BD, Tome VI, La comtesse Ascuraa, première femme de Guy III, comte de Forez. – Communication de M. Vincent Durand., pages 352 à 355, La Diana, 1892.
La comtesse Ascuraa, première femme de Guy III, comte de Forez. – Communication de M. Vincent Durand.
M. Vincent Durand s »exprime ainsi :
« On sait que le comte Guy III de Forez avait épousé en premières noces une femme nommée l‘Ascuraa, dont la famille n’a pas, été déterminée jusqu’à présent et qui lui donna une fille appelée par la Mure, Éléonore, J’ignore sur la foi de quel document (1).
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(1) Hist. des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, t. I, P. 201.
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Dans des circonstances restées inconnues, Guy III se sépara de cette femme et, elle vivante, épousa en secondes noces Alix de Suilly, dont il eut Guy IV son successeur. Ce second mariage occasionna plus tard de grands démêlés entre le comte Guy V, fils de Guy IV, et Guillaume de Baffie, fils et héritier de cette Éléonore à laquelle, faute de connaître avec certitude son prénom, je laisserai celui que la Mure a cru pouvoir lui donner. Guillaume de Baffie revendiquait les biens que l’Ascuraa. avait apportés en dot à Guy III et prétendait même au comté de, Forez, dont sa mère, disait-il, était la seule héritière née en légitime mariage. Cette querelle aboutit en 1244 à une transaction aux termes de laquelle Guillaume de Baffle, assisté d’autre Guillaume de Baffle son père, se désista de ses prétentions sur le comté de Forez, moyennant la restitution ou l’abandon d’un certain nombre de châteaux et seigneuries, et moyennant encore une constitution de 250 livres de viennois de revenu annuel, à asseoir sur d’autres terres et châteaux à dire d’arbitres (1).
Un article de cette transaction mérite d’être examiné de, près. Il y est dit que si Dauphine, fille de, Josserand de Saint-Bonnet, vient à mourir sans enfants, le comte Guy V aidera Guilhaume de Baffle à entrer en possession de la terre de Saint-Bonnet, et qu’en échange de ses bons offices, celui-ci lui abandonnera le château d’Aurec (2). Cette, Dauphine, n’est autre que la nièce et héritière, bien connue de Robert, seigneur de Saint-Bonnet-le-Château, laquelle eut cinq maris et de nombreux enfants parmi lesquels on distingue Sibylle de Bâgé, mariée à Amédée V, comte de Savoie, un des ancêtres du roi Humbert d’Italie (3). La clause du traité de 1244 qui prévoyait sa mort sans postérité demeura donc sans effet. Mais à quel titre Guillaume de Baffie élevait-il des prétentions sur son héritage ? Ses droits ne pouvaient venir du côté paternel : aucun droit dans cette ligne n’était ouvert pour lui, puisque son père, partie à la charte, vivait encore ; ils venaient donc du côté de sa mère Éléonore dont les propres devaient consister en partie, sinon uniquement, dans les biens apportés en dot à Guy III par l’Ascuraa, biens dont Guillaume, de Baffie, réclamait précisément la restitution. En sorte qu’on est amené à conclure que l’Ascuraa elle-même était une fille de, la maison de Saint-Bonnet : c’était sans doute une grand’tante de Dauphine ».
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(1)V. les chartes de 1242 (1241 v. st.) et 1244 publiées par Chaverondier, Appendice à l’Inventaire des titres du comté de Forez, par Jacques Luillier, p. 488 et 489, et Huillard-Bréholles, Titres de la maison ducale de Bourbon, n° 242.
(2) Aurec faisait en effet partie des biens de Dauphine de Saint-Bonnet. V. Gras, Les sires de Couzan, dans la Revue Forézienne, t. I, p. 252.
(3) Sur Dauphine de Saint-Bonnet, voir l‘Histoire de Saint-Bonnet-le-Château par MM. les abbés Langlois et Condamin, qui ont publié, t. I, p. 423, le testament de cette dame, pièce d’un haut intérêt historique. – Cf. Chaverondier, Inventaire des archives de la Loire, t. II, p. 91.
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M. le comte de Poncins dit que M. Vincent Durand paraît douter que la fille de l’Ascuraa se soit véritablement appelée Éléonore ; cependant La Mure ne peut avoir inventé ce prénom : il a dû nécessairement le prendre quelque part.
M. Vincent Durand répond que Baluze, écrivant en 1708, dit formellement que le prénom de la fille issue du mariage de Guy III avec l’Ascuraa (qu’il appelle Asiurane) est resté inconnu (1). D’autre part, Guillaume de Baffie le Jeune épousa Éléonore de Tournon (2). Tout porte à croire que La Mure, mal informé de la maison de cette femme et confondant le fils avec le père, a pris cette Éléonore pour la fille de Forez mariée à Guillaume de Baffie le Vieux, avec qui, dit-il, elle vivait encore en 1254 (3), ce qui semble faire toucher Ferreur au doigt, ~car la femme de Guillaume de Baffie le Vieux était morte, au moment du traité de 1244 et même, selon toute apparence, au moment d’une transaction plus ancienne de mars 1242 (1241 v. st.), contenant soumission des parties à Farbitrage de saint Louis (4).
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(1) « De ce mariage de Guy III [de Forez] et d’Asiurane il ne provint qu’une fille dont on ne scait pas le nom, mariée à Guillaume de Baffie » (Histoire généalogique de la maison d’Auvergne, t. I, p. 103).
(2) Archives de la Loire, B. 1850, f° 96. (Copie communiquée par M. Aug. Chaverondier). Publication du testament de dame Héliénor de Turnone, relicte domini G. quondam domini de Baffia junioris.
(3) Hist. des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, t. I, p. 202.
(4) Trésor des Chartes, J. 270. Forez, 1. – Huillard‑Bréholles, n¡ 222 C. – Chaverondier, Appendice à l’inventaire de .Jacques Luillier, p. 488.
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