BD, Tome VI, Visite pastorale de Monseigneur Camille de Neuville, en 1662, aux églises de Saint-André, Saint-Pierre et La Madeleine, de Montbrison. Communication de M. l’abbé Prajoux., pages 81 à 86, La Diana, 1891.

 

Visite pastorale de Monseigneur Camille de Neuville, en 1662, aux églises de Saint André, Saint Pierre et La Madeleine, de Montbrison. Communication de M. l’abbé Prajoux.

Le secrétaire, au nom de M. l’abbé Prajoux, empêché d’assister à la séance, dépose la note suivante :

Dans le sixième numéro de sa quatrième série, le Roannais Illustré a publié la visite pastorale de Monseigneur Camille de Neufville à Notre Dame d’Espérance, de Montbrison. Nous avons pensé que les verbaux suivants dressés au cours des mêmes visites, aux églises de Saint Pierre, Saint-André et La Madeleine de la même ville, ne seraient pas lus sans intérêt. On y rencontre en effet de nombreux documents relatifs aux confréries, aux chapelles et aux fondations qui s’y acquittaient.

Notre copie est faite sur l’original qui se trouve aux archives de l’archevêché de Lyon.

SAINT-ANDRE, DE MONTBRISON

le 18 de juin 1662.

Saint André est la principale paroisse de Montbrison. L’église paroissiale de ce titre est située au milieu de la ville. De la visite de laquelle église nous avons fait dresser le verbal suivant.

Nous y avons trouvé le Saint Sacrement dans un tabernacle de cuivre percé à jour; mais il y a un endroit garni au-dedans de bois peint, où l’on tient les Saintes Hosties dans un ciboire d’argent fort propre. Nous y avons aussi vu un soleil d’argent avec la Sainte Hostie fort propre.

Le grand autel est dédié à saint André. Il est consacré comme tous les autres de l’église, hors un qui est en une chapelle nouvellement construite. Sur ledit autel nous avons vu plusieurs et riches ornements, comme de 6 chandeliers d’argent assez grands, 5 calices, 2 statues, une couple de burettes, 2 grands bassins, 2 grandes et une petite croix, un encensoir et la navette, une aiguière, 2 tables , un bénitier:, le tout d’argent.

Le tabernacle étant couvert d’un pavillon de velours rouge avec des passements d’argent doré.

Le contre autel est orné, de plusieurs figures dévotes.

Devant le Saint Sacrement, il y a d’ordinaire une grande lampe d’argent qui l’éclaire.

Les Saintes Huiles sont conservées dans une ampoule d’argent.

Il y a 2 marguilliers que la paroisse assemblée nomme de 2 en 2 ans. Ils ont soin des ornements et du revenu du luminaire, qui consiste en 2 petits prés de 30 livres et la moitié des offrandes qui se font à l’église, tous les jours de fêtes et dimanches, et la moitié de la cire qui arrive à la dite église : il est vrai que les marguilliers fournissent toute la lumière nécessaire les fêtes et dimanches. Le luminaire a de plus le casuel, faisant courir le bassin tous les dimanches et fêtes solennelles et, enfin, le luminaire a une portion comme un des prêtres de l’église pour les offices que l’on fait faire pour les enterremens et quarantaines. Mre Sébastien Touchard (1) et Jaquet Pugnet sont, marguilliers modernes.

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(1) Truchard ?

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Les confréries du Saint Sacrement, de Saint Michel, de Saint Roch, de Sainte Barbe, de Saint Jacques sont instituées d’ancienneté en cette église.

Il y a aussi les confréries des professions particulières savoir: de Saint Léonard pour les marchands, Saint Honoré pour les boulangers, de Saint Joseph pour les charpentiers.

Outre les ornemens ci dessus spécifiés, l’église est pourvue abondamment des autres pour l’usage et offices divins faisant des assortiments complets, rouges, blancs, violets, verts, jaunes et noirs ; et du linge il n’y en a que très peu. On tient tout cela dans une sacristie à côté du chœur.

