L
Les Bulletins de la Diana 3906 résultats
Procès-verbal de la réunion du 24 août 1882
Date : 24 Août 1882

 

BD, Tome II, Procès-verbal de la réunion du 24 août 1882, page 141, La Diana, 1882.

 

AOUT-NOVEMBRE 1882

_______________

BULLETIN DE LA DIANA

_______________

I.

Procès-verbal de la réunion du 24 août 1882.

PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRESIDENT.

La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents : MM. de Becdelièvre, Brassart, E. Buhet, V. Durand, Huguet, Joulin, de Luvigne, vicomte de Meaux, comte de Poncins, P. de Quirielle, R. de Quirielle, Révérend du Mesnil, baron de Rostaing, Saignol, Testenoire- Lafayette, de Turge.

 

Procès-verbal de la réunion du 26 janvier 1892
Date : 1892

BD, Tome VI, Procès-verbal de la réunion du 26 janvier 1892., pages 145 à 146, La Diana, 1892.

JANVIER-MARS 1892

_______________

BULLETIN DE LA DIANA

_______________

Procès-verbal de la réunion du 26 janvier 1892.

PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.

La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents : MM. Achalme, abbé Bartholin, A. Brassart, E. Brassart, Chaize, abbé Chevrolat, Dugas de la Catonnière, V. Durand, Huguet, Lachmann, Matagrin, vicomte de Meaux, Miolane, E. Morel, G. Morel, Poinat, comte de Poncins, abbé Rochette, Rochigneux, J. Rony, Rousselon, A. de Saint‑Pulgent, Tardieu, Thiollier, abbé Versanne.

MM. Jeannez, M. de Boissieu, abbé Relave ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.

Allocution de M. le Président

M. le Président consacre quelques mots à la mémoire de MM. de Rosemont et Chaverondier.

Les études de M. de Rosemont étaient très différentes des nôtres, il serait difficile ou même imprudent de les apprécier ; mais ce que tout le monde pouvait reconnaître en lui, ce dont ses amis et ses confrères ne perdront pas le souvenir, c’est l’élévation de son esprit, le charme de son caractère, et l’aimable bienveillance qui donnait à ses relations un agrément et un prix tout particuliers.

M. Chaverondier ne faisait plus partie de la Diana depuis de longues années ; mais il était un des maîtres de la science forézienne et l’ami de beaucoup d’entre nous. Ses œuvres sont importantes ; son savoir était bien au-dessus de ses œuvres. Nul ne se consolera de l’avoir vu tant travailler et si peu produire. Nous espérons que les richesses accumulées dans ses notes et ses manuscrits tomberont entre des mains capables de les utiliser en les respectant. M. Chaverondier demeurera certainement un des hommes les plus savants, les plus sérieux et les plus sûrs en érudition que le Forez ait eu l’honneur de compter parmi ses enfants (1).

_______________

(1) Depuis l’assemblée du 26 janvier, le vœu formulé par M. le président relativement à la bibliothèque et aux manuscrits de M. Chaverondier, s’est réalisé. L’héritage archéologique et littéraire de notre éminent compatriote passe à deux de ses meilleurs amis, nos confrères, MM. Joseph Déchelette et Vincent Durand.

_______________

Procès-verbal de la réunion du 28 février 1882
Date : 28 février 1882

BD, Tome II, Procès-verbal de la réunion du 28 février 1882, pages 83 à 84, La Diana, 1882.

 

FEVRIER – MAI 1882

_____

BULLETIN DE LA DIANA

________

I.

Procès de l’assemblée générale du 28 février 1882.

PRESIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.

La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents : MM. Brassart, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, V. Durand, abbé Fillon, Girardon, Huguet, Joulin, abbé Laurent, E. Le Conte, J. Le Conte, vicomte de Meaux, comte de Poncins, abbé Relave, Révérend du Mesnil, J. Rony, de Rostaing, Testenoire-Lafayette, L. Thiollier, de Turge, E. de Vazelhes, abbé Virieux. M. le Président souhaite la bienvenue aux membres nouveaux de la Compagnie qui assistent à la séance.

Dons.

M. le Président énumère les dons faits récemment à la bibliothèque. Il remercie d’une manière spéciale M. Révérend du Mesnil, qui a bien voulu offrir à la Société plusieurs de ses ouvrages, et M. le vicomte de Meaux qui a tiré libéralement de ses propres archives, pour en faire présent à la Diana, un ample et curieux procès-verbal d’adjudication des revenus du domaine de Forez, faite en 1532-1536 par des commissaires royaux. Ce document est d’un grand intérêt, car il peut servir à établir d’une manière précise la consistance du domaine, au moment où le Forez fut confisqué sur le connétable de Bourbon.

Procès-verbal de la réunion du 29 janvier 1885
Date : 1885

BD, Tome III, Procès-verbal de la réunion du 29 Janvier 1885, pages 31 à 43, Montbrison, 1885.

 

AVRIL 1885

___

BULLETIN DE LA DIANA

______

I.

Procès-verbal de la réunion du 29 Janvier 1885.

 

PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.

La séance est ouverte a deux heures et demie.

Sont présents: MM. Achalme, vicomte de Becdelièvre, M.de Boissieu, Brassart, comte de Chambost, Choussy, Coudour, Desjoyaux, V. Durand, Gonnard, Huguet, Joulin, E. Le Conte, Mondet, comte de Neufbourg, de Paszkowicz, baron des Périchons, W. Poidebard, Puy de la Bastie, oomte de Poncins, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, de Saconay.

Sujets d’étude recommandés par le Comité des travaux historiques et scientifiques (section des sciences économiques et sociales).

M. le Président annonce que M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts lui a adressé une note du Comité des travaux historiques et scientifiques, qui recommande à l’attention des travailleurs plusieurs sujets d’étude indiqués par la section des sciences économiques et sociales.

M. le Ministre exprime le désir que la publicité la plus grande soit donnée à ce document.

La Société en entend lecture, et après diverses observations de MM. de Boissieu, de Poncins et Durand, qui s’accordent à faire ressortir l’intérêt des questions posées, elle en ordonne l’insertion dans le bulletin.

COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES
SUJETS D’ÉTUDE RECOMMANDÉS PAR LA SECTION DES SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES.
Il y a des questions d’histoire économique ou sociale qui ne peuvent être résolues qu’avec une masse considérable de documents recueillis en des lieux divers et pour des époques diverses. S’il est difficile à un savant d’en rassembler lui-même un nombre suffisant pour embrasser le problème sous toutes ses faces, il est plus facile à un grand nombre de savants d’appliquer chacun sur un point particulier l’effort de leur érudition en le dirigeant avec méthode, d’après un plan déterminé, de manière à constituer une sorte d’enquête scientifique. Ce concert peut produire d’utiles résultats pour la science.
C’est dans cette pensée que la section des sciences économiques et sociales du Comité des travaux historiques et scientifiques a posé les présentes questions. M. le Ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts les adresse aux sociétés savantes, aux correspondants du Ministère et à toute personne qu’elles peuvent intéresser. Le travail de chaque collaborateur peut avoir plus ou moins d’étendue suivant la nature et la quantité des documents ; une simple note de quelques lignes, lorsqu’elle sera comparée avec d’autres données, éclairera souvent un point de la question ce qui importe, c’est de n’admettre que des faits certains et de faire connaître exactement les sources auxquelles ils auront été puisés. La section des sciences économiques et sociales rendra compte de tous les mémoires qui seront envoyés au Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, et les rapports qu’elle rédigera seront insérés dans son Bulletin. Ce périodique publiera également les mémoires les plus importants, et leurs auteurs jouiront, dans ce cas, des droits alloués aux collaborateurs.

1.

HISTOIRE D’UN DOMAINE RURAL.
On connaît es traits généraux qui constituent l’organisation de la propriété foncière avant et depuis 1789. Mais on ne peut contester, sur ce point comme pour beaucoup d’autres, l’avantage qu’il y a à procéder par monographies. Cette méthode permet de grouper sous une forme concrète et vivante autour d’un seul exemple une foule de détails précis. C’est ainsi qu’il serait instructif et intéressant à un haut degré de reconstruire l’histoire économique de tels ou tels domaines ruraux sur divers points de la France. On les prendrait en remontant aussi loin que possible, de telle façon que l’on put suivre leur histoire dans la période qui a précédé la Révolution et dans celle qui l’a suivie Cette reconstruction peut rencontrer des difficultés mais elle n’est pas impossible. Les éléments en existent dans mi certain nombre de terriers et dans les divers documents qu’on rencontre concentrés ou épars clans les archives des communes, chez les notaires ou entre les mains des particuliers.
Assurément les questions auxquelles doit répondre une telle étude sont assez nombreuses et assez diverses pour qu’on ne puisse espérer toujours obtenir des renseignements suffisants pour chacune d’elles. Mais de telles lacunes ne devraient pas rebuter les chercheurs zélés et instruits auxquels nous nous adressons. Leur tâche peut être encore fort utile, même on restant incomplète à quelques égards. L’important est de n’omettre aucune source existante et d’en tirer parti sur le plus grand nombre possible de points susceptibles d’être éclaircis.
A peine est-il besoin de tracer les cadres dans lesquels doit se renfermer une pareille recherche. Elle doit être abondante on faits et sobre d’appréciations. Tout ce qui aurait l’air d’une dissertation doit en être sévèrement exclu comme un hors-d’oeuvre. Tout commentaire doit se borner à la simple explication des circonstances qui font comprendre comment un fait s’est produit et qui contribuent à l’éclaircir.
Maintenant quelles sont les questions qui peuvent constituer les éléments de l’historique d’un domaine rural ?
Il est clair qu’elles offriront certaines différences essentielles si le domaine a toujours été dans des mains roturières ou s’il a appartenu à une ou à plusieurs familles nobles. Dans le premier cas, il y aurait surtout à se préoccuper des redevances qu’il payait, dans le second de celles qu’il percevait ; mais, dans l’un et l’autre cas, les diverses charges féodales subsistant avant la Révolution viendraient se grouper autour de ce domaine avec indication de la nature et de la quantité de chacune d’elles.
Voici quelles sont les questions principales auxquelles il y aurait lieu de répondre et dans quel ordre elles nous paraitraient devoir être présentées :
1° On indiquerait le nom du domaine et celui de la localité où il est placé, son étendue et sa contenance actuelles, cultures, bétail, bâtiments, etc. Cette première vue se bornerait à un état descriptif assez rapide de la nature et de la valeur des terres, de manière à ne pas tomber dans des doubles emplois par les réponses plus détaillées adressées aux questions qui doivent suivre.
2° On ferait connaître par quelles mains le domaine a passé depuis le point de départ de l’étude, quels morcellements il a subis, ce qu’il a pu gagner ou perdre pour la valeur et le revenu sous ses propriétaires successifs, quelles transformations principales a subies la culture, quels propriétaires y ont résidé et quelle influence a pu avoir leur action personnelle ou leur absence. On donnera le prix de vente à chaque changement de propriétaire.
3° On rappellera tout ce qui concerne les baux et les divers systèmes d’amodiation ; on signalera la durée et les clauses principales de ces baux à la charge du bailleur ou du preneur, les obligations du fermier entrant à l’égard du fermier sortant, les usements locaux dignes de remarque. On recherchera si la location à eu lieu en bloc ou morcelée, si l’exploitation par le tenancier s’est faite au moyen de sous-locations ou à l’aide d’ouvriers agricoles. On indiquera si le métayage a joue un rôle dans l’exploitation, sous quelles conditions il a été pratiqué et quels effets il paraît avoir eus. Dans tout ces cas, on fera connaître quelle a été la part en argent ou en nature afférente au propriétaire, aux fermiers et aux colons.
4° Indication des charges réelles: taille ou impôt foncier, dîmes, taxes diverses établies sur la propriété rurale. Indication des charges personnelles qui posaient autrefois sur les tenanciers ou les colons capitation, services de corps, etc. C’est ici, dans la supposition que le domaine aurait été possédé par le soigneur, qu’il y aurait lieu do faire connaître, outre les impôts qu’il aurait ou lui-même à payer, les diverses redevances féodales dont il aurait bénéficié, soit de la part des fiefs compris dans sa mouvance et payables on argent ou on denrées, soit de la part des paysans corvéables. On retournerait les termes do la question Si ce domaine avait été lui-même un do Ces fiefs, c’est-à-dire qu’on étal)lirait ce qu’il a dû payer sous diverses formes à l’État, à la seigneurie et au clergé.
On constatera de même les diverses impositions à la charge du domaine depuis 1789.
Enfin, soit sous l’ancien régime, soit sous celui qui lui a succédé, on établira le montant des droits de mutation par décès ou entre vifs payés soit à l’État, soit à des seigneurs.
5° Il serait intéressant de déterminer également la condition matérielle des familles de propriétaires, de tenanciers ou de colons qui, aux différentes époques, ont habité le domaine; leur genre de vie, leur alimentation, la disposition do leur demeure avec ses dépendances, la disposition des bâtiments de ferme, la consistance du mobilier. Les livres de raison ou de compte, les actes de vente ou de donation et surtout les inventaires après décès pourront fournir sur ces divers points des indications précises.

