BD, Tome LIX, Résistance en région Rhône-Alpes. Après avoir été constituée par Jean Moulin, l’armée secrète est décapitée : 1er, 3, 10 février 1943, pages 253 à 270, La Diana, 2000.

 

RÉSISTANCE EN RÉGION RHONE-ALPES (R.1)

APRÈS AVOIR ÉTÉ CONSTITUÉE PAR JEAN MOULIN, L’ARMÉE SECRÈTE EST DÉCAPITÉE : 1er, 3, 10 FÉVRIER 1943

Communication de Mlle Thérèse-Anne VIDIANI

«Le présent inépuisable » (1) des commencements de l’Armée secrète dans le département de la Loire nous parait, sinon méconnu, dumoins passé sous silence (2) ou fortement simplifié par beaucoup d’historiens. Nous souhaitons donc pouvoir rendre leur véritable place à quelques précurseurs de la Résistance, à l’origine véritable de l’Armée Secrète de la Loire, à ces pionniers qui, pour n’avoir point duré, ont néanmoins été la première pierre de l’édifice à venir.

Pour ce faire, nous nous appuyons sur les témoignages – nombreux, concordants et abondamment documentés – de survivants et de résistants, de chercheurs et d’historiens. Ces livres et ces publications (cf. bibliographie) constituent un véritable contenu d’archives de cette période et, particulièrement, de la formation et des premiers mois de l’Armée Secrète, sous l’égide de Jean Moulin, en région Rhône-Alpes (R.1.).

Le général Delestraint est nommé à la tête de l’Armée Secrète de la France par le général de Gaulle (lettre du 22 octobre 1942). Au niveau de la région R.1, le capitaine Billon organise alors les directions départementales de l’A.S. et charge, dès novembre 1942, le lieutenant Vidiani du commandement de l’Armée Secrète de la Loire, le commandant Salvatelli étant, pour sa part, en Haute-Loire. «Un certain nombre d’officiers, parmi les plus décidés, ont donc été amenés à rejoindre l’A.S. qui avait sur l’O.R.A. une antériorité de quelques mois.. (3) , écrit le colonel A. de Danville.

Nous pouvons, aujourd’hui, retrouver la trace de l’essentiel de ces faits dans les archives officielles (municipales, départementales et nationales) : en effet, malgré les caractéristiques de la clandestinité de l’action, malgré l’impératif du secret, il existe un certain nombre de documents où ces faits sont consignés. Le plus souvent, ces documents ne sont accessibles que sur dérogation des Archives nationales. En outre, des informations complémentaires, irremplaçables, nous sont apportées par les archives privées.

1. Présentation générale de ces événements

Nous citerons en premier les auteurs qui parlent de ces précurseurs de l’Armée Secrète en R.1 : Alfred Salvatelli (1959), Philippe Aziz (1976), Monique Luirard (1978, 1980), René Gentgen (1988, 1993, 1996), Gérard Chauvy (1991, 1997, 1999), François-Yves Guillin (1992, 1995), etc… tous rapportent l’engagement, au risque de leur vie, de ces résistants disparus, apparemment peu pris en considération puisque la mort les a fait taire.

Grâce à ces nombreux témoignages, et grâce aux documents d’archives, nous pouvons affirmer que, dans les départements du Rhône, de la Loire et de la Haute-Loire, se succèdent, indiscutablement, «au début de février 1943» (1), de façon rapprochée et implacable, trois arrestations importantes et particulièrement meurtrières.

Parmi ces auteurs, G. Chauvy, dans son Histoire secrète de l’Occupation (1991), et F.Y. Guillin, dans sa thèse de doctorat sur le général Delestraint (1992), font clairement apparaître que ces arrestations, à Lyon, à Saint-Etienne et au Puy-en-Velay, semblent liées à la même préoccupation de la Gestapo : décapiter l’Armée secrète de R.1 de ses principaux chefs, le capitaine Billon (R.1), le lieutenant Vidiani (Loire) et le commandant Salvatelli (Haute-Loire).

De plus, il est intéressant de constater que les arrestations de ces trois chefs de l’A.S. sont mentionnées dans le premier rapport de Kaltenbrunner sur l’Armée Secrète (du 27 mai 1943). En effet, Kaltenbrunner indique, dans un bref compte rendu des premiers mois de l’A.S. en R.1, « l’arrestation de dix-huit autres membres de l’Armée Secrète » (sans les nommer), «au début de février 1943 » (2). Ce qui apparaît en exacte correspondance, en nombre, en date et en lieux, avec l’ensemble des événements tragiques que nous présentons. Ce rapport est publié, in extenso, par G. Chauvy (1991). Il précède le deuxième rapport de Kaltenbrunner (du 29 juin 1943) qui relate l’arrestation de Jean Moulin, plus tardive.

