Hôtel-Dieu de Saint-Etienne, transfert et gestion, BD, Tome LXVII, Montbrison, 2008.

 

 

Il a quitté la rue de la Ville pour les fauxbourgs extérieurs, installé sur le pré de la Foire, en bordure du bras du Furan et de ce qui sera la rue Saint-Pierre. Ce sont trois recteurs et gouverneurs qui en font réponse (au lieu des anciens hospitaliers du terrier Paulat) : Etienne Molin prêtre, Claude de Bourdon (le contrôleur des comptes de Bourg-en-Bresse) déjà cité et Antoine Mosnier. Son ancienne installation rue de la ville, a été rebâtie et en son étage permet les assemblées de la ville : c’est la maison de ville.
On se rend compte que les fortunes stéphanoises conduisent déjà certains à se porter acquéreurs des charges rémunératrices à l’extérieur de la cité, dans l’organisation nouvelle du Comté.
            Ainsi la belle maison sise en premier à gauche en descendant la rue de la ville appartient-elle en 1581 à Honorable Roch Revolier, Capitaine Châtelain de Saint-Jean-Bonnefonds (le château du Fay et sa rente noble je présume). Cet immeuble jouxte la maison d’Antoinette Valencier veuve Ducoin laquelle joint à l’arrière le cimetière paroissial (diminué peu à peu par la construction répétitive de chapelles votives le long de la nef latérale à droite par les familles importantes du lieu : les de Saint-Priest, les Paulat, les Pierrefort, en partant du haut. Elles y élisent sépulture) .
Roch Revolier est le fils de Bonnet Revolier consul de Saint-Etienne que l’on voit intervenir en 1584 dans la transaction réglant l’instauration du consulat entre la famille des seigneurs de Saint-Priest et Jean Bérardier, Louis de Chazelles, Claude Crozet consul. Ce Bonnet Révolier a été en possession d’une autre maison haute moyenne et basse avec cour, grange, étable et jardin, sise au faubourg de Roannelle (Avenue Emile Loubet actuelle) joignant la grande rue tendant de Saint-Etienne à Polignais et la maison de Denis Allard (la dernière maison d’époque qui subsiste avec son ornementation renaissance très érodée par une restauration intempestive !). Bonnet Revolier en fait réponse au terrier Paulat, le 24 mars 1516 et avant lui Georges du Clapier en faisait autant le 1er février 1460 au terrier Vitalis. En l580 cet immeuble de Roannelle est devenu la possession d’une mystérieuse Clauda Geissand de Saint-Etienne de Furan .
Les médaillons sculptés au-dessus du premier étage de ce bel immeuble assez bien conservé, le premier à gauche en descendant la rue de la ville, offrent les portraits de la tribu stéphanoise des Revolier . Françoise Revolier fut l’épouse vers 1530 de Roch Pierrefort, de ces Pierrefort Secrétaires du Comté du Forez sur trois générations.
La première réponse du terrier Sellion est celle d’un Pierre Revolier et d’Antoinette Bobrun, sa femme pour la traditionnelle maison haute moyenne et basse, boutique et jardin à l’arrière, sur la grande rue tenant de Saint-Etienne au Chambon.

Jacques de Montherboux (l’exécuteur testamentaire de Claude Chamoncel en 1570) est Conseiller pour le roi notre sire, et conseiller en son comté de Forez, Capitaine Châtelain de la Tour (la Tour en Jarez). (f°a291).
Nous retrouvons encore un détail intéressant avec le souvenir de l’ancienne maison des Dalmais seigneurs de Curnieu à Villars, avec la réponse faite (f° 278) par Anne de la Rey veuve de François Dalmais seigneur de Curnieu, pour Pierre Dalmais son fils pour un tènement consistant en molins à moudre bleds, baptoirs à corse, chanvre, teneil de vin (cuvage), huile, escluse jardin et planil (pré) appelé de Ratarieu .
Le blason des Dalmais se voyait dans l’église détruite de Saint-Héand dans la sculpture en grès houiller d’une fort belle clé de voûte heureusement conservée en mairie de cette localité .François Dalmais avait été témoin à l’étrange mariage de Pierre de Saint-Priest avec Demoiselle Louise de Roissieu.
La réponse de Pierre de Saint-Priest (f°  281 à 283) ci-devant analysée correspond donc à ce bien mystérieux personnage sur lequel les généalogistes de la maison de Saint-Priest ne se sont jamais attardés.


Ph. Testenoire Lafayette : Histoire… Op. Cit. La construction tardive de la chapelle de la confrérie de Saint-Jacques de Compostelle vers 1638 occultera l’espace initialement réservé à un second clocher et viendra s’appuyer sur la maison édifiée par Roch Révolier . Elle nous livre sa galerie de portraits.

Pierre de Saint-Priest avait, comme on l’a vu, épousé une Benoîte de Clermont Geyssand – Quel lien, y a-t-il ?

Une simple restauration permettrait de dégager les sculptures placées sous les fenêtres du ler étage, cachées par la vitrine intempestive du fonds de commerce (une rosace encadrée des profils d’un ménage). La pâtisserie séculaire qui s’y était installée a longtemps répondu à l’enseigne de la Pâtisserie des Anges à cause des restes d’un retable conservé dans la maisonet venant sans grand doute de la Grand’Eglise toute voisine au moment des tourmentes révolutionnaires.

Abbé Paul Pinton : Le Cornouiller en fleurs. Op. cit.

A.M.V.S.E.- Retirée des décombres de la démolition discutée en 1900 de l’ancienne église de Saint-Héand, avec d’autres remarquables éléments décoratifs, prêtés par la dite municipalité pour l’Exposition de sculpture sur grès houiller, 1998.