L
Les Bulletins de la Diana 3906 résultats
cptes profits-pertes pr 1995
Référence : 55 P.279à288
Date : 19951996
Thème 1 : don à la bibliothèque
Thème 2 : Vie de la société, bibliothèque
Lieux : Ste Foy du Châtelet
Cptes, budget additionnel 1924, budget primitif 1925
Auteur : M.Rony, M.M.de Boissieu
Référence : 49:55,6
Date : 1924
Thème 2 : Vie de la société
Cptes, budget additionnel 1929, budget primitif 1930
Auteur : M.Rony, M.N.Thiollier
Référence : 50:55,4
Date : 1929
Thème 2 : Vie de la société
Cptes, budget additionnel de 1901 et budget primitif de 1902
Auteur : M.le trésorier, M.le vicomte de Meaux
Référence : 39:55,2
Date : 1901
Thème 2 : Vie de la société
Cptes, budget additionnel de 1923, budget primitif de 1924
Auteur : M.Rony, M.M.de Boissieu
Référence : 48:55,3
Date : 1923
Thème 2 : Archives
Cptes, budget additionnel de 1931, budget primitif de 1932
Auteur : M.Noël Thiollier
Référence : 24 P.109à119
Date : 1931
Thème 2 : Vie de la société
CPTES, Budgets
Auteur : M.M.de Boissieu
Référence : 21 P.129à135
Date : 1922
Thème 2 : Vie de la société
Cptes, budgets, élections complémentaires, membres du conseil pr arrondissement de Montbrison.
Auteur : M.de Boissieu
Référence : 20 P.381à389
Date : 1920
Thème 2 : Archives
Création d’un bulletin périodique
Auteur : Anonyme
Référence : 1, P.8-9
Date : 1876
Thème 2 : Vie de la société
Création d’un musée lapidaire et d’antiques dans le bâtiment annexe de la Diana
Auteur : M.Bertrand
Référence : 3 P.8à11
Date : 1884
Thème 1 : Lapidaire
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Montbrison
Création de commissions d’Études au sein de La Diana
Auteur : M.J. E. Dufour
Référence : 26 P.199-200
Date : 1937
Thème 2 : Vie de la société
Croix de cimetière avec garniture de lainières, à Saint-Didier-sur-Rochefort
Date : 1882

BD, Tome II, Croix de cimetière avec garniture de lainières, à Saint-Didier-sur-Rochefort, pages 125 à 128, La Diana, 1882.

 

Croix de cimetière avec garniture de lainières, à Saint-Didier-sur-Rochefort.

M. Vincent Durand rappelle que la Société possède depuis longtemps dans ses collections une espèce de couronne ou galerie en tôle découpée à jour, dont la provenance et la destination étaient également inconnues. Dans une récente excursion à Saint-Didier-sur-Rochefort, il a rencontré un objet analogue encore en place.

A l’angle d’une maison du hameau de l’Agasse (près duquel on voit une belle pierre branlante), est adossée une modeste croix de fer, simple tige carrée de 1m60 environ de hauteur, sur laquelle est goujonné un croisillon de fer plat, découpé en fleurs de lys à ses extrémités. Le point de jonction est caché par une sorte de lanterne cylindrique haute de 0m 065, sur un diamètre de 0m 12, complètement fermée en dessus et en dessous par deux disques un peu plus larges; le tambour, élégamment ajouré par des arcatures trilobées, offre la plus grande analogie avec la couronne conservée à la Diana. Sur le plateau supérieur, qu’entoure un rebord crénelé, s’élève une courte tige cylindrique. Il résulte de renseignements pris sur les lieux qu’elle était destinée à recevoir un cierge. La lanterne tourne librement sur la douille du croisillon. Elle devait être soutenue autrefois à l’intérieur, et peut-être maintenue dans une position fixe, par une goupille horizontale, traversant un trou rectangulaire pratiqué dans la douille.

Sur la face antérieure de l’arbre, immédiatement au-dessous de la lanterne, est appliquée une bande de fer plat longue de 0m 22, large de 0m 06, et susceptible de glisser à frottement au moyen d’une bride. Cette bande possède un cran à son extrémité supérieure, qui est coupée carrément et sur laquelle repose la lanterne. L’extrémité inférieure, deux fois recourbée à angle droit, porte une tige cylindrique, semblable à celle qu’on voit sur la lanterne et dont la destination doit être la même. On remarque à mi-hauteur, une petite traverse horizontale terminée par deux tenons, jadis rivés, qui retenaient une pièce aujourd’hui perdue. Un peut supposer que celle-ci appartenait au bâti d’une lanterne fermée, dans laquelle brûlait le cierge inférieur.

Une tige de fer, brisée et déviée de la verticale, surmonte la croix ; un coq tournait sans doute à sa pointe. Trois rivets, encore subsistants aux extrémités libres du croisillon et faisant saillie par derrière, devaient servir à fixer d’autres pièces rapportées, feuillages ou fleurons. Le Christ est relativement moderne ; il a peut-être remplacé un crucifix de plus grande dimension, dont les points d’attache semblent indiqués par des trous dans les branches latérales et inférieure. Un quatrième trou dans la branche supérieure marque l’emplacement du titre.

Le pied de l’arbre se divise en quatre supports, qui servent à le fixer sur une table de pierre ; celle-ci repose à son tour sur un dé pourvu d’une base et d’un couronnement pris dans le même bloc, ce qui lui donne quelque ressemblance avec certains cippes et petits autels antiques. Néanmoins ce dé, en granit grossier du pays, ne porte aucune inscription et il peut très bien être moderne.

La croix de l’Agasse provient du bourg de Saint-Didier, où elle surmontait, il y a une vingtaine d’années, le mur de clôture de l’ancien cimetière situé autour de l’église et aujourd’hui converti en place publique (1).

Il est permis de la considérer comme un dernier souvenir des fanaux de cimetière érigés aux Xlle et XIIIe siècles, et il serait intéressant de rechercher les monuments similaires qui pourraient exister encore en Forez.

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(1) L’ancien cimetière de Saint-Didier a conservé plusieurs petits monuments assez curieux. Ce sont des niches, abritant chacune un bénitier, qui sont pratiquées soit dans les murs de l’église, soit dans ceux des maisons contiguës au cimetière. Quelques-unes sont accompagnées de croix, d’initiales et de dates gravées sur la pierre. Des niches du même genre se rencontrent dans d’autres cimetières de la région.

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Croix de cimetière avec garniture de lumière, à St Didier sur Rochefort
Auteur : M.V. Durand
Référence : 2 P.125à128
Thème 2 : Archéologie
Lieux : St Didier sur Rochefort
Culte de St Martin ds le dpt de la Loire
Auteur : M.V. DURAND
Référence : 1, P.57
Thème 2 : Archéologie
Lieux : St Martin
Curé de Souternon
Auteur : Comte Olivier de Sugny
Référence : 32 P.164à166
Thème 1 : registres paroissiaux, religieux
Thème 2 : Archives
Lieux : Souternon
Curés er vicaires de Montarcher et de la chapelle en la Faye
Auteur : M.Beyssac
Référence : 22 P.28à44
Thème 1 : registres paroissiaux, religieux
Lieux : Montarcher
D’un vase en plomb, présumé fondu à Feurs
Auteur : M.E.Brassart
Référence : 15 P.141à143
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
d) Le casuel
Dague trouvée ds le massif du Pilat, offerte à la Diana par M.J-B Galley
Auteur : M.Noël Thiolier
Référence : 23 P.446à448
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Pilat
Daniel Frascone, Inventaire des monnaies du Crêt-Châtelard (Saint-Marcel-de-Félines) et d’Essalois (Chambles) Déposées au musée de la Diana

BD, Tome LIV, Inventaire des monnaies du Crêt-Châtelard (Saint-Marcel-de-Félines), pages 545 à 577, 1994-1995.

 

INVENTAIRE DES MONNAIES DU CRET-CHATELARD (Saint-Marcel-de-Félines) ET D’ESSALOIS (Chambles) DEPOSEES AU MUSEE DE LA DIANA

Communication de M. Daniel Frascone

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A – MONNAIES DU CRET-CHATELARD

Les 11 monnaies provenant du site du Crêt-Châtelard exposés au Musée de la Diana à Montbrison présentent à la fois des éléments gaulois et d’autres liés à l’implantation romaine sur le territoire ségusiave.

Bien que n’étant pas issues d’un contexte stratigraphique précis, ces diverses pièces n’en demeurent pas moins intéressantes par le simple fait que leur lieu d’origine ne nous est pas inconnu.

Dans l’inventaire que nous proposons ci-après, nous ferons une analyse détaillée de chaque pièce en mentionnant son poids, son diamètre et son épaisseur tout en précisant, pour les potins “à la grosse tête”, le degré de rotation observable entre l’avers et le revers.

Par la suite, nous effectuerons une étude plus poussée des monnaies gauloises dont l’attribution à certains peuples gaulois n’est pas toujours convaincante.

*

I – Inventaire

1 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,8 cm

A/ Tête à gauche avec ruban à triple bande.

R/ 3h Taureau chargeant à gauche, l’avant des pattes antérieures suivant une ligne parallèle à l’avant des pattes postérieures.

Référence : La Tour / Fischer n° 5401.

2 – Même type, R/ à 3h

Ø1,8 cm

3 – Potin Sequane ou Eduen.

Ø1,7 cm

L’avers est trop illisisble pour qu’il s’y puisse distinguer les détails et notamment le nombre de bandes dans la chevelure.

R / Différent des deux précédents, ce revers semble plus proche des types inventoriés par Colbert de Beaulieu et notamment du n° 31 du catalogue des collections archéologiques de Montbéliard.

Réf. : CB / Montbéliard n°31,Z.787-780.

4 – Potin Séquane très usé.

Ø 1,8 cm

A/ Tête à gauche avec ruban à deux bandes. L’oeil est matérialisé par un creux plus important que pour les monnaies 1 et 2. Il s’agit d’un type différent.

