BD, Tome VI, Note sur les fouilles pratiquées en mars 1890, à Montbrison, dans la rue du Collège, en vue de l’agrandissement du bâtiment servant de réfectoire au petit séminaire. – Communication de M. l’abbé Sachet., pages 274 à 277, La Diana, 1892.

Note sur les fouilles pratiquées en mars 1890, à Montbrison, dans la rue du Collège, en vue de l’agrandissement du bâtiment servant de réfectoire au petit séminaire. – Communication de M. l’abbé Sachet.

M. l’abbé Sachet, supérieur du petit séminaire, veut bien adresser à la Société la note suivante :

En creusant le sol de la rue du Collège, du nord au midi, dans la direction A B, pour édifier la nouvelle façade du réfectoire, nous avons rencontré quatre pavés superposés, tous en cailloux roulés et dans un parfait état de conservation; le premier à 0 m 35 environ du sol actuel, les deux suivants chacun à une distance de 0 m 50 à 0 m 60, et le der­nier beaucoup plus bas, à 2 50 du niveau moderne. Dans toute cette épaisseur, nous n’avons traversé que des remblais (1).Après le quatrième et dernier pavé, s’est trouvée une nouvelle couche de terre rapportée, au milieu de laquelle nous avons remarqué le carreau reproduit ci-dessous, que je me fais un plaisir d’offrir à la Société de la Diana, c’est le seul débris de quelque intérêt que nous ayons recueilli: il mesure 0 m 165 sur 0 m 082, sur une épaisseur de 0 m 02, est en terre cuite vernissée et accuse le XIV e siècle.

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(I) La superposition de ce pavés résulte de l’exhaussement progressif, à une époque rapprochée de nous sans doute, de la chaussée conduisant à la petite porte du château et à l’entrée du couvent des Ursulines.

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Au-dessous de tout cet amas de décombres, nous avons rencontré une couche de terre rouge d’épaisseur inégale (0 m 40 à 0 m 50) et de même nature que celle trouvée en creusant les fondations de l’église Saint-Pierre, puis un lit de gravier peu épais et enfin une terre glaise fort dure, sur laquelle nous avons fondé à une profondeur moyenne de 3  m 20.

Du côté du midi et au niveau de l’immeuble Pal­ley, nous avons dû atteindre 3m 70 ; nous étions alors sur un lit de cailloux de rivière et l’eau ve­nait (1).

En pratiquant cette tranchée, nous nous sommes heurtés, à 1 m 20 de profondeur, aux fondations d’un mur A Y déjà ancien et large d’environ 1 m 10 qui, partant de l’angle A, allait s’infléchissant vers l’est et traversait notre tranchée en diagonale, pour aller se perdre sous l’immeuble Palley (2). Nous l’avons en effet retrouvé sur notre ligne B C, en creusant les fondations du mur méridional, au point Y à 0m 50 On arrière de la façade Palley; il descendait à la profondeur que nous avons atteinte nous-mêmes.

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(1) Cette circonstance tient, croyons-nous, au voisinage immédiat du béal comtal qui alimentait autrefois les fossés du château et coule encore en souterrain sous les bâtiments du séminaire situés à l’aspect du sud-est et notamment sous le réfectoire. Le reste des bâtiments du séminaire autrefois couvent des Ursulines, est édifié, on le sait, sur le sol de la première enceinte du château: une partie du mur de façade ouest est même bâtie sur un ouvrage saillant de l’ancien rempart. Avant les dernières réparations du séminaire en 1889, on remarquait en effet, à la naissance des degrés de la montée dite du Château, de D à E, un tronçon de muraille du moyen-âge, en matériaux appareillés, aujourd’hui dissimulés sous un enduit, qui étaient identiques à ceux employés dans le revêtement de la tour de la porte de la Barrière, adjacente au presbytère de Saint-Pierre.

(2) Au point Y les ouvriers ont remarqué, engagé dans la muraille A Y, un claveau taillé indiquant la naissance d’une voûte ogivale.

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Les fouilles du mur méridional B C n’ont rien mis à découvert si ce n’est la base de deux murs Z Z’, épais de 0 m 60, à peu près perpendiculaires à celui-ci et situés l’un à 2 m 58 et l’autre à environ 5 m 58 de l’ancienne façade. Ces murs pourraient bien êtres parallèles à celui dont nous avons retrouvé les substructions A Y, mais le peu de largeur de nos fouilles ne nous a pas permis de déterminer d’une manière précise leur direction.