Du côté droit du chœur, en montant, la chapelle la plus proche dudit chœur est celle de saint Michel, où est ladite confrérie de Saint Michel. Il y a aussi une prébende possédée par Mre Jean Girotru qui y dit quelques messes et jouit pour cela d’une vigne. Il y a été pourvu par les Peacieu. Plus bas et un peu à côté est la chapelle de sainte Catherine, où est fondée une prébende dite des Roberts, M. le chantre, d’Aix en est titulaire et y fait dire 2 messes par mois. Le revenu consiste en 2 prés et une vigne. Le patron est (illisible).

Au dessous est la chapelle de Notre Dame, où il y a confrérie des tisserands qui y font dire une messe tous les jours de Notre Dame.

Au pilier qui est à côté est l’autel de saint Roch et saint Sébastien, où est ladite confrérie de Saint-Roch.

Au pilier qui est sous le précédent, est l’autel des Onze mille Vierges où est établie une prébende fondée par M. Puy, de revenu assez considérable, y ayant 2 maisons dans Montbrison, une cime et une rente qui en dépendent. Mre Puy, curé de la Madeleine, est titulaire, pourvu par le sieur Puy, son frère. Il dit une messe par semaine. À défaut de parents, le patronnage doit appartenir au curé de Saint-André.

De l’autre côté de l’église, à main gauche en entrant, est l’autel de saint Honoré, où est la confrérie de ce nom sans autre dotation.

Au dessus est l’autel de saint Joseph, où est pareillement la confrérie de ce nom sans autre dotation.

Au pilier qui est à côté est attaché l’autel de sainte Barbe, où est une prébende de 4 livres de revenu seulement, possédée par Gabriel Menu qui dit 2 messes par an. Dame Isabeau Giraud, tutrice de ses enfants et du sieur Roux, l’a pourvu en ladite qualité.

L’autel au dessus est celui du Saint Esprit sans fondation que de 40 sols pour une messe aux prêtres de l’église, payable par Jean Cluzet.

L’autel appuyé au pilier à côté est de sainte Madeleine, où est fondée une prébende dotée d’une terre de 5 bicherées qui fut autrefois vigne. Le service est de 24 messes par an, qui excèdent le revenu.

Au dessus est la chapelle de saint Jean-Baptiste, sans fondation.

Il y a à côté, contre le pilier de l’entrée du chœur, un autel dédié à saint Pierre où est fondée uhe commission de 2 messes par an moyennant 40 sols.

Plus haut est l’autel de saint Jacques, où est la confrérie des pèlerins et deux prébendes dites, l’une des Charbonniers l’autre des Roys. La 1re est possédée par Mre Biénavant (1), sacristain, qui y dit 60 messes par an. Son revenu consiste en fonds de revenu assez notable. Les patrons sont les seigneurs d’Albon de Lugny ; le revenu est d’environ 80 livres.

Enfin, à côté du grand autel on a bâti une chapelle de nouveau, non encore dédiée.

Sur l’entrée du chœur il y a une tribune dans laquelle est un autel de la Croix, sans fondation.

Toute la fabrique est en bon état et l’église proprement tenue. Tous lesdits autels sont ornés de parements, tableau de dévotion et autres meubles propres aux autels.

La maison curiale est près de l’église et est fort logeable.

Le cimetière est derrière l’église.

Le clocher est garni de 4 cloches.

Le nombre des communiants est de 1500 environ.

La cure est de la nomination du prieur de Savignieu ; elle n’a de revenu que 3 sestiers de bled, seigle les 2 tiers et le tiers froment, huit ânées de vin et 18 livres d’argent que donne le prieur de Savignieu.

Mre Blaise Foret est curé moderne, pourvu sur la nomination dudit prieur depuis 17 ans. Il nous a exhibé ses provisions et registres en bonne forme.