2.

L’ÉTAT ET LA VALEUR DE LA PROPRIÉTÉ BÂTIE.
La connaissance des changements qu’a éprouvés la propriété bâtie dans les diverses parties de la France intéresse l’histoire des moeurs et l’histoire économique de notre pays. L’économie politique même y trouverait des renseignements ou des exemples dont elle tirerait assurément profit.
Il y a déjà des travaux de ce genre. Il serait utile de les multiplier et de former une ample collection do faits étudiés avec soin, à l’aide do documents authentiques, dans des conditions et dans des régions diverses. Ces documents existent en très grand nombre particulièrement dans les archives des notaires et des établissements de bienfaisance et dans des papiers de famille.
La monographie, c’est-à-dire la description d’une propriété unique, est la méthode qui convient le mieux à une recherche de ce genre ; plus longue sera la période pendant laquelle elle pourra suivre l’histoire de l’immeuble, plus elle sera instructive. Cependant 1’êtude comparée de plusieurs propriétés, groupées dans un quartier d’une ville ou dans un village, peut aussi conduire à un résultat utile. Il importe moins de tirer immédiatement de chaque travail particulier une conclusion d’ensemble sur les variations de la valeur en France que de donner des faits certains, recueillis par des recherches d’érudition et choisis avec critique, et d’en rassembler le plus grand nombre possible. C’est une oeuvre collective qui sera d’autant plus profitable à la science qu’elle comptera plus de collaborateurs ; le rapprochement et la comparaison des travaux particuliers permettront sans doute d’arriver a une connaissance générale des changements de valeur de la propriété et des lois économiques qui les ont produits.
C’est pourquoi la section des sciences économiques et sociales propose cette question à l’étude des sociétés savantes, des correspondants du Ministère de l’Instruction. publique et des savants qui s’intéressent à ces problèmes. Elle appelle particulièrement leur attention sur les points suivants :
1° La description aussi exacte que possible de la propriété, comprenant l’étendue des terrains non bâtis, cours, jardins, etc., et des constructions qui la composaient ; la nature des bâtiments, la distribution des locaux, les matériaux employés ;
2° L’examen des causes qui ont modifié cet état dans la suite des temps ;
3° La série des transmissions de la propriété par vente, héritages, donation, etc. ;
4° La valeur de la propriété bâtie, constatée par des actes de vente, par des inventaires, etc. ;
5° Les impôts, charges et servitudes que la propriété a eu à supporter ;
6° Le nombre des habitants de la maison ou des maisons a diverses époques et leur état social ;
7° Si les bâtiments n’étaient pas occupés par les propriétaires, le prix et les conditions de la location, particulièrement la durée des baux ;
8° Les impôts et charges autres que le loyer, qui incombaient aux locataires, indépendamment des charges supportées par les propriétaires ;
9° Les changements survenus dans l’état économique et social de la localité, qui ont exercé une influence sur la valeur de la propriété et sur le taux des loyers ;
10° Parmi ces changements, la construction de maisons et l’agglomération de la population dans le voisinage, sur lesquelles il convient d’insister, parce qu’elles sont au nombre des causes qui influent le plus sur la valeur des immeubles.

3.

EFFETS ÉCONOMIQUES D’UNE NOUVELLE VOIE DE COMMUNICATION.
Personne ne songe à nier les bienfaits qui peuvent résulter, pour l’économie générale d’une région, de l’ouverture d’une voie de communication nouvelle, propre à faciliter le mouvement des hommes et des choses. Mais on a rarement pris la peine d’observer et d’exposer, avec la précision que comporte la méthode monographique, les effets particuliers produits sur un point déterminé du territoire national par la création d’un pont, d’une rue, d’une route, d’un tramway, d’un chemin de fer, d’un canal, d’un port. Un pareil travail, pour peu qu’il émane d’un esprit clairvoyant, observateur et juste, rendra toujours de réels services. Les théoriciens y trouveront un moyen de contrôle pour leurs déductions et il en découlera de précieuses leçons pour tous ceux qui concourent, de près ou de loin, à la direction des travaux publics : c’est en se rendant un compte bien exact du plus ou moins d’utilité des ouvrages déjà exécutés qu’on peut arriver à mesurer la productivité probable de ceux qui sont encore à l’état de projet, et à assurer ainsi le meilleur emploi possible aux ressources dont un pays dispose pour le développement de ses voies de communication.
En recommandant ce genre d’enquêtes à tous ceux qui seraient en situation de les entreprendre, il convient d’indiquer les principales questions qu’ils auront à se poser, sans que rien d’ailleurs fasse obstacle à ce que le cadre adopté diffère sur certains points de celui qu’on va tracer ici.
1° Décrire la voie nouvelle dont on se propose d’analyser les effets économiques. Dire par quelles initiatives et dans quelles conditions elle a été conçue, tracée, créée. Le montant de la dépense et la nature des ressources sont des données qu’il serait bon de mettre en regard des résultats obtenus.
2° Expliquer quelle était la situation antérieure de la contrée desservie et pourquoi le besoin d’un nouveau moyen de circulation se faisait sentir.
3° Montrer l’influence directement exercée sur la rapidité. sur le prix, sur la sécurité des voyages ou des transports.
4° Rechercher dans quelle mesure il peut y avoir eu déplacement, développement ou création de trafic.
5° Passer de ces effets directs aux effets indirects ; rechercher la nature et l’importance des services rendus à l’agriculture, à l’industrie, au commerce.
6° Indiquer, s’il y a lieu, les exploitations nouvelles qui ont pris naissance sur le parcours de la nouvelle voie et qu’elle a contribué à rendre possibles.
7° Rechercher l’influence exercée, tant aux lieux de production qu’aux lieux de consommation, sur les prix des produits dont la voie nouvelle rend le transport plus prompt ou moins coûteux.
Souvent ce ne sera point seulement dans l’ordre des faits économiques, mais aussi dans l’ordre des faits sociaux, que certaines transformations se sont produites. Les chemins de fer, partout où ils pénètrent, modifient les habitudes et les moeurs des populations. Il y a encore là matière à d’instructives observations ; mais il conviendra d’y faire plus de place à la constatation des faits qu’aux considérations personnelles.
Ce qu’on ne saurait éviter avec trop de soin dans un travail comme celui dont on vient d’esquisser le programme, c’est de confondre les effets et les causes, et d’attribuer à l’exécution d’un travail d’utilité publique d’autres résultats que ceux qu’il a réellement produits.
ÉTUDIER, POUR UNE RÉGION DÉTERMINÉE, LES MODIFICATIONS QUI SE SONT INTRODUITES DANS LA PRATIQUE DES RÉGIMES MATRIMONIAUX DEPUIS LE CODE CIVIL.
L’ensemble des règles du Code civil sur le régime des biens entre époux se ramène aux trois points fondamentaux suivants:
1° Liberté pour les futurs époux de faire à leur gré leurs conventions matrimoniales ;
2° Détermination d’un régime, dit de droit commun, applicable à défaut de conventions différentes régulièrement faites ;
3° Organisation dans la loi même, à côté du régime légal, des principales variétés ou combinaisons de régimes antérieurement en usage dans les diverses parties de la France.
De cette manière le législateur, en un sujet qui intéressait de si près des habitudes séculaires, a laissé toute facilité pour le maintien des usages établis, comme aussi toute liberté de s’en écarter sous l’empire des influences de l’ordre moral ou de l’ordre économique qui pourraient se produire dans le mouvement de la société.
Il serait intéressant de rechercher dans quel sens s’est exercée cette liberté, Si elle a amené la persistance des diversités antérieures, si, au contraire, la pratique tend à une certaine unité par la préférence accordée à un régime déterminé, ou enfin si. la variété s’étant maintenue, il ne s’est pas opéré un changement dans la distribution en quelque sorte régionale des différents régimes et en même temps des modifications clans la pratique de chacun d’eux. Cette recherche doit avoir pour point de départ et pour base une série d’enquêtes locales aussi nombreuses que possible, dont chacune, à côté de la constatation des faits, s’efforcerait d’en dégager les causes et, s’il y a lieu, d’en marquer les conséquences.
Voici, résumés sous forme de questions, les points principaux sur lesquels devrait se porter l’attention :
1° Quel était. le régime matrimonial en usage dans la région avant le Code civil, soit sous la législation ancienne, soit sous la législation intermédiaire? Quelles étaient les clauses usitées dans la pratique pour déroger en certains points au régime établi par la coutume? Quels traits distinctifs la jurisprudence locale avait-elle imprimés à tel régime type, spécialement s’il s’agit du régime dotaI ?
2° Quelles modifications se sont introduites en cette matière dans la région depuis le Code civil ? Ces modifications se sont-elles produites suivant une tendance à se rapprocher du régime de droit commun établi par ce Code ou au contraire dans un sens opposé ?
3° Quels changements se sont introduits dans la pratique d’un régime déterminé ? Quels ont été les procédés employés pour amener ces changements et, en particulier, quelles sont les modifications qui ont été apportées à la formule des clauses du contrat de mariage ?
4° Quelles sont les raisons d’ordre économique ou d’ordre moral qui expliquent soit la persistance de la tradition locale, soit les modifications apportées à la pratique antérieure au Code civil ou encore à la formule des clauses usitées dans l’établissement d’un régime déterminé ?
5° Quelles ont été, dans l’ordre économique ou dans l’ordre moral, les conséquences observées de la pratique d’un régime déterminé et des changements introduits dans les conventions matrimoniales en usage ?
6° La pratique révèle-t-elle que la législation du Code civil en matière de conventions matrimoniales mette obstacle à la satisfaction de quelque intérêt ou de quelque besoin légitime soit dans l’ordre économique, soit clans l’ordre moral ?

Réunion des délégués des Sociétés des Beaux-Arts à la Sorbonne, en 1885.

M. le Président donne lecture d’une autre lettre de M.. le Ministre de l’Instruction publique, l’informant que la neuvième réunion des délégués des Sociétés des Beaux-Arts aura lieu à la Sorbonne, à la même époque que la réunion des délégués des Sociétés savantes, c’est-à-dire du mardi 7 avril au samedi 11 avril suivant.

Congrès archéologique de France à Montbrison, en 1885.

M. le Président dit que la Société nourrissait depuis longtemps l’espoir qu’une session du Congrès archéologique de France pourrait avoir lieu à Montbrison. Des démarches avaient été faites auprès de M. Palustre, directeur de la Société française d’Archéologie, pour obtenir la tenue de ce Congrès en 1886; on a pu lire, dans le dernier Bulletin, la réponse courtoise, mais dilatoire de M. Palustre, annonçant que les engagements pris par la Société française pour 1885 et 1886 ne lui permettraient pas d’obtempérer aux désirs de la Diana avant l’année 1887 au plus tôt.

Mais depuis, les choses ont soudainement changé de face. Des obstacles imprévus ayant fait abandonner le projet de tenir à Nancy le Congrès archéologique de 1885, M. le comte de Marsy, successeur de M. Léon Palustre comme directeur de la Société française d’Archéologie, a proposé à la Diana de le transférer à Montbrison.

Cette proposition a flatté le Conseil d’administration autant qu’elle l’a surpris. Il s’est empressé d’accepter, on témoignant sa reconnaissance à M. de Marsy, mais sans se dissimuler, et sans lui dissimuler non plus, que le temps serait bien court pour nous mettre en état de recevoir la Société française d’une manière digne d’elle. Nous tâcherons de suppléer, par beaucoup de bonne volonté, à ce qu’une préparation hâtive pourra laisser à désirer, et l’indulgence de nos éminents visiteurs fera le reste.

L’époque précise du Congrès n’est pas encore déterminée. Il appartient naturellement à la Société française d’Archéologie de la fixer, ainsi que le programme du Congrès. Il est probable toutefois que ce programme comprendra la visite des monuments les plus remarquables de Montbrison et des environs, et que deux jours seront consacrés au Roannais.

Ces bonnes nouvelles sont accueillies par la Société avec la plus vive satisfaction. Un grand nombre de membres, d’accord avec M. le Président, expriment le désir que le Congrès puisse être fixé à la dernière semaine de juin. A cette époque la température, souvent excessive en Forez aux mois de juillet et d’août, est encore modérée, les jours sont longs, les grands travaux de la campagne ne sont pas commencés, et les personnes qui vont aux eaux ne sont pas parties.

M. le Président dit qu’il soumettra ces observations à M. de Marsy ; il est possible que d’autres circonstances influent sur la décision de la Société française d’Archéologie, par exemple, la date, encore inconnue, qui sera fixée pour les élections politiques, avec lesquelles il faudra éviter de faire coincider le Congrès; la Société française voudra peut-être tenir compte aussi des convenances des personnes appartenant & la magistrature ou à l’instruction publique, qui ne sont pas libres avant les vacances. La Diana exprime ses préférences, et s’en rapporte à la décision qui sera prise par la Société française.