R / 3h. Même revers que sur les monnaies 1 et 2. Cependant des concrétions et un piquetage du métal interdisent une analyse approfondie des détails de ce revers.

Référence : variante de la n° 5368 de La Tour / Fischer.

5 – Imitation d’un Semis de Tibère (14-37 ap. J.C.) (?) à l’autel des Trois Gaules dont le type provient des ateliers de Lyon.

Ø 1,9 cm

La pièce de métal est fine et ne permet en aucun cas le rapprochement avec un potin. Seuls quelques éléments au revers permettent de subodorer, sous les concrétions des éléments pouvant ressembler aux deux victoires, très stylisés ici, se trouvant au sommet de chaque colonne de l’autel.

6 – Potin Séquane ou Eduen, “à petite tête”, cassé en deux.

Ø 1,85 cm

A l’avers, la tête est assez usée. Cependant on y distingue un seul bandeau dans la chevelure et la stylisation rappelle plus la monnaie n° 4 que les monnaies 1 et 2. Un creux d’assez grande dimension matérialise l’oeil.

R / 3h. Le revers, par la finesse et la position similaire de l’animal, est beaucoup plus proche typologiquement de ceux des monnaies 1 et 2 du présent inventaire.

7 – Il s’agit d’un denier attribué aux Séquanes. Il est de très petite dimension.

Ø 1,1 cm

A / Tête à gauche dont on ne perçoit que la chevelure faite de boucles circulaires au centre desquelles un point est visible pour la plupart.

R / Un sanglier se dirigeant vers la gauche est visible dont l’allure n’est pas ans rappeler celle de la monnaie n° 5351 du La Tour / Fischer ce qui est également valable pour l’avers. Il se peut que cette monnaie soit dérivée de la monaie ciée en référence. Cette monnaie étant très rognée, aucune des lettres qui apparaissent d’habitude au-dessus du sanglier (SEQVANOIO TVOS) n’est visible ici.

Réf. : Z.771-773, CB / Besabçon 24, LT / F 5351, Sch / D 127.

8 – As de Lyon d’Auguste. Il est assez usé et les titulatures ne sont guère lisibles.

Ø 2,4 cm

A : Sa tête laurée (?) à droite.

(CAESAR AVGVSTVS DIVI PATER) PATRIAE

R / ROM ET AVG sous un autel orné d’une couronne entre deux colonnes surmontées chacune d’une Victoire (Autel des Trois Gaules de Lugdunum).

Réf. : C.237.

9 ) Demi As illisible pouvant être un as de Lyon ou plutôt – de par la qualité du métal et la coutume de couper les as en deux – de Nîmes, la moitié ici présente pouvant alors correspondre à l’un des visages présents sur l’as de Nîmes : celui d’Auguste ou celui d’Agrippa.

Ø 2,2 cm.

10 ) As de Néron (54-68)

Ø2,7 cm

a / Sa tête nue à gauche

(NERO CLAVD) CAES (AR AUG GERMANICVS) (?)

R / Personnage (Génie ?) debout à gauche près d’un autel (?), tenant une patère et une corne d’abondance.

(GENIO AVGVSTI) (?) SC

Réf. : C.102 (?)

11 ) Antoninien de Valérien (253-260)

Ø 1,95 cm

A / Tête radiée à droite

(IMP C LIC V)ALERIANVS(AVG)

R / Apollon (?) à demi nu debout à droite, le manteau flottant tirant à l’arc.

La frappe du revers est assez molle et ne permet pas de détailler réellement l’iconographie et encore moins de pouvoir déchiffrer la légende. Toutefois, vu l’espacement des lettres repérables, on peut estimer leur nombre à douze. L’iconographie proposée est apparemment la plus proche de celle que l’on devine sur la monnaie. On peut en déduire la légende suivante : APOLINI PROPVG (13 lettres au lieu de 12 supposées) et la référence C.25.

II – Commentaire sur les Potins

Sur les cinq potins de cet inventaire, trois types différents peuvent être observés. Ce sont des différences dans les représentations de l’avers et des nuances sur la position de l’animal au revers qui mettent en évidence les trois catégories suivantes :

Type A :

L’avers est très caractéristique. Il est en fort relief et le métal est très peu corrodé. D’un point de vue stylistique, de nombreux détails lui sont propres : trois bandeaux sont présents dans l’axe de l’artefact de liaison des moules. Les bandeaux ont même tendance à s’inscrire également sur cette excroissance. L’oeil n’est pas représenté en creux, contrairement à ce que l’on trouve fréquemment sur le type des potins “à la grosse tête”, mais en léger relief de plus petit diamètre que l’oeil en creux. Le nez ne dessine pas une vague courbe mais suit un dessin très précis, un léger relief marquant le bout de celui-ci et le renflement des narines. Une sorte de mèche de cheveux semble faire une boucle au dessus du front et la bouche est formée par un relief dessinant la lèvre supérieure et un globule soulignant la lèvre inférieure. On constate donc que la facture de cet avers est très belle et rigoureusement identiquue pour les deux monnaies représentant ce type.

En ce qui concerne le revers, le détail est, là encore, de qualité. Le corps de l’animal est caractérisé par une grande finesse, notamment au niveau de la queue dont l’épaisseur n’excède pas 0,7 mm. Les articulations des membres sont très anguleuses. Les deux parties extrèmes de chaque patte sont parallèles et le menton du taureau est très proche du genou avant (1 mm environ les sépare). La queue décrit un S très souple. Ces monnaies sont toutes deux en excellent état de conservation et leur diamètre est identique (1,8 cm). Le décalage entre la reprsentation de l’avers et celle du revers est de 3h.

Type B :

Il est représenté par deux monnaies également dont chacune a subi une usure assez importante. Elles sont peu corrodées mais le métal a, dans les deux cas, subi des agressions formant des trous de quelques millimètres de diamètre. La tête est également tournée vers la gauche. Cependant, de nombreuses nuances sont visibles par rapport aux exemples du type A. Seuls un ou deux bandeaux sont visibles (un bandeau pour la monnaie n° 6, deux pour la n°4), se terminant derrière le cou du personnage et non plus sur lui. L’oeil est matérialisé par un creux de deux millimètres de diamètres environ et n’est donc pas en relief. Le nez décrit une courbe suivant quasiment l’axe du front. La bouche est constituée d’un globule. Le menton est saillant alors qu’il suivait un arc de cercle continuant la forme circulaire de la tête sur le type A. Enfin, aucune mèche n’est visible sur le front.

Si le revers d’une de ces deux monnaies est assez détérioré, l’autre permet cependant d’observer de légères différences avec la représentation du type A.

Si l’on aligne les parties basses des membres postérieurs des deux types, on constate alors que le type B a une position beaucoup plus tassée. Bien que l’ensemble de l’animal soit très finement reproduit, la queue apparaît d’abord légèrement plus épaisse, plus courbée et un peu plus longue. La tête du taurau plonge un peu plus vers le sol ce qui se répercute sur la courbure de l’échine. De fait, l’articulation de la patte antérieure se trouve située plus bas et la partie avant de ce membre remonte donc vers l’arrière du corps au lieu de se retrouver parallèle voire légèrement inclinée vers la bas comme cela est visible pour le type A. Ainsi derière une apparente similitude des deux revers, quelques détails permettent de les différencier.

Type C :

Il est représenté par la monnaie n°3 de cet inventaire. Une patine vert clair a recouvert le métal et, ajouté à des concrétions sur l’avers, cela rend la pièce difficilement lisible sur cette face. Le revers, quant à lui ressort en assez fort relief. Ainsi peut on constater que l’animal ne se trouve plus du tout dans la même attitude que sur les deux types précédemment décrits. Sa posture laisse même supposer qu’il s’agisse ici non pas d’un taureau mais, au regard de la cambrure du dos, plutôt d’un cheval. Celui-ci semble galoper vers la gauche. Le membre antérieur paraît relativement court et l’articulation qui se trouve très voisine du départ du membre sous le cou est quasiment en contact avec le bout du museau en forme de goutte d’eau. Le cou est très long et s’élargit vers le bas. Le dos est presqu’inexistant ne décrivant en fait qu’un très court espace courbe en U entre le cou et l’arrière-train qui remonte très brutalement. La queue suit une trajectoire sinueuse en diagonale partant du fessier pour se terminer en crochet au dessus et légèrement en arrière de la tête.

B – MONNAIES D’ESSALOIS.

Ces monnaies ne sont pas issues d’un contexte stratigraphique précis et ne pourront de ce fait être l’objet d’une tentative typo-chronologique comme cela avait pu être proposé par J.-P. Preynat (1).

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1 – Preynat J.-P. : Anciennes et récentes découvertes numismatiques à l’oppidum d’Essalois (1866-197), Revue Archéologique du centre de la France, 22, 1983, p. 221-238.

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Toutefois une étude typologique permettant de soumettre ces monnaies à une comparaison avec les autres trouvailles connues de la proche région peut légitimement être tentée, notamment en ce qui concerne les fameux potins “à la grosse tête” pour lesquels une attribution aux Séquanes ets souvent proposée.

Sur les 46 monnaies ou fragments étudiés ici, plus d’une trentaine sont attribuables à ce type.

Certes, l’état d’usure important ou la corrosion tenace de certaines monnaies n’ont pas toujours permis une visualisation parfaite de ces potins et notamment des avers pour lesquels certaines distinctions avaient pu être faites dans d’autres études. Cependant, il est intéressant de constater que les revers, eux aussi, présentent de légères variations, ce qui n’a que rarement été étudié avec précision. Il me semble donc utile de tenter ici une étude précise de ces faces afin de définir les différences et, le cas échéant, d’observer s’ils répondent à des variations parallèles des représentations à l’avers.

Dans une première partie, nous rédigerons l’inventaire avec une description la plus fine possible de chaque monnaie de ce lot. Les dessins desm onnaies les moins usées seront également proposées en dessous de leur description (24 monnaies sur les 46 du lot dont 23 sur 34 pour les potins “à la grosse tête” font l’objet du dessin d’une face au moins).

