II, 1904, col. 1441. Le Corpus Inscriptionum Latinarum, Berlin 1899, XIII, 1) part. n° 1630, se contente d’indiquer l’inscription, sans ajout.

88 – Le nom de Diana, figure comme lieu dit dans le terrier de l’Hôtel-Dieu de Montbrison, renouvelé en 1493 par les notaires Zacharie, Bardet, et Pierre Bouchard, folio 136, verso (Arch. Diana, 32 H 006). Ce lieu-dit s’appelle aujourd’hui Rigaud. Cela résulte 1° du testament de Michel Giraud, (Arch. du Rhône, 4G75, f° 240) qui le 6 mars 1502 lègue une vigne « in territorio de Bretoignes, alias en la Diana… » et 2° de l’indication fournie par J. Dufour, Dictionnaire topographique du Forez, Mâcon 1946, col. 106 : « Bretaignes non disparu d’un vignoble important, Commune de Moingt… Vigne située… au territoire appelé de Rigaud ou de Bretaignes, 1557, (terr. Paparin, f° 97 v°, précisons que la référence de ce terrier est : Arch. Diana, 1E 1-245) ». L.-P. Gras supposait que ce nom de Diana pouvait avoir un rapport avec quelque ruine antique (Notes sur quelques blason de la Diana, Lyon, 1866, p. 7).

89 – La déesse Briso, serait à l’origine du nom de Montbrison, si l’on en croit J.-M. de la Mure, Histoire universelle civile et Ecclésiastique du pays de Forez, Lyon, 1674, p. 45-47.

90 – L’inscription trouvée dans le pavé de l’église de Bussy-Albieu, et déposée à la Diana, mentionne sur un même document la déesse Segeta, et les eaux de la déesse Dunisia. Bulletin de la Diana, 1879, t. 1, p. 157-164. Extrêmement mutilée cette inscription n’a pas pu être restituée.

91 – V. Durand reconnaît en effet qu’on ne peut affirmer que ce texte contenait le nom Aquis Segetae. Mediolanum et Aquae Segetae, réponse au mémoire de M. le baron de Rostaing, Congrès archéologique de France, LIIe session, Paris et Caen, 1886, p. 177.

92 – Dans une note de 1962 p. 4 du liminaire de son étude ronéotée sur Moingt, l’abbé Villebonnet écrit : Sous ma plume, on lira toujours AQUIS SEGETAE, en conformité avec la TABLE DE PEUTINGER et surout avec la TABLETTE DE STE EUGENIE qui est un document lapidaire de l’époque romaine, la Table écrivant défectueusement « SEGETE ». Cette tablette n’est mentionnée dans aucun compte rendu de fouilles. Elle est inconnue des auteurs de la Carte Archéologique de la Gaule, Loire, Paris, 1997. elle ne figure dans aucun corpus d’inscriptions latines, ce n’est que la restitution d’Holder mentionnée plus haut dans la note 87. Comme plus loin l’abbé Vilbonnet dit : La découverte signalée par J.-E. DUFOUR, de l’inscription mutilée, restituée par HOLDER et qui porte (AQUI(S) SEGETAE), (ruines de Ste EUGENIE : Thermes) et probablement sa réplique, quoi qu’incomplète (AQUI…) trouvée dans le clos BERNAUD (Source et Etablissement), on voit qu’il a fait deux inscriptions d’une seule et même trouvaille.

93 – Bulletin de la Diana, t. 2, 1884, p. 85-88. Du surnom Priscus on a voulu faire le nom d’origine de Précieux (G. Gardes, Grande Encyclopédie du Forez, Montbrison et sa région, Roanne, 1985, p. 146), cela est possible mais non prouvé. Le surnom de Priscus étant assez répandu, ayant le sens d’Aîné, d’Ancien. Toutefois il peut s’agir du nom gaulois que le flamine aurait gardé en cognonem, comme le Caius Valerius Caburius, mentionné par Fustel de Coulanges, La Gaule romaine, Paris, 1891, p. 105.

94 – Le flamine Augustal était un des premiers personnages de la Cité (A. Bernard, Le temple d’Auguste, Lyon 1863, p. 83). Fustel de Coulanges, La Gaule romaine, Paris, 1891, p. 184 écrit : « Chacune des cités gauloises avait en outre chez elle un temple de l’empereur ; le prêtre de ce culte, qui portait le titre de flamine d’Auguste, était élu par la cité, et parmi ses premiers citoyens « .

95 – Les inscriptions trouvées à Feurs l’une (A. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, Paris et Lyon, p. 19) concernant Sextus Iullus Lucano, duumvir, ce dernier, d’après l’inscription, faisant partie d’une famille ayant donné des prêtres à l’autel d’Auguste à Lyon, tous deux d’une famille Jullius, confirment la prééminence de cette famille à Feurs et à Moind. Bien que, comme le dit, à propos de la vaisselle trouvée à St-Sixte, V. Durand (Bulletin de la Diana, t. 2, 1884, p. 414) « Le gentilice Julius a été si répandu dans l’empire romain, qu’il convient d’être sobre en hypothèses « .