Nous citerons également les auteurs qui parlent de la dernière étape, pour trois de ces résistants, après leur emprisonnement à Montluc, puis à Fresnes / André Ragot (1948), Léon Boutbien (1955), Aimé Spitz (1970), Henri Allainmat (1974), François Marcoux (1977), Roger Linet, Roger Leroy et Max Nevers (1991), Essor (1998), Eugène Marlot (1999), etc., tous rapportent l’arrivée, en trois convois (9, 12 et 15 juillet 1943), enchaînés par deux, des premiers déportés Natch und Nebel (N.N., Nuit et Brouillard) français au camp d’extermination nazi de Natzweiler-Struthof – camp de catégorie 3, en Alsace annexée de fait au IIIe Reich.

Parmi ces auteurs, H. Allainmat et R. Linet (R. Leroy, M. Nevers) rapportent, nommément, la mort – un crime, disent-ils – de Gaëtan Vidiani. Arrêtés en même temps, à Saint-Etienne, Denis Paret et Antoine Rambeaud meurent aussi dans ce camp (3). Le Struthof ayant été évacué sur le camp de Dachau (septembre 1944), Gaston Quitaud mourra quelques mois après, lors du rapatriement des déportés (4). Roger Laporte sera le seul à revenir vivant.

Sans prétendre que son oeuvre était à peine commencée et, surtout, à cette époque, pour des rivalités d’ordre politique peut-être peu avouables, on a voulu, dans la Loire réduire au silence l’importance réelle, au sein de la Résistance, du lieutenant Gaëtan Vidiani qui avait bel et bien reçu la mission de son chef régional, le capitaine Billon, en novembre 1942, d’organiser, concrètement, l’Armée Secrète dans le département de la Loire.

Pour faire pièce aux nombreuses falsifications, « oublis », « omissions », contrevérités ou « coquilles » en tous genres dont l’accumulation ne peut pas relever d’une simple erreur de témoignage, et dont le coté opportuniste et manoeuvrier nous paraît souvent évident, nous avons donc dû, de notre côté, faire appel à de nombreux autres témoignages, non moins solides, sur cette période particulièrement trouble se prêtant facilement à des manoeuvres dilatoires. Ces témoignages invalident, dans les faits, une partie très conséquente de ce que d’aucuns veulent nous présenter comme vérités à croire. Quand la vérité est autre, il est normal de la dire et de la faire savoir, fût-ce au prix de réveils douloureux pour certains.

Quatre moments significatifs, que nous présentons maintenant, se dégageant de notre travail.

2. Réunion exécutive de l’Armée Secrète de la Loire : 3 février 1943, Saint-Etienne.

La date de la réunion exécutive de l’Armée Secrète de la Loire n’a pas été choisie par hasard. Le capitaine Billon (Moreau) a préféré attendre la création officielle du Comité directeur des mouvements Unis de la Résistance (désormais les M.U.R.) à Lyon, le mardi 26 janvier 1943 (cf. § 4). Ce sera la semaine suivante , le mercredi 3 février 1943, à 20 heures 30.

La réunion secrète est prévue, initialement, chez A. Rambeaud, à Saint-Etienne. Il habite au 53, rue Nationale (Rue de la République). Mais il se sent suivi depuis plusieurs semaines (1). Le lieu de la réunion est donc changé, par prudence, peu de temps auparavant. Finalement, elle va se tenir loin du centre ville, au 31, rue Basse-des-Rives, chez D. Paret.

Ce mercredi 3 février 1943, pour les neufs personnes présentes, rue Basse-des-Rives, la raison d’être de la réunion est de réaliser, à tout prix, le renforcement de l’Armée Secrète de la Loire. Sont convoqués « Les représentants des principaux mouvements » de Résistance du département : Combat, Franc-Tireur et 93 (Le mouvement Libération étant alors fort peu représenté dans la Loire).

Sont présents :

– Le capitaine Billon (Buisson, Mercier, Moreau) chef régional de l’A.S. (R.1),

– Le lieutenant Lavergne (Beaugé), responsable régional des Maquis (R.1),

– Le lieutenant Vidiani, chef départemental de l’A.S. Loire (depuis novembre 1942),

D. Paret, responsable départemental de Combat (depuis novembre 1942),

– G. Quitaud, responsable départemental de Franc-Tireur (depuis octobre 194),

– R. Laporte, responsable de l’A.S., pour la ville de Saint-Etienne et membre du comité de direction de 93,

-A. Rambeaud, membre de Franc-Tireur, et membre du comité de direction de 93,

– P. Taffin, l’un «des noms nouveaux [… ] apparus au seul titre de Franc-Tireur ». Est-ce à ce titre qu’il est présent à la réunion ?

