UNE LETTRE DE LA MARQUISE DE SIMIANE, Note de lecture de Monsieur Yves Bruyas, BD, Tome LXV, Montbrison, 2006, pages 432.

 

 

 

            Je n’hésite pas à vous livrer le savoureux extrait d’une lettre écrite le 16 mars 1732 par Pauline de Grignan , marquise de Simiane (1674-1737). Je l’ai relevé dans le Dictionnaire de la conversation paru à Paris, en 1838 , chez Belin-Mandar.

            « … Mon Dieu ! Qu’un petit Gentilhomme à lièvre est heureux dans la gentilhommière ! Rien ne le trouble, il n’espère rien, il ne craint rien ; ses jours coulent dans l’innocence ; il est sans passion et sans ennui ; il n’a besoin que de ses guêtres ; quand elles se rompent, une aiguillée de fil en fait l’affaire. Je le place dans les montagnes du Forez et du Vivarais, afin que les nouvelles ne parviennent à lui qu’au bout de deux ou trois ans… ».

            Les lièvres sont très présents dans les écrits de nos épistolières qu’il s’agisse de Madame du Deffand (arrière-petite-fille des Gadagne de Bouthéon), de Julie de Lespinasse ou de Diane de Vichy.

            Il y a longtemps qu’ils se font rares dans le Forez mais il nous reste les chasseurs souvent injustement décriés, à qui ce doux brevet d’innocence ira droit au cœur.

Pauline de Grignan, petite-fille de la marquise de Sévigné, épousa Louis III de Simiane, marquis d’Esparron. C’est une autre branche de la même Maison qui posséda la Bastie d’Urfé de 1765 à 1778.

Tome XLIX p. 225. Œuvre monumentale publiée de 1832 à 1839 comportant 52 volumes. On peut la consulter notamment à la bibliothèque de la Société Historique de Soissons (Aisne).