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Les Bulletins de la Diana 3906 résultats
Souterrains découverts à Bazourges, commune de Boisset-St-Priest. Communication de M.Elisée Nicolas
Auteur : M.Elisée Nicolas
Référence : 6 P.110à112
Thème 2 : Souterrain
Lieux : Boisset-St-Priest
Souvenir de M. l’Ambassadeur François de Quirielle, Par M. Philippe Pouzols-Napoléon
Spedizione Sforzesca in Francia, par le chevalier P. Ghinzoni. – Communication de M. Vincent Durand
Date : 1890

BD, Tome V, Spedizione Sforzesca in Francia, par le chevalier P. Ghinzoni. – Communication de M. Vincent Durand., pages 317 à 323, La Diana, 1890.

 

Spedizione Sforzesca in Francia, par le chevalier P. Ghinzoni. – Communication de M. Vincent Durand.

 

M. Vincent Durand s’exprime ainsi :

« Je crois devoir signaler à l’attention de la Société l’excellent mémoire que M. le chevalier Pietro Ghinzoni, archiviste d’État à Milan, vient de publier sous le titre de Spedizione Sforzesca in Francia et dont il a très gracieusement adressé un exemplaire à la Diana.

On sait qu’en 1465, François Sforza, duc de Milan, envoya un corps de troupes commandé par Galéas-Marie, son fils et plus tard son successeur, au secours de Louis XI, alors aux prises avec la ligue du Bien Public. Ce corps d’armée pénétra en France par le Dauphiné et s’avança jusqu’en Forez et en Lyonnais, où eurent lieu plusieurs faits d’armes sur lesquels nos chroniqueur, n’ont eu que des informations très incomplètes. M. Ghinzoni relate presque jour par jour la marche de Sforza, à l’aide de la correspondance de celui-ci avec le duc son père conservée aux archives de Milan. Il a ajouté ainsi à notre histoire nationale un chapitre entièrement neuf et des plus curieux.

Pour vous donner une idée de l’intérêt que présente ce récit, j’en détacherai quelques pages relatives aux opérations militaires de Galéas en Forez; je suis persuadé que vous eu entendrez la traduction avec autant de profit que de plaisir.

Nommé par Louis XI son lieutenant et capitaine général en Dauphiné et Lyonnais, Galéas est arrivé le 2 septembre 1476 à Vienne, par Crest et Alixan, reçu sur toute la route uvec les plus grands honneurs.

Pressé parle roi de porter la guerre avec vigueur en Lyonnais et en Bourgogne, Galéas convoque à Vienne un conseil de guerre le 6 septembre, pour décider ce qu’il convient de faire. A ce conseil intervinrent quelques-uns des principaux condottieri au service du duc, le Bailli des montagnes de Dauphiné, celui de Lyon (1), Zanone Corio, Franceschino Nori et le président du Parlement de Grenoble, avec d’autres membres de cette cour venus exprès. En attendant qu’expirât la trêve convenue précédemment entre le bailli de Lyon et les Lyonnais et Beaujolais, on résolut de marcher contre quelques places peu éloignées de Vienne qui n’y étaient pas comprises. Pendant ce temps, le bailli de Lyon devait s’occuper de trouver de l’artillerie de gros et de petit calibre, des artilleurs et les munitions nécessaires.

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(1) François de Royers, bailli de Mâcon, sénéchal de Lyon, appelé bailli de Lyon dans les documents milanais employés par M. Ghinzoni (V. D.).

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Pour mettre ce plan à exécution, Galéas rassemble dans la journée du 9 septembre toutes ses troupes, les conduit devant Virieu, place entourée de fortes murailles, avec un château plus fort encore, et les lance vivement à l’assaut, espérant en intimider ainsi les défenseurs. Ce coup de main n’ayant pas réussi, faute d’artillerie, il fait retirer un peu ses soldats et, pendant la nuit et le jour suivants, il tente par des parlementaires d’engager la garnison à se rendre, la menaçant de mettre tout à sac et de la passer elle-même au fil de l’épée. Intimidée par ces menaces, elle se décide le 10 au soir à capituler, et le matin suivant la ville et la forteresse sont occupées par les nôtres. Pendant l’assaut, un certain nombre de soldats de Sforza avaient été blessés, quelques uns même grièvement.

Virieu pris, Galéas, ayant laissé Vimercati et les autres chefs à la garde du camp, prend en personne le commandement de 3 escadrons de cavalerie et de 200 fantassins, et fait une course jusque dans le bourg et sous le fort de Lupé. Il en revient avec un abondant butin, 500 têtes de gros bétail qu’il abandonne entièrement au soldat. Dans cette affaire encore, les nôtres eurent un petit nombre de blessés et un tué.

Effrayés par l’exemple, Saint-Julien et Chavanay se rendent l’un après l’autre le 12 septembre. Les derniers à se rendre furent ceux de Malleval, le principal et plus fort château de cette baronnie et qui était tenu pour inexpugnable ; ce fut le matin du 15.

Galéas confie ensuite à la garde du bailli de Lyon les cinq places ainsi occupées, part de Malleval et va, le 18, établir son camp devant Chavanay. De là, il ordonne de pousser des reconnaissances tant en Forez que sur Trévoux, afin de pouvoir décider sur laquelle de ces deux places il devrait marcher.

L’impossibilité de prendre Trévoux sans grosse artillerie, dont il manquait encore, étant constatée, Sforza prend la résolution de passer en Forez. Campé le 19 septembre près de Riverie, château du duc de Bourbon, il en occupe bientôt le bourg, et le château lui même se rend dans la journée du 22. L’exemple de Riverie est promptement suivi par l’Aubépin, Vaudragon, Châtelus et Saint-Symphorien. L’intention de Galéas était de pousser en avant et de mettre le siège devant Chazelles : mais comment se risquer contre une forteresse de cette importance sans grosse artillerie? En outre, on apprenait qu’en Bourbonnais allaient se rassemblant un grand nombre d’ennemis venus exprès du camp des alliés pour s’opposer aux progrès des nôtres. Par toutes ces considérations, Galéas se décide, dans un conseil de guerre, à ne pas avancer plus loin pour le moment, mais à tenir ses troupes rassemblées à Riverie et à se fortifier dans les places conquises. Pour mieux assurer ses derrières, il irait ensuite prendre possession de la citadelle de Lyon et du pont de Vienne. Mais, tout occupé à concentrer ses gens à Riverie et aux environs et à secourir Malleval et Virieu menacés par l’ennemi, il ne peut se rendre immédiatement à Lyon. D’ailleurs, préoccupé de l’annonce persistante de l’arrivée prochaine d’un gros corps ennemi, il voulait, avant de s’éloigner des siens, démêler la vérité et savoir si les ennemis venaient ou non. Il n’est pas douteux que ceux-ci, grossis en nombre, étaient devenus fort entreprenants, à tel point qu’un beau jour ils osèrent assaillir Donato del Conte, pendant qu’il s’occupait de fortifier l’Aubépin. Cet intrépide capitaine, dont la valeur est amplement attestée par nos documents, se porte hardiment à leur rencontre avec un petit nombre de fantassins et de chevaux, en tue quelques uns et repousse le reste de l’autre côté de la montagne. La joie que causa le succès de ce brillant combat fut tempérée par la perte imprévue de plusieurs des cinq châteaux de la baronnie de Malleval dont on s’était emparé dans le principe. Cette perte arriva non par la faute ou le manque de coeur des nôtres, mais par l’incurie et la négligence du bailli de Lyon à qui, comme on l’a vu, ils avaient été donnés en garde.

Donc, Galéas et les nôtres avaient bien raison d’agir avec prudence. Loin de leur patrie, en petit nombre, au milieu d’étrangers dont beaucoup, et en particulier les Angevins, se montraient ouvertement hostiles, soutenus avec tiédeur par les officiers et les partisans du roi, ils avaient tout à craindre et peu à espérer. Il était donc naturel qu’ils se conformassent volontiers aux instructions et aux conseils que ne cessait de leur envoyer le duc, à savoir de rester sur leurs gardes et réunis autant que possible, afin de ne se laisser ni surprendre, ni écraser, et de ne pas s’avancer trop loin ni dans des lieux d’où ils seraient ensuite contraints de se retirer à leur honte.