Aussitôt le programme du Congrès arrêté, il sera porté par une circulaire à la connaissance des membres de la Société. M. le Président se plaît à espérer que la Diana fera bonne figure dans ces grandes assises archéologiques, et il ne saurait inviter d’une manière trop pressante les érudits foréziens à s’y préparer, dès à présent, par l’étude sérieuse et approfondie des questions qu’ils auront l’intention de traiter.

Musée lapidaire et d’antiques.

Travaux projetés dans le batiment annexe de la Diana.

La tenue, désormais certaine, du Congrès archéologique à Monthrison impose à la Société le devoir de hâter les travaux nécessaires pour convertir en musée lapidaire et d’antiques une partie du bâtiment-annexe de la Diana.

M. le Président rend compte des mesures arrêtées à cet effet par le Conseil d’administration, sur les propositions de M. de Paszkowicz, architecte, et après entente préalable avec M. le Maire de Montbrison, qui a bien voulu promettre d’en demander l’homologation au Conseil municipal. Aussitôt cette approbation obtenue, les travaux seront commencés et menés avec toute la célérité possible, afin que le musée naissant puisse être inauguré à l’ouverture du Congrès.

Ce musée sera bien pauvre encore. M. le Président émet le voeu que les collectionneurs aident la Société à en dissimuler les vides trop nombreux, en mettant à sa disposition, pour la durée du Congrès, quelques-uns des objets d’antiquité qu’ils possèdent. On pourrait constituer ainsi une exposition qui présenterait un singulier Intérêt et complèterait, de la manière la plus heureuse, les explications écrites et verbales soumises au Congrès.

Procès-verbal de la réunion du 4 août 1887
Date : 1887

BD, Tome IV, Procès-verbal de la réunion du 4 août 1887, pages 199 à 214, Montbrison, 1887.

 

JUILLET – JANVIER 1888.

_____

BULLETIN DE LA DIANA

__________

I.

Procès-verbal de la réunion du 4 août 1887.

 

PRESIDENCE DE M. TESTENOIRE-LAFAYETTE.

La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents : MM. M. de Boissieu, Boulin, Brassart, Durand, abbé Faury, Gonnard, Jordan de Sury, Joulin, Lafay, Maillon, O. Puy de la Bastie, T. Rochigneux, J. Rony, L. Rony, baron de Rostaing, A. Roux, Testenoire – Lafayette, Thevenet, Thiollier.

MM. Jeannez et W. Poidebard ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.

Généalogie des seigneurs de Saint-Chamond, par l’abbé Royer, publiée par M. Maurice de Boissieu. – Histoire de la ville de Saint-Cbamond, par M. le chanoine Condamin.

M. le Président annonce que l’impression du IXe volume des Mémoires est assez avancée pour qu’on en puisse espérer la distribution vers la fin de l’année. Ce volume sera rempli on grande partie par la Généalogie des seigneurs de Saint-Chamond, travail resté manuscrit de l’abbé Pierre-Augustin Royer, qui vivait au dernier siècle. M. Maurice de Boissieu, qui s’est chargé de l’éditer, y a ajouté de nombreuses notes et des pièces justificatives très importantes et presque toutes inédites, réunies au cours de recherches qui n’ont pas duré moins de dix ans. Au nombre de ces pièces, il faut mentionner tout spécialement un vidimus ancien de la charte communale de Saint-Chamond ; ce vidimus sera reproduit en héliogravure.

L’histoire de Saint-Chamond a la bonne fortune d’exercer en ce moment la plume d’un autre de nos confrères, M. le chanoine James Condamin. Cet infatigable travailleur met dès aujourd’hui son livre en souscription au prix de 20 francs et en annonce l’apparition en 1888.

M. Maurice de Boissieu fait observer que l’ouvrage qui s’imprime actuellement dans les Mémoires de la Diana est simplement l’histoire des seigneurs de Saint-Chamond et non celle de la ville.

Archives du château de Genetines.

M. le Président dit que M. le comte de Sugny a remis aux représentants de la Société les archives du château de Genetines, offertes par lui à la Diana. MM. O. de Viry et E. Brassart se sont chargés d’en dresser l’inventaire.

M. Vincent Durand dit qu’il a pu admirer dans un rapide examen la richesse de ce fonds ; il croit qu’il y aura lieu do ne pas en publier l’inventaire dans le bulletin, mais d’en faire l’objet d’une publication à part, qui serait la tète d’une nouvelle série consacrée à l’analyse raisonnée des archives de la Société.

Statue équestre d’Usson. Communication de MM. Vincent Durand et Brassart.

M. Vincent Durand, au nom de M. Brassart et au sien, fait la communication suivante :

Depuis notre dernière réunion, le musée de la Diana s’est enrichi d’une pièce intéressante, très gracieusement cédée par M. l’abbé Marey, d’Usson, à la demande de notre excellent confrère M. l’abbé Langlois, archiprêtre de Saint-Bonnet-le-Château.

Il s’agit d’un fragment de statue équestre retiré jadis, comme nous l’apprend le conseiller Moissonnier, des fondations de la clôture d’un jardin appartenant au juge d’Usson, à une époque que ce savant ne précise point, mais qui doit être antérieure ou postérieure de peu à l’an 1700(1). Longtemps placé sur le couronnement d’une muraille, au bord d’un chemin, il était désigné à Usson sous un nom passablement rabelaisien, qu’il devait à une mortaise pratiquée dans la croupe du cheval pour recevoir la queue, formée d’une pièce de rapport aujourd’hui perdue. Depuis quelques années, M. l’abbé Marey l’avait fait transporter dans sa cour, où il servait à supporter un pilier en bois d’un appentis.

_______________

(1) Mémoires de la Diana, t. VII, p. 229.

_______________

Cette sculpture répond encore à la description qu’en faisait le conseiller Moissonnier : « Par l’injure des temps, il n’y reste que le corps du cheval, dont la queue était postiche, et le cavalier, vêtu à la romaine, y parait seulement depuis la ceinture jusqu’aux pieds. L’on n’a pas encore recouvré les autres fragments, ni l’inscription qui devait l’accompagner. »

Il faut ajouter que le cavalier était revêtu d’une cuirasse, avec lambrequins de cuir disposés sur deux étages et descendant un peu au dessus du genou. Le buste a disparu, sans qu’on puisse décider s’il était taillé dans un bloc à part. Les pieds du cavalier; la tête, les pieds et la queue du cheval manquent aussi. On distingue sur le poitrail de ce dernier des traces de harnachement.

La pierre est un granit gris. La longueur actuelle est de 1m 14 ; la hauteur de 0m 52. On peut estimer que, dans son intégrité, la statue devait mesurer environ 1m 70 de longueur, sur une hauteur à peu près égale.

Le travail est d’une basse époque, sommaire, sans toutefois être d’une mauvaise main.

Il est bien regrettable que ce morceau nous soit parvenu dans un état de mutilation aussi avancé. Cette circonstance commande naturellement une certaine réserve dans les hypothèses qu’on peut faire sur le sujet représenté. Il en est une toutefois, émise par M. Aug. Chaverondier, qui parait singulièrement vraisemblable. D’après le savant archiviste de la Loire, la statue équestre d’Usson pourrait bien avoir appartenu à un de ces groupes composés d’un cavalier terrassant un monstre anguipède signalés sur divers points de la Gaule et dont le célèbre monument de Merten, découvert en 1878, près de Metz; est un des exemples les plus connus. Je citerai aussi, pour sa bonne conservation et parce qu’il a été trouvé dans le voisinage immédiat du Forez, le groupe équestre de la Jonchère, près Billom, dont ses inventeurs firent l’objet d’une exhibition foraine, et que plusieurs d’entre nous peuvent se rappeler d’avoir vu pour quelques sous, Il y a une vingtaine d’années, sur la place de la Grenette à Montbrison, pendant la tenue de je ne sais plus quel concours agricole ou autre solennité publique.

J’ai eu récemment occasion de revoir, en compagnie de nos confrères MM. Guillemot et Brassart, ce groupe de la Jonchère, qui est resté en possession des personnes qui l’ont découvert, commune d’Egliseneuve de Billom (Puy-de-Dôme), et j’ai retrouvé parmi des fragments recueillis par elles au moment de la trouvaille, une tète de serpent qui, sans nul doute, terminait un des membres inférieurs, aujourd’hui brisés, du personnage terrassé. Ainsi se trouve confirmée l’opinion de M. Prost qui, citant le groupe de la Jonchère, dans une étude sur le monument de Merten présentée à la Société des Antiquaires de France (1), n’a pas hésité à reconnaître un monstre anguipède dans le personnage en question. On nous a exhibé aussi, comme découvert avec la statue, un petit glaive de métal, très court et peut-être réduit de longueur par l’oxydation, dont aurait été armée, ce semble, la main droite du cavalier, qui est levée dans l’acte de frapper. Je ne sache pas que ce glaive ait été signalé jusqu’ici, non plus que la tète de serpent (2).

_______________

(1) Bulletin de la Société des Antiquaires de France, année 1879, p. 62 et suivantes.
(2) Ces détails sont notamment passés sous silence par M. Em.. Thibaud dans le rapport, accompagné de dessins, sur la découverte de la Jonchère, publié dans le Bulletin du Comité historique des arts et monuments, t. II, 1850, p. 30.

_______________

Une chose nous a paru bien digne de remarque dans le groupe de la Jonchère : c’est l’état d’intégrité absolue de la tête du cavalier. L’exécution défectueuse ou la mauvaise conservation de la tète, dans la plupart des statues similaires, n’ont pas permis jusqu’à présent de déterminer avec certitude l’empereur ou les empereurs dont elles devaient perpétuer les triomphes, étant admis que ce sont des portraits et non point, comme le pensent quelques-uns (1), une personnification de la puissance romaine écrasant la rébellion. Il ne nous parait donc pas sans intérêt de vous soumettre une photographie de la tète du cavalier de la Jonchère, dont le travail, relativement bon, offre quelques garanties de ressemblance. Si la comparaison de cette tête avec les types fournis par d’autres sculptures et par la numismatique autorisait à y voir le portrait d’un empereur donné, on pourrait peut-être en tirer quelque induction applicable à la statue équestre d’Usson, érigée aussi sur l’ancien territoire arverne, d’une exécution moins bonne que celle de la Jonchère, mais que pourtant certaines analogies de style peuvent sans invraisemblance faire rapporter à la même époque.

_______________

(1) Voir notamment, dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de France, 1886, p. 143, la communication de M. Prost sur le groupe équestre d’Heddernheim, près Francfort, découvert en 1884. Ce groupe, élevé sur une colonne analogue à celle de Merten, était accornpagné d’une inscription dédicatoire à Jupiter et à Junon Régina, sous la date de 240. Malheureusement, cette inscription rappelle, non l’érection primitive du monument, mais une restitution.

_______________

Excursion en 1887.

M. le président fait connaître que la commission chargée de l’excursion dont Essalois doit être le centre a décidé qu’elle comprendrait aussi la visite de Chambles et de Notre-Dame de Grâces. Le jour de l’excursion est fixé au 23 août, le rendez-vous général à Bonson à sept heures cinquante du matin. Le programme et le questionnaire seront envoyés incessamment.

Acquisition d’antiquités découvertes à Moind.

M. le Président dit que la Société a pu, par l’entremise de M. Philippe Testenoire, acquérir de M. Vissaguet le vase de bronze ayant contenu le trésor découvert à Moind l’an passé (1), ainsi que quinze des monnaies qu’il contenait et une pierre gravée antique trouvée dans le même champ.

A ce propos, M. le Président ajoute que l’insurrection ou l’invasion, cause de cette cachette, avait dû s’étendre à une bonne pai4ie de la Gaule : car il a eu l’occasion d’assister, il y a quelques années, à la découverte faite sur l’emplacement de l’antique Cemenelium, aujourd’hui Cimiez (Alpes-Maritimes), d’un trésor dont la composition était semblable à celle du trésor de Moind.

M. Brassart rappelle que M. d’Aigueperse (2) a constaté qu’aucune monnaie postérieure à 260 n7a été trouvée sur l’emplacement du Ludna de la carte de Peutinger, station détruite et anéantie par un fait de guerre et dont les vestiges ont revu le jour en 1853.

_______________

(1) Bulletin de la Diana, t. III, page 308.
(2) D’Aigueperse. OEuvres archéologiques et littéraires, T. I, pages 71, 96 et 97.

_______________

Découvertes au pied du mont d’Isoure. Communication de M. Thevenet.

