BD, Tome II, Procès-verbal de l’Assemblée générale du 12 décembre 1881, pages 61 à 67, La Diana, 1881.

 

NOVEMBRE 1881 – FEVRIER 1882

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BULLETIN DE LA DIANA

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I.

Procès de l’assemblée générale du 18 décembre 1881.

PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE CHARPIN, VICE-PRESIDENT.


La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents : MM. A. d’Avaize, Barban, Brassart, E. Buhet, comte de Charpin-Feugerolles, Desjoyaux, V. Durand, abbé Forestier, Girardon, Gonnard, Huguet, Jeannez, abbé Laurent, abbé Ollagnier, E. des Périchons, abbé Peurière, abbé Peyron, Philip-Thiollière, W. Poidebard, abbé Relave, Révérend du Mesnil, docteur Rey, F. Rony, J. Rony, L. Rony, de Rostaing, A. Roux, du Sauzay, Testenoire – Lafayette, abbé Trabucco, E. de Vazelhes, abbé Versanne.

Se sont excusés : MM. le comte de Poncins et Récamier.

Exposé de la situation de la Société.

M. le Président fait connaître l’état du personnel de la Société. Depuis la dernière assemblée générale dix-neuf membres nouveaux ont été admis, savoir : seize membres titulaires: MM. Allmer, abbé Basson, abbé Ulysse Chevalier, Deville (Joseph), de Coignet des Gouttes, Desjoyaux (Joseph), Gachet, Gautier (Etienne), Gaytte, Guigue, Héron de Villefosse, Joulin, abbé Marcoux, Ramel (Elie), docteur Rey, Saignol (Alexandre) ; et trois membres correspondants : MM. le docteur Charreyre, Dubourg, et le vicomte Rodolphe de Sainte Colombe.

La Société a eu la douleur de perdre deux de ses membres titulaires : MM. le comte Ludovic de Neufbourg et Jean Duguet; et un membre correspondant : M. Remontet. Trois membres titulaires ont donné leur démission: ce sont MM. Chaleyer, Grenier et Vindry.

Le nombre des sociétaires est aujourd’hui de 189 titulaires et 21 correspondants, en tout 210 membres; soit douze de plus qu’au 9 décembre 1880, date de la dernière assemblée générale.

M. Buhet propose à l’Assemblée de témoigner de la douleur qu’elle vient d’éprouver en apprenant la mort de l’un de ses associés les plus sympathiques et les plus dévoués, M. Jean Duguet de Bullion, décédé pendant la dernière nuit en son château de Saint-André. M. Duguet était l’un des membres les plus anciens de la Société de la Diana. Nous lui devions, tout récemment encore, la communication du travail si intéressant qui a rempli l’un des derniers volumes de nos annales. Il serait trop long de détailler tout le bien qu’il a fait autour de lui. Bornons-nous à constater l’illustration forézienne de la famille dont le nom s’éteint par sa mort, la famille historique des Duguet, à laquelle appartenait le grand Duguet, l’ami de Pascal et de Nicolle, que M. de Sacy appelle le Sénèque français et chrétien.

L’Assemblée vote â l’unanimité, et par acclamation, l’inscription à son procès-verbal de ce souvenir à l’un des membres fondateurs les plus regrettés de la Société.

M. Buhet demande de nouveau la parole.

Le chiffre actuel de 210 membres lui cause une satisfaction qu’il a besoin de faire partager à l’Assemblée. Témoin et collaborateur de la fondation de la Société de la Diana, il a vu cette institution grandir rapidement, dès le début, sous la double impulsion de l’intérêt d’histoire locale attaché à cette œuvre, et du patronage officiel accordé par son éminent fondateur.

Il a, dès le début, entendu dire de toutes parts que les recherches d’histoire et d’archéologie foréziennes ne suffiraient pas à faire vivre l’institution, quand le puissant protecteur des premiers jours viendrait à lui manquer. Il l’a cru lui-même, en voyant alors le nombre important de sociétaires dont le concours pouvait être attribué à d’autres motifs que ceux de la science pure.

En effet, quand l’année de malheur est venue nous surprendre, la Société a été un instant paralysée, à ce point qu’on l’a crue perdue sans retour. Souvenez-vous de 1870 et du commencement de 1871.

Un homme dévoué, notre collègue Testenoire-Lafayette, a repris, avec la seule autorité de son amour pour notre chère province, l’oeuvre à demi brisée de notre fondateur, M. de Persigny. Avec le concours de quelques amis qui n’avaient pas désespéré, il a rallumé le feu qui couvait sous les cendres. En faisant à tous un énergique appel, on s’est retrouvé au nombre de 48.

Hélas, il en manquait deux cents à l’appel. Eh bien ! depuis dix ans, grâce à la foi de notre ami Testenoire-Lafayette, cette foi qui transporte les montagnes, grâce à l’intelligente et énergique impulsion de son successeur, M. le comte de Poncins, grâce, il faut le dire aussi, au concours dévoué de ceux qui croyaient en eux et en l’intérêt immense et réel de l’oeuvre elle-même, on est revenu à un chiffre d’associés à peu près égal à celui des anciens jours.