La cause de l’hostilité de beaucoup de Français contre l’intervention des nôtres doit être cherchée, comme en font foi de nombreux passages de la correspondance de Galéas, moins dans les jalousies accoutumées et les compétitions nationales de prééminence, que dans le souvenir encore tout frais des défaites subies par les Français à Bosco Marengo (1) en octobre 1447 et plus récemment à Gênes en juillet 1461. Ces évènements, comme d’autres survenus depuis et même récemment, sont de ceux que le patriotisme français n’oublie pas si facilement, et on le faisait alors connaitre clairement aux nôtres, en les menaçant à toute occasion de leur rendre les services qu’on en avait reçu à Bosco et à Gênes.

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(1) Bosco, sur la voie Émilienne et la rive gauche de la Bormia : « Egli è nobil castello, dit Alberti dans sa Descrizione dell’ Italia, benchè abbia perduto la dignità del Marchesato. Quivi superô è Francesi Bartolomeo da Bergamo, capitano d’armati della libertà di Milano, come narra Sabellico, nel 5 lib. della 10 Eneade col Corio ». (V. D.).

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Quand Galéas croit n’avoir rien à craindre pour le moment, il se rend à Lyon avec une escorte de 200 chevaux (5 octobre). Reçu avec les plus grands honneurs par les autorités, le clergé et les bourgeois, logé chez le riche commerçant milanais Pierre Bevilacqua, traité par le bailli et Franceschino Nori, il occupe la citadelle du plein gré des officiers royaux, la confie à la garde de Vercellino Visconti et de Jean Galéas Porro et, au bout de deux jours, il revient à Riverie.

Cependant les ennemis, arrivés en bon nombre, fortifiaient Chazelles et se disposaient à le défendre à tout prix. De leur côté, les nôtres se préparaient aussi avec ardeur à l’assaut de cette place et ils espéraient beaucoup l’enlever de vive force, la grosse artillerie si désirée étant désormais sur le point d’arriver au camp. Mais un de ces accidents imprévus qui parfois, à la guerre, décident de la victoire ou de la défaite, vint détruire ou du moins retarder toutes ces belles espérances. Un pharmacien de Lyon avait été chargé de préparer et fournir la poudre à canon nécessaire. Cette poudre était enfin prête quand, dans un dernier essai, elle prend feu à l’improviste et le laboratoire saute en l’air avec les préparateurs. Il fallut donc recommencer et attendre. Sans perdre courage à la suite d’une telle mésaventure, les nôtres essayent à plusieurs reprises de surprendre Chazelles ; ils mettent en oeuvre tous les stratagèmes possibles, mais vainement ; ils pénètrent jusque dans le bourg et font mine de s’y loger, espérant amener la garnison à sortir pour combattre à découvert ; tout est inutile. Dans une de ces escarmouches, fut fait prisonnier un capitaine des francs-archers du duc de Bourbon. Et quand Galéas, à la fin pourvu des moyens d’attaque nécessaires, s’apprêtait à tenter un grand coup, l’annonce de la trêve générale conclue entre le roi et ses ennemis vint arrêter tous les préparatifs (14 octobre), avec quel désappointement pour les nôtres, chacun peut se l’imaginer.

Les hostilités cessées, les baillis de Forez et de Beaujolais accourent avec beaucoup d’officiers et de soldats du duc de Bourbon, pour présenter leurs hommages à Galéas et voir son campement ; ils portent au nues lui et ses soldats. L’ordre étant ensuite venu à nos troupes de prendre en Dauphiné leurs quartiers d’hiver, elles se mettent en marche pour se rendre dans ceux qui leur étaient respectivement assignés. Mais à mi-chemin, avant Vienne, le bruit court que cette ville est toute en armes et que les citoyens sont décidés à empêcher l’entrée et le passage des troupes de Sforza. La cause de cette rumeur était le mécontentement des Viennois au sujet de la manière dont les logements et le foin avaient été répartis et payés, lorsque les nôtres avaient passé le Rhône, et la crainte que les mêmes abus ne se reproduisissent à leur retour. Il fut constaté d’ailleurs que cette mauvaise répartition était due aux riches et aux personnages influents de la ville, qui avaient fait porter le plus pesant de la charge sur les pauvres et les artisans. Après de mutuelles explications, on réussit à persuader aux Viennois que les inconvénients dont ils se plaignaient ne se renouvelleraient pas, et le passage fut laissé libre à ceux qui devaient traverser la ville, où Galéas logea lui-même ainsi que quelques autres chefs et leurs soldats. Cela se passait le 26 octobre (1).

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(1) Spedizione Sforzesca in Francia, p. 30 à 34.

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Le travail de M. Ghinzoni n’est que la préface d’une publication plus importante encore, celle de la correspondance originale relative à l’expédition de Sforza, que l’Institut Historique italien l’a chargé d’éditer. La savante compagnie ne pouvait faire un meilleur choix, et tous les amis de l’histoire attendront avec impatience le trésor de renseignements inédits que va mettre en lumière l’érudit archiviste milanais ».

De nombreuses marques d’approbation accueillent cette lecture.

St Bonnet le chateau , ville de garnison en 1592
Auteur : M.J.Bruel
Référence : 50 P.245à256
Thème 2 : Archives
Lieux : St Bonnet le chateau
St Marcel d’Urfé un registre de la période révolutionnaire
Auteur : abbé J.Canard
Référence : 48 P.31à48
Thème 2 : Archives
Lieux : St Marcel d'Urfé
St Rambert sur Loire
Auteur : M.Thierry Jacob
Référence : 53 P.51à54
Thème 2 : Architecture
Lieux : St Just St Ranbert
St Romain le Puy en 1450
Auteur : Photographié par E.R. Du Mesnil, d'après Guil. Revel
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : St Romain le Puy
Station antique près d’Écotay. – Communication de M. Gabriel Morel
Date : 1890

BD, Tome V, Station antique près d’Écotay. – Communication de M. Gabriel Morel., pages 279 à 283, La Diana, 1890.

 

Station antique près d’Écotay. – Communication de M. Gabriel Morel.

 

M. Gabriel Morel fait la communication suivante :

Au cours d’une promenade faite en septembre 1889 dans les montagnes boisées et désertes qui s’étendent au sud-est du village d’Écotay, je fus frappé de l’aspect particulier que présente une des plus petites collines dominant au couchant le cours de la rivière d’Écotayet. A la différence de ses voisines qui affectent la forme arrondie caractérisant nos sommets granitiques, elle a ses flancs très escarpés et se termine brusquement en un petit plateau légèrement incliné vers l’est. Cette configuration du sol m’a suggéré l’idée que la main de l’homme pouvait ne pas lui être complètement étrangère et que ce lieu avait bien pu porter une station antique, servir jadis de poste militaire.

J’ai, en effet, constaté au sommet l’existence d’une sorte d’enceinte en pierres sèches, aux trois quarts éboulée, et celle de deux antiques’ habitations, l’une à l’intérieur de l’enceinte, l’autre à l’extérieur. Ces deux dernières constructions avaient été édifiées sans chaux ni mortier, avec des matériaux granitiques triés à la main ; elles avaient dû être recouvertes de tuiles à rebords, comme le prouvent des fragments trouvés parmi leurs ruines. J’ai acquis en outre la certitude que d’importants terrassements, ressemblant à des chaussées en corniche, s’étendaient à l’ouest de ce petit plateau, au milieu de taillis de pins et de chênes qui ne permettent pas d’en suivre le développement.

Cette modeste découverte contrôlée d’abord par M. Rochigneux, le fut ensuite par MM. Vincent Durand, Éleuthère Brassart et Joseph Rony, qui rencontrèrent eux-mêmes sur différents points environnants, au sud-ouest notamment, d’autres entassements de matériaux, parmi lesquels figuraient aussi des portions de tuiles à rebords.

Quelque temps après cette visite faite en commun, j’appris des propriétaires du sol que la colline portait le nom de la Chize (bois de la Chize) et le ruisseau au nord, celui de Malamort. De plus, chacun d’eux m’assura que ce dernier nom rappelait une bataille sanglante livrée par les Romains dans un champ voisin portant encore aujourd’hui l’appellation de Champ de la Guerre, bataille à la suite de laquelle le ruisseau teint du sang des combattants prit également sa dénomination lugubre. Cette tradition me frappa d’autant plus, que j’avais lu moi-même, dans diverses publications, que certains points épars sur le territoire français et semés eux aussi de débris antiques, portaient les mêmes noms et rappelaient les mêmes luttes (1).