M. Thevenet dépose sur le bureau et offre à la Société divers objets et poteries antiques recueillis par lui au mont d’Isoure, et donne à ce sujet les explications suivantes :

J’ai l’honneur de vous soumettre le compte-rendu succinct de découvertes que j’ai récemment faites au mont d’lsoure, sur le territoire de la commune de Chalain, et qui peuvent présenter quelque intérêt au point de vue historique et archéologique.

Le 17 mai dernier, me trouvant au bourg de Chalain d’lsoure, j’appris qu’un cultivateur de cette commune, M. Charles (Jean), avait mis au jour des substructions antiques et recueilli divers objets, en pratiquant des travaux de minage dans sa propriété sise au lieu dit, la Pierre murée, sur le versant occidental du Mont-d’1soure et à 900 mètres au nord du bourg de Chalain.

Je me rendis immédiatement chez M. Charles, qui s’empressa de me montrer les objets qu’il avait découverts et dont voici la description :

Céramique. 1° Une soucoupe samienne, d’un rouge corail et de forme élégante; mais non estampillée (à peu près intacte).

2° Une lampe entière, type romain des trois premiers siècles de notre ère. – Cette lampe, fort bien conservée, est en terre fine, jaunâtre, et recouverte d’une couche de vernis destinée, sans doute, à empêcher le suintement de l’huile; elle se compose d’un récipient fermé, de forme circulaire, et d’un bec pour recevoir la mèche. La partie supérieure est concave et présente un médaillon central, portant, en relief, un Adonis ou un génie aîlé. (Diamètre moyen, 0m 062; hauteur totale, 0m 024).

3° Une statuette, en terre blanche, assez lourde, amputée des bras, et des jambes à la hauteur des genoux. Tête d’un assez bon style, profil grec, cou développé, chevelure ondulée, rattachée au tronc par une décoration végétale. La longueur du buste parait un peu exagérée ; une des jambes amputées, la droite, devait être dans une position allongée, tandis que la partie inférieure de l’autre était, je crois, ployée et ramenée sous la cuisse.

La hauteur de la statuette, en l’état actuel, est de 0m 13.

Monnaies, médailles et autres objets métalliques.

– Quelques pièces de monnaie ont été trouvées par M. Charles dans le terrain défoncé par lui ou à proximité. Il y a :

1 denier d’argent, petit module, à l’effigie de IVLIA MAMAEA (vers l’an 225 de notre ère). Au revers, Junon assise. Conservation parfaite.

4 monnaies bronze, frustes.

1 fragment d’agrafe ou de fibule.

1 médaille ovale, laiton. Figure de roi couronné, buste de femme au revers.

2 petits objets en bronze (un pommeau et un pied de flambeau ?)

Ces trois derniers objets ne paraissent pas devoir remonter à une époque antérieure au XIV e ou XVe siècle.

En présence de ces divers objets, que je considérais comme une intéressante trouvaille archéologique, et désireux de pratiquer moi-même des recherches, je me fis conduire sur l’emplacement des découvertes faites par M. Charles. Là, dans une vigne nouvellement plantée, je pus opérer de nouvelles fouilles avec succès.

J’ai découvert et recueilli :

Un fragment de lampe en terre cuite: cerf lancé dans un médaillon.

Plusieurs débris de coupes, tasses, plats, ornés de reliefs décoratifs, tels que guirlandes de feuillage, ornements à la barbotine, dans le genre des vases d’Arezzo et de Lezoux.

Un fragment d’amphore en terre blanche.

Quantité de verroteries de diverses nuances, dont un morceau d’un très-joli bleu.

Des clous en fer fin, à tige carrée et à tête plate.

Une portion d’étui en os ; des ossements calcinés.

De menues parcelles de cuivre fondu.

Un bloc de béton aggloméré, composé de chaux, cailloux, débris de poterie, et recouvert d’un enduit lisse, coloré en rouge foncé et vert olive.

Tous ces débris ou résidus ayant subi l’action d’un feu violent, à en juger par leur calcination ou leur déformation, et le terrain qui les recouvrait étant lui-même, dans cette partie, sur une surface de 12 à 15 mètres carrés, d’un aspect noir et charbonneux, j’ai supposé que j’étais sur l’emplacement d’une construction romaine détruite par un incendie. Ce doute s’est changé en certitude, lorsque M. Charles m’a fait connaître qu’en opérant le minage de sa vigne il avait, dans cet endroit précis, mis à jour, à une profondeur de quatre pieds environ, des substructions en maçonnerie ayant la forme d’an carré parfait de douze mètres de côté, enveloppant un autre carré de six mètres de côté seulement : ce qui lui faisait dire qu’ « il y avait deux maisons l’une dans l’autre. »

Ces renseignements m’ont paru d’autant plus précieux, que M. Charles étant absolument étranger aux règles de l’art de bâtir chez les Romains, son imagination ne pouvait se livrer à des fantaisies conventionnelles. Ils ont du reste été corroborés par un propriétaire voisin, M. Delage, en présence de notre confrère M. Rochigneux, qui a bien voulu m’accompagner dans une seconde excursion au mont d’lsoure.

de l’édifice par lui découvert. Je mets sous vos yeux ce plan et celui des lieux environnants. A l’aide d’un croquis très compréhensible fait par M. Charles au moment où il a fait exécuter son minage, et conservé par lui sur un cahier lui servant de livre do comptes, j’ai pu reconstituer le tracé géométrique à peu près exact des fondations.

La double enceinte quadrangulaire représentée sur le plan dessine bien le cadre d’une maison romaine. Toutefois, à raison même de l’exiguïté de l’édicule, et aussi à cause des ressauts extérieurs servant de base à des colonnes ou à des pilastres, une autre hypothèse est peut-être préférable. Ne se trouverait-on pas en présence des ruines d’une chapelle ou d’un petit temple romain ; et alors la statuette trouvée en cet endroit ne représenterait-elle pas une divinité en l’honneur de laquelle le temple aurait été édifié ?

Avant de terminer, il me parait utile de vous donner quelques détails sur la nature des matériaux employés dans la construction. Le massif des maçonneries ordinaires composant les fondations était en basalte brut du mont d’Isoure, tandis que les angles et les assises des piliers intermédiaires étaient formés de moëllons de moyen appareil ; les parements vus compris entre les angles et les piliers étaient de très petit appareil, mais les joints verticaux et horizontaux étaient parfaitement dressés. Ces divers moëllons, en granit porphyroîde grossier, dont le similaire ne m’a pas paru exister au mont d’Isoure, doivent provenir des montagnes situées au nord-ouest de Chalain, où cette qualité de pierre abonde.

Plusieurs spécimens des moëllons provenant des substructions que je viens de décrire ont été employés pour servir d’enchant à la maison d’habitation que M. Charles a récemment construite pour son usage. Le palier pavé que l’on remarque au-devant de la porte d’entrée est uniquement composé de moëllons de petit appareil ramassés dans les mêmes substructions.

Enfin, la découverte de la soucoupe et de la monnaie d’argent du règne de lVLIA MAMAEA, dans l’espace de terrain servant de cour à M. Charles, me permet de supposer qu’il y a eu d’autres habitations romaines dans cette partie de la montagne, admirablement située du reste sous le rapport de l’exposition et de la défense.

De ce point, placé à 430 mètres d’altitude, à proximité d’un plateau et d’un col facile à franchir pour communiquer avec le versant exposé au levant, la vue s’étend sur un vaste horizon comprenant la partie occidentale de la plaine du Forez, limitée par les monts d’Auvergne.

Il est probable que des fouilles bien ordonnées au mont d’lsoure amèneraient de nombreuses découvertes.

D’un autre côté, les travaux d’achèvement du canal du Forez qui seront entrepris sous peu, sur le versant Est de la montagne, faciliteront admirablement ces recherches, toujours intéressantes pour l’histoire et l’archéologie de notre pays.

M. le Président félicite M. Thevenet de sa très curieuse communication et le remercie, au nom de la Société, du don qu’il veut bien faire au musée de la Diana de la statuette et de la plupart des objets par lui décrits.

Véritable chiffre inscrit sur la Table de Peutinger en regard de l’étape de Foro Segustavarum à Mediolano. Communication de M. Vincent Durand et de M. le baron de Rostaing.

M. Vincent Durand s’exprime ainsi :

Le numéro d’avril 1887 de l’Ancien Forez, publié par M. Révérend du Mesnil, contient un article où notre confrère soumet à un nouvel examen la partie de la Table de Peutinger concernant la région lyonnaise et forézienne. Il y reprend le chiffre VIIII comme exprimant la distance de Foro Segustavarum à Mediolano. Il va même plus loin : sous prétexte que cette étape n’est accompagnée d’aucune cote sur les gravures de la Table publiées par Bergier et par M. A. Maury, il laisse supposer qu’il en est de même sur le document original, et que le cbiffre vu par les autres éditeurs ne fait qu’un avec le chiffre VIIII placé au dessous, lequel s’applique à la distance de Foro Segustavarum à Aquis Segete.

Il s’agit ici d’un fait matériel, indépendant de tout système, mais qu’il importe de mettre hors de doute, car il sert de point de départ aux identifications, bonnes ou mauvaises, que la discussion de la Table peut suggérer.

Toutes les anciennes éditions de la Table, sauf les cuivres de Bruxelles de 1728, assignent le chiffre XIIII à l’étape de Foro Segustavarum à Mediolano. En 1864, M. Alfred Maury et, après lui, M. Ernest Desjardins en 1869, crurent lire VIIII, au lieu do XIIII, sur le parchemin original, et ils introduisirent ce chiffre, l’un, dans sa Note sur un nouvel examen de la table de Peutinger, l’autre, dans la belle édition qu’il a donnée de ce précieux monument. Telle paraissait donc être la bonne leçon en 1872, au moment où je fis une nouvelle tentative pour identifier le site de Médiolanum, que la discordance des mesures itinéraires rendait fort incertain. La connaissance du chiffre vrai inscrit sur la Table avait trop d’importance, pour que je ne fusse point très désireux de savoir, d’une manière positive, qui avait raison des anciennes éditions ou de la nouvelle. A ma prière, deux savants de Vienne, MM. les docteurs Butticaz et F. Maassen, ce dernier doyen de l’Université, voulurent bien soumettre à un examen spécial le passage contesté, et le résultat de cette vérification fut que le manuscrit original porte réellement XIIII, comme avaient lu les anciens éditeurs.

J’ai publié par extrait la lettre que m’écrivit à cette occasion l’obligeant docteur Butticaz (1). Elle établit que la leçon, XIIII, ne lui avait pas laissé, non plus qu’à M. Maassen, le plus léger doute :il s’en expliquait même en termes si vifs pour le dernier éditeur, que j’y crus devoir retrancher quelque chose.

_______________

(1) Recherches sur la station gallo-romaine de Mediolanum, dans la cité des Lyonnais. Mémoires de la Diana, t.1er, 1873, p. 95, et tirage à part, 1874, p. 51.

_______________

Ce n’est pas tout. M. Ernest Desjardins, se rectifiant lui-même avec la plus entière bonne foi, reconnut le bien fondé de la critique de MM. Butticaz et Maassen.

En effet, le 15 septembre 1874, ce savant écrivait à M. Champion, libraire à Paris :

M. Vincent Durand, le même qui a fait l’excellente dissertation sur Mediolanum,… dans laquelle il a relevé une erreur commise par moi dans mon édition de la Table, a dû publier une autre étude sur Aquae Segetae… Tâchez de vous la procurer… Au lieu de faire le voyage de Vienne » (ceci est une distraction de M. Desjardins), « Il eût pu s’adresser à moi ; car je possède la photographie premier segment, et cette photographie lui donne complètement raison. »

M. Champion ne sachant comment satisfaire au désir de M. Desjardins, par la bonne raison que ma notice n’avait pas encore paru, prit le parti de s’adresser directement à moi, et c’ est ainsi que la lettre de M. Desjardins est venue entre mes mains. Naturellement, je m’empressai d’offrir à celui-ci un des premiers exemplaires de mon travail. Il m’en accusa réception le 6 juillet 1875, en ajoutant :

« On vous a dit, je crois, que je tenais à votre disposition, quand vous viendrez à Paris, la photographie (grandeur de l’original) du premier segment de la Table de Peutinger. Vous seul, jusqu’à présent, avez redressé une erreur de lecture dans la reproduction que j’en ai faite : l’encre de quelques portions de certaines lettres étant tombée, il faut une très grande attention pour ne pas prendre la moitié d’un X pour un V.J’ai pris bonne note de votre redressement très juste et pour lequel le raisonnement vous a mis sur la voie de la correction. »

On peut donc considérer comme un fait acquis l’existence du chiffre XIIII, en regard de l’étape de Foro Segustavurum à Mediolano, sur l’original de la Table de Peutinger.

M. le baron de Rostaing dit qu’il a été lui-même en correspondance avec M. E. Desjardins au sujet de la carte de Peutinger, et qu’il possède une lettre où ce savant reconnaît l’erreur de lecture par lui commise et, l’exactitude du chiffre rétabli par M. Vîncent Durand.