Nous tenterons ensuite d’établir le regroupement des monnaies par variantes du nombre de bandeaux, de la représentation de l’oeil, du nez, de la bouche, du diamètre des monnaies, et enfin des revers avec les positions des pattes du taureau, de sa queue, de sa tête et l’orientation général du revers par rapports à l’avers.

I Inventaire

1 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,9 cm

A / Grosse tête à gauche, oeil creux assez gros, bouche en globule, une incision pour un bandeau.

R / 3h environ. Taureau cornupète à gauche. La queue est épaisse et la patte antérieure très rapprochée de la postérieure. Par ces caractéristiques, cette monnaie rappelle fortement la n° 55 du catalogue des collections archéologiques de Besançon établi par Colbert de Beaulieu

réf : CB / Besançon n° 55, BVB 352, Z.790-792.

2) Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,8 cm

A / Tête à gauche très usée. Seul l’oeil matérialisé par un creux assez important est nettement discernable. Aucun bandeau n’est visible dans la chevelure. La bouche semble être matérialisée par un globule.

R / 3h. Taureau cornupète à gauche. La partie arrière de l’animal, à droite est très concrétionnée. Cependant l’ensemble, bien que très usé, paraît assez fin.

3) Potin Séquane ou Eduen

Ø 2,05 cm

A / Très usé et concrétionné, on y devine toutefois l’emplacement d’un oeil fait d’un creux assez gros. La tête ne semble pas particulièrement grosse. Le nombre de bandeaux est impossible à définir avec certitude.

R / 3h. Assez usé également, il paraît toutefois assez fin dans l’ensemble. Une petite nuance semble pouvoir le caractériser par raport aux autres revers observés mais, étant donné l’usure de la pièce, il convient de ne pas être trop catégorique : la queue de l’animal paraît se terminer par un globule et non plus en pointe. Cela est souvent visible sur les monnaies des catalogues de Colbert de Beaulieu mais la position de l’animal est différente dans ce cas.

4) Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,9 cm

A / Avers très usé. Seul l’oeil est discernable matérialisé par un creux de 2mm de diamètre environ.

R / 3h environ. Il est également usé et concrétionné. Malgré cela, l’animal paraît assez fin.

5) Potin Séquane ou Eduen

Ø 2 cm

A / Avers concrétionné et usé

R / 3h. L’animal est assez visible malgé l’usure et quelques concrétions. Il est dans l’ensemble assez similaire à tous les autres exemplaires en particulier par sa position. Toutefois, il semble que la patte postérieure soit assez épaisse et de plus très longue.

6) Potin Séquane ou Eduen très concrétionné.

Ø 1,9 cm

A / Malgré l’état de la monnaie, deux bandeaux sont observables dans la chevelure, en bas à droite de la tête. Pour le rte, il est dificile de distinguer plus de détails typologiques.

R / 3h. L’animal est visible derrière les concrétions et se trouve dans la même position que sur les autres monnaies.

7 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 2,1 cm

A / L’oeil en creux est visible ainsi que le globule formant la bouche. Deux bandeaux sont également visibles dans la chevelure.

R / 9h. Les concrétions sont assez importantes. Toutefois l’animal se distingue sauf dans sa partie droite.

8 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,8 cm

A / Cet avers ressemble beaucoup au précédent mais apparaît plus nettement.

R / 9h. Comme l’avers, le revers est, ici, semblable à celui de la monnaie précédente.

9 – Potin Séquane ou Eduen de plus petite dimension.

Ø 1,6 cm

A / Deux incisions apparaissent, la présence d’un bandeau au moins étant ainsi justifiée. Le reste du visage est difficilement observable à cause de l’usure et du piquetage corrosif du métal.

R / 3h. L’animal apparaît peut-être moins allongé que sur dautres monnaies mais plutôt en hauteur ce qui est probablement dû à la dimension du potin.

10) Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2,05 cm

Cette monnaie apparaît en tout point similaire à la n° 5 du présent inventaire jusque dans la qualité du métal et l’emplacement des corrosionns. Revers à 3h.

11 – Potin Séquane ou Eduen de plus peite dimension.

Ø 1,7 cm

A / très usé, on peut toutefois y deviner la trace de deux bandeaux.

R / 3h. L’animal semble proportionnel à la pièce c’est-à-dire légèrement plus petit que sur les autres monnaies. Cependant son allure générale est la même.

12 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,8 cm.

A / Guère plus grand que le précédent, ce potin présente un avers tès usé ne permettant aucune analyse stylistique.

R / 3 h? L’animal présente les mêmes caractéristiques que celui de la pièce précédente dont le gabarit et apparemment la qualité du métal qui présente de nombreuses traces de piquetage sont également identiques.

13 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,85 cm

A / Tête à gauche avec ruban à triple bande.

R / 3h. Taureau chargeant à gauche, l’avant des pattes antérieures suivant une ligne parallèle à l’avant de pattes postérieures. Il s’agit d’une monnaie identique aux n°1 et 2 du Crêt-Chatealrd (cf. Daniel Frascone) Référence : La Tour / Fischer n° 5401.

14 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,85 cm

Il s’agit du même type que les n° 7 et 8 de cet inventaire. Le métal constituant cette pièce est d’ailleurs très semblable à celui de la 7, des points de rouilles étant présent ce qui n’est pas fréquent sur les autres potins de ce site.

Le revers suit un décalage de 9h. par rapport à l’avers.

15 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2 cm

A / Il est très usé. Cependant, l’oeil en creux, et deux incisions pour les bandeaux sont visibles. Un trou traverse de part en part la monnaie et se trouve, sur l’avers, au dessus de la tête.

R / 3h. Assez concrétionné. L’animal est tout de même visible, peu différent des autres exemplaires.

Cette monnaie par différents aspects rappelle la monnaie n° 4 de cet inventaire (métal, corrosion, revers, usure).

16 – Potin Séquane ou Eduen (?)

Ø 1,8 cm

Cette monnaie est extrèmement concrétionnée et semble-t-il en profondeur.

Il est impossible de lui attribuer avec certitude un type précis. Cependant, de par son module asez petit et la relative vulnérabilité du métal aux attaques corrosives, il est possible de lui attribuer les mêmes caractéristiques qu’aux monnaies n° 9, 11 et 12 du présent inventaire.

17 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,85 cm

A / Bien que relativement usé, cet averrs possède cependant des marques précises. L’oeil apparaît en creux et trois incisions sont visibles et permettent de laisser supposer qu’un double bandeau était placé sur la chevelure.

R / 3h. L’animal est recouvert d’une corrosion noirâtre qui, associée à l’usure, ne permet pas d’analyser dans le détail la position des membres. Toutefois, il semble que les parties parallèles des membres antérieur et postérieur soient très peu distantes l’une de l’autre.

18 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 1,95 cm

Cette monnaie est trsè usée. L’avers est lisse et l’on peut à peine discerner les limites d’un visage. Au revers, il est possible de distinguer l’animal à gauche. Il pourrait s’agir d’un potin de la même série que le n° 4 du présent inventaire. Revers à 3h. par rapport à l’avers.

19 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,8 cm.

Il s’agit d’une monnaie très concrétionnée et usée dont l’iconographie est difficilement observable. Certains éléments du revers permettent toutefois de lui attribuer une représentation du taureau cornupète. Le format et la qualité du métal de cette pièce permettent un raprochement avec les n° 9, 11, 12 et 16 de cet inventaire.

20 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,85 cm.

Cette monnaie est très concrétionnée et piquée par la corrosion. Néanmoins, il est possible qu’il s’agisse là encore d’un potin au taureau cornupète.

21 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,65 cm

Concrétions et usure ne permettent pas une attribution de cet élément. Cependant le module et quelques éléments du revers favorisent un rapprochement avec les n° 9, 11, 12, 16 et 19 du présent inventaire.

22 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 1,95 cm.

A / Il est très concrétionné. L’emplacement de l’oeil semble pouvoir se deviner par un creux. Une incision apparaît juste à droite de cet oeil. Il ne semble pas y en avoir d’autres.

R / 3h. Il est également très concrétionné. Cependant l’allure générale de l’animal ainsi que la nature du métal ne sont pas sans rappeler la monnaie n° 15 du présent inventaire.

23 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2,15 cm

A / Derrière les concrétions, la tête à gauche est visible. L’oeil en creux est assez net et l’arrière du casque, sur la droite apparaît assez nettement sur un métal aux reflets argentés.

R / 3h. Le taureau est visible ici dans sa quasi totalité même si certaines parties sont recouvertes de concrétions. Dans l’ensemble, cette silhouette est assez semblable à celle du n° 13 de l’inventaire avec toutefois une emprise moins marquée en hauteur. L’animal est en effet plus allongé.

Cette monnaie rappelle en fait beaucoup plus la n° 22 par son aspect général.

24 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension

Ø 1,7 cm.

Comme la plupart des potins de petite dimension inventoriés ci-dessus, cette dernière monnaie est également fort endommagée par les concrétions et l’usure. L’avers est illisible et le revers n’est discernable que par bribes. Malgré tout ce potin est semblable aux n° 9, 11, 12, 16, 19 et 21.

25 – Potin Séquane ou Eduen

Ø 2 cm.

Ce potin présente des concrétions assez inhabituelles pour une pièce de cette taille. En effet, il apparaît au travers de cette étude que les concrétions les plus profondes sont surtout fréquentes sur les petits potins. Or, cette monnaie est très fortement corrodée et rend sa lecture impossible à l’avers. Au revers, en revanche, il est possible de distinguer l’animal mais une étude détaillée est fort hasardeuse.

26 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension ?

Ø 1,6 cm.

