BD, Tome VI, Table d’autel à rebords à Saint-Denys-sur-Coise. – Communication de M. Vincent Durand., pages 359 à 362, La Diana, 1892.

Table d’autel à rebords à Saint-Denys-sur-Coise. – Communication de M. Vincent Durand.

M. Vincent Durand fait la communication suivante :

« J’ai eu l’honneur de soumettre au Congrès archéologique tenu à Montbrison en 1885 une notice sur quelques tables d’autel à rebords encore existantes en Forez (1). Depuis lors, plusieurs autres tables d’autel du même genre sont venues s’ajouter à celles que j’avais décrites. Ces petits monuments peuvent se diviser en deux classes, ceux où le cadre saillant est rectangulaire et ceux où il affecte une disposition cruciforme.

Je dois à l’amitié d’un savant ecclésiastique du diocèse de Moulins, M. l’abbé Flachard, curé de Barrais-Bussoles, de pouvoir vous signaler une nouvelle table d’autel qui doit prendre une place intermédiaire dans la série, son cadre participant à la fois de la forme du rectangle et de celle de la croix.

Cette table (2) sert aujourd’hui de soubassement à une croix en fonte de fer, au milieu d’un pont sur la Coise, à peu de distance du bourg de Saint-Denys, et provient probablement de l’ancienne église de, cette paroisse, démolie vers 1840. Elle est en grès houiller et mesure 1m, 30 de longueur sur 0m 90 de largeur et 0m 17 d’épaisseur ; c’est à peu. près la grandeur de la table d’autel à rebords si malencontreusement encastrée dans le pavé de l’église de Chalain, d’Uzore.

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(1) Congrès archéologique de France, LlIe session, p. 137.

(2) M. Thevenet, agent-voyer d’arrondissement à Montbrison, a très obligeamment fait établir sur ma demande un dessin coté de cette table d’autel. Le cadre fait saillie de 0m 13 sur le fond; il se compose d’une platebande bordée intérieurement d’une moulure à section triangulaire. Une rainure de 0m 55 de longueur sur 0m 36 de largeur et 0m 45 de profondeur, creusée selon toute apparence à l’époque moderne, part du milieu de l’un des grands côtés et dépasse, le centre de la table, faisant disparaître ainsi un des appendices saillants du cadre, qui dans cette partie est restitué au pointillé sur le dessin. Le socle en pierre de la croix est encastré au fond de cette rainure. Trois des bords de la table portent une moulure peu refouillée; le quatrième est simplement chanfreiné : il devait correspondre à la face postérieure de l’autel, à moins qu’il n’ait été retaillé lors de l’adaptation de la pierre à son usage actuel.

On n’aperçoit à la surface de la table aucun vestige de croix de consécration, et l’on ne peut se prononcer sur l’existence ancienne en son milieu d’un loculus ou d’un encastrement destiné à recevoir une pierre sacrée.

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Ces faibles dimensions ne doivent pas surprendre, si l’on se rappelle qu’à l’origine et jusqu’au X, siècle, l’autel n’admit pas de chandeliers, qui manquent encore parfois dans les siècles suivants. Il n’était fait que pour recevoir le calice, la patène et quelquefois le missel, souvent tenu par un prêtre ou clerc assistant, et la croix elle-même n’y prend place qu’assez tard (1) ».

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