La séance est levée.

Le Président,

TESTENOIRE-LAFAYETTE.

Le membre faisant fonction de secrétaire,

ELEUTHERE BRASSART.

Procès-verbal de la réunion du 6 novembre 1890
Date : 1890

BD, Tome V, Procès-verbal de la réunion du 6 novembre 1890., pages 315 à 316, La Diana, 1890.

 

OCTOBRE – DECEMBRE 1890

_______________

BULLETIN DE LA DIANA

_______________

I.

Procès-verbal de la réunion du 6 novembre 1890.

 

PRESIDENCE DE M. C.-P. TESTENOIRE-LAFAYETTE.

 

La séance est ouverte à deux heures :

Sont présents: MM. Achalme, abbé Bartholin, M. de Boissieu, Boulin, A. Brassart, E. Brassart, abbé Chebrolat, Desjoyaux, Dugas de la Catonnière, V. Durand. Huguet, Jannesson, Joulin, Lachmann, Lafay, T. de la Plagne, Maillon, vicomte de Meaux, Miolane, E. Morel, Poidebard, P. de Quirielle, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, A. de Saiut-Pulgent, Tardieu, Testenoire-Lafayette, Thiollier, abbé Versanne.

MM. le comte de Charpin-Feugerolles, Jamot, Jeannez, Matagrin, comte de Poncins et P. Testenoire-Lafayette ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.

Procès-verbal de la réunion du 7 février 1887
Date : 1887

BD, Tome IV, Procès-verbal de la réunion du 7 février 1887, pages 1 à 7, Montbrison, 1887.

 

JANVIER – AVRIL 1887

_____

BULLETIN DE LA DIANA

__________

I.

Procès verbal de la réunion du 7 février 1887.

 

PRÉSIDENCE DE M. VINCENT DURAND.

La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents : MM. Achalme, M. de Boissieu, E. Brassart, comte de Chambost, Coudour, Desjoyaux, V. Durand, abbé Faury, Gonnard, Jacquet, Joulin, J. Le Conte, Maillon, vicomte de Meaux, Miolane, E. Morel, Puy de la Bastie, J. Rony, L. Rony, Alph. de Saint-Pulgent, Thiollier, abbé Versanne, abbé Virieux.

MM. le comte de Poncins, Testenoire-Lafayette et E. Jeannez ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance.

Mort de Son Eminence le cardinal Caverot, président d’honneur de la Diana.

M. le Président prononce l’allocution suivante :
Messieurs,
Depuis notre dernière réunion, l’Eglise de France et le diocèse de Lyon ont fait une grande perte. Notre vénérable et saint archevêque. dont la verte vieillesse avait si longtemps paru supérieure aux atteintes de l’âge et aux labeurs écrasants de 1’èpiscopat, a succombé à la maladie qui, depuis un an, nous inspirait de trop légitimes inquiétudes.
La mort de Son Eminence le cardinal Caverot est un sujet tout particulier de deuil pour la Diana, dont il avait bien voulu accepter d’être le président d’honneur. Les soins multipliés du ministère pastoral ne lui permettaient pas d’assister a nos séances. Mais il aimait notre Société ; il daignait en faire l’éloge, et il voyait avec plaisir les ecclésiastiques s’y agréger.
C’est qu’en effet, Messieurs, la vocation sacerdotale a une merveilleuse affinité avec le culte des sciences historiques et archéologiques. Habitué, par éducation et par devoir d’état, à réfléchir avec maturité, à juger sans parti pris, à aller en tout au fond des choses, le prêtre est plus apte qu’un autre à acquérir un savoir vaste, sûr et bien ordonné. Il trouve dans l’étude des choses du passé un délassement qui sied bien à son caractère et qui le repose de l’austérité habituelle de ses travaux : otium cum dignitate. Si l’obligation de la résidence l’éloigne souvent des grandes bibliothèques, en revanche, il peut mieux que personne étudier bien des problèmes difficiles à résoudre de loin ; fouiller des archives ignorées profiter sur l’heure des découvertes, parfois très importantes, qu’amène le hasard de la pioche; sauvegarder et faire connaître le patrimoine artistique d’un pays. Est-il placé à la tête d’une paroisse? l’archéologie, c’est à dire la connaissance raisonnée du style et de l’âge des monuments, lui devient, j’ose le dire, indispensable pour apprécier la valeur des édifices religieux et du mobilier sacré dont il a la garde, discerner les travaux à entreprendre, et, chose plus importante et plus difficile encore, faire un choix judicieux de l’artiste chargé de les exécuter.
Ainsi pensait notre regretté cardinal et, par ses ordres, un cours élémentaire d’archéologie sacrée était professé aux élèves de son grand séminaire. Cet enseignement n’est pas resté stérile et, lors du récent congrès tenu à Montbrison, la Société française d’archéologie, par l’organe de son éminent directeur, en a proclamé bien haut les heureux résultats.
Des voix plus autorisées que la mienne rediront les vertus du prélat que nous avons perdu, sa piété, son zèle, sa charité digne de la ville si justement surnommée la ville des aumônes. Mais l’éloge de Mgr Caverot ne serait pas complet, ce me semble, s’il ne venait s’y joindre le témoignage des bonnes lettres, honorées de ses encouragements. Après avoir, comme fidèles, prié pour le repos de son &ne, comme membres de la Diana unissons-nous donc, Messieurs, pour adresser à sa mémoire un suprême et douloureux hommage de respect et de reconnaissance.

L’Assemblée s’associe unanimement aux regrets dont son Président vient de se faire l’interprète.

Dons.

M. le Président dépose sur le bureau plusieurs dons faits à la société.

M.Bertrand, de Moulins, a envoyé le moule à bon creux d’une statuette en bronze trouvée à Feurs vers 1838. Dans la lettre accompagnant ce don, M. Bertrand veut bien annoncer l’envoi prochain du moule d’une autre statuette trouvée à Feurs en même temps que la précédente, et de spécimens de vases et figurines en terre cuite découverts par lui dans le département de l’Allier.

M. Lachmann offre quelques-unes de ses oeuvres musicales ;

M. le chanoine Condamin, son livre sur Victor de Laprade ;

M. Parrocel, de Marseille, ses ouvrages sur l’art et les artistes du Midi ;

Madame J.-B. Martin, de la part de Madame de La Forge, un lot important de papiers anciens.

L’Assemblée vote des remerciements aux auteurs de ces différents dons.

Sculpture attribuées à Vaneau. Communication de M. Dubourg.

M. le Président donne lecture d’une intéressante lettre de M. Dubourg. Dans cette lettre, M. Dubourg recherche quel peut être l’auteur de sculptures sur bois recueillies par lui à Monistrol et dont il a offert des photographies à la Diana. A l’aide de déductions fort ingénieuses, il en attribue la paternité à Vaneau et croit qu’elles ont été exécutées par ordre de Mgr Armand de Béthune-Sully, évêque du Puy en 1662.

Un membre fait remarquer que le magnifique autel en bois sculpté de la chapelle de l’hôpital de Saint-Bonnet-le-Château est aussi attribué à Vaneau.

Statue de Victor de Laprade.

M. le Président annonce que la statue de Victor de Laprade a été livrée au fondeur pour être coulée en bronze ; la Société devra prochainement s’entendre avec l’administration municipale de Montbrison pour fixer le jour de son érection. Quelques personnes ont manifesté le désir de voir cette solennité coïncider avec le concours musical qui doit avoir lieu à Montbrison, au mois de mai prochain. Mais il ne semble guère possible d’être prêt à aussi bref délai, car outre les réparations dont la statue peut avoir besoin après la fonte, Il reste à disposer l’emplacement où elle s’élèvera et à construire le piédestal.

L’inauguration pourra se faire dans la belle saison, et la Société voudra sans doute choisir cette fête pour célébrer le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation.

Assemblée générale annuelle et mise en recouvrement de la cotisation de 1887.

M. le Président fait connaître que le conseil administratif a l’intention do convoquer l’Assemblée générale annuelle dans les premiers jours d’avril. A partir de cette époque, la cotisation de 1887 sera mise en recouvrement.

Excursion archéologique à faire en 1887.

M. le Président invite la Société à déterminer le lieu, vers lequel sera dirigée l’excursion archéologique de cette année. Plusieurs projets sont en présence. M. Testenoire a écrit pour proposer Essalois et lieux circonvoisins. M. Jeannez a demandé dans la précédente séance une nouvelle visite à Charlieu. L’an dernier, M. Dusser avait émis le voeu que la Société visitât le Puy et la Chaise-Dieu.

L’Assemblée, consultée, donne la préférence à Essalois et nomme commissaires MM. Testenoire-Lafayette, Vier, Coadon, Gachet, F. Thiollier et J. Poinat.

La date de l’excursion sera ultérieurement déterminée par cette commission.

Photographies du château de Sury. – Communication de M.Thiollier.

M. Tbiollier fait circuler une vingtaine de photographies faites récemment par lui au château de Sury en vue de sa publication du Forez Pittoresque. Il explique l’embarras où il se trouve pour faire un choix entre des intérieurs tous très intéressants. Il ne peut cependant tout donner, car, à ce compte, mille planches ne suffiraient pas pour le Forez entier.

M. le Président dit que, pour Sury, il faut évidemment se borner à deux ou trois vues, que M. Thiollier saura bien choisir parmi celles les plus propres à donner une idée de la merveilleuse décoration intérieure de ce château. Sans doute, Sury mériterait à lui seul les honneurs d’une description spéciale, et il serait fort utile d’avoir des monographies complètes des principaux monuments du Forez. La Société de la Diana doit faire tous ses efforts pour obtenir à la longue ce résultat. Mais en attendant, le Forez Pittoresque permettra de se faire une idée d’ensemble de nos richesses. Non seulement ce livre reproduira les plus beaux sites de notre pays et ses aspects les plus caractéristiques, mais encore il formera une véritable statistique monumentale du Forez au XIX e siècle. Un grand nombre d’édifices détruits ou profondément modifiés depuis trente ans y seront décrits et figurés ; et la valeur de ceux qui nous sont parvenus intacts étant mise en lumière, leur conservation sera mieux assurée. Nul service plus important ne peut être rendu à l’histoire et aux arts. Que ne donnerions-nous pas aujourd’hui pour posséder un travail de ce genre fait à l’époque du bon La Mure M. le Président ne saurait donc trop vivement engager M. Thiollier à persévérer dans son oeuvre patriotique ; il a la ferme confiance que le concours de tous lui sera donné pour la mener à bonne fin.

M. le vicomte de Meaux s’associe aux paroles de M. Vincent Durand et dit que le devoir des membres de la Diana est de seconder, par tous les moyens possibles, l’oeuvre que M. F. Thiollier entreprend avec tant de zèle et d’abnégation : le prix de ce nouveau livre est trop élevé et les ressources de la Diana sont trop restreintes pour que la Société puisse l’offrir à ses membres, comme elle a fait pour la monographie de la Bastie ; mais Il est convaincu qu’un grand nombre d’entre eux voudront posséder ce monument élevé à notre chère province.

Procès-verbal de la réunion du 7 Février 1893
Procès-verbal de la réunion du 7 novembre 1892
Date : 1892

BD, Tome VI, Procès-verbal de la réunion du 7 novembre 1892., pages 333 à 335, La Diana, 1892.

OCTOBRE – DÉCEMBRE 1892

________

BULL.ETIN DE LA DIANA

____________

I.

Procès-verbal de la réunion du 7 novembre 1892.

PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE PONCINS, PRÉSIDENT.

La séance est ouverte à deux heures.

Sont présents: MM. de Boissieu, A. Brassart, E. Brassart, Cabanes, J. Déchelette, V. Durand, Gonnord, Guilhaume, A. Huguet, Lachmann, Lafay, Maillon, de Montrouge, E. Morel, G. Morel, frère Paulin, baron des Périchons, .abbé Picard, Poidebard, comte de Poncins, Rochigneux, J. Rony, L. Rony, Rousselon, A. Roux, abbé Sachet, Alph. de Saint-Pulgent.

MM. le comte de Charpin-Feugerolles, Jeannez, Leriche, C.-P. Testenoire-Lafayette ont écrit pour s’excuser de ne pouvoir assister à la séance. 

Allocution de M. le Président.

M. le Président annonce la mort de M. Miolane, membre titulaire, et se fait l’interprète des regrets de la Société.

Le tome..X des Mémoires, contenant l‘Histoire de l’abbaye de Valbenoîte par Monsieur Testenoire-Lafayette, va bientôt paraître, les membres de la Diana le recevront au commencement. de l’année prochaine. Son auteur ajoutera ainsi un, nouveau titre à ceux qu’il s’est acquis depuis si longtemps, à la reconnaissance et. à la respectueuse affection de la Société.