96 – T. Rochigneux, « découvertes archéologiques à Moind », Bulletin de la Diana, t. 3, 1886, p. 313.

97 – P. Corneille, Sertorius, Acte III, scène 1, 188ème vers : Rome n’est plus dns Rome elle est toute où je suis. (Oeuvres de P. Corneille, Paris 1825, t. 7, p. 430).

98 – Il n’y avait qu’un flamine d’Auguste par Cité, C. Jullian, Histoire de la Gaule, Hachette, 1920, t. IV, P. 343-349 ; B. Rémy, « L’administration et la religion des Ségusiaves d’après les inscriptions, Le passé des villes du Forez, t. 2, centre d’Etudes Foréziennes, Saint-Etienne, 1970, p. 126.

99 – E. Desjardins, Géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris, 1869, Introduction, p. XXIII-XXIV.

100 – E. Desjardins, Géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris, 1869, p. LXIII, dit : « l’extention donnée au portus situé à l’estuaire du canal de Marius ne doit remonter guère qu’au IVe siècle ».

101 – E. Desjardins, Géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris, 1869, Introduction, p. XXVI; M. d’Avezac, « Mémoire sur Ethicus et sur les ouvrages cosmographiques intitulés de ce nom » Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Mémoires présentés par divers savants, t. 2, Paris, 1852, p. 430.

102 – E. Fournial, Les villes de l’économie d’échange en Forez, aux XIIIème et XIVème siècles, Paris 1967, pour Feurs p. 18, pour Moingt, p. 21 ; R. Périchon, Feurs, Forum Segusiavorum, Saint-Etienne, 1971, p. 43-44.

103 – Iguerande, Bulletin de la Diana, t. 2, p. 383-384 ; Lay, Tricou, Inventaire du trésor de Lay, Lyon, 1949 ; Chalain d’Uzore, Bulletin de la Diana, t. 5, p; 79-81 ; Boisset les Montrond, Revue Forézienne, t. 1 1867, p. 275-280 ; Moingt, Bulletin de la Diana, t. 4, p. 205 ; St Sixte, Bulletin de la Diana, t. 2, p. 408-416. Voir aussi le Forez Pittoresque et Monumental, Lyon, 1889, p. 412-424 ; et R. Billard, Trésors et trouvailles de monnaies romaines en Forez, Mémoires pour la Maîtrise d’histoire, 1971, Université de Saint-Etienne, etc.

104 – A. Baud, Parvis de l’église Saint-Julien d’Antioche – Moingt (loire), Rapport de fouille, Lyon, 1990, mentionne, suivant la carte archéologique de France, Loire, p. 143 :  » à 1,50 m de profondeur par rapport au sueil de l’église, on observe une série de dalles de pierre, alignées. Il s’agit peut-être d’un niveau romain. Il est surmonté d’une épaisse couche de cendres et de matériaux brûlés. » Ces fouilles confirment une tradition locale rapportée dans le Bulletin de la Diana, t. 2, 1884, p. 224, concernant le site de Chaysieu.

105 – R. Périchon, « Apropos de Moingt », Bulletin de la Diana, t. 58, 1999, p. 58.

106 – « La peste ravageait toujours la capitale et les provinces, et en certains temps elle devint si violente, qu’elle emportait cinq mille personnes par jour à Rome. » J.-F. Rolland, Histoire des Empereurs romains depuis Auguste jusqu’à Constance Chlore, père de Constantin, extraite de Crévier, Lyon, 1826, t. 5, p. 166-167, et F. Gazeau, Histoire romaine (abrégée) Paris, 1877, p. 228 : « Gallien, fils de Valérien, se livrait au luxe et aux plaisirs…, tandis qu’une peste horrible, dite de 15 ans (250-265), désolait les provinces et faisait 5000 vistimes par jour dans la ville de Rome… ».

107 – V. Durand, Mediolanum et Aquae Segetae, réponse au mémoire de M. le baron de Rostaing, Congrès archéologique de France, LIIe session, Paris et Caen, 1886, p. 178, n. 1.

108 – Les « Aquae Calidae », ont également perdu leur nom au profit de Vicianus, pour donner Vichy, J. Renaud, Moingt Aquae Segetae « le Vichy des Segusiaves », Centre d’Etudes Foréziennes, le passé des Villes du Forez, 1970, p; 61.

109 – J. Verrier, La Bolène, Groupe de recherches Archéologiques de la Loire, Saint-Etienne, 1998.