Tant à l’avers qu’au revers, cette pièce présente une usure telle que tout relief a disparu. Dans ce cas, il est fort difficile de donner une quelconque attribution iconographique même si , étant donné l’uniformité du matériel inventorié, un revers au taureau cornupète semblerait approprié. L’aspect bombé de la pièce permet toutefois de confirmer qu’il s’agit bien là d’un potin et c’est la seule certitude.

27 – Potin Séquane ou Eduen de très petite dimension.

Ø 1,5 cm

A / Ce potin présente un avers méconnaissable. Seul un creux, pouvant laisser suposer l’emplacement de l’oeil, est visible.

R / Le taureau à gauche est très net et d’une facture assez fine en ce qui conserne le relief. Toutefois, une remarque s’impose en ce qui concerne la taille. En effet, la taille du potin est plus petite que celle des autres petits potins (n° 9, 11, 12, 16, 19, 21, 24) et le taureau est également de plus faible amplitude mais en assez fort relief cependant.

28 – Potin Séquane ou Eduen de petite dimension.

Ø 1,7 cm

A / Malgré les nombreuses traces de piqûres du métal, deux bandeaux apparaissent.

R / 3 ou 9h. La monnaie n’est pas mieux conservée sur cette face où l’on distingue malgré tout le corps et la queue de l’animal. Une analyse plus minutieuse est impossible. Cette monnaie par son aspect général est assez proche de la n° 21 de cet inventaire.

29) Denier d’argent Séquane (?).

Ø 1,3 cm.

A / Il est impossible de distinguer un quelconque élément sur cet avers lisse.

R / Bien que le relief soit très faible on peut observer sur cette face une suite de petits globules formant une légère courbe. Ce revers rappelle celui de la monnaie n° 7 du Crêt Châtelard au sanglier dont la référence la plus proche est le n° 5351 de Latour / Fischer.

30 – Potin Séquane ou Eduen.

Ø 2 cm

Cette monnaie est cassée il n’en est conservé que les 2/3.

A / Bien que concrétionné on peut y voir 2 ou 3 bandeaux (3 incisions certaines) à droite de la fracture qui devait représenter l’avant du visage.

R / 3h. On ne distingue que la partie basse de l’animal, assez peu nette.

31 – Denier d’argent Séquane (?).

Ø 1,25 cm

De même dimension que le n° 29, il pourrait s’agir du même type. Cependant, étant lisse des deux côtés, il n’est pas possible de donner une étude de cette monnaie.

32 – Denier d’argent Séquane (?).

Ø 1,25 cm

Deux globules apparaissent sur ce qui semble être l’avers. Il pourrait s’agir du même type au sanglier que le n° 29 ou que le n° 7 du Crêt-Châtelard (cf. Daniel Frascone) mais rien n’en permet la confirmation.

33 – Potin Séquane ou Eduen.

Il s’agit en fait d’un demi potin. Longueur maximale du fragment : 1,7 cm.

A / Une incision apparaît pour l’oeil et non un creux circulaire comme c’est généralement le cas. Le nez est mis en valeur par l’ajout à cette incision de deux autres formant ensemble un triangle. La bouche est matérialisée par une incision semi-circulaire ouvert vers l’avant du visage.

R / 3h. On ne perçoit de l’animal que la partie haute de l’échine et la queue assez épaisse et rectiligne.

34 – Potin Séquane ou Eduen.

Ce fragment constitue les 2/3 environ d’un potin. Longueur maximale du fagment : 1,55 cm.

A / Une double incision à l’avant du cou, à gauche peut être comparée à celle que l’on trouve par exemple sur le n° 13 du présent inventaire. La légère marque semi-circulaire visible au-dessus peut être assimilée à la bouche.

R / 3h. On voit nettement le membre antérieur, le début de la tête, l’arrière du corps et la queue de l’animal chargeant à gauche. La relative finesse de ce relief peut confirmer la comparaison au n° 13 de l’inventaire.

35 – Potin Séquane ou Eduen.

Longueurr maximale du fragment : 1,85 cm

Ce n’est qu’une petite moitié d’un potin. Très concrétionné et illisible, il peut toutefois correspondre au type du taureau cornupète.

36 – Quart de monnaie de bronze très épaisse, ne présentant pas, sur la tranche, l’écrasement caractéristique des potins. La tranche demeure en effet épaisse de plus de 3mm.

Aucune représentation n’est décelable tant à l’avers qu’au revers ce qui rend l’attribution de ce fragment impossible. Longueur maximale du fragment : 1,7 cm.

37 – Potin Séquane ou Eduen.

Il s’agit d’un petit quart de potin, longueur maximale du fragment : 1,15 cm

A / Des incisions apparaissent mais il est impossible de les replacer dans une position précise. Si l’on se fie au revers et en supposant que le décalage entre l’avers et le revers soit de 3h. environ – ce qui est fréquemment le cas ici – il est possible d’interpréter l’une des incisions comme étant celle d’un bandeau et l’autre comme celle de la limite arrière du casque.

R / Le membre antérieur est très visible avec, en dessous, l’avant du membre postérieur. La facture est excellente, les concrétions peu nombreuses.

38 – Il s’agit d’un fragment d’une plaque de bronze très fine et non d’une monnaie.

39 – Potin Séquane ou Eduen

Il s’agit d’un quart de potin. Longueur maximale du fragment : 1,7 cm.

A / A cause des concrétions qui recouvrent en partie ce côté, il est dificile de repérer de manière catégorique une partie du visage.

R / La tête, l’avant du corps et une partie de la queue de l’animal sont nettement discernables. L’écart entre la tête et le membre antérieur semble assez important.

40 – Monnaie de bronze. Longueur maximale du fragment : 1,5 cm.

A / Tête très proche des types de la République romaine à droite. Un oeil, matérialisé par un point en relief, apparaît, surmonté d’une arcade sourcillière assez saillante. Le nez consiste en un trait en relief, et des boucles semblent pouvoir être observées dans la chevelure ainsi, peut-être, qu’une couronne laurée ? L’usure du flan ne permet pas, toutefois de préciser davantage la description de cette face.

R / On peut imaginer un taureau chargeant à gauche, le membre antérieur replié parallèlement au sol qui peut être matérialisé, comme pour les potins constituant la majorité des monnaies de ce lot, par l’avant du memebre postérieur. Une inscription pourrait être représentée par de légers reliefs au dessus de l’animal.

Il peut s’agir d’une imitation des mopnnaies de marseille au revers au taureau (?).

Ressemble à Brenot, RN, 1988, p.94,11, mais le taureau se trouve dans le sens inverse.

41 – Petit fragment d’un potin très fruste (?).

Longueur maximale du fragment : 1,15 cm.

42 – Petit fragment d’un potin (?) fruste où pourraient être devinés, au revers, deux globules superposés (jonction de la queue et des pattes d’un taureau cornupète ?).

Ø du fragment : 0,85cm.

43 – Potin Séquane ou Eduen.

Quart de potin à l’avers très fruste. Longueur maximale du fragment : 1,6 cm.

Un creusement au revers semble délimiter l’échine du taureau et le bas de la queue.

44 – Petit bronze illisible sur les deux faces.

Ø 1,15 cm.

45 – Quart de potin (?) illisible et lisse sur les deux faces.

Longueur maximale du fragment : 1,35 cm.

46 – Pièce de métal formant un fragment de monnaie apparemment trop fine pour être un potin et trop fruste pour être décryptée.

Ø du fragment 0,95 cm.

47 – Demi potin Séquane ou Eduen.

Longueur maximale du fragment : 1,8 cm.

L’avers est lisse et légèrement concrétionné.

R / On peut observer la partie arrière de l’animal à gauche (queue et début de la patte postérieure).

II Tentative de regroupement des potins à la grosse tête par types distincts :

A) Potins de grand gabarit :

– Type n°1 :

Une seule monnaie répond à ce type ; il s’agit de la n°1 du présent inventaire. Elle est caractérisée par un bandeau marqué par une forte incision à l’avers. Le reste de la tête qui suit une forme circulaire n’est guère inédit dans la mesure où l’oeil en creux, la bouche en globule et le nez incisé et arrondi sont visibles sur d’autres monaies au revers différent.

Le revers, quant à lui, présente des variantes ponctuelles et un faciès général assez reconnaissable. Les membres et la queue sont matérialisés par une épaisseur peu commune, le départ de la queue se fait dans le prolongement de celui du membre postérieur et elle se termine par un globule au lieu de s’affiner pour s’achever en pointe. D’autre part, un léger décalage est visible entre les parties inférieures des deux membres et l’articulation du membre postérieur forme un angle ouvert alors que sur de nombreuses monnaies au taureau cornupète cet angle est plutôt aigu. Le revers suit une orientation décalée de 3h. par rapport à l’avers.

– Type n° 2 :

Cette catégorie concerne les monnaies 2 à 6, 10,15, 18 ?, 22, 23, 25, 30 ? et 47 de ce lot.

Ce type est à rapprocher du type B observé sur les monnaies du site du Crêt-Châtelard. Bien que ces monnaies soient souvent très fortement concrétionnées – cela est sans doute dû à la qualité du métal coulé – l’ensemble des observations dont elles ont pu faire l’objet permet en effet de constater les mêmes caractéristiques, surtout en ce qui concerne le revers. L’avers, pour sa part, est souvent fort usé mais certaines constantes peuvent ici être exposées. Un seul bandeau semble décorer la chevelure dans la plupart des cas mais rien n’exclut l’éventualité de deux bandeaux comme cela est le cas pour le type B du Crêt-Châtelard. Ce bandeau prend fin derrière le cou et non dans son prolongement. Le reste du visage est identique, caractérisé par un oeil rond et creux de deux millimètres environ de diamètre, un nez délimité par une ligne légèrement courbe et une bouche constituée d’un globule.

Le revers représente toujours le taureau cornupète en posture de charge, la tête très baissée allant jusqu’à toucher l’articulation du membre antérieur, les deux parties ne laissant entre elles qu’un minuscule espace vide ayant l’allure d’une goutte d’eau inversée. Contrairement au type 1, la queue est beaucoup plus fine et ne prend pas son départ dans le prolongement des pattes postérieures mais un peu plus en arrière. Elle débute par un arc de cercle pour ensuite décrire un S asez écrasé. Elle se termine en pointe.