A la demande du capitaine Billon (avril ou mai 1942), P. Desgranges avait accepté, pour le compte de l’A.S. de Combat – et non pas de l’Armée Secrète de Jean Moulin -, de regrouper « les équipes éparses qui se sont formées ça et là » (4) « mais à titre temporaire, dans l’attente de l’arrivée d’un cadre à la vocation militaire affirmée.» (5). Mais, ce soir, chez les Paret, P. Desgranges, cependant convoqué à la réunion, ne fait pas partie des neufs personnes présentes. Il est absent. Alors qu’il devrait-être là – Vidiani l’ayant gardé comme adjoint – il est resté « à son domicile », 26 rue Nationale.

A la demande de D. Paret, responsable départemental de Combat, pour que toutes les tendances soient effectivement rassemblées, un représentant du parti communiste a également été convoqué. Les M.U.R., en effet, sont l’émanation de «la résistance non communiste du sud de la Loire » (6) (Le Front national n’en fait pas partie), «l’Armée Secrète [étant] l’aile militaire de la Résistance intérieure non communiste» (7).

Quel pourrait être ce «responsable communiste », suffisamment important pour être convoqué à la réunion secrète de 3 février 1943 ? .. Il est attendu (Il ne s’est pas excusé). Il est également absent (?). A ce sujet, dans la lettre qu’il nous a adressée personnellement (Juillet 1978), R. Laporte écrit : « Chose qui m’étonnait : convoqué à notre réunion, le responsable communiste ne s’était ni présenté ni excusé. Et combien il avait eu raison (8) ».

Le colonel R. Gentgen, acteur et témoin de la Résistance dans la Loire, indique, dans ses livres (cf. Bibliographie) de façon très précise, les résistants, qui sont effectivement présents à la réunion, les trois personnes qui se sont désistées et les deux absents. Nous connaissons ainsi non seulement les noms, ou les pseudonymes, de ces résistants, mais aussi le niveau de responsabilité de chacun dans la Résistance. Seul « le respon-sable communiste » semble être resté anonyme, officiellement tout au moins. Apparemment, il ne semble pas davantage connu de R. Laporte et il ne sera pas arrêté. Ce n’est donc peut-être pas un stéphanois. Viendrait-il, lui aussi, de Lyon ?…

Treize résistants, au total, ont été convoqués à la réunion. Parmi eux, trois Stéphanois ont prévenu qu’ils ne viendraient pas et se sont dûment excusés : J. Pralong, un membre de Combat parce qu’il a « un délibéré au Conseil de prud’hommes» (9). P. Pasqualini qui, fin janvier, a dû «se présenter à la police stéphanoise» et a été «relâché» (10), et V. Maurice la fondatrice du groupe 93.

Compte tenu, d’une part, de ces trois désistements (dûment excusés) et, d’autre part, de ces deux absences (non justifiées), c’est donc un groupe de huit résistants (D. Paret inclus) que Madame Denis Paret reçoit chez elle. La neuvième personne présente ce soir, est très vraisemblablement Louise Paret (ceci est confirmé par les rapports de police (11)) et non P. Desgranges qui est absent.

3. Et pendant ce temps-là…

Et pendant ce temps là, il y grande affluence à la permanence du groupe « Collaboration » : « A Saint-Etienne, selon M. Luirard, le local de l’organisation [est] inauguré officiellement, le 3 février 1943, au cours d’une conférence qui rassemble environ 650 personnes (1)».

A cette date, à Saint-Etienne, « On constate que le vivier dans lequel recrute la Résistance est extrêmement étroit » (2). Encore « plus pessimiste, Edouard Perroy critiqu[e] durement l’attitude et les réactions de la population stéphanoise telles qu’elles lui apparaiss[ent] en 1943 : […] “Résistants, réfractaires et maquisards sont regardés avec suspicion, on a peur des représailles des Allemands et de la police s’ils intensifient leur action” .. (3). A la vérité, il règne « une atmosphère hostile à la Résistance »(4) confirme M. Luirard.

Tapi dans l’ombre, le S.S. Hauptsturmführer Hugo Gessler (5), chef de la Sicherheitspolizei et du S.D. à Vichy, veille.. Rassemblés dans plusieurs véhicules, ses hommes attendent d’intervenir (6)… La première phase de son plan vient d’être exécutée, le 1er février à Lyon. Ce soir, à Saint-Etienne, tout est prêt pour le bon déroulement de son deuxième objectif.