110 – J. Verrier, La Bolène, Groupe de recherches Archéologiques de la Loire, Saint-Etienne, 1998, p. 115.

11 – E. Desjardins, Géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, Paris, 1869, p. 480, planche, segment 1.

112 – « La table de Peutinger », Gaule, Bulletin de la Société d’histoire d’Archéologie et de tradition gauloises, Paris, 1965, p. 106.

113 – E. Desjardins, Géographie de la Gaule d’après la table de Peutinger, PAris, 1869, p. 302-303.

114 – L’itinéraire suivi part de Lugdunum et la carte porte clairement qu’à partir de cette ville, les distances sont inscrtes en lieues. Par ailleurs J. Dassié, « La grande lieue gauloise », Archéologia, n) 343, mars 1998, p.40-43, semble bien montrer que les distances indiquées, sur la table de Peutinger, pour l’itinéraire de Burdigalia (Bordeaux) à Augustodunum (Autun) en passant par Mediolanum Santonem (Saintes) sont en lieues et non en miles. Et à Bordeaux on est bien en Aquitaine.

115 – C’est aussi la conclusion de M. Aymard, Annales de la Société académique du Puy, t. 27, 1864, p. 25.

116 – Congrès scientifique de France en 1855, 1856, t. 1, p. 630; De même en Gévaudan la voie Bolène est plus au sud que l’itinéraire de la table de Peutinger, J. Michou, « La voie romaine et la Boulaine », Revue du Gévaudan des Causses et des Cévennes, année 1961, Mende, 1962, p. 70-71. Voir aussi Annales de la Société académique du Puy, 1854, t. 18, séance du 2 décembre 1853, p. 321.

117 – C’est l’opinion de la commission de la topographie des Gaules.

118 – M.-C. Guiges, Les voies antiques du Lyonnais, déterminées par les hôpitaux du Moyen-âge, Lyon, s.d., p. 58-64.

119 – Ancien Forez, t. 4, août 1885, p. 179.

120 – V. Durand, « lettre à propos de Mediolano et Aquis Segete de la table de Peutinger », Ancien Forez, t. 4, août 1885, p. 302-306.

121 – M.-C. Guigues, Les voies antiques du Lyonnais, déterminées par les hôpitaux du Moyen-âge, Lyon, s.d., p. 58-64.

122 – V. Durand, « lettre à propos de Mediolano et Aquis Segete de la table de Peutinger », Ancien Forez, t. 4, novembre 1885, p. 304.

123 – C’est le seul point qui empêchait V. Durand d’admettre l’hypothèse de de Rostaing et de Guiges. Il le dit lui-même: « Mediolanum et Aquae Segetae, réponse au mémoire de M. le baron de Rostaing », Congrès archéologique de France, LIIe session, Paris et Caen, 1886, p. 178-179.

124 – Noëlas, « de l’emplacement des villes romaines Mediolanum, Forum Segusiavorum, Aquae Segetae, Icidmagus, Ariolica, Voroglum, et subsidiairement Sitilla et Pocrinium », Congrès Archéologique de France, LIIème session, p. 192-196, justifie cette région comme région de marchés et de foires. Ajoutons que dans le nom même de « Symporien », on pourrait trouver le rappel d’un « sen » = ancien et « foris » = foire ; Pomeys est évidemment à rapprocher de Poemarius, dans le sens de magasin de fruits.

125 – « Mago », veut dire marché. Quant au rapprochement à faire entre « is » et maison, voir N. Gardon, Mon Pilat, Sury-le-Comtal, 1993, p. 67-69.

126 – A une certaine période l’Anse a séparée les « vellaves », d’avec les « ségusiaves » comme une autre rivière appelée aussi Anse, et qui se jette dans l’Allier à Monistrol d’Allier, a séparé les mêmes « Vellaves » des « Gabales ».

127 – Le fait que la « voie Bolène, traverse l’Andrable en un lieu appelé Eygarande, indique qu’il y eut là une frontière, à une époque indéterminée, sans doute pré-gauloise.

128 – Journal de Montbrison, du 14 décembre 1844. M. de Boissieu, « Compte rendu de l’excursion archéologique de la Diana à Saint-Galmier », Bulletin de la Diana, t. 12, 1901, p. 157-159 et 304-315.

129 – Abbé Greppo – Etudes archéologiques sur les eaux thermales ou minérales de la Gaule à l’époque romaine, Paris, 1846, p. 82.

130 – Carte archéologique de la France, Loire, Paris, 1997, p. 222.

131 – Hypothèse envisagée un instant par A. Bernard : Description du pays des Segusiaves, pour servir d’introduction à l’histoire du Lyonnais, 1858, p. 112.