Les membres repliés avant et arrièrre sont sensiblement parallèles et très proches l’un de l’autre. L’articulation du membre postérieur décrit un angle aigu.

Enfin, sur la majorité des monnaies de ce type, la courbure correspondant aux cornes est assez visible.

– Type n° 3 :

Il s’agit d’un type typologiquement très proche du précédent notamment en ce qui concerne le revers. Il regroupe les monnaies 7, 8 et 14 de l’inventaire ci-dessus. Au delà des caractéristiques typologiques, il faut remarquer que ces trois monnaies se ressemblent par la corrosion dont elles sont pourvues, le métal dont elles sont constituées semblant favoriser plus qu’il n’est habituel la formation, très partielle toutefois d’une espèce de rouille que l’on n’a pas retrouvé sur les autres monnaies de cette étude.

L’avers, dans les trois cas, présente une tête à gauche avec un double bandeau. Celui-ci ne passe pas derrière mais au contraire sur le cou. L’oeil est creux et d’un diamètre identique à ce que l’on a pu voir pour les deux catégories précédentes. De même, la bouche est constituée d’un globule et le nez est également arrondi.

Le revers est caractéristique en premier lieu parce qu’il se trouve décalé de 270° (9h.) par rapport à l’avers. Il paraît dans l’ensemble assez proche de celui de la catégorie prédédemment décrite. Cependant, il semblerait – mais étant donné la corrosion, cela n’est pas certain – que la queue soit plus épaisse et ait tendance à s’éloigner du corps en allant vers la tête alors que généralement elle reste dans la ligne parallèle à l’échine.

L’espace entre la tête et l’articulation de la patte antérieure est réduit et ressemble, comme pour le type 2, à une goutte d’eau à l’envers. La disposition des pattes entre elles semble, elle aussi, répondre aux mêmes remarques.

– Type 4 :

Quatre monnaies, dont une seule est entière, représentent cette catégorie. Il s’agit du même type que celui observé sur les monnaies du Crêt-Châtelard exposées à la Diana et qui répondent au type A.

Elles sont de très belle facture, au décor fin et en relief. Le métal semble d’excellente qualité.

L’avers représente une tête à gauche ceinte d’un triple bandeau. Celui-ci passe juste derrière l’oeil et se termine sur le cou. L’oeil est en relief et non en creux, marqué par un globule de petit diamètre (environ 1mm). Le nez est très réaliste, bien que proportionnellement un peu grand, présentant un léger renflement pour le bout et le relief des narines et ne suivant pas une simple ligne courbe convexe mais une ligne un peu moins régulière et plutôt concave. La bouche est également formée d’un globule beaucoup moins grossier, toutefois, que celui caractérisant les types précédents. Une boucle est enfin visible sur le front.

Au revers, l’animal est légèrement relevé par rapport aux types 2 et 3. Son corps est très fin, la queue et les pattes se reduisant a une ligne en relief de 1 mm à peine d’épaisseur. Les pattes avant et arrière sont repliées de telle sorte qu’elles forment deux lignes parallèles. L’espace entre la tête, légèrement relevée, et l’articulation de la patte avant est plus important que pour les deux catégories précédentes, formant plutôt un U à l’envers.

La queue décrit un S légèrement écrasé et se termine en une fine pointe.

– Type n° 5 :

C’est la monnaie n° 17 de cet inventaire qui correspond à cette catégorie.

Une tête à gauche portant un double bandeau est présente à l’avers. Celui-ci semble s’achever derrière le cou. L’oeil consiste en un globule de deux millimètres environ de diamètre. Le nez et la bouche sont difficilement définissables à cause de l’usure qui rend la lecture de la pièce assez difficile. Un nez courbe dans la continuité du cercle qui délimite la tête et une bouche en globule sont toutefois probables.

Le revers suit un décalage de 90° (3h.) par rapport à l’avers. Il semble posséder les mêmes caractéristiques que les types 2 et 3. L’animal semble en effet se présenter en position de charge avec la tête penchée très bas vers le sol. L’écart avec l’articulation avant se trouvant ainsi très réduit. La différence la plus nette avec les types 2 et 3 réside dans l’orientation de la queue qui, au lieu de suivre une ligne sinueuse mais parallèle au dos à tendance ici à suivre une direction oblique s’éloignant du corps en allant vers la gauche. Elle semble matérialisée par un trait assez épais également.

– Type n° 6 :

Le fragment de potin représenté par la monnaie n°33 présente des caractéristiques telles qu’il est impossible de l’attribuer à l’un des types précédemment décrits. Seuls l’avant du visage à l’avers et le haut du dos et la queue au revers sont visibles rendant une observation général du type impossible.

La caractéristique principale de l’avers se situe au niveau du nez. Il est en effet délimité par trois traits formant un triangle et non plus par deux, l’un pour l’arête, l’autre pour la base. Ici, le contact du nez avec le visage est matérialisé par un trait profond qui pourrait remplacer l’oeil en creux que l’on trouve habituellement à cet endroit. Le globule de la bouche semble également bien moins marqué, une légère “incision” semi-circulaire ouverte vers l’extérieur du visage constituant sa marque.

Au revers, les éléments sont peu nombreux. Toutefois, on peut remarquer que la queue consiste en un trait épais (près de 2mm) presque rectiligne. Il semble également qu’elle soit légèrement éloignée du dos.

B – Potins plus petits :

– Type n° 7 :

Il s’agit de potins mesurant environ 16mm. Par cette simple caractéristque, ils sont déjà différents de tous les précédents types étudiés. Nous avons regroupé dans cette catégorie les monnaies n° 9, 21, 24 (?) et 26 (?). Seule la n° 9 peut toutefois répondre à une étude précise en ce qui concerne au moins le revers.

Deux bandeaux sont observables à l’avers sur une tête regardant vers la gauche. Un trou à l’emplacement supposé de l’oeil peut correspondre à l’oeil mais, le métal de cette monnaie étant piqué par endroit, rien ne permet d’affirmer qu’il n’en soit pas de même ici. Le reste de la tête est difficilement discernable.

Au revers, l’animal est assez visible. Il est passablement relevé par rapport à ce qui peut être observé sur les autres types. La patte arrière forme un angle obtus à l’articulation. Les deux parties avant des membres ne sont pas parrallèles et la patte avant se rapproche de la patte postérieure en allant vers l’arrière. La tête est également légèrement relevée mais, la patte antérieure ne descendant pas à la verticale du sol mais avançant dans sa partie supérieure, l’espace entre la tête et l’articulation est tout de même réduit. La queue remonte également par rapport à l’horizontal et décrit un S passablement étiré. On peut donc constater à travers cette description qu’au delà de la simple différence de taille de la pièce avec les types précédents, des variantes purement formelles sont également visibles. Le revers suit un décalage de 90° avec l’avers.

– Type n° 8 :

Il s’agit des monnaies 11, 12, 16, 19 et 28. Les dimensions paraissent plus importantes que les précédentes (entre 17 et 18 mm) mais cela s’explique par le fait que ces mesures ont été prises sur le diamètre le plus long, celui qui se trouve dans le prolongement ds traces de coulures formant les liens entre les différents moules. Ces traces étaient inéxistantes pour le type précédent ce qui explique cette légère diffférence. En fait, les représentations semblent plus petites ici.

L’avers représente une tête à gauche pourvue parfois de deux bandeaux (n°19). Les autres détails de ce côté de la monnaie sont impossibles à définir.

Le revers représente un taureau cornupète sensiblement plus petit que celui des potins de grand gabarit. Cependant, il est d’une facture assez fine bien que le métal soit apparemment très vulnérable. Le taureau est dans une attitude d’attaque assez marquée, la tête basse, la patte antérieure repliée en angle droit, le jarret parallèle à celui de la patte postérieure. Les épaules marquent un certain renflement du dos. La queue, très fine, débute vers l’arrière puis décrit un arc de cercle pour se rapprocher, par un S souple, de la ligne supérieure du corps. Elle se termine en pointe.

Le décalage entre les deux faces de ces monnaies est encore de 90°.

– Type 9 :

Ce type n’est représenté que par une seule monnaie, le numéro 27 de l’inventaire. C’est la plus petite du lot puisqu’elle ne mesure que 15 mm de diamètre.

Elle reprend de manière minuscule et très schématique les représentations du potin à la grosse tête. A l’avers, un vague profil en forme de tête de mort apparaît. Un creux de grande dimension au centre de la partie supérieure pourrait faire penser à un oeil, un autre en dessous et décalé vers la gauche pourrait représenter la bouche. Voilà les quelques détails qui, apparaissent sur cette face.

Au revers, l’animal est tout entier visible et également très schématisé. Son dos consiste en une ligne droite en fort relief, la tête est très rapprochée de la patte antérieure qui, étant donnée sa taille semble épaisse. La patte postérieure forme un angle obtus et donne l’impression que l’animal est légèrement relevé. La queue est fine et décrit un S bien marqué. Cependant elle ne prend pas son départ à l’arrière du membre postérieur mais plutôt sur le dos, entre les départs des deux membres.

Ainsi cette monaie imitele type des potins à la grosse tête mais, étant donné sa taillle, elle est assez grossière dans la représentation.

Conclusion.