Les services de contre-espionnage sont camouflés sous la raison sociale d’une entreprise générale de Travaux ruraux. A Saint-Etienne, ils comptent 700 agents. A Vichy ils suivent, avec la plus grande attention, les actions menées par le chef de la Gestapo et réussissent, en janvier 1943 (?), à installer un micro dans le bureau même de Gessler (7). mais la protection des officiers résistants gaullistes entre-t-elle dans le domaine de compétences des Travaux ruraux ?…

Au niveau de la Résistance, le service national de renseignements est installé à Lyon. Il comprend une branche sécurité. «Le même dispositif s’applique aux régions et aux départements. Le S.R. national centralise, bien entendu toutes les informations d’importance» (8), note A. Vistel. « Aucune arrestation de militant ne devait échapper à la vigilance. Le S.R. en était informé [..]. Sur le champ, on déclenchait l’alerte dans tous les services, on reconstituait la chaîne des rendez-vous et l’on dépêchait des agents dans toutes les directions afin de prévenir d’urgence, et coûte que coûte, tous les intéressés »(9), ajoute l’auteur.. En tous cas, ce dispositif ne semble pas avoir pu jouer, ni à Saint-Etienne, ni au Puy-en-Velay.

4. En dix jours, Gessler arrête les trois principaux chefs de l’Armée Secrète en R. 1.

Hiver terrible pour la Résistance. On ne parle pas de débarquement, encore moins de libération. « C’est encore la nuit. La victoire est toujours lointaine» (1).

Pour décapiter l’Armée Secrète, le S.S. Hauptsturmfürher Gessler, chef de la Sipo et du S.D. à Vichy, grâce à des dénonciations diverses et à des recoupements, a soigneusement mis au point les opérations. Les trois arrestations programmées vont être, chacune de leur côté, rigoureusement orchestrées et vont aboutir, à Lyon, à Saint-Etienne et au Puy, à la capture des trois principaux chefs de l’A.S. en R.1.

Les Allemands savaient ce qu’ils faisaient en s’attaquant sans relâche aux têtes de la Résistance : On n’improvise pas en quelques semaines une organisation de commandement valable », écrit le colonel A. de Dainville. « Ces arrestations, ajoute-t-il, sont rarement isolées, elles atteignent, en général, plus ou moins totalement, les états majors »(2).

En dix jours, comme le signale la plupart des auteurs que nous citons (cf. § 1), Gessler va anéantir l’ossature de l’Armée Secrète dans notre région. Pour ces trois missions, il vient spécialement de Vichy (R. 6), accompagné d’un groupe de S.S. motorisés.

Le 1er février 1943, à Lyon.

Billon (Buisson, Mercier, Moreau) est arrêté avec Lavergne (Beaugé), sur dénonciation, place Raspail (ou place du Pont) (3). Ils sont emmenés à Vichy, au quartier général de la Gestapo (boulevard des Etats-Unis). Que se passe-t-il entre le 1er et le 3 février ?.

Le 3 février 1943, à Saint-Etienne.

Vidiani est arrêté avec huit autres résistants, sur dénonciation, chez D. Paret, 31, rue Basse-des-Rives. Arrêté avec Billon (Moreau) Lavergne (Beaugé), Taffin, Laporte, Quitaud, Rambeaud et les époux Paret, Vidiani est emmené à Lyon, au quartier général de la Gestapo (l’Ecole du service de santé militaire avenue Berthelot). Il est mis au secret à la prison de Montluc.

Le même soir un dixième résistant, Desgranges (convoqué à la réunion) est arrêté « à son domicile », 26 rue Nationale (selon le rapport du commissaire central de police).

Le lendemain matin, un onzième résistant, Rochette (non convoqué à la réunion) sera arrêté « à son travail», 20, rue Paul Bert (cf. rapport de police).

Le 10 février 1943, au Puy-en-Velay.

Salvatelli (Emier, Charles…) est arrêté, sur dénonciation, chez lui, 14 rue de la Gazelle.

Dans la même journée, six autres résistants sont arrêtés au Puy par Gessler : Mirmamand, Giroud, Treille, Monteillet et les deux frères Valette (4). Le soir même, tous les sept sont emmenés à Vichy, au quartier général de la Gestapo (5). Salvatelli est mis au secret dans une cellule.

On peut naturellement se poser toutes les questions qui conviennent, à propos des circonstances ayant permis à Gessler et à ses services, de mener à bien ces opérations, en particulier devant leur parfaite adéquation avec les résultats escomptés. Pour y parvenir les Allemands semblent, comme le précise bien F.-Y. Guillin, avoir profité de tous les appuis et de toutes les trahisons (6).

A Lyon

«Le 1er février comme le précise le rapport de Kaltenbrunner » Gessler fait coup double : « Le capitaine d’aviation Billon (Buisson), premier […] chef régional (R.1) de l’A.S.» est arrêté, « sur les indications de l’Abwehr » (7), au cours d’un rendez-vous avec le lieutenant Pierre Lavergne (Beaugé) qui fait partie aussi de la« solide équipe de direction régionale » (8) de Combat. Ce dernier est l’un des adjoints de M. Peck et « le premier responsable régional des maquis » (9).