132 – Hypothèse évoquée par A. Chaverondier, Inventaire des titres du comté de Forez fait en 1532 lors de la réunion de de comté à la couronne de France, par Jacques Luillier,… publié par Aug. Chaverondier, Roanne, 1860, Appendice, p. 536-540, n. 1. Ainsi que par d’Assier de Valenches, « Quelques mots sur le Forez », Congrès scientifique de France, 29ème session tenue à Saint-Etienne, Paris et Saint-Etienne, 1862, p. 207.

133 – Un famille Jullius. On doit cependant rappeler que le gentilice Jullius est très répandu. Toutes les inscriptions trouvées en Forez, et mentionnant un personnage de ce nom, n’indiquent pas forcément une seule est unique amille, voir note n° 95 ci-dessus.

134 – Le comte de Forez Guillaume III a épousé une dame du nom d’Ascuraa. Le nom est contesté mais le mariage est sûr. Il en eut une fille qui épousa Guillaume de Baffie, l’ancien. Guillaume III répudia Ascuraa. Plus tard le petit fils de celle-ci Guillaume de Baffie, le jeune, revendiqua le comté de Forez. Il fallu un arbitrage du roi de France saint-Louis. Celui-ci accorda à Guillaume de Baffie, des biens patrimoniaux du comte de Forez qui étaient des propres d’Ascuraa. Parmi eux Précieux, que l’on a parfois rapproché de ce Julius surnommé Priscus, flamine augustal de Moingt, et Jullieux, qui est le domaine d’un Jullius. Coïncidences qui peuvent laisser supposer qu’Ascuraa pouvait représenter une famille influente (héritière des Jullius ?), et dans le mariage de Guillaume III et d’Ascuraa, des considérations politiques. Quelques années plus tard, le pouvoir du comte mieux assuré, ces considérations ne seraient-elles pas devenues caduques, d’où la répudiation ?

135 – A. Bernard, Description du pays de Ségusiaves, Paris et Lyon, 1858, p. 86-87. J. Renaud, « le théatre mixte d’Aquae Segetae (Moingt) » Bulletin de la Diana, t. 36, 1960, p. 297.

136 – Sans doute érigée jadis par les Jullius, dont elle porte le nom. Le fait qu’il s’agisse de saint Julien d’Antioche, alias saint Julien l’hospitalier et non de saint julien de Brioude, beaucoup plus connu localement, est une indication intéressante.

137 – Chartes du Forez, n) 791, n. 10, p. 3.

138 – Du temps de l’indépendance des Ségusiaves, comme les autres peuples de la Gaule avaient un lieu où « la vie de la cité se concentrait aux jours solennels des pèlerinages, des marchés, des assemblées » C. Jullian, Histoire de la Gaule, Paris, 1908, p. 61. Sur les réunions judiciaires après la conquête romaine, en particulier les « mallus » voir R. Moncho, « A propos du « mallus » de la centaine en Provence », Provence historique, t. 14, Marseille, 1963, p. 119-126. Sur le convenntus ou assemblée générale du peuple au VIIème siècle, voir Fustel de Coulanges, La monarchie franque, Paris 1891, p. 598-648.

139 – Abbé Villebonnet, op. cit., p. 49.

140 – L’église Saint-Julien, de Moingt « appartenait d’antiquité » au comte de Forez en 1906 lorsqu’il la donne à l’évèque de Lyon, Chartes du Forez, n° 1.

141 – Abbé F. Renon, Chronique de Notre-Dame d’Esperance de Montbrison, Roanne, 1847, p. 4-8.

142 – R. Chevalier, Les voies romaines, Paris, 1997, p. 67.

143 – Pour le rapprochement à faire entre « Chan », « Chante » « Champ » etc. avec une grosse pierre, une borne, voir N. Gardon, « Le roi Dagobert chantait« , s. 1. (Paris), 1984.

144 – Sur la carte dressée par M. R. Faure, Bulletin de la Diana, 1994, p. 72, ce tronçon est le prolongement au sud de Moingt, de la voie n° 7, Moingt-Roanne.

145 – V. Durand, « découvertes d’antiquités romaines au Couréa, commune de Saint-Etienne-le-Molard » Bulletin de la Diana, t. 4, 1888, p. 318-320.

146 – L’inscription Aqui a été trouvée en 1883. elle était bien connue de V. Durand lorsqu’il a formulé ce souhait, mais elle ne prouve rien, répétons le. D’après certains « une inscription de Moingt mentionne Segeta« . Cela est possible, Segeta est bien mentionnée dans des inscriptions trouvées à Feurs ou à Bussy, mais cette inscription de Moingt ne figure pas dans les documents que nous avons pu consulter. Marie-Odile Lovendhomme, dans La carte archéologique de la Loire, Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, ne la mentionne pas, elle indique cependant des fragments d’inscriptions ne comportant qu’une ou deux lettres seulement.

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