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(1) Voir notamment Bélisaire Ledain : De l’origine et de la destination des camps romains dits Châtelliers en Gaule, dans les Mémoires de la société des Antiquaires de l’ouest, tome VII, 2e série, 1884.

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Je résolus donc de pousser mes investigations du côté du champ et de la montagne nouvellement indiqués.

Le massif montagneux, appelé tour à tour Montfort (1) et le Ché des Grolles (2),

sur lequel s’étend le Champ de la Guerre, forme une vaste croupe arrondie dont le pied assez escarpé est borné au nord et à l’est par l’Écotayet, au sud par le Malamort venant des bois d’Hatier et des hauteurs de Quérézieu et, enfin, à l’ouest par un petit ruisseau très encaissé et dénommé Goutte Boën. Le point culminant de la montagne est coté 602 mètres sur la carte cantonale du département de la Loire. Du village d’Écotay, versant le plus accessible, on y parvient par un chemin pavé par places, lequel remonte d’abord la goutte Boën, puis se déroule en lacet, tantôt en déblais entre deux balmes coupées de main d’homme, tantôt en corniche ; il contourne ensuite le flanc de la montagne, à environ 150 mètres du sommet, en laissant sur la gauche un contrefort naturel près duquel on trouve de la tuile à rebords et de menus tessons de poterie antique.

Au sommet du Montfort émergent de nombreux îlots formés de rochers énormes et de blocs détachés qu’ombragent des broussailles et des pins rabougris. Entre chaque îlot s’étendent d’assez larges bandes de terrain le plus souvent ensemencées en seigle.

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(1) Le terrier de la rente du chapitre de Notre-Dame de Montbrison, au mandement d’Ecotay, l’appelle Monfol (Archives de la Diana).

(2) Grolle, corbeau : la montagne des corbeaux.

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En maints endroits, surtout à l’exposition du midi et de l’est, j’ai remarqué contournant les pentes, réunissant certains reliefs, paraissant même défendre certains points faibles, de massives murailles de pierres sèches, parfois gazonnées au sommet, avec une sorte de fossé intérieur. A l’extérieur, au pied de ces constructions, les débris de tuiles à rebords réduits en menus fragments y sont assez abondants ; des poteries usuelles grossières, de formes diverses, mais d’ège indéterminable, s’y rencontrent aussi à l’état d’infimes morceaux, à l’exclusion de la céramique soignée. En outre, j’y ai trouvé de notables fragments d’amphores, en terre rouge ou grise, paraissant provenir du midi de l’Italie, à en juger par la poussière de basalte qui entre dans la composition de leur pâte.

De plus, j’ai rencontré tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ces sortes d’enceintes des amoncellements de pierres triées à la main, quelques-unes presque appareillées, indiquant l’emplacement approximatif d’habitations antiques. D’ailleurs, pas plus qu’à la Chize, je n’ai trouvé de vestige de chaux.

Enfin, à l’exposition est du Montfort, dans le voisinage du Champ de la Guerre recélant lui-même des débris de poterie ancienne, j’ai remarqué de curieux témoignages de civilisation qui paraissent évoquer des souvenirs religieux. C’est, d’abord, un piédestal rectangulaire taillé à même dans le roc et percé au centre d’un trou circulaire profond, destiné vraisemblablement à y introduire la base d’une croix de bois (1); puis une pierre à bassin, avec sa rigole d’amenée, paraissant modifiée de main d’homme ; une sorte de meule de granit en grande partie taillée au ciseau et à peine adhérente au rocher (2) enfin, un bloc monolithe détaché, formant siège et portant le nom significatif de Pierre de Saint-Martin.

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(1) Ce piédestal mesure 0,66 X 0,56, sa hauteur moyenne est de 0,19.

(2) Diamètre de la meule, 1,20 ; épaisseur maximum 0,40 et 0,09 dans la partie inachevée.

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Telles sont, sommairement décrites, les curiosités archéologiques que j’ai pu découvrir dans mes trop courtes excursions au Montfort. A défaut de renseignement historique sur cette position inconnue jusqu’à ce jour, je dois dire que si l’emplacement était peu fait pour une occupation de quelque importance, surtout romaine, le site était en revanche de ceux qui pouvaient convenir aux habitudes rustiques et guerrières des peuples qui habitaient nos contrées avant la conquête de Jules César. La montagne était facile à défendre et du sommet, d’où l’on jouit d’une vue aussi agréable qu’étendue, ses anciens occupants pouvaient, au besoin, aisément correspondre, à l’aide de la télégraphie primitive, avec les nombreux sommets habités, semés encore de débris antiques, qui se dressent à l’horizon (1).

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(1) Prassouroux, Puys de Quérézieu et de Bard, le Perron de Bard, le Suc du Pin, le Ché de la Chapelle, le Puy de Curtieu, le mont d’Uzore (tuiles à rebords) ; Font-Perdrix, Bréassou (tuiles, terrassements, belle pierre appelée Chaire de Saint-Martin); Vinol, Puy de Mouloun (constructions, bracelets gaulois) ; etc.

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Quel genre de station portait la montagne d’Ecotay ? Mes constatations trop modestes ne me permettent guère de formuler une appréciation à ce sujet. Je me borne donc à signaler seulement découverte et légende, laissant à de plus entreprenants et de plus sagaces le soin de conclure!

Station antique près d’Ecotay. Communication de M.Gabriel Morel
Auteur : M.Gabriel Morel
Référence : 5 P.279à283
Lieux : Ecotay
Station gallo romaine découverte à Souternon
Auteur : M.Eleuthère Brassart
Référence : 17 P.76à78
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Souternon
Station préhistorique du bas Vizézy
Date : 1882-1883

BD, Tome II, Station préhistorique du bas Vizézy, pages 184 à 192, La Diana, 1882-1883.

 

Station préhistorique du bas Vizézy.

Communication de M. Brassart.

M. Eleuthère Brassart fait passer sous les yeux des membres présents des silex taillés trouvés au lieu de Précivet, commune de Poncins, et à l’appui de cette communication donne les explications suivantes :

Dans le courant du mois de septembre, un archéologue de beaucoup d’avenir (c’est un écolier de dix ans), Noël Thiollier, fils de notre collègue et ami Félix Thiollier et petit-fils de M. Testenoire-Lafayette, trouvait à Précivet, commune de Poncins, des silex taillés entre les mains du garde Lafond. Il s’enquit du lieu de leur provenance, invita le garde à rechercher avec soin ces objets et de concert avec lui, en ramassa une vingtaine qu’il voulut bien me communiquer. Au nombre des premiers silex qui me furent remis figurait une hache de grandes dimensions. Cette trouvaille empruntait au gisement des objets découverts un intérêt extrême. J’engageai les inventeurs à faire de nouvelles recherches, auxquelles je pris part, et c’est des investigations poursuivies jusqu’à ce jour que j’ai 1’lionneur de vous présenter le résultat.

Le territoire exploré, partie sur la commune de Poncins, partie sur celle de Mornant, a une superficie d’environ 400 hectares. Un certain nombre de pièces ont été trouvées disséminées, mais le plus grand noinhre formaient des agglomérations dont voici la nomenclature:

Dix-sept silex de toutes dimensions et parmi eux une belle pointe de lance (fig. 1) proviennent du lieu coté V sur le plan ci-joint. Ce lieu, un peu plus élevé que les terres environnantes, est placé au confluent du petit ruisseau de Félines, venant de Pralong, et du Vizézy ;

Onze ont été recueillis à l’endroit coté I, entre autres une flèche barbelée, brisée malheureusement, et une hache fort belle pour nos contrées et d’une taille peu ordinaire (fig. 2); quatre sur la petite éminence de la Roche cotée XIII ; sept au point marqué IV, et neuf à celui marqué XI.

Le groupe le plus important a été trouvé dans un bois de petits pins, d’une contenance d’environ un demi-hectare, appartenant à notre sympathique collègue M. Hector des Périchons et coté XII sur le plan. Cent dix-neuf silex y ont été ramassés, ainsi que plusieurs morceaux de poteries. Ce bois est situé sur un léger renflement du sol, à une faible distance du village du Vizézy, placé lui-même au confluent de la rivière de ce nom et du Lignon.