Dans sa thèse de doctorat, F.-Y. Guillin, remarque que « Buisson a gardé sur lui une liste de noms de chefs départementaux de l’A.S., ainsi que des instructions qui leur étaient destinées » (10).

P. Lavergne, indique A. Vistel, « a sur lui le plan d’implantation des tout premiers maquis, remis quelques instants auparavant par Anne-Marie Soucelier ; fort heureusement le dispositif en est encore qu’embryonnaire et Beaugé (P. Lavergne) ne parlera pas » (11).

Dans l’état actuel des recherches, on ne sait pas ce qui s’est passé aussitôt après cette double arrestation. Peut-être pourrait-on présumer que Billon et Lavergne ont réussi à s’échapper au cours du transfert entre Lyon et Vichy, ou de toute autre manière ?

A Saint-Etienne

La réunion du 3 février est d’emblée située dans son véritable cadre par Ph. Aziz (1976) : « Les Mouvements Combat, Libération, Franc-Tireur avaient décidé la fusion de leurs formations militaires pour former l’Armée Secrète en septembre 1942. Le 3 février 1943, une réunion de résistants eut lieu chez Paret, rue Basse-des-Rives. Malheureusement, alertés par une dénonciation, la Gestapo et les troupes allemandes envahirent la maison et arrêtèrent neuf participants.. » (12).

Mais, « au début de février 1943», (13) la Sipo et le S.D. ne sont pas encore implantés dans la Loire. Dans sa thèse de doctorat d’Etat, M. Luirard note que «l’opération fut menée depuis l’extérieur car, à cette époque, la Gestapo n’était pas installée à Saint-Etienne » (14).

Dans un rapport du 5 février 1943, le préfet de la Loire (que Gessler est venu informer de son action) indique : « J’ai reçu hier la visite du chef de la délégation de la police allemande à Vichy. Celui-ci m’a entretenu d’une opération de vaste envergure, en cours d’exécution par la police allemande, à Saint-Etienne et dans la région, et visant les organisations clandestines : Combat, Libération… » (15).

F.-Y. Guillin atteste également de l’éxécution de cette “opération de vaste envergure” sur Saint-Etienne : « Le 3 février, Gessler, chef de la Délégation de la police allemande à Vichy, intervient en personne, à Saint-Etienne, pour interpeller […] Gaëtan Vidiani […], chef de l’Armée Secrète de la Loire » (16). Naturellement, avec le lieutenant d’artillerie Vidiani sont arrêtés également les autres résistants présents dont nous avons déjà parlé.

Dans un rapport du 4 février 1943, le commissaire central de police de Saint-Etienne écrit : « 1) M. Desgranges [..] demeurant 26, rue Nationale, à Saint-Etienne, où sa femme exploite un établissement de bains, a été arrêté à son domicile par les autorités allemandes : 2) M. Rambaud (sic) […] a également disparu de chez lui. On suppose que, comme M. Desgranges, il a été mis en état d’arrestation par les Allemands. Ces deux personnes étaient connues de nos services pour manifester ouvertement leurs idées anti-collaborationistes (17).

Dans un autre rapport, également du 4 février 1943, ce même commissaire indique que, « ce jour », « M. Rochette Jean-Marie […] a été arrêté à son travail par les autorités allemandes qui l’ont conduit au Modern-Hôtel où il a subi un interrogatoire. Ayant tenté de s’enfuir, l’un de ses gardiens a tiré sur lui » (18). Il ajoute : « Rochette est inconnu de nos services. Son état est des plus graves ».

La Gestapo arrivera à Saint-Etienne un peu plus tard, à la mi février ou fin février 1943. Elle ne s’installera « au Nouvel- Hôtel, face à la gare de Châteaucreux » que « le 13 mars 1943 » (19), « avec des effectifs assez réduits comprenant uniquement six Allemands, membres titulaires de son organisation » (20). Gustav Neumann (Armand Bernard) sera le plus connu, et le plus dangereux, avec tout son cortège de gestapistes français (plus de 300 !..), de délations et de cours d’amour… (21).

Dans son dernier livre (1996), le colonel Getgen révèle que P. Taffin est libéré par les Allemands, on ne sait pourquoi : « Pour des motifs non éclaircis, Taffin est rendu à la liberté..; » (22).. Sur l’ensemble des «dix huit autres membres de l’Armée Secrète » arrêtés par Gessler (cf. rapport Kaltenbrunner), Taffin sera le seul à être libéré. «Libéré, faute de preuves » (23), à la prison de Fresnes, le 10 mai 1943, juste avant le départ de Vidiani, Paret, Rambeaud, Quitaud et Laporte, le 12 juillet 1943, pour le camp de Natzweiler-Struthof… Taffin « miraculeusement échappé de la souricière » (24), sera arrêté de nouveau, le 27 septembre 1943. Dans l’état actuel des recherches, que pense-t-on de cette nouvelle arrestation ? C’est à la suite de cette arrestation qu’il ira à Buchenwald, mais qu’il en reviendra.