Donc, en avant ! La Société de la Diana vivra, parce qu’elle est sortie triomphante des épreuves et qu’elle a, en elle même, la force vitale qui garantit l’existence longue, prospère, et utile.

M. Testenoire-Lafayette partage, ainsi que toute l’Assemblée, la satisfaction que M. Buhet vient d’exprimer au sujet de l’accroissement du nombre des sociétaires de la Diana. Dans l’assemblée générale du 23 mai 1872, la première après nos désastres, 18 membres présents entendaient exprimer l’espoir que la Société pourrait obtenir 60 adhésions définitives, ce qui lui permettrait de fonctionner humblement. Ces modestes espérances sont heureusement bien dépassées.

Mais M. Testenoire-Lafayette ne saurait accepter la trop grande part que la bienveillance de son collègue veut bien lui attribuer dans ce résultat inespéré. Les membres qui restaient de l’ancien Conseil d’administration n’ont fait que remplir un devoir strict, en reprenant une oeuvre brillamment et utilement commencée. Chacun d’eux y a apporté sa coopération, et, entre tous, M. le comte de Charpin-Feugerolles qui a été vice-président à la fondation, et qui eût été président par acclamation si sa modestie ne lui eût fait décliner ce fardeau, et notre infatigable et éminent secrétaire, M. Vincent Durand, dont l’incessant concours a été indispensable à M. Testenoire dans le cours de la présidence dont il a été honoré.

Comptes du trésorier pour 1880 et budget ordinaire de 1882.

M. le trésorier soumet à l’Assemblée, qui l’approuve, son compte de gestion pour l’exercice 1880 (Voir annexe n° I). Il donne un aperçu de ses opérations pour l’exercice courant. Il en résulte que la situation financière de la Société est satisfaisante.

Le projet de budget pour 1882, présenté par M. le Président au nom du Conseil d’administration, est ensuite adopté (Voir annexe n° II).

A l’occasion du vote du budget de 1882, M. de Rostaing insiste pour qu’on rende plus effectif le chauffage de la salle.

Propositions de M.M. Révérend du Mesnil et Girardon.

M. Révérend du Mesnil présente quelques observations relatives au Bulletin trimestriel. D’après lui, le Bulletin doit être une tribune ouverte à chaque membre de la Société pour favoriser la discussion des questions diverses qui intéressent le Forez. Les sociétaires qui présentent des travaux doivent être assurés qu’ils seront insérés en entier dans le Bulletin sans avoir à redouter les ciseaux de la censure. M. du Mesnil critique la décision prise par le bureau d’après laquelle: « Chaque numéro du Bulletin ne doit comprendre d’ordinaire que deux feuilles d’impression, et pour maintenir les procès-verbaux dans des limites raisonnables, le bureau est obligé de se réserver la faculté de n’insérer que par extrait, ou même par analyse, les communications faites en séance (1). », (1). Bulletin, t. Ier p. 291.

Suivant l’honorable membre, ce procédé est contraire à l’esprit de la Société et peut produire pour son avenir un effet déplorable, en arrêtant par la crainte d’être refusés, écourtés, ou analysés, les auteurs qui seraient tentés de communiquer le résultat de leurs recherches. Pour empêcher ce fâcheux résultat, M. du Mesnil soumet à l’Assemblée la proposition suivante :

« Art. 1. – A l’avenir, les lectures faites en séance publique seront insérées au Bulletin trimestriel, dans l’ordre de leur dépôt, en une ou plusieurs parties, suivant que le permettront les ressources consacrées chaque année aux frais de son impression : il n’en sera fait des extraits ou des analyses qu’après approbation de l’auteur, auquel le manuscrit devra être rendu par les soins du secrétaire rédacteur du Bulletin

« Art. 2. – Les matières qui devront former le Recueil des Mémoires seront soumises à la décision de l’Assemblée générale. »

L’article premier, mis en délibération, est combattu par MM. Jeannez, Gonnard, et plusieurs autres membres, qui défendent la résolution attaquée par M. du Mesnil : sous l’heureuse direction de son bureau, la Société est parvenue à une prospérité remarquable; il convient de laisser à ceux qu’elle a placés à sa tête des pouvoirs assez étendus pour exercer un contrôle sérieux sur les communications destinées à figurer dans les publications officielles de la Diana. Dans son oeuvre de révision le bureau doit être aussi large que possible ; mais il défendra les intérêts de la Société s’il écarte des travaux superficiels de nature à porter atteinte à son autorité, ou s’il abrège ceux dont l’étendue pourrait nuire à l’équilibre de son budget.

L’article premier mis aux voix n’est pas adopté.

M. Girardon propose alors la résolution suivante: « A l’avenir l’analyse d’une communication lue en séance ne sera insérée au Bulletin qu’après avoir été communiquée à l’auteur, et après qu’on aura reçu ses observations en temps utile. »

Suivant son auteur, cette proposition donne satisfaction, dans la mesure du possible, aux voeux de M. Révérend du Mesnil et elle sauvegarde l’autorité du bureau, qui reste juge en dernier ressort de la rédaction à adopter.

La proposition de M. Girardon est mise aux voix et adoptée.

L’article deuxième de la proposition de M. Révérend du Mesnil est retiré par son auteur.