Je ferai remarquer tout particulièrement, parmi les pièces provenant de cette station, une flèche barbelée, avec soie, taillée à petits coups des deux côtés et d’une délicatesse de travail inouïe, une vraie œuvre d’art (fïg. 3), et une oreille d’un vase d’argile de grande dimension, pétri à la main sans l’emploi du tour, mais cuit au feu.

Des poteries analogues se sont rencontrées dans deux stations foréziennes signalées par M. Vincent Durand, au pic de la Violette, commune de Pérignieu, et à Saint-Martin-des-Côtes, commune de Saint-Georges-en-Cousan (1).

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(1) Congrès scientifique d’Autun, 1876. Tome II, page 543. – Bulletin de la Diana. Tome I, page 57.

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Dans l’une et l’autre, on a trouvé plusieurs oreilles de vases mamelonées, presque semblables à la nôtre. La différence est dans le nombre de trous servant à passer une lanière de suspension ; les oreilles provenant de la Violette et de Saint-Martin sont percées d’un seul trou ; celle de Précivet en a trois. Le poids plus considérable du vase aurait-il nécessité une triple lanière ?

Enfin, des silex isolés ou peu nombreux ont été rencontrés aux lieux désignés par les numéros II, III, VI, VII, VIII, IX et X.

Complétons cette description en notant la présence, dans plusieurs des gisements précités, de silex pourvus sur un bord d’une brèche ou entaille semi-circulaire pratiquée intentionnellement. Des outils de cette forme ont été signalés ailleurs en France (1), mais pas jusqu’à présent, que je sache, en Forez. Ces silex servaient, dit-on, à arrondir et polir des aiguilles ou épingles en os.

Maintenant, quel âge approximatif peut-on attribuer aux objets découverts ?

Il y a souvent impossibilité, comme je vous l’ai déjà dit dans une autre occasion (2), de dater des silex seuls. Je vous en donne un exemple. Voici une boite où j’ai réuni des silex provenant de la grotte des Fées (Xe siècle avant notre ère) (3), d’autres provenant de la station qui nous occupe, et, d’autres enfin provenant d’un cimetière par ustion du IIe siècle après Jésus-Christ, cimetière dont vous parlera un jour M. Vincent Durand. Eh bien ! si chaque objet n’avait pas été numéroté au moment de la trouvaille, il me serait très difficile aujourd’hui de dire à quelle station il appartient.

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(1) Francis Pérot : Les Ages préhistoriques, Moulins, 1881, p. 84.
(2) Mémoires de la Société de la Diana, Tome VII, page 213.
(3) Mémoires de la Société de la Diana, Tome VII, pages 207 à 215.

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Nous n’avons donc d’objets caractéristiques que les flèches barbelées des stations I et XII et le fragment de vase précédemment décrit. Cette poterie nous semble indiquer une civilisation à laquelle les métaux, sans être d’un usage commun, n’étaient pas inconnus. La période où ceci nous reporte commence vers l’an 700 avant Jésus-Christ, époque où les premières tribus celtiques apportèrent aux hommes de la pierre polie, le bronze et le fer, et prend fin vers le IIe siècle avant Jésus-Christ, après l’invasion complète de nos régions par les Gaulois.

Je ne serai pas plus affirmatif ; humble pionnier, je ne me hasarderai pas à trancher une question sur laquelle les savants les plus autorisés sont en désaccord.

J’essaierai seulement d’élucider, au moyen de cette trouvaille faite dans une des parties basses du Forez (le château des Périchons voisin de notre station est coté à 346 mètres d’altitude), un point obscur de notre histoire locale.

Une tradition populaire fait de notre plaine un lac immense que les Romains desséchèrent en détruisant le barrage naturel qui s’opposait à l’écoulement des eaux de la Loire. Cette tradition place sur les monticules basaltiques d’Usore, Saint-Romain-le-Puy, Montverdun, des boucles de fer pour attacher les bateaux.

Le premier auteur qui ait imprimé ces fables, rééditées souvent depuis, est Honoré d’Urfé dans son roman de l’Astrée (1).

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(I) Astrée, 1re partie, livre II.

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Cette légende des boucles de fer ne se trouve pas uniquement dans la plaine: elle s’applique dans la commune de Saint-Laurent-en-Solore, au lieu dit de Château-Vieux, à une altitude de 600 mètres, et M. l’abbé Peyron, archiprêtre de Boën, notre collègue, m’a assuré qu’à Chalmazelle, où il a été vicaire, une tradition toute pareille s’attache au rocher appelé le Ché de l’Olme, à plus de 1200 mètres d’altitude. Il est à remarquer que le narrateur, si âgé soit-il, n’a jamais vu ces boucles ; mais il a connu quelqu’un qui les avait vu détruire. Ce mythe se rencontre, dit-on, hors de France : il sera peut-être possible de l’expliquer un jour.

Revenons au lac. Notre plaine est certainement de formation lacustre. Un savant géologue, M. Grüner, qui s’est spécialement occupé de notre province, assure que dès la fin de l’époque tertiaire, avant la formation des cônes basaltiques de notre plaine, le sol avait complètement émergé (1). D’ailleurs, si ce lac avait existé jusqu’aux temps historiques, il eût laissé une ceinture encore à peu près intacte et parfaitement apparente de berges formées par l’action des vagues. En Ecosse, la vallée de Glen-Roy, dépendant du bassin de la Spean, rivière qui se jette dans le canal Calédonien, a été jadis remplie par les eaux, que retenait un barrage éventré depuis longtemps. On y voit plusieurs étages de berges marquant les divers niveaux de ce lac desséché. En amont du village de Chamounix, en Savoie, où fut aussi un lac, on observe plusieurs terrasses superposées et produites par les mêmes causes (2). Or dans la partie du Forez qui nous intéresse, les faits sont loin de se présenter avec cette netteté, tandis que M. Grüner a pu reconnaître aux ressauts de terrain qui les limitaient jadis, et tracer sur sa carte les lits successifs que la Loire s’est creusés, à partir de l’époque quaternaire, aux dépens des assises lacustres.

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(1) Description géologique et minéralogique du département de la Loire, 1857, page 694.
(2) Magasin Pittoresque, 14e année, pages 249 à 250.

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Que croire donc de la tradition qui fait détruire le lac par les Romains ? Voulut-on, contre toute vraisemblance et contre l’autorité si grave de M. Grüner, soutenir qu’une partie du bassin forézien était encore sous l’eau à l’époque de la conquête, qu’il faudrait en restreindre singulièrement l’étendue.

J’ai eu le plaisir cette année de visiter les gorges de la Loire, depuis Saint-Jodard jusqu’à SaintMaurice. Je n’ai vu qu’un seul point où avec de la bonne volonté, on puisse supposer qu’il ait existé, à l’époque géologique actuelle, un barrage naturel : c’est au château de la Roche.

En cet endroit, la Loire se rétrécit tout-à-coup; elle est contrainte de passer entre une balme à pic d’environ 25 mètres d’élévation et un rocher haut d’une quinzaine de mètres, relié à la rire droite par une digue de même hauteur.

Le fleuve est en ce point à 303 mètres d’altitude. Ajoutons les quinze mètres du barrage, en admettant qu’il se soit étendu d’une rive à l’autre, nous n’aurons que 318 mètres. On peut en conclure que le lac aurait à peine occupé tous les terrains envahis par la terrible inondation de 1846 : car à cette époque, les eaux dépassaient la digue de 3 mètres. De là à une submersion complète de la plaine, il y a loin.

A ces considérations d’ordre purement naturel vient s’ajouter la découverte d’une station préhistorique dans une région basse de notre plaine. L’archéologie confirme donc l’opinion des géologues qui fixent à la plus haute antiquité le desséchement de notre lac forézien.

Dons.

M. Octave de la Bastie offre à la Société un énorme rouleau de parchemin contenant une sentence de la Chambre des Comptes de Montbrison, en date du 4 décembre 1417, qui maintient les religieux de Montverdun en possession de divers droits à eux concédés par les comtes de Forez aux mas de Maissimieu, les Iries et la Bolène.

