BD, Tome LIX, Vie de la société et Informations, pages 169 à 176, La Diana, 2000.

 

VIE DE LA SOCIÉTÉ

et Informations.

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Départ de Mademoiselle Pegon

A la fin du mois de mars dernier, mademoiselle Pegon, bibliothécaire de la ville de Montbrison, détachée à la Diana pour gérer le fonds ancien de la bibliothèque de la ville et nous aider dans le fonctionnement de la Société, faisait valoir ses droits à la retraite.

Au cours d’un vin d’honneur organisé à cette occasion à la Diana le 18 mars, le président de Meaux lui remettait la médaille de la Société tandis que M. Francisque Ferret, dans une allocution improvisée, la remerciait pour le travail accompli avec désintéressement et compétence pendant ces sept années consacrées à la Diana. Il faisait remarquer les qualités d’accueil qu’elle avait apporté auprès des lecteurs et en particulier auprès des étudiants venus consulter notre bibliothèque ou nos archives. Il lui souhaitait, suivant la tradition, une longue et sereine retraite qui lui permettra, dans un premier temps, de se retrouver dans sa chère région charlieudaine.

Alors que les membres habitués aux après-midi du samedi à la Diana lui offraient un modeste cadeau, mademoiselle Pegon avait pour chacun un mot de remerciement.

Au nom de tous les membres de la Société et des lecteurs qui ont pu bénéficier de sa compétence et de son amabilité nous lui demandons de trouver ici à nouveau l’expression de notre gratitude.

Mademoiselle Pegon sera remplacée par Madame Chartre, également déléguée à la Diana par la mairie de Montbrison.

Nouveaux Membres

Le conseil d’Administration de la Diana du 3 mars 2000 a reçu comme nouveaux membres de la société :

Monsieur Charles Barry, 22, la Roseraie, 12 avenue de Pechefontaile, 78000 Versailles, présenté par MM. Dominique-Aimé Mignot et Jean Guillot.

Docteur François Combes, La Pie Close, 42890 Sail-sous-Couzan, présenté par MM. Maurice de Meaux et Francisque Ferret.

Monsieur Daniel Derory, 8, impasse de Cronel, 63370 Lempdes, présenté par MM. Philippe Pouzols-Napoléon et Francisque Ferret.

Monsieur Gérard Dutel, Les Pontys, 42560 Marols, présenté par MM. Gabriel Haubtmann, et Philippe d’Assier.

Madame René Frécon, 6 bis, rue François Gillet, 42000 Saint-Etienne, présentée par MM. Xavier Machon et Francisque Ferret.

Monsieur Antoine Kocher, Les Marchands, 42330 Cuzieu, présenté par MM. Edouard Crozier et Philippe Pouzols-Napoléon.

Madame Pinet-Cheula, 13, rue Guénégaud, 75006 Paris, présentée par MM. G. Heisbourg et H. Pinet.

Monsieur Bernard Richard, 46, avenue de la gare, 42 Saint-Marcellin, présenté par Mme Suzanne Pommier et M. Roger Briand.

Mademoiselle Fabienne Valour, 125, rue Gabrile Peri, 42100 St-Etienne, présentée par M. Jérome Sagnard et Mme Sophie Sagnard-Lefebvre.

Monsieur Alex Vially, 43, avenue de St-Etienne, 42600 Montbrison, présenté par MM. Philippe Pouzols-Napoléon et Francisque Ferret.

Monsieur Henri-Laurent Zieger, 3, avenue de la Libération, 42000 Saint-Etienne, présenté par MM. Philippe Pouzols-Napoléon et Richard Eteocle.

Membres décédés

Depuis la dernière assemblée la Société a été informée du décès de trois sociétaires :

Le docteur Françoise Barry, dont l’éloge fait par le docteur Mignot est présenté au début de ce bulletin.

Le père Pierre-Marie Midroit, sociétaire depuis 1992.

Monsieur Jules Gorce, ancien architecte, sociétaire depuis 1953. En 1957 il avait bien voulu communiquer dans le bulletin de la Diana les résultats des fouilles effectuées à La Boaterie, à Feurs. Par ailleurs nous remercions vivement la famille qui consent à l’exécution du legs verbal d’une partie de sa bibliothèque historique au profit de la Diana.