L’étude de ce lot monétaire a permis d’observer une large majorité des potins au taureau cornupète dits “ à la grosse tête”. Ces potins traditionnellement attribués aux séquanes sont fort nombreux ici. Une étude pus précise des types comme celle que nous avons tenté d’effectuer précédemment permet de constater que les types recontrés à Essalois sont fréquents sur les sites à l’ouest de la Saône. Ainsi, Roanne (2), l’oppidum du Crêt- Châtelard, quelques sites du Tournugeois ont fourni en quantité assez importante des monnaies assez proches typologiquement de celles d’Essalois. Au contraire, dans les inventaires de Colbert de Beaulieu pour la région Séquane (Montbéliard (3), Besançon (4), Jura (5) , les types présents sont différents tout comme cela est le cas pour les sites helvétiques et notamment Bâle (6). Cela me semble prouver que les deux régions éduenne ou ségusiave et séquane ont été inspirées d’un même type monétaire mais que chacune s’est attachée à le reproduire à sa façon. S’il fallait résumer de façon très succincte les différences essentielles des deux types, il suffirait de rapprocher le type n° 5368 du catalogue Latour/Fischer des traditions séquanes et le n° 5401 du même catalogue de celles du peuple éduen ou ségusiave. Des échanges ont certainement été établis entre les deux régons, attestés par la présence des deux types ou de leurs variantes dans chacune des deux zones. Cependant, force est de constater une prépondérance du premier type sur les sites de l’est de la Saône et du second sur ceux de l’ouest. Il serait intéresant d’étudier précisément, en se fiant aux nombreuses variantes de ces monnaies, les diffusions de chacune dans la partie de la Gaule concernée par ces trouvailles et de vérifier si l’hypothèse émise pour les sites notés en bibliographie est vérifiable de manière plus catégorique. Cela pourrait faire l’objet d’une carte des fréquences de ces types par secteurs géographiques calqués sur les territoires des différents peuples gaulois.

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2 – GENTRIC G., PONCET J., « Monnaies gauloises de Roanne », Cahiers Archéologiques de la Loire, 4-5, 1984-1985, p. 11-34.
3 – COLBERT DE BEAULIEU J. -B., « Catalogue des collections archéologiques de Montbéliard – Les monnaies gauloises », Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 34, 47 p., 5pl., 1960.
4 – COLBERT DE BEAULIEU J. -B., Catalogue des collections archéologiques de Basançon, IV. Les monnaies gauloises », Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 25, 71, p., 8 pl., 1959.
5 – COLBERT DE BEAULIEU J.-B. et DAYET M., « Catalogue des monnaies gauloises du Jura », Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 44, 55 p., 2pl., 1962.
6 – BERGER L., FURGER-GUNTI A., « Les sites de « l’usine à gaz » et de la « colline de la Cathédrale » à Bâle », J.S.G.F. n°58, 1974-1975, p. 172 à 186.
Datation au carbone 14 sur l’oppidum de Joeuvre
Auteur : MM.R.Périchon P.Péronnet
Référence : 49 P.45à49
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Joeuvre
Date de l’assemblée générale
Auteur : M.M.de Boissieu
Référence : 21 P.126-127
Date : 1922
Thème 2 : Vie de la société
De l’ancienne route présumée antique du Rhône à la Loire par la vallée du Gier. – Communication de M. J.-B. Boiron
Date : 1890

BD, Tome V, De l’ancienne route présumée antique du Rhône à la Loire par la vallée du Gier. – Communication de M. J.-B. Boiron., pages 291 à 296, La Diana, 1890.

 

De l’ancienne route présumée antique du Rhône à la Loire par la vallée du Gier. – Communication de M. J.-B. Boiron.

 

M. Boiron présente à la Société un plan à grande échelle (2) de la ville de Rive de Gier et de ses abords en amont et en aval, sur lequel il a porté le résultat des observations qu’il a faites au cours de travaux de canalisation souterraine exécutés par la municipalité en 1889 et 1890.

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(2) Ce plan a été dressé à l’aide du cadastre de Rive de Gier daté de 1811 et de celui de Saint-Paul-en-Jarez daté de 1826. Il donne l’aspect de cette partie de la vallée du Gier avant les changements occasionnés soit par les travaux de prolongation du canal de Givors et de construction du chemin de fer, soit par l’accroissement énorme de la population dû à l’exploitation plus active des mines et à de nombreux et considérables établissements métallurgiques.

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Ces travaux ont fait reparaître sur plusieurs points la chaussée de l’ancienne route du Rhône à la Loire par la vallée du Gier, route qui parait remonter à l’époque romaine. Elle avait été précédée sans doute par un et même deux chemins longeant immédiatement le Gier et encore subsistants. Envahis, à chaque crue un peu forte, par la rivière qu’ils traversaient d’ailleurs forcément sur plusieurs points, ils n’offraient pas une sécurité complète. De là la nécessité de créer une route nouvelle qui fût à l’abri de toute inondation.

M. Boiron prend la voie présumée romaine presque à la limite du département de la Loire, où la, route nationale n° 88, de Lyon à Toulouse, la recouvre. Le n° I du plan marque l’endroit où se termine la conduité de distribution des eaux de la ville de Rive de Gier ; en amont de ce point, sur une longueur de 15 à 20 mètres, les fouilles exécutées dans un terrain sablonneux, ont mis à découvert, à une profondeur d’environ 0m 80, des tuiles à rebords et de menus fragments de poteries.

Le territoire dit du Moulin Neuf, aujourd’hui de la Pomme (no II), et celui dit des Apréaux (n° V) sont cités l’un et l’autre dans un terrier de Rive de Gier du XIVe siècle comme joignant la voie publique (1).

Du n° III au n° IV, c’est-à-dire depuis l’école communale moderne du quartier de la Pomme jusqu’à l’église de Saint-Jean bâtie en 1840, édifices qui ne figurent pas sur notre plan, la tranchée a rencontré sur 100 mètres de long, à une profondeur variant entre 1m 10 et 1m 40, une couche, 0m 15 d’épaisseur, d’argile blanche mélangée de petits cailloux cassés et reposant sur un pavé très solide.

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(1) M.-C. Guigne, Les voies antiques du Lyonnais, note n° 329: In territorio de la Praus, juxta ripam Gerii et juxta iter quo itur apud Lugdunum; – in territorio Molendini novi, juxta iter per quod itur Lugduni. (Terrier de Rive de Gier de 1378, aux archives du Rhône, arm. Jacob, vol. 67, n° 1).

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A partir du n° IV, la route prend le nom de rue de Lyon ; entre ce point et le n° VI, en face des maisons portant les nos 78 et 79, à 1m 20 de profondeur, on a constaté la présence d’un solide pavé composé de dalles brutes posées sur champ et enchevêtrées les unes dans les autres.

Le n° VII marque l’emplacement de l’ancien hôpital. La route y passait au moyen âge sous une porte de la deuxième enceinte de Rive de Gier, dont les vestiges se voyaient encore en ce point il y a quelques années.

A l’intérieur de la ville, entre cette porte et le pont, se trouvait la chapelle de l’hôpital dédiée à Notre-Dame de Pitié et à saint Jacques.

En cet endroit, dans l’antiquité, la montagne de Coulou, dont le pied baignait dans le Gier, forçait la route à passer sur l’autre rive, car le tracé actuel de la route nationale par les rues Féloin et des Verchères doit dater de 1740. Le pont d’Égarande au moyen duquel elle traverse aujourd’hui le Gier presque en face de la gare du chemin de fer a été construit vers 1830.

La voie antique passait la rivière sur le pont (n° VIII) appelé pendant le moyen âge Pont de la Ville. Il fut démoli en 1825, son origine était assurément romaine, puisqu’en 1837, la démolition de la culée restée debout sur la rive gauche amena la découverte de médailles antiques englobées dans la maçonnerie, parmi lesquelles des pièces de la colonie de Nîmes au revers du crocodile (1). Ce pont a été rebâti un peu plus haut.

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(1) J.-B Chambeyron, Recherches historiques sur la ville de Rive de Gier, p. 7.

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A la sortie du pont, la voie antique suivait le parcours de la rue Paluy, appelée anciennement la Grande Charrière, et de la rue d’Égarande. Au point IX, la tranchée a rencontré des substructions, parmi lesquelles les fondations d’une porte de la première enceinte de Rive de Gier, qui était placée en face du pont. A la hauteur de la maison no 13 de la même rue (no X du plan), la même tranchée a traversé un massif de maçonnerie de 1m 50 d’épaisseur qui paraît se diriger vers la place Grenette sur une longueur de 15 mètres et se termine avant d’arriver à la rue du Gier. Même rue, au point no XI, on a rencontré au fond de la tranchée des fragments de tuiles à rebords.

Dans la rue d’Égarande, qui fait suite à la rue Paluy, jusqu’au point no XII, la canalisation a été faite en plein rocher et n’a, par conséquent, rien fait découvrir. Au point XII, on mis à jour en 1837, sur le côté droit de la route, à 2 mètres du sol, une sépulture creusée dans le pouding ; les objets qu’elle contenait ont été malheureusement dispersés (1).

Au point XIII, la rue d’Égarande rejoint la route nationale no 88 qui, comme nous l’avons dit précédemment, après avoir suivi la rive gauche du Gier, traverse la rivière en cet endroit; elle occupe alors de nouveau l’emplacement de la voie antique.

Le territoire d’Égarande est cité dans un terrier du XIVe siècle comme joignant la grande route de Rive de Gier à Saint-Chamond (2).

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(1) J.-B. Chambeyron, Recherches historiques sur la ville de Rive de Gier, p, 12.
(2) M.-C. Guigue, Les voies antiques du Lyonnais, note n° 330 : In territorio de Esgaranda, juxta iter quo itur de Rippagerii apud Sanctum Anemundum. (Archives du Rhône. Terrier de Rive de Gier de 1383, arm. Jacob, vol. 67, n° 2).

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Du point XIII au point XIV, les fouilles ont eu lieu dans le rocher et n’ont conséquemment amené aucune constatation archéologique.

Au point XIV figure une maison détruite depuis par les travaux du chemin de fer et qui s’appelait le Logis des Pères ; elle appartenait avant la Révolution aux Chartreux de Sainte-Croix.

Entre les points XIV et XV, à 1m 30 de profondeur, on a constaté la présence d’une chaussée pavée affectant toujours la direction du N-E au S-O.