M. Félix Thiollier fait don de plusieurs photographies exécutées pendant l’excursion de cette année en Bourbonnais, ainsi que d’une remarquable eau-forte où il a groupé un certain nombre des célèbres momies de Saint-Bonnet-le-Château.

Des remerciements sont votés à MM. de la Bastie et Thiollier.

La séance est levée.

Le Président,

Cte DE PONCINS.

Le membre faisant fonction de secrétaire,

E. BRASSART.

Statue de Vctor de Laprade
Auteur : M.le président
Référence : 4 P.271-272
Date : 1888
Thème 2 : Architecture
Lieux : Montbrison
Statue de Victor de Laprade
Auteur : M.le Comte de Poncins
Référence : 31:55,4
Date : 1887
Thème 2 : Architecture
Lieux : Montbrison
Statue de Victor de Laprade
Date : 1888

BD, Tome IV, Statue de Victor de Laprade., pages 271 à 272, Montbrison, 1888.

 

Statue de Victor de Laprade.

 

M. le président fait connaître qu’il y a lieu de fixer d’une manière définitive le jour de l’inauguration de la statue de Victor de Laprade et demande à l’assemblée si elle est d’avis de faire coïncider cette cérémonie avec la réunion générale, ou s’il ne conviendrait pas de tenir celle-ci un mois auparavant, en mai par exemple, la statue devant être inaugurée en juin, Il annonce, en outre, que M. Coppée a bien voulu promettre de prendre la parole dans cette solennité.

Après une discussion à laquelle prennent part M M. Jeannez, Monery, Maillon et autres membres, l’assemblée décide que la statue de Victor de Laprade sera inaugurée le dimanche 17 juin, et que la réunion générale aura lieu la veille, 16 juin, à 2 heures.

Statue et inscription à Essertines-en-Châtelneuf
Date : 1882

 

BD, Tome II, Statue et inscription à Essertines-en-Châtelneuf, pages 122 à 125, La Diana, 1882.

 

Statue et inscription à Essertines-en-Châtelneuf.

M. l’abbé Relave, au nom de M. l’abbé Virieux et au sien, donne les détails suivants sur le saint Pierre ou le saint Pierrot d’Essertines-en-Châtelneuf.

Ce saint est une statue en pierre grossière du pays, qu’on trouve à un quart de lieue au-delà du village, dans un hameau appelé les Fau. Elle représente un homme à longs cheveux, vêtu d’une veste de paysan, qui semble avoir la main droite dans sa poche, et tenir de la gauche, à la hauteur de la hanche et appuyé au corps, une sorte de vase cylindrique ; elle mesure 90 centimètres et se termine un peu au-dessus du genou. Elle est très grossièrement. façonnée ; le dos n’est pas travaillé; l’écartement des bras, pas plus que celui des jambes, n’est évidé ; on distingue dans les orbites des yeux des traces de plomb et de fer.

La situation en est assez caractéristique. Elle est comme plantée à la pointe que forme un champ en s’avançant entre deux chemins, en face d’un troisième ; les chemins étant creux, elle se dresse au sommet du tertre, dans l’attitude rigide des oeuvres rudimentaires, et domine tout un entassement de grosses pierres qui ne sont peut-être là que pour soutenir la terre, mais qui pourraient appartenir à quelque vieux monument d’une superstition locale. Elle est orientée au levant et regarde la plaine. Bien qu’évidemment profane, elle est à demi vénérée par les habitants du pays, qui du reste ne savent absolument rien sur son compte, sinon qu’ils l’ont toujours vue là.

Ce qu’ils n’avaient pas toujours vu, c’est une inscription que les eaux ont mise à nu il y a quelques mois, et qui se trouve gravée sur une des pierres dont il vient d’être question. La pierre, assez massive, est encore enfoncée dans la terre: sa partie supérieure a été seule dénudée par les eaux ; elle présente une face rectangulaire de 0m 45 de largeur sur 0m 20 à 0m 25 de hauteur qui paraît avoir été légèrement aplanie pour recevoir l’inscription.

Cette inscription (dont nous donnons ici la reproduction) se continuait-elle ? La grossièreté du grain de la pierre et ses profondes rugosités ne permettent guère de s’en rendre compte. Le 1er caractère est certainement identique au 6e, le 3e au 5e, et le 4e au dernier. Le point placé après les cinq premiers est douteux ; l’appendice du Q pourrait bien aussi n’être qu’une rugosité de la pierre et il faudrait alors lire un O ; l’A est admirablement formé. Au-dessus de l’inscription, une entaille assez profonde a été faite dans l’épaisseur de la pierre comme pour recevoir une tige de fer.

Faut-il voir dans cette figure bizarre et dans l’inscription qui semble l’accompagner une œuvre très-ancienne et d’une valeur archéologique quelconque, ou simplement l’ouvrage relativement moderne de quelque artiste-amateur de la localité ? Aux doctes à en décider.

 

Statues et inscriptions à Essertines en Chatelneuf
Auteur : M.Noël Gardon
Référence : 45 P.173-174
Thème 1 : Inscription, statuette
Lieux : Essertines en Chatelneuf
Statues tombales de Gabriel de Lévis et d’Anne de Joyeuse, découvertes ds l’église de Chalain d’Uzore
Auteur : M.A.de St Pulgent
Référence : 17 P.72à76
Thème 1 : tombeau
Lieux : Chalain d'Uzore
Statuette antique trouvée à Feurs
Auteur : M.J.Déchelette
Référence : 11 P.443-444
Thème 1 : sculpture
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
Statuette de Mercure trouvée à Feurs
Auteur : M.E.Brassart
Référence : 35:55,3
Thème 1 : sculpture
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
Statuette en bronze découverte à Feurs
Auteur : M.le vicomte Edmond de PONCINS
Référence : 14 P.322À332
Thème 1 : Fouilles
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
Statuette en bronze provenant de Feurs
Auteur : M.C.Beauverie
Référence : 17 P.256-257
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
Statuette en terre cuite du sculpteur montbrisonnais Desbrun. – Communication de M. le lieutenant Jannesson
Date : 1889

BD, Tome V, Statuette en terre cuite du sculpteur montbrisonnais Desbrun. – Communication de M. le lieutenant Jannesson., pages 43 à 44, La Diana, 1889.

 

Statuette en terre cuite du sculpteur montbrisonnais Desbrun. – Communication de M. le lieutenant Jannesson.

 

Les monnaies soudées par l’oxide étaient empilées par paquets de quinze ou vingt ; avec elles furent trouvés des vases grossiers munis d’oreilles, un vase plus fin, une petite colonnette ou balustre mouluré en marbre blanc, haut d’environ 0m.15 et d’environ 0m 07 de diamètre, des débris de crémaillière en fer, beaucoup de cendres et de charbons de bois, des tuiles à rebords.
M. Gonnard a acquis en 1872 du sieur Bénévent 128 médailles provenant de cette découverte ; en voici l’inventaire qu’il a bien voulu nous communiquer.
Hadrien
2 pièces
Antonin-le-Pieux
15 «
Faustine
22 «
Marc-Aurèle
10 «
Lucius Verus
1 «
Lucille
3 «
Commode
6 «
Crispine
1 «
Septime Sévère
2 «
Alexandre Sévère
14 «
Julia Mammea
2 «
Gordien-le-Pieux
15 «
Otacilla
1 «
Trajan Dèce
1 «
Frustes et indéterminées
23 «
Total
128 «
Ces médailles sont comprises entre les années 138 et 251 de notre ère.
M. le lieutenant Jannesson présente une statuette du XVIIIe siècle, en terre cuite, représentant une nymphe couronnée de roses, et tenant de la main gauche une aiguière ornée d’une guirlande ; elle est signée Desbrun. Cette maquette provient d’une maison située près de l’étang de Savigneu dans laquelle on voyait jadis plusieurs autres statuettes aujourd’hui brisées et perdues.
M. Gonnard dit qu’au siècle passé il y avait à un sculpteur du nom de Desbrun (1). M. Jannesson et M. Rochigneux ajoutent qu’on lui doit, entr’autres travaux, les portes de l’église Notre-Dame.