Le curé tient d’ordinaire un vicaire avec lui. Le chœur de l’église est assez bon. Il y a quelques prêtres habitués qui assistent aux offices et participent aux émoluments. Il y en a présentement 3, qui sont Mres, Gabriel Menu, Jean Combe et Mathieu Morel.

La prébende des Roys est possédée par Mre Boyer, curé de.Saint Bonnet le Château, qui en tire plus de 200 livres, à ce qu’on tient, et y fait dire 2 messes par semaine. Un nommé des Roys de Montbrison est patron.

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(1) C’est J. M. de La Mure, l’historien du Forez. V. D.

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SAINT-PIERRE DE MONTBRISON,

le 18 de juin 1662.

Il y a une église paroissiale à Montbrison sous le titre de Saint-Pierre, à la visite de laquelle ayant été procédé,

Le Saint Sacrement a été trouvé dans un tabernacle doré et un ciboire d’argent et est tenu fort proprement.

Le grand autel est garni d’un grand rétable doré avec un tableau au milieu.

Les Saintes Huiles sont tenues avec propreté dans un coffret d’étain.

Pour ornements principaux, il y a un soleil d’argent, 3 calices de même, plusieurs chasubles de diverses couleurs, un encensoir d’argent avec sa navette, 2 reliquaires d’argent et 2 de bois. On tient qu’il y a des reliques de saint Pierre et de sainte Lucie et de sainte Agathe. L’un des 2 reliquaires de bois est fait en bras, l’autre en cassette, le tout doré.

La lampe brûle toujours en cette église.

Le luminaire, quoiqu’il n’ait que les offrandes des paroissiens, ne laisse pas de fournir abondamment les choses nécessaires et pour l’ornement de l’église. La confrérie du Saint Sacrement est érigée en cette paroisse.

Toute la fabrique de l’église est en bon état. Le chœur est voûté et a le clocher au dessus. Il y a plusieurs chapelles avec diverses fondations ; mais comme elles sont possédées par des ecclésiastiques absents, on n’a su nous en dire les revenus ni les charges.

Il y a’environ 350 communiants. Mre Gabriel Chappuys est curé moderne depuis le 22 décembre 1653. Il a exhibé ses registres curiaux en dû état.

Le cimetière est clos. Les fonts baptismaux sont en dû état. La cure est de la nomination du prieur de Savignieu, qui donne 200 livres de portion congrue au curé.

Il n’y a aucune maison curiale.

Nous avons ordonné que, dans le mois, le sieur curé dresserait un état des chapelles de son église, contenant les noms, patrons, prébendes et fondations, prébendiers, revenus et charges et services, et le remettre dans le temps en notre secrétariat.

LA MADELEINE A MONTBRISON,

ledit jour.

C’est une autre église paroissiale de la ville de Montbrison sise dans le faubourg, et la paroisse est partie dedans la ville, partie audit faubourg.

Sur le grand autel le Saint Sacrement repose en un ciboire d’argent sous un beau tabernacle de bois doré, le tout tenu fort proprement.

Les Saintes Huiles et fonts baptismaux ont été trouvés en dû état.

Il y a un beau soleil d’argent,, un ciboire de même pour le viatique, un calice de même métal, plusieurs chasubles, 3 chapes vertes, 2 devants d’autel, du linge et autres assortiments en suffisante quantité.

Le luminaire n’a que le casuel. Le nombre des communiants est de 500.

Mre Jean Puy est curé et a de portion congrue, pour lui et son vicaire, 300 livres.

.Le prieur de Savignieu est nominateur.

Mre Guy Dumas est vicaire dûment approuvé.

L’église est en bon état. Le cimetière est clos.

Il n’y a.point de maison curiale et nous avons ordonné que cela ne pourrait préjudicier au droit du curé pour le demander et ordonné même chose qu’à Saint-Pierre ci-dessus.

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