Au point XVI, la voie antique était un peu à droite de la route n° 88 ; son passage est encore visible dans le rocher où elle avait été creusée.; sa largeur est de 5 mètres.

N° XVII. Territoire du Grand Pont ou du Martoray. Il existait là en effet un petit pont pour le passage de la route, mais il est aujourd’hui obstrué par un dépôt de scories et de déblais. Sa maçonnerie est encore visible du côté du midi.

A partir du n° XVIII, au lieu dit le Logis Thevenet, la voie antique n’est plus représentée par la route n° 88. En cet endroit elle se rapprochait du Gier et suivait le parcours actuel de la vieille route de Lyon à Saint-Etienne, qui va du passage à niveau de la plaine de Grézieu au lieu dit la Grand-Croix.

N° XIX. Territoire de la Charmetière, cité dans un terrier du XIVe siècle, de Saint-Genis-Terrenoire, comme joignant l’estra publique (1).

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(1) M.-C. Guigue, Voies antiques du Lyonnais, note no 330 :apud la Chametri, juxta stratam publicam tendentem de Sancto Annemundo ad Rippam Gerii. (Archives du Rhône, Terrier de Saint-Genis-Terrenoire de 1378-1388, fol. 46).

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N° XXI. Territoire du Reclus, joignant la voie publique et où se trouve une source célèbre dite Font Flora. Un peu plus haut nous avons figuré en A la première église de la paroisse de Lorette, construite en 1837, et en B l’église actuelle bâtie en 1846 et dédiée comme la précédente à Notre-Dame de Lorette, dont le nom remplaça celui du Reclus lors de l’érection de ce quartier en commune, en 1847.

L’élévation qui domine l’usine Neyrand, sur la rive gauche du Gier, se nomme le Châtelard.

XX. Petit chemin pavé allant du Reclus à Cellieu.

XXII. En cet endroit l’ancien chemin de Lyon à Saint-Etienne n’est plus représenté que par un sentier.

XXV. Ancien pont sur le Dorlay pour le passage de la vieille route. De là elle se dirige sur le lieu dit la Grand-Croix (n° XXIV) qui a donné son nom à une commune moderne, et un peu plus loin se confond de nouveau avec la route nationale ne 88. La voie antique suivait ensuite le parcours de celle-ci jusqu’au lieu de la Maladière, à l’entrée du bourg de Saint-Julien-en-Jarez qu’elle traversait par le milieu en passant à proximité de l’église, puis elle gagnait Saint-Chamond par la rue de la Reclusière (1).

La séance est levée.

Le Président,

Cie DE PONCINS.

Le membre faisant fonction de secrétaire,

Eleuthère BRASSART.

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(1) M.-C. Guigue, Voies antiques du Lyonnais, note n° 330 : In territorio del Chabodeynt juxta stratam Lugdunensem tendentem del Reclus (locus S. Annemundi) ad Ripam Gerii. – (Archives du Rhône. Terrier de Saint-Genis-Terrenoire de 1378-1388, fol. 9).
De l’antiquité à la renaissance : Quelques inscriptions latines du Forez et le Sphinx de la Bâtie d’Urfé
Auteur : Pierre louis Gatier
Référence : 52 P.657à664
Thème 1 : Inscription
Lieux : Forez
De l’établissement des étangs dans la plaine du Forez. – Communication de M. Vincent Durand
Date : 1889

BD, Tome V, De l’établissement des étangs dans la plaine du Forez. — Communication de M. Vincent Durand., pages 101 à 108, La Diana, 1889.

 

De l’établissement des étangs dans la plaine du Forez. — Communication de M. Vincent Durand.

M. E. Brassart, au nom de M. Vincent Durand, dépose sur le bureau le mémoire suivant :

La belle publication de M. Thiollier a été l’occasion de recherches nouvelles sur les points les plus divers de notre histoire provinciale. C’est ainsi que, pour répondre à une question que M. le vicomte de Meaux m’a fait l’honneur de m’adresser, j’ai été amené à examiner à quelle époque et dans quelles circonstances ont été établis les étangs de la plaine du Forez.

Je ne les crois pas très anciens. Nous possédons sur l’état de la propriété au moyen âge, dans cette partie de notre pays, un document de premier ordre : c’est le cartulaire de Savigny. On y trouve quantité de titres du Xe siècle et un certain nombre du XIe qui se réfèrent à des territoires situés un peu partout dans la plaine. Or, dans ces titres, il est parlé de maisons, granges, moulins, jardins, terres cultivées ou incultes, chambons, chenevières, vergers, vignes, prés, bois, saussaies, aunaies, plantations de peupliers, jamais d’étangs, au moins si ma recension est exacte. Deux fois il est fait mention de piscationes (charte 437), de piscaturœ (charte 711), mais ce sont évidemment des pêcheries sur la Loire. Je ne pense pas non plus qu’on puisse voir une allusion formelle à des étangs dans cette formule de style, qui elle-méme ne revient pas souvent : cum pratis, campis, silvis, terra culta et inculta, aquis aquarumque decursibus, exitibus et regressibus, etc.

De ce silence absolu du Cartulaire on peut inférer qu’il y avait fort peu d’étangs en Forez au Xe et, probablement, au XIe siècle.

Je n’oserais être aussi affirmatif pour le XIIe. Je n’ai pas souvenance d’actes de cette époque (ils sont malheureusement trop rares) pouvant jeter quelque jour sur la question.

Le plus ancien titre qui s’y rapporte à ma connaissance est une charte du mois d’avril 1264 (1) relative à l’étang de Vuldrei, lequel n’est autre, je crois, que l’étang actuel de Vidrieu, commune de Lézignieu. Cette charte rappelle que le comte Guy IV (mort en 1241) avait créé cet étang sur des terrains appartenant, au moins en partie, à l’hôpital des pauvres de Montbrison et que, par son ordre, Hugues d’Ecotay, doyen de Notre-Dame, avait cédé en compensation audit hôpital certains cens et rentes. Ceci place la construction de l’étang entre les années 1239 et 1241.

Chose remarquable: ce ne sont pas les étangs de la plaine qui semblent avoir été créés les premiers. L’étang de Vidrieu, justement renommé pour l’excellence du poisson nourri dans ses eaux vives, est à l’altitude de 507 mètres. Le second en date des étangs dont l’âge nous est approximativement connu est situé plus haut encore, en pleine montagne : c’est celui de Royon, au pied de la colline de Cervière. II est alimenté par des eaux courantes qui furent mises à profit pour faire tourner à leur sortie un moulin banal. Le comte Jean Ier, abénevisa en 1294 ce moulin à Jean Bérenger, de Cervière (2), et tout porte à croire que cette concession suivit de peu l’établissement de l’étang lui-même.

Le commencement du XIVe siècle vit créer un certain nombre d’autres étangs par le comte Jean 1er et son fils Guy VII. Aux termes d’une charte du 9 mars 1314, un certain Georges Maillet, de Précieu, fait don au comte du terrain recouvert par la chaussée de l’étang de Maissilieu (3).

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(1) Archives nat. P. 14011 , cote 1369.- Cartulaire des francs-fiefs, p. 173.

(2) Arch. nat. P. 14002 , c. 920. – Huillard-Bréholles, Titres de la maison ducale de Bourbon, n° 929.

(3) Arch. nat. P. 13952, c. 291. – Huillard-Bréh., n° 1349.

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Il est certain que la construction de cet étang remonte à peu près à cette époque, car par deux chartes datées l’une et l’autre du 22 juin 1322, Jean 1er indemnisa respectivement l’église de Précieu, le prébendier de Giraud du Rousset et la confrérie du Saint-Esprit de Notre-Dame de Montbrison, pour des cens et rentes leur appartenant, assises sur des terrains compris dans son étang neuf de Maissilieu: stagnum nostrum de Maissiliaco, quod de novo construxiinus in perrochia Preyciaci, dit l’un de ces titres (1).

Le 13 février 1338 (n. st.), Hugues et Barthélemy de Mont-Saint-Jean, abandonnent, moyennant la somme de 105 livres tournois, correspondant à plus de 5000 fr. de notre monnaie actuelle, tous les droits qu’ils peuvent prétendre sur des terres prises pour la construction du même étang (2).

Le 13 septembre 1345, Guy VII donne au prieuré de Veauehe, dépendant d’Ainay, un sestier de blé de rente en compensation de la dîme de 10 sesterées, ou 16 hectares de terre environ qu’il a encloses dans ses deux étangs de Chasey, commune de Veauchette (3).

Le 18 janvier 1349 (n. st.), il indemnise le prieur de Montverdun du dommage qu’a pu lui causer la submersion de terrains soumis à sa dime et censive, pour l’établissement ou agrandissement des étangs d’Isoure, de Jangolin, de la Paillette, de la Bolène et de Craintillieu (4).

Dès la fin du XIVe siècle, les étangs du comte forment déjà une branche assez importante de ses revenus pour être placés sous l’autorité d’un fonctionnaire spécial, le maitre des étangs du Comte (5).

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(1) Livre des compositions, n° 122. – A. Bernard. Cartul. général de Forez.

(2) Arch, nat. P. 14003, c. 1013. – Huill.-Bréh., n° 2179.

(3) Arch. nat. P. 13951, c. 213. – Huill.-Bréh., n° 2416.

(4) Arch. nat. P. 13942, c. 63, et 14003, c. 1026. – Huill .Bréh., no 2510. – Chaverondier. Inventaire des titres de Forez dressé par J. Luillier, n° 63, 1026.

(5) La Mure-Chantelauze, tome III, pages 135 bis, 298 bis, 299 bis.