_______________

(1) V. sur la famille Desbrun les renseignements précédemment fournis par M. Gonnard (Bulletin de la Diana, t. III, p. 51 et 59). M. Gonnard a constaté que Jean Desbrun, peintre, sculpteur et doreur à Montbrison en 1760, avait des propriétés à Chazelles-sur-Lyon et aussi à Aurec, ces dernières provenant de la succession de son père André, ce qui pourrait faire supposer que cette famille était originaire du Velay.
Statuts de la confrérie du St SAcrement de ST Bonnet le CHateau (1541)
Référence : 42 P.234à236
Thème 1 : confrérie
Lieux : St Bonnet le CHateau
Statuts et réglement intérieur
Auteur : Ministre de l'intérieur
Référence : 24 P.93à108
Date : 1931
Thème 1 : réglement
Thème 2 : Vie de la société
Statuts. Réglement intérieur
Auteur : M.Noël Thiollier
Référence : 23 P.493à500
Date : 1930
Thème 2 : Vie de la société
Substructions découvertes au palais, près Feurs
Auteur : M.T.Rochigneux
Référence : 14 P.58à63
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Feurs
Suite à Vincent Durand et à l’un de ses désirs les plus chers
Référence : 44 P.69à71
Thème 2 : Bibliothèque
Sujets d’études recommandés pa le comité des travaux historiques et scientifiques (section des sciences économiques et sociales)
Auteur : M. le ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts
Référence : 3 P.31à40
Date : 1885
Thème 2 : Vie de la société
Sur des sculptures de l’église de Fleury la Montagne (Soane et Loire)
Auteur : M.Antoine Bonin
Référence : 43 P.249-250
Thème 1 : sculpture
Thème 2 : Architecture
Lieux : Fleury la MOntagne
Sur l’ancienne chapelle de l’Hermitage et 2 chapelles dédiées à St Roch
Auteur : M.l'abbé J.M.Gouttefangeas
Référence : 17 P.55à57
Date : 1910
Thème 2 : écrit
Lieux : Noirétable
Sur la topographie d’une partie de Roanne au XVII e siècle. Communication de M.A. Coste
Date : 1887

BD, Tome IV, Sur la topographie d’une partie de Roanne au XVII e siècle. Communication de M.A. Coste, pages 151 à 154, Montbrison, 1887.

 

Sur la topographie d’une partie de Roanne au XVII e siècle. Communication de M.A. Coste.

 

Il est donné lecture, au nom de M.A.Coste, des deux pièces et de la note suivantes :

I.

Abenevis des halles de Roanne et des places vacantes en divers quartiers de la ville, du 20 novembre 1621.

Sachent tous que en la court de Thouars, pour monseigneur le duc dudict lieu, peyre de France, pardevant les notaires soubsignés, s’est personnellement estably de droict, tres haut et tres puissant seigneur messire Loys Gouffier, duc de Rouennoys, lequel de son plein gré donne à tiltre de benevis à Francois Populus la place ou espace qu’il a entre la halle de Rouanne despendant dudict duché du cousté de la Graynette, juques à la maison de Jehan Landryvon serrurier, à prendre sur la rue du cousté de matin, et aussy jusques à la maison de Jehan Gregoire, hoste, et sur les fossez du chasteau de soir, avec pouvoir de faire une boutique du costé de la dicte halle, mais à condition de laisser toujours fluer l’eau desdicts fossez et ung chemyn de la largeur de six pieds du costé de la susdicte maison dudict Landryvon.
Plus, le droict d’aluvion ou accroissement appartenant audict seigneur et lequel s’est faict despuys quelques années en l’estendue de la paroisse dudict Rouanne au long de la rivière de Loire.
Pareillement celuy qui est joignant à la rivière de Renoison, du costé de midy, à la dicte rivière de Loire de matin, ung chemyn tendant de la place Sainct Nicollas au moulin d’Anthoine Pain surnommé Guîlbert de soir, et jusques au droict de la maison de Pierre Payn, marynier dudict Roanne, du cousté de bize.
Et sur une aultre place ou espace de terre vague qui est aussy située au lieu des Oyes, joignant à la dicte rivière de Loire du costé de matin, le chemyn tendant des Emcollies au domaine Tantin appartenant à maistre Jehan Ponde de soir, les places de maisons et jardins cy-devant au sieur de Chenevoux et à des particuliers de midy, et la grande eau de ladicte rivière de bize.
Plus une aultre place vaque de terre appelée la Croix Rouge, sytuée audict Rouanne, joignant aux deux grands chemyns allant dudict Rouanne à Sainct Germain l’Espinasse des costés de bize, matin et soir, et ung aultre chemyn tendant des deux precedents et tyrant aux domaynes de François Michon de midy.
Plus une auItre place vaque et remplye d’eaue appelée le Crot Grangiers, située pareillement audict Rouanne, joignant aux terres de Jehan Chervatz et de Jehan Gonnault 1’aisné du costé de bize, au chemyn tendant de la Croix Fleurin au Port Vieil de soir et au chemyn de la chapelle Sainct Jehan à la dicte rivière de Loire de midi et matin, sauf ès susdictes places leurs aultres plus vrays et meilleurs confins. Donnant ledict seigneur pouvoir audict preneur de bastyr et construvre aux susdictes places et fonds, tant de fois qu’il s’avysera bon estre, et de contraindre ceulx qui s’en seroient emparés ou de partie des dits fonds, de les luy relascher par toutes voyes de justice deubes et raisonnables.
Faict et passé audict chasteau dudict lieu d’Oyron, le 20e jour de novembre 1621. Suivent les formules d’expédition.
(Archives du Duché de Roannais. Chap..2 Directe.2me pièce du n° 31.)

« Pour quiconque est au courant de la topographie de l’ancien Roanne, il est facile de reconnaître dans les alluvions. concédées à la famille Populle d’anciens bras de la Loire comblés par les sables depuis la terrible inondation du 26 septembre 1586 (Voir la savante notice de M Octave de Viry sur Pierre Gontier, Roanne, 1863, page 26). Non seulement cette crue avait détruit le Port Vieil situé au quartier du Creux Granger, mais elle avait coïncidé avec le déplacement de l’embouchure du ruisseau d’Oudan qui, au moyen-âge, alimentait les fossés du château et les viviers du Marais Bouillant. Le terrain délaissé des Croix Rouges n’est autre chose que cet ancien lit, entre les deux routes de Saint-Germain-l’Espinace. Le dessin à la plume d’Etienne Martellange nous montre parfaitement cette bifurcation. « Du reste, un autre document des Archives du Roannais, un peu antérieur au précédent, complète les renseignements qu’il nous donne sur l’ancien état des lieux de cette partie de la ville de Roanne :

II.

Abénévis d’une partie des halles de Roanne, du 12 juillet 1613.

Pardevant le notaire tabellion royal au bailliage de Forests soubsigné, se sont personnellement establis hault et puissant seigneur messire Louis Gouffier, duc de Rouannois, marquis de Boisy, comte de Maulevrier, baron de la Frogière et de la Fougereuse, seigneur d’Oyron, conseiller du Roy en ses conseils d’estat et privé, cappitaine de cent hommes d’armes de son ordonnance, gouverneur et lieutenant general pour sa Majesté en la ville de Poictiers, etc. d’une part ;
Messire Claude de la Salle, escuyer, et maistre Jehan Marcellin, praticien, demeurant à Rouanne, d’aultre part ;
Lesquels de leur franche volonté ont faictes les pactes et convention suivantes, qui sont que le dict seigneur a donné à tiltre de benevis et d’amphiteose à iceux de la Salle et Marcellin, acceptants, la moytié de tout le sol et couvert du costé de soir d’une sienne halle située audict Rouanne, joignant à la rue tendant du chasteau dudict lieu à la rue de Mably de midy et matin, le jardin de Me Didier Valence, juge dudict Rouanne, et la maison de Jehan Landrivon, serrurier un chemin entre deux, de bize, et les murailles dudict ehasteau de soir, sauf les aultres plus vrays confins.
Laquelle moytié consiste despuis le milieu du canal où flue l’eaue des fossez dudict chasteau jusques à quatre pieds près des dictes murailles, et de long en long desdicts deux costés de midy et de bize, et generalement tout ce qui lui appartient de la dicte halle et qui reste à abeneviser, excepté la place de la Grenette qui est du coté de matin et qui joinct ledict canal de soir, avec fonds, fruicts, etc. Aussy avec pouvoir d’y construire et bastir tels edifices qu’ils adviseront bon estre, et de faire contraindre par les voies ordinaires, s’il leur est mieux utille, tous les bouchiers dudict Rouanne d’y debiter leur chair, en payant raisonnablement, attendu que ladicte eau pourra recepvoir et emmener les immondices existant espars audict Rouanne : comme ils sont ils nuisent à la santé des habitants.
A la charge de bien et deuhement entretenir le couvert de la dicte halle de touttes reparations despuis le haut jusques en bas, même des piliers…..etc.
Les sieurs de la Salle et Marcellin ont promis de faire refaire dans troys moys bien et deuhement à pierres, chaux et sable, la muraille de l’Auditoire dudict Rouanne au costé de ladicte halle, de l’estendue seulement de la chambre où se tient l’audience, de la mesme haulteur qu’elle est à present.
Faict audict Rouanne, maison de noble Anthoine de lingendes, le 12° jour de juillet 16l3, après midy. Presents noble Louis Barnabé, advocat en parlement, et honorable François Populle, bourgeois audict Rouanne, qui ont signé, etc.

