BD, Tome II, Antiquités d’Essalois – Don de M. Philip-Thiollière, Colonnes présumées carolingiennes trouvées à Bellegarde.- Offre de M. l’abbé Fillon, Fouilles de Moind, pages 71 à 74, La Diana, 1881.

 

Antiquités d’Essalois – Don de M. Philip-Thiollière.

La Société, sur la proposition de M. le Président, vote des remerciements à M. Philip-Thiollière, qui a fait à la Diana l’abandon généreux des très curieuses et très intéressantes antiquités trouvées à Essalois. Ces objets remarquables, qui excitent l’admiration des assistants, seront classés avec tout le soin qu’ils méritent et précieusement conservés dans les collections de la Société.

Colonnes présumées carolingiennes trouvées à Bellegarde.- Offre de M. l’abbé Fillon

M. l’abbé Laurent annonce que M. Fillon, curé de Bellegarde, veut bien mettre à la disposition de la Société des colonnes présumées carolingiennes trouvées en creusant les fondations de sa nouvelle église.

L’Assemblée accepte cette offre et remercie M.l’abbé Fillon.

Fouilles de Moind.

I1 est rendu compte à la Société des sondages exécutés à Moind, en novembre 1881, sous la direction de M. Girardon, ingénieur des ponts et chaussées, et par les soins de M. Rochigneux, conducteur.

Voici le rapport de ce dernier :

Nous avons exécuté pour le compte de la Société de la Diana, dans le courant du mois de novembre dernier, non pas des fouilles complètes, mais de simples sondages d’investigation dans un terrain appartenant à la fabrique de l’église de Moind. Ce terrain dont la forme est à peu près celle d’un rectangle très allongé du nord au sud, longe à l’ouest et au nord la propriété de Madame de Neufbourg, au sud le chemin rural qui va de la route départementale n° 5, de Montbrison à Clermont, à l’établissement des Sourdes-Muettes, et à l’est une terre appartenant à M. Duchez. La proximité de la propriété de Madame de Neufbourg, où des découvertes intéressantes avaient été faites par M. J- B. Dulac, architecte, donnait à espérer que les recherches dirigées de ce côté ne seraient pas infructueuses.
Des sondages ont été faits sur trois points différents. Le sondage pratiqué au nord en forme de fossé transversal a seul donné quelques résultats, mais peu importants d’ailleurs. A une profondeur moyenne de 0 m. 70 au-dessous du sol naturel, on a trouvé des débris de marbres, tuiles, stuc et briques de l’époque gallo-romaine. Les marbres ont appartenu à des placages ; quelques-uns présentent des moulures sans caractère remarquable. Ces fragments sont de différentes couleurs ; blancs pour la plupart. Les briques et le stuc proviennent peut-être d’hypocaustes, dont l’existence semble attestée par des débris de conduits quadrangulaires de chaleur, en poterie mince striée à l’extérieur.
Vers le milieu de la fouille et à la même profondeur de 0 m. 70, nous avons trouvé les vestiges d’un aqueduc voûté dont l’intérieur était complètement obstrué par la vase. Cet aqueduc, dont l’ouverture est de 0 m. 90 et la hauteur de 0 m. 80, est voûté en arc de cercle avec une flèche de 0 m 15. L’épaisseur des murs-culées est de 0 m. 55. La maçonnerie de cet ouvrage, dont l’existence ne nous a pas paru très-ancienne, est formée par des moellons bruts granitiques absolument semblables à ceux des carrières actuelles de Moind, et du mortier de mauvaise qualité composé de chaux et de sable à gros grains. Aucun des parements de l’aqueduc n’est recouvert d’enduit. Les résultats trop peu importants obtenus n’ayant pas permis la continuation des fouilles, il nous a été impossible de déterminer la direction précise ni la destination de cet aqueduc. N’est-ce qu’un ouvrage moderne, destiné à recueillir des eaux de drainage ou de captage de sources et à alimenter un vivier ou un réservoir? Nous penchons pour l’affirmative.
Le terrain a été fouillé jusqu’à l’ancien sol, malgré les difficultés provenant de l’eau que nous avons rencontrée ; mais aucun débris n’a été trouvé au-delà de la profondeur de 1m. , ou du plan de séparation de la couche de terrain rapporté ou déposé, de nature exclusivement végétale, avec un mélange compact de poudingue (ou sorte de béton naturel), de pierrailles, et de terre de nature variée.
Montbrison, le 6 janvier 1882
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Le Conducteur des Ponts et Chaussées,
C. ROCHIGNEUX.
Vu et vérifié par l’ingénieur des ponts et chaussées soussigné, membre de la société de la Diana.
GIRARDON.

Ce rapport est accompagné d’un plan des sondages exécutés.

L’Assemblée vote des remerciements à MM. Girardon et Rochigneux.

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