La Diana présente ses sincères condoléances aux membres des familles ainsi éprouvées.

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Entrées dans la Bibliothèque

Liste établie par Madame Cl. Beaudinat.

I. Archéologie

VALETTE Paul : Forum Segusiavorum – Le cadre urbain d’une ville antique. I-IIIe siècles. Ed. FRAL, Roanne, 1999, 243 p. Don de l’auteur.

II. Histoire

ABBOTT Paul : Provinces, pays and seigneuries of France, publié par l’auteur, Australie, 1981, 679 p. Don de la B.M. de Feurs.

Actes du colloque du 7e festival d’Histoire de Montbrison : A quoi joue-t-on ? Pratiques et usages des jeux et jouets à travers les âges. Ed. Ville de Montbrison, 1998, 552 p.

Actes des journées d’études de Lyon (21 et 22 mars 1996) : Elites et pouvoirs locaux : la France du Sud-Est sous la 3e République. Ed. P.U., Lyon, 1999, 530 p.

CUISINIER Rémi : Paysans et moines cisterciens à Haute-Rivoire. Imp. Chirat, Saint-Just-la-Pendue, 2000, 126p. don de l’auteur.

Mémorial de Lyon. 1793 : tomes 3, 4, 6, 8 et 11. Ed. Lugd. Lyon, 1987-1997.

NARDOUX Jacky : La Franc-Maçonnerie forézienne des origines à la monarchie de juillet, 1745-1831. Ed. par l’auteur, 1999, 253 p.

VARAX Humbert de : Histoire locale de la Principauté et de la Souveraineté des Dombes (Ain). Imp. A.G.B., 1999, 2 vol, 457 et 463 p. Don de l’auteur.

III. Linguistique

CANARD Jean : Le patois de Saint-Romain d’Urfé, supplément au n° 11 de la revue Patois vivant. Ed. Centre social de Montbrison, 1983, 118 p.. Don du centre social.

Revue Patois vivant : n° 3,7,10,11,12,13 et 14 (en complément de notre collection). Don du centre social.

IV. Varia

Plan architectural – Ville de Montbrison : Transfert du Centre social dans l’ancienne école Pasteur. 1998, 4 plans 60 x 63 cm. Avant-projet, rez-de-chaussée, 1et étage, sous-sol et façade. Don de M. Sarry.

REMBERT Louis-Emile : Ces mains qui élevèrent la pierre : huit contes du Paléolithique en Forez. Publié par l’auteur, 2000, 88 p. Don de l’auteur.

La famille PERICHON a offert à la société une très grande quantité d’archives et d’ouvrages ayant appartenu à Robert Périchon. Le classement en sera effectué dans les mois futurs.

La Diana remercie très chaleureusement les généreux donateurs, et en particulier la famille du regretté M. Robert Périchon.

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Changement de président à la LIGER

Depuis la démission de M. Duchamp, la LIGER (Fédération des sociétés d’histoire du département de la Loire) était présidée par M. de Meaux. Les nombreuses activités de notre président ne lui permettant pas de s’occuper de cette société ainsi qu’il l’aurait souhaité, il a cherché un remplaçan. M. Bouillet, conservateur honoraire du musée d’Ambierle, a bien voulu prendre en charge cette lourde responsabilité, et il a été nommé président de la LIGER au cours de la dernière assemblée générale.

A propos de Pierre d’Epinac évêque de Lyon

Monsieur Yves Bruyas, vice-président honoraire du conseil général du Rhône, est à l’origine de l’explication fournie par Monsieur l’abbé Décréaux et publiée dans le dernier bulletin quant au lieu d’origine de Pierre d’Epinac, archevêque de Lyon. On voudra bien trouver ci dessous les remarques qu’il apporte à propos de cette controverse :

Je vous remercie, ainsi que Monsieur l’abbé Decreaux, pour les précisions de votre lettre du 13 novembre au sujet de Pierre d’Epinac.