A cette occasion, M. le Président consulte 1’assemblée sur un point délicat et intéressant. La Diana aurait à publier de bons travaux, que ses ressources limitées. ne lui permettent souvent pas d’éditer sans de trop longs retards. Cette observa­tion s’applique tout particulièrement à cette heure aux manuscrits de M. Barban, que des. engagements déjà pris renverraient à l’année 1895, au très grand regret et dommage des amis de l’auteur et des érudits foréziens si l’on attendait, pour les faire paraître, les publications régulières de la Société. Ne pourrait-on éditer sous les auspices de la Diana, grâce à une souscription dont le chiffre serait peu élevé, certains de ces travaux attendu avec une légitime impatience ? L‘Histoire de la maison de Lavieu, dont le manuscrit, dans la pensée de M. Barban, était prêt à l`impression, ne serait-elle pas bien choisie pour le début de cette utile série ?

L’assemblée accueille avec faveur l’idée émise par M. le Président qui prie ses collègues de vouloir bien l’examiner avec soin avant la réunion trimestrielle. Nombre de membres présents se font dès maintenant inscrire parmi les futurs souscripteurs à l‘Histoire de la maison de Lavieu.

Production et techniques agricoles ds la plaine du Forez à la fin du XVè s.
Auteur : M.Etienne Fournial
Référence : 35 P.254à264
Thème 1 : agriculture, impôt
Lieux : Forez
Programme
Auteur : MM.abbé Bégonnet, J.Beyssac, abbé Faure, T.Rochigneux, Eleuthère Brassart
Référence : 19 P.122à124
Date : 1113
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Chenereilles, Marols, St Jean Soleymieu, Soleymieu, Margerie, Montsupt
Programme
Auteur : MM.abbé Faure, C.Jacquet, T.Rochigneux, L.Rony,, Eleuthère Brassart
Référence : 14 P.271à274
Date : 1905
Thème 2 : Archéologie, architecture
Lieux : Rochefort, St Laurent en Solore, et l'hôpital sous Rochefort
Programme
Auteur : MM.J.Dumas, H.Gonnard, T.Rochigneux, Ph.Testenoire, N.Thiollier
Référence : 15 P.65à67
Date : 1906
Thème 2 : Archéologie, architecture
Lieux : St Héand, Fontanès, Grammond, Chatelus, St Symphorien sur Coise
Programme
Auteur : MM.Jordan de Sury, abbé RElave, T.Rochigneux, abbé Signerin, Eleuthère Brassart
Référence : 15 P.293à295
Date : 1907
Thème 2 : Archéologie, architecture
Lieux : St Marcellin, Sury le Comtal, St Rambert
Programme
Auteur : MM.J.Déchelette, comte d'Espagny, Jean Gonon, Jeannez, Monery, Paszhowicz, Verchère
Référence : 16 P.115-116
Date : 1908
Thème 2 : Archéologie, architecture
Lieux : Ambierle, St Haon le Chatel, Boisy
Programme
Auteur : MM.Bonnassieux, Larderet de Fontanès, des Périchons, A.de St Pulgent, Rochigneux, L.Rony, N.Thiollier
Référence : 16 P.399-400
Date : 1909
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Cleppé, La Bastie d'Urfé, Montverdun, Les Périchons
Programme d’étude historique et archéologique, par M.l’abbé Ulysse Chevalier
Auteur : M.l'abbé Ulysse Chevalier
Référence : 2 p.10à20
Thème 2 : Archives
Programme d’études historiques et archéologiques, par M. l’abbé Ulysse Chevalier
Date : 1881

BD, Tome II, Programme d’études historiques et archéologiques, par M. l’abbé Ulysse Chevalier., pages 10 à 20, La Diana, 1881.

 

Programme d’études historiques et archéologiques, par M. l’abbé Ulysse Chevalier.

M .le Président donne lecture d’un programme d’études historiques et archéologiques, publié par M. l’abbé Ulysse Chevalier, dans le premier numéro du Bulletin d’histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse du diocèse de Valence. Ce programme renferme d’excellents conseils qui ne sauraient être trop propagés.

En voici quelques extraits :

Sans vouloir tracer un plan complet et précis des travaux à exécuter, nous allons parcourir les diverses branches d’études dont les résultats doivent alimenter notre Bulletin, en indiquant les points sur lesquels elles paraissent devoir se porter plus utilement.

Sur l’histoire, quelques considérations générales ne seront pas inutiles. – Toute méthode d’enseignement scientifique a pour base l’expérience et l’analyse. La science historique, quoique fondée sur l’autorité des témoignages, n’échappe pas à cette loi ; et de même que l’objet de l’enseignement des sciences est l’investigation approfondie des phénomènes constatés, l’étude de l’histoire procède avant tout de la connaissance sérieuse du plus grand nombre de faits, révélés par les monuments et les textes. Cette loi de la suprématie de la méthode expérimentale s’impose plus encore de nos jours que jadis: une prétendue science s’est emparée de faits secondaires et isolés pour conclure du particulier au général et formuler, sur bien des points de l’histoire de l’Eglise, des arrêts qui ne sont pas heureusement sans appel. Notre but sera donc de fournir des notions exactes, à l’aide desquelles on pourra plus tard se hasarder sur le terrain d’investigations nouvelles. Il faudra dans nos recherches historiques nous attacher avant tout aux évènements et à leurs dates ; les considérations d’un autre ordre ne viendront qu’en seconde ligne : elles naîtront comme d’elles-mêmes des faits authentiquement établis. Souvent la découverte de certains détails, qualifiés de minuties par les esprits chagrins, permet à l’érudition, éclairée par la critique, de dissiper peu à peu les ténèbres du passé. Il convient de n’aborder les conclusions générales qu’avec une grande circonspection ; les véritables savants, après de longues années de travail, deviennent d’une excessive réserve dans leurs appréciations et ne cessent de multiplier les faits au détriment des hypothèses. En substituant trop tôt au récit scrupuleux des évènements, les systèmes et les théories sur lesquels la discussion est encore ouverte, on s’expose à encombrer le terrain scientifique de données fausses, dont il faudra un jour le débarrasser.

Au début de l’histoire ecclésiastique de chaque province, de chaque diocèse, se pose invariablement une double question : à quelle époque le Christianisme y a-t-il été introduit ? à quelle date y remonte l’érection d’évêchés fixes ? La science est loin d’avoir dit son dernier mot sur cette question, aussi complexe que délicate, et qui exige, pour être traitée avec compétence et impartialité, bien des qualités rarement réunies : à des connaissances sérieuses en paléographie et en épigraphie, il faut joindre un grand sens critique et l’étude préalable des nombreux ouvrages publiés dans des sens opposés depuis deux siècles. La Revue des Questions historiques donnait récemment un résumé des points débattus, dont il sera lion de tenir compte (1).

_______________

(1) Livraison du 1er juillet 1880, t. XXVIII, p. 344-8.

_______________

L’histoire de nos anciens évêchés, des abbayes, prieurés et paroisses qu’ils comprenaient, sans être complètement à faire, laisse encore beaucoup à désirer. D’un côté, les chartes très nombreuses qui ont vu le jour, surtout durant les quinze dernières années, sont loin d’avoir été suffisamment utilisées dans les travaux d’ensemble ; d’autre part, il reste beaucoup à explorer dans le champ des documents inédits, principalement pour la période moderne.

Plusieurs contrées possèdent des bibliographies diplomatiques, ou générales, embrassant toute leur histoire, ou spéciales à quelques-uns de leurs souverains. Il n’y a lieu de citer, comme pouvant nous intéresser par leur proximité, que l’Inventaire des titres du comté de Forez et le Régeste Génevois. Notre pays de Dauphiné ne possède encore que des inventaires partiels, mais espérons que le secrétaire du comité pourra prochainement, grâce à une collaboration active, mettre au jour le Régeste Dauphinois dont il a colligé tous les éléments et qui renfermera environ 20.000 numéros.

Cette absence momentanée d’un répertoire général aura un double inconvénient : elle rendra moins faciles les travaux sur un ensemble de faits et laissera incertain sur le degré de publicité des documents qu’on rencontrera. Il est en effet indispensable, avant de copier ou de publier une pièce, de s’assurer autant que possible si elle n’est pas déjà connue et imprimée. Cette vérification ne doit pas toujours porter exclusivement sur les publications locales. – Pour les bulles des papes; il existe un monumental ouvrage publié par Phil. JAFFE et Aug. POTTHAST, sous le titre commun !de Regesta pontificum Romanorum ; on y trouve, outre l’itinéraire des souverains pontifes, très important pour la chronologie de certaines pièces, l’analyse de 37848 bulles et lettres des papes, de l’établissement de l’Eglise à Célestin III (1) et d’Innocent III à Benoît XI (2). – Les actes émanés des empereurs d’Allemagne sont indiqués dans les ouvrages suivants, qui correspondent à la période où le Dauphiné fut en rapports avec l’empire : BOEHMER, Regesta chronologico-diplomatica Karolorum (752-1032), Regesta-chronologico diplomatica regum atque imperatorum Romanorum (911-1313) (4), Regesta imperii (1198-1254) (5) (1246-1313) (6) et (1314-1347) (7); SICKEL, Regesten der Urkunden der ersten Karolinger (751-840) (8); STUMPF, Die Kaiserurkunden chronologisch verzeichnet (919-1197) (9). – Tous les diplômes, chartes, titres et actes concernant l’histoire de la France et de ses diverses provinces, de la fondation de la monarchie à l’année 1314, qui ont été imprimés aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, sont analysés dans la Table chronologique commencée par DE BREQUIGNY et continuée par MM. PARDESSUS et LABOULAYE (10).

_______________

(1) Berolini, 1851, in-4° de xxiv-952 p. (11171 numéros).
(2). Berolini, 1874-5, 2 vol. in-4e de viij-2158 p. (26677 nos).
(3). Frankfurt am Main, 1833, in-4°.
(4). Ibid., 1831, in-4°.
(5). Stuttgart, 1849, in-4°.
(6). Ibid., 1844, in-4°.
(7). Frankfurt, 1839, in-4°.
(8). Wien, 1867-8, 2 vol. in-8°.
(9). Innsbruck, 1865-8, 3 part. in-8°.
(10). Paris, 1769-1876, 8 vol. in-folio.

_______________

La lecture des documents n’est pas sans offrir de difficultés aux plus exercés ; n’eût-on que des prétentions modestes, il faut s’astreindre à un apprentissage, sous peine de ne pouvoir jamais répondre de l’exactitude d’une transcription. Voici l’indication des trois manuels les plus accessibles et les moins Coûteux:: QUANTIN, Dictionnaire raisonné de Diplomatique chrétienne (1), CHASSANT, Paléographie des chartes et des manuscrits du XIe au XVIIe siècle (2) ; DE VAINES et BONNETTY, Dictionnaire raisonné de Diplomatique, (3). On ne saurait donner une attention trop scrupuleuse à la copie exacte des documents : bien des points historiques, demeurés insolubles par suite de transcriptions fautives, n’ont été élucidés qu’à l’aide d’une confrontation patiente avec les originaux. Pour prévenir cet inconvénient, il convient le plus souvent, quand un passage présente une difficulté, de figurer les mots tels qu’ils sont dans la pièce, sans essayer de remplir les abréviations.

Nos humbles documents de province renferment parfois des faits inconnus concernant les dignitaires de l’Église catholique, dont on a dressé des catalogues toujours susceptibles d’améliorations : sur les souverains pontifes avant leur promotion à la papauté, sur les cardinaux légats, sur les archevêques et évêques, abbés et prieurs, régionaux et étrangers. Les textes qui fourniraient des compléments ou des rectifications sur ces points pourront faire l’objet de communications séparées, mais après vérification, pour les évêques de tout l’univers, dans la Series episcoporum Ecclesiœ catholicae du P. GAMS (4), pour les prélats de la France dans la Gallia Christiana (5), ou dans les ouvrages spéciaux dont l’Introductio generalis in historiam ecclesiasticam critice tractandam du P. DE SMEDT (6) fournira l’indication méthodique.

_______________

(1) Paris, 1846, in-4° de 1136 col. (Encyclop.théolog. de MIGNE, t. XLVII).
(2). 4e édition, Paris, 1852, pet. in-8°, 9 planches in-4°.
(3.) Paris, 1865, 2 vol. in-8° (Extrait des Annales de philos. Chrétienne).
(4.) Ratisbonœ, 1873, in-4° de xxiv-963. p.
(5). Parisiis, 1715-1865, 16 vol. in-folio.
(6). Gandavi, 1876, in-8° de xij-533 p.