(Archives du Duché de Roannais. Directe. N° 27 ).

Sur les portraits d’Anne de Bretagne, reine de France. – Communication de M. Jeannez
Date : 1890

BD, Tome V, Sur les portraits d’Anne de Bretagne, reine de France. – Communication de M. Jeannez., pages 221 à 222, La Diana, 1890.

 

Sur les portraits d’Anne de Bretagne, reine de France. – Communication de M. Jeannez.

 

M. Jeannez présente un médaillon de marbre blanc, provenant de Saint-Galmier et destiné, ce semble, à entrer dans une décoration murale. Il représente, en très faible relief, le buste d’Anne de Bretagne sur un fond mi-parti d’hermines et de fleurs de lys. Autour et en capitales romaines cette légende, d’une rédaction assez incorrecte: ANNA DVX BRITANNICAE ET REGINA FRANCIAE.

L’auteur de ce médaillon s’est évidemment inspiré de la célèbre médaille lyonnaise au millésime de 1493. M Jeannez pense que celle-ci fournit une représentation des traits d’Anne de Bretagne plus sincère que la plupart de ses autres effigies. La reine, d’après le témoignage des contemporains, était loin d’avoir le profil grec que quelques artistes lui ont attribué. Son nez en particulier laissait vraiment à désirer pour un nez royal, et M. Jeannez se croit obligé de conclure, bien à regret, mais la vérité historique doit passer avant toute autre considération, qu’il affectait la forme pittoresquement désignée en Roannais par l’expression de nez en boule de loto.

Sur les portraits d’Anne de Bretagne, reine de France. Communication de M.Jeannez
Auteur : M.Jeannez
Référence : 5 P.221-222
Thème 1 : bijoux
Lieux : St Galmier
Sur quelques familles notables de Sury le Comtal au moyen-âge
Auteur : M.l'abbé Relave
Référence : 9 P.362à378
Thème 1 : généalogie
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Sury le Comtal
Sur un curieux bas-relief des salles , pres de Noirétable
Auteur : M.Bonin
Référence : 42 P.183à186
Thème 1 : gravures
Lieux : Noirétable
Sur une agrafe de ceinture trouvée â Jeansagnères. Communication de M. A. Steyert
Date : 1887

BD, Tome IV, Sur une agrafe de ceinture trouvée â Jeansagnères. Communication de M. A. Steyert, pages 149 à 151, Montbrison, 1887.

 

Sur une agrafe de ceinture trouvée â Jeansagnères. – Communication de M. A. Steyert.

 

M. le président donne lecture de la lettre suivante :

A Monsieur le comte de Poncins. Président de la Société de la Diana.
Monsieur le Président,
Le Bulletin de juillet à octobre 1886 contient une intéressante communication de M. Bertrand, vice-président de la société d’Emulation de l’Allier, relative à des fouilles exécutées dans la montagne de Jeansagnières. A cette occasion, on a reproduit (Bulletin. t. III, page 355) une agrafe de bronze émaillé, dont l’origine, comme celle des autres objets déeouverts, a été attribuée à l’époque celtique. J’ai cru d’abord à un lapsus calami et j’ai attendu une rectification ; celle-ci ne s’étant pas produite après la publication des deux autres numéros du Bulletin, je crois devoir vous signaler dans cette détermination, une erreur qu’il serait regrettable de laisser subsister.
L’agrafe en question ne me paraît appartenir en aucune façon à l’art gaulois ; il est, à mon avis, facile d’y reconnaître le style de la fin du XIIIe siècle et du commencement du XIVe. On ne peut s’y tromper, pas plus que pour un ouvrage de la Renaissance.
Le monstre aux pieds fourchus. au mufle de quadrupède,.aux ailes d’oiseau, est particulièrement caractéristique d’une période artistique qui s’étend du XIe au XVe siècle. Il a son origine première à l’époque mérovingienne, avec les dragons informes qui paraissent alors sur les plaques de ceinturons. Mais l’animal hybride que nous avons ici, une fois nettement créé dans sa forme générale, a subi des modifications de détails qui permettent de classer, d’une manière sûre, les monuments sur lesquels figure ce fantastique animal. Il suffit de feuilleter un recueil d’archéologie du moyen-âge pour retrouver, à chaque pas, ce dragon ciselé sur des bronzes, gravé sur des plaques1 sculpté sur la pierre, peint sur les manuscrits, tressé dans les entrelacs des lettrines et des rinceaux et, pour le reconnaître sur des ouvrages de l’époque que j’ai indiquée, absolument semblable à celui que nous offre l’émail de Jeansagnières.
L’ornementation de la boucle vient également à l’appui de cette attribution. L’ornement en volute, tel qu’il parait sur cette boucle, appartient au moyen-âge ; il a été absolument inconnu à l’art celtique. Aucune des ceintures de bronze, aucun des bracelets, des armes et des objets celtiques que l’on a recueillis en si grande quantité depuis un certain nombre d’années, n’offre d’ornement procédant de ce motif de décoration ; tandis qu’au contraire il est le point de départ, la base du système ornemental du moyen-âge.
Sans parler de l’urne en verre blanc qui ne saurait être celtique, la présence de débris de fer à cheval trouvé, avec les autres objets, suffit pour reporter la station explorée par M. Bertrand, à une date bien plus moderne que celle qui lui a été attribuée.
Le fer à cheval est d’origine mérovingienne ; le plus ancien d’une date authentique est celui qui a été trouvé dans le tombeau de Chilpéric. L’antiquité, pas plus chez les Celtes qu’ailleurs, n’a connu ce procédé, et de nombreuses peuplades de cavaliers, tels que les Cosaques, ne le pratiquent pas encore. La solea que les Romains adaptèrent aux pieds des bêtes de somme, ne peut être confondue avec le fer à cheval moderne ; elle en différait et par la forme et par le mode d’attache, qui s’opérait à l’aide de courroies et non avec des clous.
Les archéologues qui sont familiers avec l’art du moyen âge et de l’époque celtique trouveront sans doute puérile l’insistance avec laquelle je cherche à fixer la date d’un objet dont l’âge se révèle au premier coup d’oeil ; mais ne pouvant procéder par voie d’autorité, je suis forcé d’accumuler les démonstrations et les preuves pour ne laisser aucun doute et permettre à chacun de contrôler mes assertions.
En résumé, s’il m’était permis d’exprimer une opinion, je dirais que la présence de ces débris sur ce plateau isolé indique l’existence d’une place de refuge établie lors des incursions des Anglais qui ravagèrent nos provinces au XIV e siècle. Cela n’enlèverait rien à l’intérêt de ces découvertes ni au mérite de l’infatigable explorateur ; bien loin de là : des monuments authentiques d’une des époques les plus tourmentées de notre histoire seraient plus précieux que les restes équivoques d’un âge incertain.
Veuillez agréer, etc. A. STEYERT.
P.S. Le plan qui a été joint (Bulletin, t. IV, n° 1) vient à l’appui des précédentes observations . On ne peut y voir la configuration ni l’agencement d’habitations gauloises.
Sur une agrafe de ceinture trouvée à Jensagnière. Réponse de M. Bertrand aux observations de M. A. Steyert
Date : 1887

BD, Tome IV, Sur une agrafe de ceinture trouvée à Jensagnière. Réponse de M. Bertrand aux observations de M. A. Steyert., pages 269 à 271, Montbrison, 1887.