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En présence de ces créations d’étangs faites, coup sur coup, par les comtes de Forez, mon impression est qu’ils ont été les promoteurs de l’élevage du poisson dans la plaine, que l’exemple est venu d’eux, et que les étangs du Forez ne remontent pas, en général, plus haut que les XIIIe et XIVe siècles. Comment concevoir en effet que les comtes n’eussent pas depuis longtemps constitué sur un large pied cette partie si fructueuse de leur domaine, si ce genre de propriété avait été connu en Forez ? Une autre remarque me conduit à la même conclusion : c’est que, dans la seconde moitié du XIVe siècle, les étangs semblent avoir été encore assez rares dans certains quartiers de la plaine. Ainsi, les terriers de la commanderie de Verrières, 1366-1387, de Chamberanges, commune de Ste-Foy-Saint-Sulpice, 1388-1425, d’Arthun, pour Hugues Bonvin, 1388-1439, et pour Denys Sourd et Pierre Vernin, 1399, n’en mentionnent pas un seul, s’il ne s’est pas glissé d’omission dans des notes étendues prises sur ces documents.

Mais, dès les premières heures du XVe siècle, les étangs apparaissent de plus en plus nombreux. Le terrier de Marcilly-le-Châtel, 1404 et années suivantes, celui de Saint-Pulgent prenant à Montverdun, 1410, celui de Poncins, 1451, etc., y font souvent allusion. On peut préciser l’époque où plusieurs ont été créés. En 1426, Aimé Verd ayant acquis de divers particuliers des prés et terres pour l’établissement de l’étang du Bailli, commune de Boën, est autorisé par Marie de Berry à en élever la chaussée sur la voie publique (1). En 1438, Jean Fournier, procureur de Forez, reçoit en abénevis la chaussée de l’étang de Loibes, nouvellement construit près de SaintPaul d’Isoure (2). Un autre titre de 1438 fait mention d’un étang à Sainte-Foy, construit de compte à demi quelques années auparavant par Denys Sourd, seigneur de Grégnieu, et Pierre Vernin, seigneur de Cremeaux (3). L’année suivante, Jean de Dyo, prieur de Montverdun, renonce à toute réclamation pour la dime des fonds compris dans l’enceinte de l’étang de la Vernay, commune de Marcilly, et reconnaît avoir reçu de ce chef une juste indemnité d’Eustache de Lévis et d’Alix, dame de Cousan, sa femme (4). En 1452, le même Jean de Dyo, en qualité de prieur de Savignieu, transige avec plusieurs particuliers au sujet de la dîme de terrains incorporés dans un étang nouvellement créé à Savignieu (5). En 1485, les seigneurs de Chalain-le-Comtal et de Grezieu permettent à Claude Trunel, dit Jullien, marchand parcheminier de Montbrison, de détourner le chemin appelé de Vie Saulve pour onstruire un étang (6). En 1493, l’étang du Suc Charnier, près Résinet, commune de Marcilly, est dit de novo constructum (7)

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(1) Bibliothèque de Montbrison. Terrier Reynaud de Marcilly, fo 345 vo.
(2) Ibid., fo 327.
(3) Archives de la Diana. Transaction entre Antoine du Chier, seigneur de Grégnieu, Anne Sourd, sa femme, et Arnulphe Vernin, coseigneur de Cremeaux. 15 et 16 octobre 1438.
(4) Archives du château de Chalain d’Isoure. Sentence arbitrale entre Eustache de Lévis, seigneur de Cousan et de Villeneuve, et Alix, dame de Cousan, sa femme, d’une part, et frère Jean de Dyo, prieur de Savignieu et de Montverdun, d’autre part, sur les limites de leurs dimeries des Grand et Petit Lardier, 27 février 1439 (n. st.).
(5) Cabinet de M. le vicomte de Meaux. Terrier Berno, de Savignieu, fo 315 vo.
(6) Archives de Goutelas. Inventaire fait à la mort de Denys Trunel, élu de Forez, 28 octobre 1553, fe 517. Le même inventaire contient, f° 199 v°, l’analyse d’une convention du 7 décembre 1489, entre Claude Trunel et les consorts Thevenon, paroisse de Greysieu, par laquelle les fruits d’un étang établi sur leurs terres sont mis en commun quand il sera en eau, les parties se réservant d’ensemencer chacune son héritage respectif et d’en prendre la récolte, pendant la période d’assec.
(7) Terrier Reynaud,de Marcilly, fo 301 vo.

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Maintenant, dans quelles circonstances les étangs du Forez ont-ils été créés ? Pourquoi aux XIIIe et XIVe siècles plutôt qu’à une autre époque ? Ce n’est pas facile à dire. On pourrait être tenté de supposer, avec le président Durand, qu’on a voulu tirer parti de terrains infertiles ou restés sans culture, et que l’établissement des étangs est dû, dans une large mesure, aux malheurs des guerres, à la dépopulation de la plaine et à la décadence de l’agriculture. La grande propriété aurait mieux résisté à ces causes de ruine et, après avoir absorbé une partie de la petite, aurait converti en étangs dei champs que la rareté des bras condamnait à la jachère (8).

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(8) Observations relatives au degré d’influence des étangs sur l’insalubrité d’une partie de la plaine du Forez et sur les conséquences qui résulteraient de leur suppression, par un membre de la Société d’agriculture du département de la Loire, 1827, p. 43.

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Je goûte peu cette explication. Les grands seigneurs qui construisirent les premiers étangs avaient des rentes plutôt que des domaines, des censitaires plutôt que des fermiers. On voit, par les indemnités accordées par les comtes, qu’ils n’avaient pas établi leurs étangs seulement sur des terres de leur directe, mais encore sur des terres relevant en censive d’autres seigneurs. Ils durent par conséquent en désintéresser les tenanciers, comme d’ailleurs les leurs propres. Les chartes nous apprennent que les fonds convertis en étangs étaient des terres, des prés : ce n’était donc probablement pas des héritages vacants.

D’autre part, la création d’un étang implique des dépenses très considérables et suppose que celui qui l’entreprend dispose de larges revenus et de bras nombreux. L’abbé J.-F. Duguet était frappé de l’importance des mouvements de terrain qu’avait exigé la construction de certains étangs. Il cite celui de la Coste, paroisse de Civens, « fait avec un travail prodigieux et dont les quatre chaussées élevées au milieu de la plaine paraissent avoir été le retranchement d’une armée immense » (I). Quelques chaussées paraissent avoir été élevées dans des conditions particulièrement coûteuses. Ainsi, la chaussée des étangs dits du Roi, servant au passage du chemin de Julieu à Mornant et au Poyet, fut revêtue dans toute sa hauteur de grosses pierres, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur (2).

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(1) Feurs. Mémoires de la Diana, t. VI, p. 25.
(2) Mémoire signifié pour J.-M. de la Font, engagiste des étangs du Roi, et Simon Chaland, fermier des mêmes étangs, contre P. Challay et A. Faure, 1761

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La mise en eau d’une portion considérable de la plaine ne m’apparaît donc pas, au moins à l’origine, comme un expédient destiné à rendre quelque valeur, dans un pays à demi-ruiné, à un sol devenu improductif. Ce fut bien plutôt une spéculation agricole consistant à acquérir des terrains pour les faire valoir d’une manière nouvelle et plus avantageuse, et dans laquelle on n’hésita pas à engager des capitaux en rapport avec les brillants bénéfices qu’elle devait procurer.

La création des étangs, de ces lacs artificiels nourrissant une quantité immense de poissons et susceptibles d’être mis en eau ou rendus à la culture à volonté, dut être considérée comme un grand progrès ; la preuve en est dans la faveur marquée qu’elle rencontra dans la jurisprudence du temps. Plusieurs coutumes, et plus spécialement dans notre voisinage celles de Nivernais et de Dauphiné, donnaient au constructeur d’un étang le droit d’inonder, moyennant indemnité, les fonds appartenant à des tiers en amont de la chaussée, pourvu que celle-ci reposât sur son propre terrain et que le profit résultant pour lui et pour le public de la création de l’étang fût supérieur au dommage causé. Cela résulte, en ce qui concerne le Dauphiné, d’un passage souvent cité de Guy Pape (1). L’établissement des étangs, comme leur dessèchement aujourd’hui et avec plus de raison peut-être, était donc assimilé à une entreprise d’utilité publique. C’est ce que dit expressément un feudiste estimé, Fréminville, et il en donne pour raison que la multiplication du poisson accroît la masse des subsistances, tout en enrichissant les particulier, (2). En effet, comme l’a très bien fait observer M. de Meaux, outre le profit de la vente du poisson, le propriétaire trouve dans la mise temporaire en eau de son étang un puissant moyen d’en augmenter la fertilité dans la période d’assec (3). Aussi apprenons-nous par Aubret que, dans les Dombes, où l’établissement des étangs semble avoir eu lieu à peu près à la même époque que chez nous, les propriétaires dont les héritages devaient être submergés se réservaient parfois tout ou partie des fruits de l’année d’assec, sans préjudice d’une indemnité une fois payée (4).

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(I) Consuetudo generalisest in hac patria Delphinatus, quod volens construere stagnum piscium polest libere et impune construi facere stagna, dummodo faciat calciatam infundo suo, et solvendo damna et interesse circumvicinis quorum prata, terrae, possessiones et directa dominia perduntur et submerguntur ex abundantia aquae talis stagni ; dummodo etiam ex constructione talis stagni afferatur majus commodum construi facienti et reipublicae, quam sit incommoditas vicinorum quorum proprietates ex inundatione aquae submerguntur. Decisiones Gratianopolitanae, quaest XCI.
(2) Pratique des terriers, t. IV, p. 539.
(3) Le pays de Forez, dans le Forez pittoresque et mnonumental, p. 29.
(4) Mémoires pour servir à l’histoire de Dombes, t. II, p. 624, 648.

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En résumé, j’incline à voir dans l’introduction des étangs en Forez plutôt un indice de prospérité que d’une situation de décadence agricole et économique. Je n’ignore pas que la guerre de Cent-Ans et les luttes religieuses ont causé dans notre pays beaucoup de ruines. Les petits cultivateurs eurent sans doute grandement à en souffrir. La misère publique a pu contribuer à faire naître la grande propriété ; mais le revenu élevé des étangs suffit à expliquer qu’on les ait multipliés pend

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