Dans sa thèse de troisième cycle sur le Mouvement Franc-Tireur, D. Veillon présente une relation de la réunion et de l’arrestation qui semble entachée de quelques hésitations, voire de quelques erreurs : l’Armée Secrète est trop passée sous silence la date de la réunion est située, à tort, dix jours plus tard, Taffin est devenu un « dirigeant Franc-Tireur » (25), etc.

Au Puy-en-Velay

Pendant toute la guerre, il n’y aura pas de Gestapo au Puy-en-Velay. A prédominance essentiellement rurale, le département de la Haute-Loire, malgré une résistance flottante, ne semblera pas représenter, pour les Allemands, un intérêt stratégique suffisamment grand.

Pourquoi Gessler attend-t-il jusqu’au 10 février, soit une semaine, pour arrêter le commandant Salvatelli, de l’armée de l’air (Emler, Charles… ), au Puy ? Tout simplement, parce que ce dernier, en mission dans le Jura, n’a pas encore regagné la Haute-Loire.

A Lyon, au quartier général de l’Armée Secrète (26), la nouvelle dramatique de l’arrestation de Cl. Billon et de P. Lavergne, le 1er février 1943, place Raspail, se répand comme une traînée de poudre : « De passage à Lyon, au retour d’une mission effectuée par moi dans le Jura […] j’appris l’arrestation, par la Gestapo, du capitaine Claude Billon. Cet agent, qui avait réussi à s’évader, se fit de nouveau appréhender quelques jours après » (27), écrit A. Salvatelli.

Comme prévu, A. Salvatelli regagne ensuite la Haute-Loire : « Ma mission terminée, je regagnais le Puy, le 9 février 1943, où j’arrivais vers 22 heures. Le lendemain, je devais rendre compte de ma mission aux camarades de mon état-major et leur faire connaître les arrestations survenues à Lyon, au sein même de notre Mouvement (Combat) » (28).

En fait constate F.-Y. Guillin, le lendemain matin Gessler est là, avec une équipe de S.S., pour l’arrêter : « Le 10 février, de même, au Puy, c’est le responsable de l’A.S. de la Haute-Loire, Alfred Salvatelli, qui tombe entre les mains du même Gessler, aidé d’un agent français de la Gestapo, Batissier.. » (29).

Comme on le voit, cette journée du 10 février 1943, si elle avait été particulièrement funeste pour nous, constituait, avec ses sept arrestations, un beau coup de filet pour la Gestapo !..» (30), remarque A. Salvatelli.

Exit Billon, Exit Vidiani, Exit Salvatelli.

Avec la capture de ses trois principaux chefs, la toute première Armée Secrète de Rhône-Alpes (R.1) vient d’être décapitée par la Gestapo. Gessler peut informer le général S.S. Karl Beg, chef suprême de la Gestapo en France, de sa victoire.

5. Suites

Dès le départ, ces chefs de l’Armée Secrète savent les «dangers grandissants auxquels sont quotidiennement confrontés les résistants, dangers mortels, concrétisés par l’efficacité de la police allemande, parfaitement organisée, et, qui plus est, secondée par ses auxiliaires français, PPF, Milice et autres, créés par l’esprit de collaboration avec l’ennemi ; avec, dans l’ombre ces innombrables auxiliaires que sont les délateurs (1). ». (F.-Y. Guillin). Bien avant qu’ils ne soient arrêtés, leur sort est scellé. La mort sera au rendez-vous pour deux d’entre eux.

– Claudius Billon (Buisson, Mercier, Moreau), né le 13 février 1896, à Lyon, est horriblement torturé et défiguré dans les caves de la Gestapo à Vichy. Le 18 février, il est condamné à mort par le tribunal allemand du S.D. Il se suicide dans sa cellule pendant la nuit du 18 au 19 février 1943.

– Alfred Salvatelli (Emler, Charles…) né le 9 février 1894, dans la Vienne, est également torturé dans les sous-sols de la Gestapo, à Vichy. Condamné à mort par le tribunal allemand du S.D., il doit être exécuté le 22 février. Mais il réussit, de façon tout à fait remarquable, sans aucune complicité, à s’évader de sa cellule, menottes aux mains, dans la nuit du 21 au 22 février 1943.

– Gaëtan Vidiani, né le 31 mai 1909, à Nantes, est interrogé et torturé dans les caves de la Gestapo à Lyon. Il est mis au secret à Montluc, puis à la prison de Fresnes. Le 12 juillet 1943, il est finalement déporté Nacht und Nebel au camp d’extermination de Natzweiler-Struthof où, à son tour atrocement torturé, il est lâchement assassiné le 25 juillet 1943.