_______________

Nous ne saurions négliger de décrire aussi à l’occasion les manuscrits relatifs à l’histoire et à la littérature de la France, qui n’auraient pas encore été signalés ou dont il n’y aurait que des notices insuffisantes dans les catalogues ou les inventaires précédemment publiés. L’exploration des collections particulières, pour la plupart peu connues, sera ordinairement fructueuse ; les archives et bibliothèques publiques de Gap, Grenoble, Privas et Valence renferment encore une foule de documents et de manuscrits importants qui attendent une description détaillée. Il n’est pas inutile de prévenir qu’on pourra trouver, dans les gardes de reliures anciennes et dans les couvertures modernes, des fragments de chartes et des feuillets de manuscrits du plus haut intérêt. – Pour la bibliographie des chroniques du moyen âge (manuscrits, éditions, traductions) on devra recourir à la Bibliotheca historica medii oevi de POTTHAST (1), pour tout ce qui touche à notre pays à la Bibliothèque historique de la France de LELONG (2), enfin pour tous les personnages antérieurs à l’an 1500 au Répertoire des sources historiques du moyen-âge, (bio-bibliographie) de notre secrétaire (3).

L’histoire nous a un peu attardés ; les autres branches de nos études nous arrêteront moins longtemps. Passons à la géographie, où tout est à peu près à faire en Dauphiné. On connaît les vicissitudes de la province ecclésiastique de la Viennoise, exposées jadis par l’un d’entre nous (4) ; elles sont à reprendre et offrent une difficulté particulière, car elles ont en partie pour base une série de bulles, dont il faudra peut-être renoncer à soutenir l’authenticité : c’est un privilège, ou plutôt un malheur,, que l’église de Vienne ne partage heureusement avec aucune autre (5). Il y aurait donc lieu de publier plusieurs cartes géographiques de notre province, avec texte explicatif : 1° à l’époque de la constitution de la Viennoise (314) par le démembrement de la Narbonnaise : la Géographie historique et administrative de la Gaule romaine de M. Ern. DESJARDINS (6) fournirait à peu près tous les noms à y insérer, puisés dans les textes et les monuments ;

_______________

(1). Berlin, 1862, gr. in-8° de viij-1012 p., Supplément, ibid., 1868, gr. in-8° de iv-456 p.
(2). Paris, 1768-78, 5 vol. in-folio.
(3). Paris, 187.7-80 in-4e, A-O.
(4). Bull. de la soc. d’archéologie et de statist de la Drôme, 1866, t. I. p. 224-30.
(5). JAFFÉ, Reg. pont. Rom., « literae spuriae « , p. 920-49.
(6). Paris, 1876-8, 2 vol. gr. in-8° de 475 et 754 p.. 25 planches.

_______________

2° au VIe siècle, après l’apparition des chroniques et des vies de saints dont Saint Grégoire de Tours est l’auteur principal : M. Aug. LONGNON rendrait le même service avec sa Géographie de la Gaule au VI° siècle (1) ; 3° à la disparition de la puissance impériale et à l’avènement de la puissance delphinale (XIe siècle) : les Cartulaires de Cluny, de Saint-André-le-Bas à Vienne, de Saint-Bernard de Romans, de Saint-Chaffre du Monastier, de Saint-Hugues de Grenoble, de Savigny et d’Ainay, et d’autres recueils de chartes moins spéciaux en fourniront tous les éléments ; 4° au XIIIe et 5° au XVe siècles. Pour ces deux derniers les documents abondent : ce sont d’abord les Cartulaires d’ Aimon de Chissé, de l’église et de la ville de Die, de Domène, des Ecouges, des dominicains et de la ville de Grenoble, des Hospitaliers et des Templiers en Dauphiné (St-Paul-lès-Romans et Roais), de Léoncel, de Montélimar, de St-Pierre du Bourg-lès-Valence, de Saint-Robert de Cornillon, de Saint-Vallier, les actes capitulaires de l’église de Vienne et le Choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné. A partir du XIVe siècle on possède, sous le nom de pouillés, des inventaires complets des bénéfices séculiers et réguliers de chaque diocèse, classés par archidiaconés, archiprêtrés ou doyennés ; s’il en reste d’inédits pour notre contrée, on peut affirmer que les plus anciens et les plus importants ont été publiés sur Die, Grenoble, Valence et Vienne. Plus intéressants encore, parce qu’ils touchent autant à l’histoire qu’à la statistique, sont les registres de visites pastorales : ils ont l’insigne mérite de nous faire pénétrer dans l’intimité de la vie ecclésiastique et de substituer une véracité absolue au décorum de commande des documents diplomatiques (2).

_______________

(1) Paris, 1878, gr. in-8° de 653 p., 11 cartes.
(2) Elles offrent en outre de l’intérêt en ce qu’elles nous révèlent l’itinéraire des évêques à des dates précises et posent des jalons incontestables pour la chronologie de leur histoire. Pour prouver la haute importance des visites pastorales à ce point de vue, il suffira de rappeler que c’est à l’aide d’un document de ce genre que M. Rabanis a démontré absolument impossible la légendaire entrevue de St-Jean-d’Angély entre Philippe-le-Bel et Bertrant de Got. Notre Bulletin commencera prochainement la publication d’un itinéraire des dauphins de Viennois qui rectifiera la date de bien des évènements.

_______________

Malheureusement on n’en trouve d’antérieurs au XVIe siècle que par exception et l’avantage de posséder, comme à l’évêché de Grenoble, une collection de visites presque ininterrompue depuis le XIVe siècle jusqu’à nos jours est peut-être unique en France (1)
Le dépouillement de tous ces recueils de documents fournirait une base solide à la rédaction des dictionnaires topographiques, dont nos départements dauphinois sont encore tous privés.

_______________

(1) Visites pastorales et ordinations des évêques de Grenoble de la maison de Chissé (14e-15e s.), publiées d’après les registres originaux par l’abbé C. – U. – J. CHEVALIER (Montbéliard), 1814. in-8° de xxxvj-184 p.), p. viij-xxxiij.

_______________

La science de nos antiquités est-elle plus avancée ? Pour répondre à cette question, il suffit de remarquer que la commission officielle des répertoires archéologiques n’a été saisie d’aucune demande d’impression concernant nos départements. Cette étude aussi variée que délicate exige, comme la paléographie, des connaissances techniques. Nous avons à rechercher l’origine et l’histoire des monuments religieux, églises, chapelles, oratoires. des anciennes sépultures, des objets nécessaires au culte, vêtements sacerdotaux, crosses, calices, ostensoirs, châsses, meubles, peintures et vitraux, etc. Les annales de Notre architecture locale restent encore à écrire ; une grande importance s’attache aux comptes de dépenses, marchés et devis, parce qu’ils indiquent le prix des matériaux et de la main d’oeuvre aux diverses époques, nous initient aux procédés jadis employés dans l’art de bâtir et surtout nous révèlent les noms des ouvriers qui ont concouru à l’érection des édifices : on y trouve souvent des éléments pour reconstituer la biographie d’anciens artistes peu connus et pour bien apprécier leur méthode.

L’espoir de rencontrer dans nos bibliothèques publiques ou privées des manuscrits renfermant des traités de musique, plus ou moins complets, serait peut-être chimérique ; mais de simples fragments en ancienne notation ne sont pas rares : il y aura toujours utilité à les étudier sur de0s copies d’une rigoureuse exactitude.

Les notions que fournissent les inscriptions peuvent être incomplètes, mais ces monuments durables, généralement contemporains des évènements et des hommes dont ils ont perpétué la mémoire, exposés pendant dés siècles au milieu de populations qui pouvaient les contredire s’ils étaient mensongers, offrent un caractère d’authenticité et de certitude que ne possèdent pas toujours les relations des historiens. Le meilleur Manuel d’épigraphie chrétienne est assurément celui que M. Edm. LE BLANT a publié récemment « d’après les marbres de la Gaule  » (1) ; ils lui avaient fourni auparavant la matière de son magnifique recueil d’Inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au VIIIe siècle (2). Il serait trop long d’indiquer en détail tous les recueils qui offrent incidemment le texte d’inscriptions chrétiennes appartenant à l’ancien Dauphiné ; comme monographies à imiter il y a lieu de mentionner : Aug. PARADIS, Inscriptions chrétiennes du Vivarais. (3), et Alf. de TERREBASSE, Inscriptions du moyen âge de Vienne en Dauphiné (4). Plus que d’autres, les vénérables monuments de ce genre qui existent encore sont exposés à la destruction ; la rédaction d’un Corpus de nos inscriptions chrétiennes, qui se bornerait pour les pièces déjà publiées à des renvois aux ouvrages précédents, doit être mis d’urgence à l’ordre du jour. A défaut d’un seul travailleur assumant cette lourde charge, le comité en prendra l’initiative, centralisera et classera les communications qui lui seront faites à ce sujet ; et voici les recommandations que nous donnerons à nos correspondants (5) : recueillir toutes les inscriptions chrétiennes qui pourront être découvertes ; en prendre, toutes les fois qu’il sera possible, un estampage ou une photographie ; dans les cas ou ces moyens ne pourraient être employés, faire un fac-simile de l’inscription, en reproduisant la forme des lettres et tous les traits de l’original ; à défaut d’estampage ou de dessin, transcrire le texte ligne par ligne, distinguer les majuscules, figurer les abréviations sans compléter les mots ni les syllabes, figurer les sigles et les monogrammes, ainsi que les signes de ponctuation et d’accentuation : en un mot, ne rien omettre, ne rien suppléer ; employer pour les transcriptions autant de feuilles distinctes qu’il y aura de monuments : ceci, afin de faciliter le classement ; indiquer soigneusement la matière sur laquelle l’inscription est tracée, ses dimensions en mètres et subdivisions, la grandeur relative des lettres et tous les autres détails qui peuvent offrir quelque intérêt archéologique ; transmettre des indications circonstanciées sur le lieu où se trouve l’inscription, sur le diocèse et l’archiprêtré dans lesquels ce lieu était autrefois compris, sur le département et le canton dont il fait aujourd’hui partie; rechercher enfin si l’inscription a été publiée ou relevée antérieurement.

_______________

(1) Paris, Didier, 1869, in-12 de 267 p.
(2). Paris, imp. impér. 1856-65, 2 vol. in-4°.
(3). Bibliothèque de l’école des Chartes, 1853, 3° série, t. IV, p. 592-608
(4). Vienne, 1875,2 vol. gr in-8° de xiv-xxxix-376 et 472 p., atlas.
(5). Elles reproduisent en partie celles du ministère de l’instruction publique à ses correspondants (circulaire du 6 janvier 1869).

_______________

Nous ne dirons rien de la glyptique : l’étude des pierres gravées n’aura jamais qu’un emploi restreint et tout à fait accidentel dans notre province.

A l’étude des chartes se trouve intimement liée celle des sceaux. La sigillographie ou sphragistique fournit à l’histoire les plus curieux éclaircissements ; outre qu’elle nous fait connaître les armoiries des anciennes familles, elle donne sur les. usages et les costumes du moyen âge (1), les généalogies et l’hagiographie des détails caractéristiques qu’on ne trouve point toujours ailleurs. MM. Alph. CHASSANT et P.-J. DELBARRE ont donné récemment un Dictionnaire de sigillographie pratique (2), qui peut dispenser de tout autre manuel. Comme modèle de reproduction et d’interprétation, il faudra longtemps citer la Collection des sceaux des archives nationales, par M. DOUET D’ARCQ (3), ouvrage dont bon nombre de numéros concernent le Dauphiné. Notre pays s’est enrichi presque simultanément de quatre ouvrages sur ce sujet restreint : Sigillographie du diocèse de Gap, par M. Jos. ROMAN ; Sigillographie du diocèse d’Embrun, par le même ; Etude sur la sigillographie du Dauphiné, par M. Em.. PILOT DE THOREY ; Inventaire des sceaux relatifs au Dauphiné conservés dans les archives départementales de l’Isère, par le même. Il ne reste plus qu’à inventorier les sceaux des archives de la Drôme et de l’Ardèche et des cabinets particuliers pour avoir épuisé le sujet.

_______________

(1) Voir Le costume au moyen-âge d’après les sceaux, par G. DEMAY ; Paris, 1880, gr. in-8° de 496 p.
(2). Paris, Dumoulin, 1860, in-12 de viij-264 p. et 16 planches.
(3). Paris, 1863-72, 3. vol. in-4°.

_______________


Un mot sur la numismatique, et nous aurons terminé ce coup d’oeil sur les diverses branches d’études, que nous offrons au zèle de nos collaborateurs et à la sympathie de nos lecteurs. La nécessité d’adjoindre des planches à tout manuel de numismatique en augmente forcément le prix. Au point de vue qui nous occupe, le Dictionnaire de numismatique et de sigillographie religieuses, publié par l’abbé MIGNE (1), rendra plus de services que tout autre. Les monnaies du Dauphiné sont comprises dans les ouvrages généraux de TOBIESEN DUBY, Traités des monnoies des barons (2) et de POEY D’AVANT, Monnaies féodales de France (3) et dans la Revue de numismatique française ; comme monographies on possède un essai du marquis de PINA sur les monnaies des évêques de Valence (4), la Numismatique féodale du Dauphiné de M. H. MORIN-PONS, qui comprend les archevêques de Vienne et les évêques de Grenoble (5), les Observations de M. Lud. VALLENTIN et les Réflexions de M. J. ROMAN sur les monnaies anonymes des évêques de Valence (6).