Il y a bien une ascendance Rolin chez les Epinac mais elle ne concerne pas notre archevêque.

Le Laboureur et Jouvencel nous apprennent que c’est son frère Jean, lieutenant de la Compagnie de gendarmes du duc d’Aumale, qui épousa en 1559, Magdeleine de Chambellan, dame d’Oisilly en Bourgogne et fille de Suzanne Rolin.

Il ne semble pas que cette alliance puisse apporter une solution à notre problème de naissance.

Le père de Jean et de Pierre, prénommé aussi Pierre, fut lieutenant du roi en Bourgogne (ce qui explique peut-être le mariage de Jean).

Leur mère était Guicharde d’Albon, sœur du Cardinal archevêque de Lyon.

Pierre succède à son oncle en 1574 mais, déjà à cette date, Antoine d’Albon lui avait résigné son beau prieuré de Saint Rambert-en-Forez.

Les familles sont donc on ne peut mieux implantées dans le Forez.

La Mure, Le Laboureur et Péricaud, dans sa notice de 1825, font naître Pierre au château d’Apinac ou Epinac, près de Saint-Bonnet-le-Château le 10 mai 1540.

En dépit de cette précision et d’un ensemble de présomptions, rien n’est sûr et les charges en Bourgogne pourraient éventuellement justifier un séjour et un accouchement chez les Rolin… dix neuf ans avant le mariage de Jean.

Les archives de la famille de Meaux, héritière des Flachat d’Apinac contiennent peut-être quelque chose à ce sujet.

Un dernier mot sur la fin de notre archevêque qui mourut d’une « goutte remontée » le 9 janvier 1599. Monsieur l’abbé Décréaux reprend à son compte un jugement sévère. Il faut replacer les lignes écrites par Saint-Foix dans un contexte où il est expliqué que Pierre d’Apinac avait vu surgir près de son lit un capucin inconnu de lui qui l’avait fort maladroitement interpellé. Mais il est vrai que sur le trone pontifical (auquel il avait paraît-il pensé), Pierre d’Apinac aurait probablement davantage ressemblé à Jules II qu’à Jean-Paul II !

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EXPOSITION DANS LA COLLÉGIALE NOTRE-DAME-D’ESPÉRANCE DE MONTBRISON

« Saints et pécheurs: 2000 ans de Vies en Forez »

Compte rendu de visite par M. Joseph Barou

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Pour marquer le Jubilé de l’an 2000, le diocèse de Saint-Etienne organise d’avril à octobre de cette année, une intéressante exposition évoquant quelques aspects de l’histoire du christianisme en Forez de l’Antiquité à nos jours.

Deux sites : Notre-Dame-d’Espérance à Montbrison, Sainte-Marie à Saint-Etienne

Cette exposition a l’originalité de se répartir sur deux sites bien différents.

La période allant de l’Antiquité au 16e siècle est présentée dans l’église Notre-Dame d’Espérance de Montbrison tandis qu’à l’église Sainte-Marie de Saint-Etienne se retrouvent quelques facettes de l’histoire religieuse forézienne du 17e au 20e siècle. Ce découpage est assez heureux. Montbrison ne fut-elle pas tout au long du Moyen Âge, la ville principale et la capitale du comté de Forez. La prestigieuse collégiale fondée par les comtes de Forez ne pouvait pas être mieux choisie pour la période médiévale alors qu’à la métropole stéphanoise revenaient bien naturellement les temps contemporains.

Dans les chapelles qui entourent la collégiale Notre-Dame, 140 panneaux sont regroupés autour de thèmes allant du 1er siècle à la Renaissance : les religions anciennes, martyrs et fondateurs, la croisade et les comtes de Forez, les monastères, le Moyen Age, la dévotion populaire, un nouveau monde… Deux espaces d’art sacré présentent les panneaux de marqueterie de la chapelle de la Bâtie d’Urfé et les tableaux d’Abel Grimer.

Plusieurs lectures possibles

Cette riche exposition intitulée “ Saints et Pécheurs : 2000 ans de Vies en Forez ”, se prête à plusieurs lectures.