Aujourd’hui le camp de Natzweiler est plus communément appelé le Struthof. “ J’ai connu beaucoup de camps (Buchenwald, Natzweiler, Wesseling, Dachau, Auschwitz), mais nulle part je n’ai ressenti de pitié plus douloureuse qu’au Struthof » (2) écrit le Dr. Goude.

Pierre Lavergne (Beaugé) est interrogé par Gessler à Vichy. Transféré à Moulins, il meurt au début de février 1943, à la prison la Mal-Coiffée.

Louise Paret, dont on ne parle pas souvent, mourra néanmoins en résistante, à la prison de Fresnes (à notre connaissance), le 4 octobre 1944.

Dans l’état actuel des recherches , on ne sait ni pourquoi, ni comment , Pierre Desgranges sera interné au château d’Eisenberg (Tchécoslovaquie), « camp spécial pour personnalités éminentes » (3), avec un certain nombre d’autres personnes telles que le colonel de La Rocque, Pierre de Gaulle, frère du général, Michel Clemenceau, fils du Tige, etc.. Voir à ce propos le livre très documenté, de J. Nobécourt sur le colonel de La Rocque. Pourquoi P. Desgranges bénéficiera-t-il de cet « internement d’honneur » (4), où, sauf dans le cas de Pierre de Gaulle, il ne s’agissait pas de gaullistes déclarés, ni de cadres des Mouvements de Résistance, ni même d’adversaires prononcés de l’Etat français, des Giraudistes plutôt (5). ?… Nous avons su que P. Desgranges devait non seulementen revenir, mais encore qu’il s’était tourné, par la suite, vers une carrière de député.

Pour les chefs de l’Armée Secrète, et pour ceux qui les accompagnèrent, les preuves ne manquèrent pas : le S.S. Haumptstumführer Gessler, bien renseigné, ne s’y est pas trompé. En est résulté toute la suite de leur parcours, mort comprise. Comme on peut le voir, le cheminement vers la liberté est parsemé d’embûches.

NOTES

Introduction

1 – Nancy (Jean-Luc), Mémoire et représentation – présence et vérité, conférence à Izieu, octobre 1999.

2 – Ibid.

3 – Dainville (Colonel A. de), L’O.R.A., la Résistance de l’Armée, guerre 1939 -1945), Paris Lavauzelle, 1974, p. 106.

1- Présentation générale de ces événements

1 – “Rapport de Kaltenbrunner du 27 mai 1943”, Chauvy G., Histoire Secrète de l’Occupation, Paris, 1991, p. 310.

2 – Ibid.

3 – Allainmat H.: Auschwitz en France. La vérité sur le seul camp d’extermination nazi en France, le Struthof, Paris, 1974. Denis Paret, meurt le 29 avril 1944. Antoine Rambeaud meurt le 9 novembre 1943.

4 – Guillin (F.-Y.) ,Le général Delestraint, premier chef de l’Armée Secrète, Paris, 1995. Gaston Quitaud meurt en mai 1945.

2 – réunion exécutive de l’Armée Secrète de la Loire.

1 – Témoignage de Georges Rambeaud, fils cadet d’A. Rambeaud, La Tribune,- le Progrès, 31 mars 1999.

2 – Luirard (M.), La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936 – 1951), Saint-Etienne, 1980, p. 489.

3 – Gentgen (R.), La Résistance civile dans la Loire, de sa naissance à la Libération, Lyon, 1996, p. 81.

4 – Gentgen (Colonel R.), Résistance Loire, Montferrat, 1993, p. 64.

5 – Gentgen (R.), La Résistance civile dans la Loire, de sa naissance à la Libération, Lyon, 1996, p. 74.

6 – Gentgen (R.), La Résistance civile dans la Loire, de sa naissance à la Libération, Lyon, 1996, p. 77.

7 – Kauffer (R.), “Ombres et lumières dans la vie d’un héros”, Historia (L’affaire Jean Moulin, dossier), p. 36.

8 – Lettre manuscrite de R. Laporte, du 26 juillet 1978, adressée à Th.-A. Vidiani. (Dont photocopie d’un extrait ci dessous).

9 – Témoignage de Jean Pralong, interview radiodiffusée, 1979 (ou postérieure – après la mort de R. Laporte).

10 – Gentgen (R.), Résistance Loire, Montferrat 1993, p. 64.

11 – Archives départementales de la Loire, rapports du commissaire de police du 5 février 1943.

3 – Et pendant ce temps là …

1 Luirard (M.), La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936 – 1951), Saint-Etienne, 1980, p. 408.

2 – Ibid., p. 493.

3 – Ibid., p. 477 – 478.

4 – Ibid., p. 478.

5 – Rougeron (G.), Mémoires d’autres temps en Allier (1940 – 1944), Montluçon, Typocentre, 1984, p. 36, – Hugo, et non Georg. Gessler, p. 43 Gessler et non Geissler.