Tel est le cadre que nous proposons à nos collaborateurs ; il dépendra de leur activité et de leur dévouement qu’il soit rempli d’une manière satisfaisante. Nous réclamons le concours de nos lecteurs eux-mêmes, car, au début surtout, nous aurons besoin d’indulgence; ceux qui ne pourraient nous envoyer des articles trouveront facilement l’occasion de nous transmettre des notes et, le cas échéant, des rectifications. Nous espérons, Dieu bénissant les efforts de ses serviteurs, faire oeuvre durable, utile à la religion et à la science.

_______________

(1) Paris, 1852, in-40 de 1432 col. (Nouv. encycl. théolog., t. XXXII).
(2). Paris, 1790, 2 vol. gr. in-4°, 122 pl.
(3). Fontenay-le-Comte et Paris, 1858-62, 3 vol. in-4°, fig.
(4). Revue de numismat., 1837, t. II, p. 99. pl. ;
(5) Revue du Dauphiné, 1838, t. III, p. 58-64, pl.
(6). Paris, 1854, in-4°, pp. 1-38 et 39-52, pll. 4 et 5. – 7. Bull. de la soc. d’archéologie de la Dr6me, 1871, t. VI, p. 428-43 ; 1873, t. VII, p, 113-9 et 120-33.
Programme du Congrès de la Sorbonne en 1883
Date : 1882

 

BD, Tome II, Programme du Congrès de la Sorbonne en 1883, pages 141 à 145, La Diana, 1882.

 

Programme du Congrès de la Sorbonne en 1883.

M. le Président donne lecture de la circulaire suivante de M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts :

Paris, le 27 juillet 1882.
Monsieur le Président,
Le 15 avril dernier, à la réunion générale de MM. les Délégués des Sociétés savantes, que j’avais l’honneur de présider, j’émettais le voeu que chaque société voulût bien, en vue du Congrès de 1883, me faire connaître les questions qu’elle jugerait dignes d’être signalées à l’attention des savants de France. Cet appel a été entendu et, de toutes parts, me sont arrivées des propositions qui viennent d’être soumises à l’examen du Comité des travaux historiques.
Cette haute assemblée, à laquelle j’avais réservé le droit d’indiquer elle-même certaines recherches intéressantes à faire en histoire, archéologie ou philologie, n’a point eu à user de ce privilège. Elle a borné son travail à un simple choix, choix souvent difficile en raison de l’intérêt des questions proposées ; elle a dû en réserver un grand nombre qui seront certainement à l’ordre du jour des prochains congrès, adopter de préférence celles qui lui ont paru présenter un intérêt plus immédiat, quelquefois en généraliser les termes, mais je suis heureux de constater ici que le programme rédigé par elle et que j’ai l’honneur de vous adresser est uniquement dû à l’initiative de vos compagnies.
J’ai, dès maintenant, la certitude que les différents points de ce programme seront, l’an prochain, l’objet de communications analogues ou contradictoires, que vos études préalables auront pour conséquence de faire naître des discussions au sein des séances, que l’intérêt des découvertes locales faites par les sociétés savantes sous l’unité d’impulsion qu’elles se donnent elles-mêmes se généralisera dans ces débats, et que le caractère et tous les avantages d’un véritable congrès seront dès lors acquis à votre réunion.
Vous remarquerez, Monsieur le Président, qu’aucune question ne figure encore à la section des sciences morales et politiques que j’ai promis de créer et de faire représenter à la Sorbonne en 1883. Cette partie du programme n’est pas prête, mais je n’ai pas voulu qu’elle fût une cause de retard dans l’envoi des questions intéressant les autres sections.
Permettez-moi d’espérer, Monsieur le Président, que vous voudrez bien donner à ces instructions et au programme qui les accompagne toute la publicité désirable, et en ordonner l’insertion au procès-verbal de votre prochaine réunion.
Recevez, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération très distinguée.
Le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
Signé : JULES FERRY.

PROGRAMME DU CONGRÈS DE LA SORBONNE EN 1883.

I. – Section d’histoire et de philologie.

1° Quelle méthode faut-il suivre pour rechercher l’origine des noms de lieu en France? – Quelle est la valeur des résultats déjà obtenus dans cette recherche ?

2° A quelles époques, dans quelles provinces et sous quelles influences les villes neuves et les bastides ont-elles été fondées ?

3° Histoire des milices communales au moyen âge. – Date de l’organisation des milices communales et de l’introduction du tiers état dans les armées royales. – Autorité des magistrats municipaux sur ces milices et conditions de leur recrutement. – Mode de convocation, nature et durée du service auquel elles étaient assujetties. – Transformation des milices communales au commencement du XVe siècle ; levées en masse ou appel de l’arrière ban; substitution de l’impôt à la prestation des sergents. – Origine et organisation des confréries d’archers et d’arbalétriers. – Institution, organisation, recrutement et rôle militaire des francs-archers de Charles VII à François 1er (1448-1521). – Faire connaître par les documents dans quelles conditions se firent la levée et l’organisation des milices provinciales à partir de 1668 et quel rôle ces milices eurent dans les guerres des règnes de Louis XIV et de Louis XV.

Pèlerinages. – Quelles routes suivaient ordinairement les pèlerins français qui se rendaient en Italie ou en Terre-Sainte ?

5° Signaler les documents antérieurs à la fin du XVe siècle qui peuvent faire connaître l’origine, le caractère, l’organisation et le but des confréries religieuses et des corporations industrielles.

Rédaction des coutumes. – Documents sur les assemblées qui ont procédé à cette rédaction, soit pour les coutumes générales, soit pour les coutumes locales, et sur les débats qui se sont élevés devant les Parlements à l’occasion de l’homologation desdites coutumes. – Rechercher dans les archives communales ou dans les greffes les coutumes locales qui sont restées inédites.

Etats provinciaux. – Documents inédits sur les élections des députés, l’étendue des mandats, les délibérations, les pouvoirs des députés et l’efficacité de leur action.

8° Conditions de l’éligibilité et de l’électorat dans les communes, les communautés et les paroisses, soit à l’occasion des offices municipaux, soit pour la nomination des délégués chargés des cahiers des doléances.

9° Quelles additions les recherches poursuivies dans les archives et dans les bibliothèques locales permettent-elles de faire aux ouvrages généraux qui ont été publiés sur les origines et le développement de l’art dramatique en France jusqu’au XVIe siècle inclusivement ?

10° Signaler les documents importants pour l’histoire que renferment les anciens greffes, les registres paroissiaux et les minutes de notaires.

11° Histoire des petites écoles avant 1789. Principales sources manuscrites ou imprimées de cette histoire. – Statistique des petites écoles aux différents siècles ; leur développement, leur nombre dans chaque paroisse. – Recrutement et honoraires des maîtres et des maîtres adjoints. – Conditions matérielles, discipline, programme et fréquentation des petites écoles. – Gratuité et fondations scolaires ; rapports entre la gratuité dans les petites écoles et la gratuité dans les universités. – Livres employés dans les petites écoles.

12° Quelles villes de France ont possédé des ateliers typographiques avant le milieu du XVIe siècle ? Dans quelles circonstances ces ateliers ont-ils été établis et ont-ils fonctionné ?

II. Section d’archéologie.

1° Signaler les documents épigraphiques de l’antiquité et du moyen âge, en France et en Algérie, qui ont été récemment découverts ou dont la lecture comporte des rectifications.

2° Quels sont les monuments qui, par l’authenticité de leur date, peuvent être considérés comme des types certains de l’architecture en France avant le milieu du Xlle siècle?

3° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles d’architecture religieuse à l’époque romane, en s’attachant à mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plan, voûtes, etc).

4° Quels sont les monuments dont la date, attestée par des documents historiques, peut servir à déterminer l’état précis de l’architecture militaire en France aux différents siècles du moyen âge ?

5° Signaler les oeuvres de la sculpture française antérieures au XVIe siècle qui se recommandent, soit par la certitude de leur date, soit par des signatures d’artistes.

6° Signaler et décrire les peintures murales antérieures au XVIe siècle existant encore dans les édifices de la France.

7° Étudier les produits des principaux centres de fabrication de l’orfèvrerie en France pendant le moyen âge et signaler les caractères qui permettent de les distinguer.

8° Quels sont les monuments aujourd’hui connus de l’émaillerie française antérieurs au XIIIe siècle ?

III. Section des sciences morales et politiques

 

Projet d’un vitrail pr Notre dame de Laval : choix d’un patron pr la Diana
Auteur : M.V.Durand
Référence : 11 P.419à420
Thème 1 : vitraux
Thème 2 : Architecture
Lieux : sT Germain Laval
PROJET DE 1691 POUR LE PONT A ROANNE
Projet de budget pr 1967
Référence : 07:55,6
Date : 1967
Thème 2 : Vie de la société
Projet de budget pr 1975
Auteur : M.F.Ferret
Référence : 44 P.107-108
Date : 1975
Thème 2 : Vie de la société
projet de budget pr 1979
Auteur : M.F.Ferret
Référence : 13:55,3
Date : 1978
Thème 2 : Vie de la société
Projet de réforme des statuts de la Société « La Diana »
Projet de vitraux pr la chapelle de Notre-Dame de Laval
Auteur : M.E.Gayet
Référence : 9 P.147-148
Thème 1 : restauration
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Germain Laval
Propos du savetier
Auteur : Comte de Neufbourg
Référence : 27 P.57-59
Thème 2 : Archives
Lieux : St Médard, Néronde.etc...
Proposition d’assemblées périodiques de la société
Référence : 1, p.49
Date : 1878
Thème 2 : Vie de la société
Propositions de MM. Du Mesnil et Girardon
Auteur : M. R. Du Mesnil
Référence : 2 P.65à67
Date : 1881
Thème 2 : Vie de la société
Protestation d’abus de pvr par 2 huissiers de Montbrison contre un jugement de Présidial les condamnant à l’amende
Auteur : M.A.De St Pulgent
Référence : 11 P.299 à 302
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Montbrison
Publication des mémoires de la société
Auteur : Anonyme
Référence : 1, P. 8
Date : 1876
Thème 2 : Vie de la société
Publications des peintures murales de Saint Bonnet le Château
Auteur : Anonyme
Référence : 1,p.44
Thème 1 : peintures murales
Lieux : Saint Bonnet Le Château
Puissance relative du comte et des seigneurs en Forez
Auteur : Comte de Neufbourg
Référence : 32 P.129-130
Thème 1 : seigneur
Lieux : Forez
Puits antiques découvert à Allieu
Auteur : M.V.Durand
Référence : 9 P.58à68
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Allieu
Quatre vingt dix huitième congrès national des sociétés savantes
Référence : 43 P.143à146
Date : 1973
Thème 2 : Vie de la société
Lieux : St Etienne
Quatrième centenaire d’Honoré d’Urfé, nos morts, nvx membres
Référence : 40 P.173-174
Date : 1967
Thème 2 : Vie de la société
Quel était l’habit de choeur, porté par les chanoines de Montbrison ?
Auteur : M.le chanoine Sachet
Référence : 11 P.236à254
Thème 2 : Archives
Lieux : Montbrison
Quelques alliances familiales entre le Forez et L’auvergne
Auteur : M.Grellet de la Deyte
Référence : 34 P.55à60
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez, Auvergne
Quelques alliances familiales entre le Forez, l’Auvergne et le Velay
Auteur : Baron Grellet de la Deyte
Référence : 35 P.273à278
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez, Auvergne, Velay
Quelques archives paysannes
Auteur : Melle Gonon
Référence : 43 P.337à341
Thème 1 : paysan
Thème 2 : Archives
Lieux : St Julien Molin Molette
Quelques aspects du protectionnisme sous Louis XV
Auteur : Melle Marguerite Gonon
Référence : 51 P.297à310
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
Quelques débris de la bibliothèque d’Antoine de Verdier
Auteur : M.l'abbé Reure
Référence : 13 P.263à265
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Lyon
Quelques documents sur la 1ère guerre religieuse en Forez, 1562
Auteur : Marquis d'Albon
Référence : 9 P.274à292
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez
Quelques enluminures de Noirétable
Auteur : M.l'abbé Canard
Référence : 41 P.287à293
Thème 2 : Archives
Lieux : Noirétable
Quelques exemples d’illustrations ds les livres du XVè au XVIIè s. : l’exposition 1998-1999 du fonds ancien de la bibliothèque de la collégiale de St Bonnet le Chateau
Auteur : Melle Charlotte Bruel, M.Alain Collet
Référence : 58 P.135à140
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : St Bonnet Chateau
Quelques foréziens réputés protestants en 1568
Auteur : M.Claude Longeon
Référence : 40 P.247à249
Thème 2 : Archives
Lieux : Forez