 

Sur une agrafe de ceinture trouvée à Jensagnière. Réponse de M. Bertrand aux observations de M. A. Steyert.

 

M. le Président donne lecture de la lettre suivante de M. Bertrand, vice-président de la Société d’Emulation de l’Allier :

Moulins, le 18 novembre 1887.
 
Monsieur le président,
J’ai l’honneur et le devoir de vous présenter quelques explications à propos de la lettre de M.A. Steyert, insérée page 149 du bulletin d’avril à juillet 1887 , et relative à l’agrafe de ceinture et aux antres pièces de mes fouilles de Jeansagniére.
L’agrafe de ceinture, que mon honorable contradicteur attribue au XIIIe ou XIVe siècle, parce que l’émail représente un animal chimérique dans le style des productions du XIe au XVe siècle, ainsi que les ornements en volutes de la boucle, peuvent certainement avoir une origine beaucoup plus ancienne, les artistes, de tous temps s’étant rencontrés dans la conception de leurs motifs de décoration, et cela sans toujours se copier, à bien des siècles de distance.
Cette agrafe peut être parvenue en Gaule (si elle n’y a pas été fabriquée), soit d’Assyrie, soit d’Egypte ou de Grèce, par voie d’échange, de même que les haches de Scandinavie trouvées en Bourbonnais ; il peut se faire que le verre, dont j’ai recueilli des fragments blancs et verdâtres, ait la même origine commune : le verre et l’émail ayant été en usage en Assyrie, près de 20 siècles avant la fondation de Rome.
Connaît-on bien. les productions variées de cette civilisation ?
Pour ce qui est des puits funéraires et des incinérations, des fusaïoles et des meules à bras, ce ne sont assurément pas des coutumes et des instruments en usage au XIVe siècle.
Quant à la solea ferrea, est-on bien d’accord sur son emploi constant dans le ferrage des chevaux ? Ou n’était-elle point employée seulement dans certain cas d’affections des pieds de l’animal et concurremment avec les fers ordinaires à clous ?
J’ai trouvé les uns et les autres dans un même polyandre à Vichy, où j’ai pu conserver à la science (en me garantissant des menaces de deux paires de biceps) la stèle d’un guerrier du 1er siècle, L.FVFIVS, préposé à la monnaie de LVGVDVNVM, que j’ai acquise pour notre musée.
Certains fers à clous étaient faits de deux parties soudées l’une sur l’autre, à la pince ; le dessous était strié d’entailles en diagonale, comme le dessous des solea ferrea.
A l’appui de ce qui précède, j’ai l’honneur de vous soumettre une série de croquis (que j’ai le regret de ne pouvoir vous autoriser à publier, afin de ne pas déflorer deux publications, dont une seule m’appartient en collaboration avec M. Roger de Quirielle) ; les 13 premiers numéros vous démontreront surabondamment que la fleur de lys est d’origine Romaine, au minimum, car j’aurais pu vous la montrer sur des monuments égyptiens et assyriens, en tout semblable à celle des Bourbons.
Le motif n° 16 qui est du style d’un chapiteau romano-byzantin et l’ange, n°19, sont pourtant de l’époque gallo-romaine.
La femme encapuchonnée, n°20, a le costume actuel des paysannes de la partie ouest du Bourbonnais.
Tous les dessins des nos 14 à 22 (j’aurais pu augmenter le nombre de ces termes de comparaison) ont été faits sur des moules d’une officine de potiers-modeleurs des premiers siècles.
Que direz-vous, quand vous saurez que j’emploie pour vous formuler mon humble défense, un porte-plume gallo-romain et que les épingles dites, à la nourrice, récemment inventées pour éviter que les bébés ne se piquent, sont de véritables fibules antiques ? pour ces dernières, j’accorde qu’il a pu y avoir œuvre de plagiaire.
Comme conclusion, je ne pense pas que ma cause soit tout à fait perdue, ni gagnée, dans l’esprit de nos confrères de la Diana : le soleil luit pour tous, et il y a encore des preuves à extraire du sol de Jeansagnière (la critique est facile et les fouilles, là surtout, sont difficiles), on aura sur moi, l’avantage d’indications précises, et le résultat de ces nouvelles recherches augmentera les collections du musée et réunira deux confrères qui n’ont comme objectif que l’amour de la vérité.
Daignez agréer, etc.

M. le président fait passer sous les yeux de la Société trois curieuses feuilles de dessins qui accompagnent cette lettre et qui représentent des statuettes et des motifs de décoration, parmi lesquels on remarque une intéressante série de reliefs empruntés à la céramique gallo-romaine, où intervient un ornement analogue à la fleur de lis héraldique.

M. Jeannez, revenant sur le porte-plume gallo-romain dont parle M. Bertrand, dit qu’il a vu dans la collection des petits bronzes du musée Bourbon, à Naples, en 1884, un objet de même nature provenant des dernières fouilles qui avaient été faites à Pompéi : M. le conservateur a bien voulu lui communiquer le procès-verbal de cette si curieuse découverte.

Sur une agraphe de ceinture trouvée à Jeansagnière.Réponse de M.Bertrand aux observations de M.A.Steyert
Auteur : M.Bertrand
Référence : 4 P.269à271
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Jeansagnière
Sur une curieuse sculpture du musée de Roanne decouverte à Dun (1)
Auteur : M.Bonin
Référence : 37 P.176à183
Thème 1 : sculpture
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Dun (CHarollais)
Sur une statuette antique en bronze découverte à Rive de Gier et conservée, dit-on, au musée de Clermont-Ferrand. – Communication de M. l’abbé Fouilhoux
Date : 1890

BD, Tome V, Sur une statuette antique en bronze découverte à Rive de Gier et conservée, dit-on, au musée de Clermont-Ferrand. – Communication de M. l’abbé Fouilhoux., pages 164 à 165, La Diana, 1890.

 

Sur une statuette antique en bronze découverte à Rive de Gier et conservée, dit-on, au musée de Clermont-Ferrand. – Communication de M. l’abbé Fouilhoux.

 

M. E. Brassart rappelle que dans la dernière séance (voir page 86), M. Boiron a entretenu la Société d’une statuette antique eu bronze représentant, dit-on, un empereur romain, trouvée au territoire de Combe-Plaine, commune de Rive de Gier, et qui aurait été donnée au musée de Clermont-Ferrand. A la demande de M. Boiron, M. E. Brassart a écrit à M. l’abbé Fouilhoux, un de nos confrères Clermontois, pour le prier de chercher cette statuette dans le musée de la ville, de nous en donner une description et même d’en faire faire une photographie si elle en valait la peine. Voici la réponse qu’il a reçue :

A deux reprises différentes je me suis occupé de trouver la statuette, dont vous voudriez avoir la description. .l’ai parcouru attentivement le musée, j’ai interrogé le gardien, j’ai feuilleté le catalogue; le résultat, à mon grand regret, a toujours été le même : rien, rien et rien. Le musée possède une petite collection de statuettes en bronze; mais les provenances ne sont pas toujours indiquées; quelquefois le nom du donateur seulement; d’autrefois on ne trouve que cette mention : acquis par le musée. Il pourrait donc se faire que l’objet trouvé à Combe-Plaine fût sous les yeux du chercheur sans qu’aucun indice pût le désigner. De toutes ces statuettes, aucune ne rappelle un personnage historique ; ce sont des amulettes plutôt qu’autre chose. Le musée conserve bien quelques types de personnages romains, mais ce sont des statues en marbre ou autre mnatière, aucune n’est en bronze ; et pas plus pour celles-ci que pour les autres, les provenances n’indiquent ce que vous cherchez.
Sur une statuette en bronze découverte à Rive de Gier et conservée, dit-on, au musée de Clermont-Ferrand. Communication de M.l’abbé Fouilhoux
Auteur : M.l'abbé Fouilhoux
Référence : 5 P.164-165
Thème 2 : Archéologie
Lieux : Rive de Gier
Sury le Comtal en 1450
Auteur : M.E.Révérend du Mesnil, d'après Guil.Revel
Thème 2 : Bibliothèque
Lieux : Sury le Comtal
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