Il y a certes un aspect religieux primordial. Elle propose aux Foréziens, comme le disent ses organisateurs, de découvrir des bribes de l’aventure humaine traversée par Celui dont la naissance partage l’histoire. On y parle de saints et de pécheurs car, bien sûr, les chrétiens ne sont pas parfaits, loin de là, même s’ils sont appelés à la sainteté. L’intention, selon les promoteurs, n’est donc pas d’analyser, encore moins de juger ce qu’ont accompli ceux qui nous ont précédés ; il s’agit seulement d’aider le visiteur à découvrir que son histoire n’est pas que la sienne, elle est celle de toute l’humanité.

Nous retrouvons aussi, bien évidemment, le plan historique avec, notamment, les persécutions de Lyon sous Marc-Aurèle, les croisades auxquelles participèrent les comtes de Forez, la frémissante époque Renaissance à laquelle nous devons la Bâtie d’Urfé. Les tristes guerres de religion sont aussi illustrées en Forez par la fameuse prise de Montbrison par le baron des Adrets, le 14 juillet 1562.

Comme toute l’Europe occidentale, le christianisme a profondément marqué notre province. Les nombreux prieurés, les paroisses à l’origine de beaucoup de communes, les fêtes, les pèlerinages (Valfleury, l’Ermitage), la dévotion populaire, autant d’éléments qui ont déterminé pendant des siècles toute une façon de vivre, toute une civilisation…

Enfin, il y a aussi une dimension culturelle et artistique évidente. Des objets d’art significatifs émaillent cette présentation. On remarquera d’abord une grande et belle statue du 17e d’un saint Ennemond plein d’autorité, en bois doré, et un buste de saint Pothin venant du musée des Amis du Vieux Saint-Etienne. Figurent encore en bonne place une excellente copie de Notre-Dame du Genêt d’Or, la vierge de Valfleury dans la tradition des vierges noires et une reproduction de la gracieuse vierge au pilier de Saint-Galmier qui vient du musée des Monuments français de Paris. D’autres objets sont dignes d’intérêt : la belle reproduction de la Bible dite « aux 42 lignes » de Jean Gutenberg notamment. Pour une période plus contemporaine, les cartons de Joseph Lamberton (1867-1943) évoquant la vie de Saint Louis attirent l’attention. Il s’agit des maquettes des fresques qui ornent l’église Saint-Louis de Saint- Etienne.

Espaces d’art sacré

Deux « espaces d’art sacré » disent combien la beauté et la foi peuvent être liées. Dans le premier on retrouve la reproduction des précieuses marqueteries de la chapelle de la Bâtie d’Urfé, aujourd’hui au Musée métropolitain des arts de New-York. Enfin, on peut admirer douze représentations de la Cène, placées dans l’ordre chronologique depuis les maîtres de Ravenne au 6e siècle jusqu’ à l’époque contemporaine avec les oeuvres de Marc Chagall et Salvador Dali.

Dans le second, les saisons, douze reproductions des tableaux du maître flamand Abel Grimer (1573-1618) associent thèmes religieux et profanes. Il s’agit de représenter les travaux des champs et des épisodes bibliques. Ces tableaux sont à la chapelle Notre-Dame de Montfaucon depuis le 19e siècle.

Le deuxième volet de l’exposition, à l’église Sainte-Marie de Saint-Etienne, regroupe cinq thèmes allant du 17e siècle à nos jours : la réforme catholique, secousses et énergies nouvelles, action sociale, itinéraires à méditer, un nouveau visage d’Eglise…

L’exposition a été inaugurée, pour la partie montbrison-naise, le dimanche 26 mars, par Mgr Joatton, évêque de Saint-Etienne. Elle restera en place pendant six mois jusqu’au mois d’octobre 2000. Tous les Foréziens sont conviés à la visite de cette exposition qui, sans aucun doute, mérite qu’on lui consacre quelques heures. Elle permettra, une fois de plus, d’admirer la collégiale Notre-Dame, la petite « chapelle » que Guy IV voulait bâtir pour y abriter son tombeau…

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