b) Les charges liées à la cure  , BD, Tome LXVII, Montbrison, 2008.


Afin d’obvier à ces difficultés de distance l’ensemble des curés de notre champ d’étude déclarait être dans la nécessité de posséder un cheval. Le curé Perrin précise qu’il lui faut le secours d’un bon et fort cheval, il est souvent obligé den louer un second lorsque le vicaire est obligé d’aller au secour de malades et infirmes en même temps que le curé, il ajoute, en outre, qu’il était obligé de louer des prés pour pouvoir nourrir le cheval qui luy est indispensable et necessaire. Le curé Ville mentionnait que son cheval lui servait également pour la culture de ses fonds et perception de ses revenus. Pour le pansage de cet animal tous les curés, hormis celui de Chalmazel, déclaraient employer un domestique ou valet (ce poste de dépense : animal, domestique, nourriture, ferrage et harnais supposait un investissement annuel compris entre 250 et 300 livres).
Le curé Charlat employait en plus une cuisinière, la nourriture et le gage montent a la somme de cent cinquante livres. Son confrère de Saint-Just-en-Bas employait lui un domestique pour son ménage (sans en indiquer le coût).
Une importante partie des dépenses était liée à la rétribution des vicaires qui aidaient les curés dans leur ministère . Ce rôle de vicaire semble avoir été difficile à supporter par les principaux intéressés puisque le curé Guillot précisait : il y a une quête appellée de la passion, elle rend environ 8 mesures de bled, que je laisse a mes vicaires pour les engager a prendre patience dans un pays ou ils ne se plaisent guère. Les vicaires de Saint-Bonnet-le-Courreau et de Saint-Georges-en-Couzan recevaient de la part du curé une rétribution annuelle de 250 livres (autant que les dépenses liées à la possession d’un cheval !). Celui de Saint-Just-en-Bas était mieux loti avec une rétribution de 300 livres (a cause du trop pénible service précisait le curé Perrin). Ces trois vicaires étaient nourris par le curé du lieu. Celui de Saint-Bonnet-le-Courreau était en outre logé. Le curé Perrin, précisait qu’il était obligé de nourrir, loger, chauffer et blanchir son vicaire. Ces frais étaient à ajouter au salaire seul de ce dernier. Ces « avantages en nature » étaient estimés par le curé Perrin à une somme annuelle de 190 livres mais comme son vicaire célébrait des offices, le coût net de cet auxiliaire était estimé à 60 livres. Le curé Perrin précisait en outre qu’étant donnée l’étendue de sa paroisse il avait souvent recours aux services d’un autre prêtre mais qu’il n’estimait pas le coût de cette aide supplémentaire dans ses charges (un autre pretre qui est dans la paroisse ce quil ne met point au nombre des charges du benefice). La dépense nette liée à l’aide d’un vicaire était donc annuellement comprise entre 310 et 360 livres.
Le curé Ville versait au chapitre de Saint-Nizier une somme annuelle de 7 livres 10 sols pour droit de patronage. Cette dépense n’est pas mentionnée par les autres curés des environs.
Son homologue de Saint-Just-en-Bas percevait une somme de 24 livres 16 sols de la prébende dite de Boissel. Ce dernier était le seul à mentionner le montant qu’il versait au titre des décimes (97 livres annuelles ). Il précisait en outre qu’il était dans l’obligation de louer une grange (coût non estimé), qu’il lui coûtait 24 livres pour lever et battre le grain de sa récolte et que pour les réparations de ses bâtiments il dépensait annuellement 24 livres.


Nous noterons que le curé de Chalmazel ne dresse aucun état des charges de sa cure, seuls sont mentionnés les revenus.

Le vicaire était généralement choisi par le curé de la paroisse, ce choix devait cependant être approuvé par l’évêque du diocèse. Ces vicaires étaient dits amovibles car leur présence dépendait du bon vouloir du curé du lieu. La rémunération des vicaires était à la charge des curés. Celle-ci se faisait selon l’appréciation du curé jusqu’au XVIIe siècle, puis des édits royaux réglementèrent cela.

Impôt royal levé sur le clergé et correspondant théoriquement au dixième de ses revenus.

En 1756 le montant versé au titre des décimes par les curés pour les paroisses objet de notre étude était le suivant : Chalmazel (51 livres 18 sols), Saint-Bonnet-le-Courreau (64 livres et 13 sols), Saint-Georges-en-Couzan (41 livres et 12 sols) et Saint-Just-en-Bas (58 livres et 6 sols).

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