6 – Sicherheitspolizei (ou SIPO) : Police de sûreté.

Sicherheitsdienst (ou S.D.) : Service de sécurité.

Pour les Français il s’agit de la Gestapo.

7 – Rougeron (G.), Quand Vichy était capitale, 1940 – 1944, Le Coteau, Horvath, 1983, p. 108.

8 – Alban-Vistel (A.), La nuit sans ombre, Paris, Fayard, 1970, p. 247.

9 – Ibid., p. 249.

4 – En dix jours, Gessler arrête les trois principaux chefs de l’Armée Secrète en R.1.

1 – Montagnon (P.), La grande histoire de la seconde guerre mondiale, Paris, Pygmalion, 1999, tome 1, p. 865.

2 – Dainville (Colonel A. de), op.cit. , p. 112.

3 – Archives municipales de Lyon.

4 – Salvatelli (A.), Un homme enchaîné s’évade, Saint-Etienne, 1959. Joseph Miramand meurt le… (?), André Giroud meurt le 22 avril 1945, Louis Monteillet reviendra. Ces trois survivants ont été déportés Nacht und Nebel au camp de Mauthausen. François Treille meurt à Dora, kommando de Buchenwald, le … (?). Jean-Pierre Valette reviendra du camp de Buchenwald. Joseph Valette meurt à la prison de Moulins, la Mal-coiffée, le 3 mars 1943. Cf. A. Salvatelli, op. cit.

5 – A. Salvatelli, Un homme enchaîné s’évade, op.cit., p. 54.

6 – Guillin (F.-Y.), Le général Delestraint, dans la Résistance, premier chef de l’Armée Secrète, (Thèse) Paris, 1995, p. 341.

7 – Ibid., p. 341.

8 – Alban-Vistel (A.), La nuit sans ombre, op.cit. en bibliographie, p. 67.

9 – Ibid., p. 324.

10 – F.-Y. Guillin, Le général Delestraint, dans la résistance…, op.cit., p. 341.

11 – A. Alban-Vistel, La nuit sans ombre, op.cit., p. 324.

12 – Aziz (Ph.), Histoire secrète de la Gestapo française dans le Lyonnais, Genève, 1976, t. 1, p. 47 – 48.

13 – “Rapport de Kaltenbrunner, du 27 mai 1943”, Chauvy (G.), Histoire secrète de l’Occupation, Pris, 1991, p. 310.

14 – Luirard (M.), La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936 – 1951), Saint-Etienne, 1980, p. 489.

15 – Ibid., p. 489.

16 – F.-Y. Guillin, Le général Delestraint, dans la résistance…, op.cit., p. 341.

17 – 18 – Archives municipales de Saint-Etienne.

19 – Luirard (M.), La région stéphanoise dans la guerre et dans la paix (1936 – 1951), Saint-Etienne, 1980, p. 359.

20 – Aron (R.), “Région de Lyon, La Gestapo de Saint-Etienne”, Historia (La Gestapo en province), Paris 1972, Hors Série n° 27, p. 64 – 67.

21 – Aziz (Ph.), Au service de l’ennemi, la Gestapo française en province, Paris, Fayard, 1972, p. 75-105.

22 – Gentgen (R.), La Résistance civile dans la Loire…, Lyon, 1996, p. 82, p. 198.

23 – Secrétariat d’Etat aux anciens combattants et victimes de guerres, rue Neuves Bourg-l’Abbé, 14000, Caen.

24 – Pierre Montagnon, La grande histoire de la seconde guerre mondiale, op.cit. , p. 866.

25 – Veillon (D.), Le mouvement Franc-Tireur, depuis ses origines jusqu’à son intégration dans les Mouvements unis de la Résistance, thèse de 3e cycle, Université de Paris-Sorbonne, 1975, p. 220-221.

26 – A partir de septembre 1942, l’Armée Secrète établit son quartier général, et le P.C. de la Résistance, au Grand Temple du quai V. Augagneur – qui a une deuxième entrée, cours de la Liberté.

27 – A. Salvatelli, Un homme enchaîné s’évade, op.cit., p. 49.

28 – ibid., p. 49.

29 – F.-Y. Guillin, Le général Delestraint, premier chef de l’Armée Secrète, op.cit., p. 341.

30 – A. Salvatelli, Un homme enchaîné s’évade, op.cit., p. 54.

5 – Suites

1 – Guillin (F.-Y.), op.cit., p. 78.

2 – Allainmat (M.), op.cit., p. 11.

3 – Nobécourt (J.), Le colonel de La Rocque, 1885 – 1943, ou les pièges du nationalisme chrétien, Paris, Fayard, 1996, p. 890.

4 – Ibid., p. 893.

5 – Ibid., p. 892.

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